Pourquoi être injuste avec Macron, les Français n’ont-ils pas simplement ce qu’ils méritent ?…

Il est partout… se plaignent-ils et alors n’est-il pas aujourd’hui le seul à tout gérer, tous les autres ayant de fait déclaré forfait et ayant accepté ces jeux-là… à commencer par l’exclusion de la Russie, Biélorussie en traitant comme des hôtes d’honneur non seulement Israël et l’Ukraine mais leur saigneur et maître les USA…

On nous avait pourtant promis qu’il se tiendrait à l’écart. « Il sera dans une posture de spectateur, de supporter, un Français parmi les Français », vantait son entourage avant le début des compétitions, osant même évoquer une « présence impressionniste dans les tribunes ». On a plutôt vu un président expressionniste, courant d’épreuve en épreuve, pour féliciter les athlètes médaillés.

Emmanuel Macron s’est même imposé un vrai marathon vendredi : pas moins de six sites visités en une demi-journée, avec un record du monde battu : un trajet de moins de vingt minutes entre La Défense Arena à Nanterre (pour saluer Léon Marchand) et Saint-Quentin-en-Yvelines pour le triplé français en BMX. « Après deux échecs électoraux consécutifs, Emmanuel Macron tente de s’offrir une cure de popularité lors de ces JO. Une simple récupération politique que personne ne semble ignorer. Y compris les athlètes… », a notamment dénoncé Hélène Laporte sur X.

…et tactile

Au-delà de son activisme devant les caméras, c’est l’attitude très tactile du chef de l’Etat qui a agacé certains élus. « C’est gênant ces gestes de Macron. C’est inapproprié », a réagi sur X Sandrine Rousseau vendredi. La députée écologiste n’a visiblement pas apprécié les câlins du président avec Teddy Riner, le rugbyman Antoine Dupont, ou la tentative du chef de l’Etat de sécher les larmes de la judokate Romane Dicko, inconsolable après sa médaille de bronze.

« Ce n’est pas la première fois que le président est critiqué pour son côté tactile. On se souvient des polémiques lorsqu’il avait tenté de s’imposer pour consoler Mbappé après la défaite en finale face à l’Argentine », indique Alexandre Eyries, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à université catholique de l’Ouest, auteur du livre La communication politique 3.0 ?.

Il n’aura même plus à justifier son choix sur Matignon, le gouvernement aux manettes est devenue une équipe de technicien chargé de nous faire avaler n’importe quoi comme l’exploit du siècle y compris les caprices français proclamés valeurs universelles… Puisque cela contribue à renforcer l’idée d’un occident émancipateur opposé à la barbarie réactionnaire du reste du monde… Au lieu de se battre sur la nomination d’un gouvernement, sur la paix, sur la guerre, les Français toutes tendances confondues ont préféré entretenir une sotte polémique sur la nécessité du blasphème comme forme émancipatrice de la civilisation, ne s’interrogeant jamais sur le sens que devait avoir l’accueil d’une manifestation internationale. Qu’ils le veuillent ou non en faisant cela ils ont contribué à un primat de l’occident qui justifiait toutes les barbaries néocoloniales… D’ailleurs Macron ne s’est pas contenté d’être partout dans les jeux, il est allé porter la bisbille entre l’Algérie et le Maroc pour que ce dernier manifeste une neutralité devant la dernière plaisanterie de Netanyahou allant exécuter le négociateur à Téhéran…

Résultat, il en est de l’antifascisme français et de ses valeurs inclusives comme de la baignabilité de la Seine : on court après en refusant de voir les latrines qui s’y déversent… Et là encore Macron et son équipe sa ministresse des sports sont exactement à l’image de cet antifascisme-là… de sa laïcité…

L’opposition n’ose pas reprocher à Emmanuel Macron sa politique internationale alors que le seul bon aspect des élections européennes et législatives avait été de lui interdire de fait d’être le principal belligérant en Ukraine et partout, la trêve olympique lui a permis de reprendre pied ou tenter de reprendre pied dans ce domaine puisqu’il a affaire à cette opposition-là…

Donc l’opposition veut imaginer qu’il a mis sur pause la vie politique pour mieux faire traîner son choix du futur Premier ministre. « Il fait de la récup des JO pour faire oublier sa défaite politique. La logique aurait voulu que le gouvernement soit changé avant le début des épreuves. Ne rien faire, ça lui permet d’utiliser l’image des JO au profit de son équipe », peste Ersilia Soudais, la députée insoumise. Bien sûr ce radicalisme parlementariste ne voit pas que Macron a profité de ce qu’est l’opposition, sa faiblesse en matière de lien avec la population française, son absence d’organisation, de formation, ses limites dramatiques dans le domaine international, pour tenter de leur imposer la poursuite d’une politique que refuse les deux tiers des Français, une économie de guerre qui interdit toutes leurs pseudos revendications.

Malgré la défaite aux législatives, c’est bien Gabriel Attal et son gouvernement (démissionnaire) qui restent aux manettes et comptent les médailles. Même pas, ils ne sont au gouvernement que comme Mélenchon feint de réclamer un premier ministre : ils jouent déjà la présidentielle en passant par les élections locales et les sénatoriales ce qui les divise en inimités irréconciliables. Dans ce miroir qui est tendu à ses appétits, la gauche “radicale” parlementarisée feint de s’indigner : « On a bien vu que c’est une trêve olympique qui ne va que dans une seule direction. On ne peut pas parler politique mais lui peut exploiter chaque succès », soupire l’eurodéputée Manon Aubry. 

… mais est ultra présent sur les réseaux sociaux comme tout le débat politique désormais limité à cet exutoire… Dans lequel il est de bon ton de crier son admiration devant ces merveilleux jeux et les performances françaises.

Autre élément d’agacement, l’autosatisfaction du chef de l’Etat sur les réseaux sociaux à propos de l’organisation. Le président de la République s’est aussi essayé à quelques jeux de mots sur son Instagram pour féliciter les champions français. « Marchand de rêve » ou « Le petit prince est grand », a-t-il écrit pour le doublé en or du nageur français mercredi dernier. « Once ippon a time, Teddy Winner ! », pour le titre du judoka.

Mais ce que disent ces jeux comme bien d’autres “manifestations” internationales, c’est qu’il en est des athlètes comme des “représentants” des peuples, les élites politico-médiatiques :

Les sponsors gagnent de plus en plus après chaque épreuve des Jeux Olympiques, confirmant qu’ils sont les vrais “champions” derrière les performances et les médailles des athlètes. Avec la bénédiction du Comité International Olympique (CIO), trois des sponsors clés, “Moët Hennessy Louis Vuitton”, communément appelé LVMH, “Coca-Cola” et “Samsung”, ont obtenu un placement de sponsoring sans précédent de leurs produits aux Jeux de Paris. Par exemple, un nouveau “protocole”, le “selfie de la victoire” officiel a été lancé à Paris. Qu’est-ce que c’est exactement ? Chaque médaillé de bronze olympique, à la fin de l’hymne national du vainqueur, reçoit des organisateurs un smartphone “Samsung” en or pour prendre une photo d’eux et des deux autres gagnants, qui est rendu à l’organisation. Les médailles sont transportées dans des plateaux Louis Vuitton, tandis que pendant la cérémonie d’ouverture, les athlètes ont bu de l’eau dans des bouteilles d’or « Coca-Cola ».

Macron et les autres ne sont plus que des produits que l’on vend à l’issue de compétitions dans lesquelles tout dépend des sponsors et de leur capacité à rendre crédible le pire des tocards… A la publicité négative on peut même ajouter celle négative qui rabat sur celui dont personne ne veut l’image défavorable que l’on a réussi à faire des “extrêmes”…

Conclusion : oui Macron a raison et il peut même s’attribuer le record des médailles françaises parce que je m’étonne que cela n’ait jamais effleuré les commentateurs : combien la France et les autres auraient exactement de médailles si il y avait eu les Russes : quelle valeur ont ces médailles face à cette absence ? Qu’il ne se soit pas trouvé un seul politicien français pour oser poser cette question dit que nous avons bien le président que nous méritons. Vive Macron, nous sommes désormais aux yeux du monde entier à son image. Est-ce que nous avons ce que nous méritons ? Vaste question… En quoi méritons-nous d’avoir des “élites” politico-médiatiques de ce niveau ?

Danielle Bleitrach

PS. ce que je dis est le simple réflexe citoyen de quelqu’un qui a refusé de voir ces jeux olympiques et qui donc reconnait bien volontiers ne pas avoir pu partager l’euphorie de Macron et des autres Français…