La haine du fascisme fait partie de mon ADN, j’ai souvent dit à quel point mon échine se hérissait dès que je percevais un tel possible quelle que soit la forme sous laquelle il se présente… Fut-il masqué sous la dépouille du “patriotisme” français ou de mes origines juives, je sais ce qu’il porte d’aliénation et de destruction de tout espoir de libération du genre humain… J’ai appris ce qu’il fallait de force pour résister à la bête immonde et je me méfie de ceux qui prétendent entraîner un peuple désarmé, divisé par leurs soins dans des combats perdus d’avance. Le fascisme a été non pas éradiqué mais transformé en réseau dormant par le capitalisme US et britannique, aujourd’hui au stade ultime de l’hyperimpérialisme il redevient la “bête immonde” et s’appuie partout sur ce qu’il a entretenu et sur sa propre militarisation de sa domination… Lutter contre le fascisme c’est lutter contre l’OTAN… Nous en sommes là, c’est la définition qui n’est pas une duperie…
Les trois petits cochons de Walt Disney ont été fabriqués en 1933, ce n’est pas un hasard même et surtout si Walt Disney aujourd’hui un des plus grands contributeurs financiers du camp démocrate avait comme le père Kennedy des sympathies pour Hitler… En revanche les trois petits cochons de Tex Avery publiés ici datent de l’entrée en guerre après Pearl Harbour… Et alors que l’URSS est dans la contre offensive et Stalingrad… J’ai l’habitude de replacer chaque film dans un contexte et je pense que 1927 qui a vu naitre Octobre d’Eisenstein, Metropolis de Fritz Lang et Napoléon d’Abel Gance posent tous des questions proches sur les foules révolutionnaires, sur l’organisation et sur la permanence de l’élan révolutionnaire faute de quoi la contre révolution fasciste emprunte le masque d’une révolution qui organiserait l’union entre le capital et le travail, l’esthétisation de la guerre et le goût de la mort, de la haine, l’aliénation…
C’est pourquoi il ne s’agit pas d’aller les yeux fermés se ranger sous des bannières qui s’avèrent également suspectes même si elles sont prises d’assaut par le grand méchant loup impérialiste, je pense à l’Iran ou l’Inde.. mais de bien mesurer le rôle réel joué par cet hyperimpérialisme avec toute sa puissance et son déclin irréversible.
Alors premièrement peut-être faut-il mesurer que ce n’est pas un hasard si la Chine avance avec la prudence du troisième petit cochon, celui qui construit brique après brique les conditions de la résistance et de la victoire en espérant ne pas avoir à combattre. C’est la conception des communistes qui cherchent la paix et ne choisissent jamais le pire… le paradoxe de la situation c’est que la Chine est actuellement en train de freiner l’effondrement du dollar, de négocier, quel que soit le peu de crédibilité en la parole de leur interlocuteur tout en marquant des lignes rouges et en renforçant un camp, des partenariats stratégiques, mais pas des “coalitions” comme l’OTAN. Les communistes veulent créer l’unité contre la guerre, contre le pillage mais ils tablent sur leurs propres capacités avant tout.
De la Russie, je constaterai autre chose, ce que m’expliquait Michel Vovelle jadis : un peuple qui a fait la révolution, et qui sait le pouvoir des masses ne l’oublie jamais et demeure suspect auprès de la classe dominante quels que soient les gages qu’il donne. Et il ajoutait quand les rois sont revenus regarde comment était peinte la Révolution, une faillite économique et la guillotine et aujourd’hui nous sommes tous les descendants de cette révolution même si nous continuons à nous disputer sur l’interprétation des affrontements. Je retiens aussi cette idée de Bonaparte sous Thermidor : je n’aime pas ces gens-là mais quand le territoire est menacé la règle veut que l’on se range sous le gouvernement existant… Pourtant, dans le combat un communiste doit savoir affirmer : j’ordonne ou je me tais… Il faut suivre ce qui se passe réellement en Russie aujourd’hui, dans tous les pays qui continuent à être travaillés par ce que fut et reste le socialisme, c’est ce que nous pratiquons ici.
Cela nous permet de dire que ce qui se passe en France peut paraitre dérisoire, il n’en est rien puisque le régime par procuration de l’OTAN, Zelensy, alors qu’il est aux abois, vient de perdre son meilleur allié Macron qui en est à réclamer une trêve olympique après avoir interdit de fait la présence russe… Et que les Américains comme les Anglais, des “utilitaristes” ne s’apitoient jamais sur leurs alliés vaincus et quittent sans état d’âme les perdants, du siège de Toulon jusqu’à l’Afghanistan… l’affolement dans les rangs de la Macronie et de la droite traditionnelle, pas plus majoritaire que les autres, ressemble fort à ceux de l’étrange défaite alors que ceux qui avaient été élus derrière l’étiquette du Front Populaire se rangeaient derrière la ligne Maginot (il était réellement député et plaidait depuis longtemps contre les communistes) et l’ouverture à Pétain plutôt que de soutenir les républicains espagnols… Il faut relire le début des Communistes d’Aragon… pour comprendre ce qu’est “l’étrange fascisme” des élites “républicaines” en dérive à droite… Non la France n’est pas sans importance et elle a été paralysée dans son choix de la guerre, c’est même le seul aspect positif de la situation…
Danielle Bleitrach
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