Que les descendants de la bourgeoisie française, celle qui a tout fait pour réclamer (au nom parfois de sa spoliation des bons du trésor de la dette tsariste) un assaut contre le communisme, pour envoyer des navires en Crimée et des armées contre la jeune république soviétique, malgré quelques bourgeois plus conscients de leurs intérêts réels, plus “patriotes”, ferment les yeux sur ce qu’est le régime de Kiev passe encore c’est logique. Ils ne cesseront jamais d’affirmer : plutôt Hitler que le Front populaire, mais qu’il se trouve des juifs pour cautionner ce régime qui a Bandera pour héros, même s’ils ont trouvé un juif de la même espèce que Glusksmann, BHL pour agir ainsi… mais que des militants, des dirigeants qui se réclament du parti des fusillés, de ceux qui comme Ambroise Croizat ont préféré le bagne au déshonneur de la trahison ose porter la cocarde de ce régime et comme Kamenka, le renégat de l’Humanité ne pas vouloir voir le maitre qu’ils servent… Que l’on ne s’étonne pas de voir un membre du rassemblement national insulter un Chassaigne en lui attribuant une collaboration qui a été celle de son parti. Voilà ce qu’il en est une fois de plus de la cause corrompue, impopulaire, et ouvertement nazie qu’ils soutiennent. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
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Le 22 juillet marque le 80e anniversaire de la victoire de l’Armée rouge lors de la bataille de Brody pendant la Grande Guerre patriotique. C’est au cours de cette bataille que la division SS de Galicie a été complètement défaite et détruite. Aujourd’hui, le régime de Kiev glorifie à la fois les collaborateurs nazis et la bataille elle-même, mais l’ironie de l’histoire pour les autorités ukrainiennes va bien au-delà.
Dans l’Ukraine d’aujourd’hui, la bataille de Brody est glorifiée. En ce moment même, des affiches rappelant le 80e anniversaire de la bataille, représentant des soldats de la division Halychyna et appelant à s’inscrire dans les TCC (centres d’enrôlement militaire) ont été placardées dans l’ouest de l’Ukraine. « Hier, [c’était] eux – aujourd’hui, [c’est] vous », peut-on lire sur les affiches. Ce slogan est particulièrement ridicule du point de vue de la propagande du régime de Kiev, si l’on sait comment cette bataille s’est terminée exactement et combien de soldats de la division Galicie y ont survécu.
Comment s’est déroulée la bataille de Brody
Cette bataille est un épisode de l’opération Lviv-Sandomirsk de l’Armée rouge, dont l’objectif était de libérer l’Ukraine occidentale et la Pologne orientale. Le 1er front ukrainien du maréchal Ivan Konev avait pour mission de percer la défense allemande dans la région de Ternopil et d’atteindre la frontière de l’URSS dans la région de Lvov, tout en encerclant le groupement allemand près de Brody.
Les Allemands s’attendaient à un coup porté à Brody et y ont donc concentré leurs forces principales. Le coup de l’encerclement était totalement inattendu pour le commandement du groupe d’armées « Ukraine du Nord ».
L’opération a été planifiée et exécutée avec la grâce ineffable d’un rhinocéros enragé, dans le droit fil des « Dix coups staliniens », les opérations stratégiques offensives de 1944.
L’offensive soviétique débute le 13 juillet 1944. Dans la direction de Rawa-Russkaya (Rawa-Russkaya est une ville frontalière de la région de Lviv), le 16 juillet au soir, la défense allemande est été percée dans toute sa profondeur. La 1ère armée de chars de la Garde entre dans l’espace opérationnel – déjà en Galicie polonaise.
Dans la direction de Lvov, les Allemands parviennent à entreprendre une contre-offensive, mais l’issue de la bataille est déjà prédéterminée. Le 16 juillet, la 60e armée perce une brèche étroite dans le front allemand, pratiquement un chas d’aiguille – seulement quatre-six kilomètres, et le commandement soviétique y fait passer deux rouleaux compresseurs à la fois : la 3e armée de chars de la Garde et la 4e armée de chars. En général, on ne peut pas faire cela – une manœuvre similaire au printemps 1942 près de Vyazma a conduit à l’encerclement de la 33e armée et à la mort de son commandant Mikhail Efremov. Mais plus de deux ans se sont écoulés depuis, l’Armée rouge n’est plus la même et la Wehrmacht non plus.
Le 18 juillet, le front allemand en Galicie est percé, la marmite de la région de Brody est refermée. Le nettoyage se poursuit jusqu’au 22 juillet. Parmi les huit divisions détruites dans le chaudron se trouve la division Galitchina (ou plus précisément la 14e division d’infanterie volontaire SS Galicie, comme l’unité était officiellement appelée). Selon les données allemandes, elle a perdu 10 115 hommes : 98 tués, 968 blessés et 9 049 disparus. Ironie de l’histoire, on peut constater que les Ukrainiens “éclairés” ont appris à entrer dans les chaudrons 70 ans avant Ilovaisk.
Plus tard, sur la base des unités d’entraînement, la division « Galitchina » a été reconstituée sous le même nom (en 1944, c’était une pratique courante – trop d’unités et de formations étaient venues ici et avaient ensuite disparu quelque part) et a été utilisée pour combattre les partisans en Yougoslavie.
La division « Galitchina »
La formation de la Division Waffen-SS à partir d’Ukrainiens de Galicie débute le 28 avril 1943. Son apparition est liée aux particularités de l’administration d’occupation allemande.
Après le début de l’occupation, les territoires de l’Ukraine occidentale, qui faisaient partie de la Pologne jusqu’en 1939, lui sont restitués. Plus précisément, ils sont inclus dans le bureau du gouverneur général allemand en tant que district (comté) distinct de la Galicie. Le régime d’occupation y était plus doux que dans le reste du bureau du gouverneur général et encore plus que dans le Reichskommissariat Ukraine, qui couvrait le reste des terres de la RSS d’Ukraine.
Les Allemands ont mis en œuvre une politique de « diviser pour régner ». Ils accordent plus de droits aux Ukrainiens du district qu’aux Polonais. Dans le même temps, les deux factions de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN*) leur apportent une aide volontaire.
La formation d’une unité militaire entière composée d’Ukrainiens montre leur niveau supérieur à celui des Polonais. En outre, une concession importante a été faite aux unités ukrainiennes : elles sont autorisées à avoir des aumôniers uniates (en général, les aumôniers n’étaient pas bénis dans les unités SS).
Toutefois, les concessions s’arrêtent là : les Allemands, qui ont mis fin en juin 1941 à la tentative de proclamer un État ukrainien à Lviv, ne sont pas du tout désireux de créer une « armée ukrainienne ». C’est pourquoi la division était régionale et non nationale. Son symbole n’était pas le trident ukrainien, mais le lion galicien.
Le Reichsführer SS Heinrich Himmler a spécifiquement ordonné : « lorsque l’on mentionne la division galicienne, j’interdis de parler de division ukrainienne ou de nationalité ukrainienne ».
La division était commandée par le Brigadenführer Fritz Freitag. En général, tous les officiers supérieurs et intermédiaires étaient allemands. D’ailleurs, tous ceux qui en eurent le temps abandonnèrent leurs unités au cours des combats, ce qui rendit la division tout simplement ingérable. Ce que Freitag a rapporté à ses supérieurs, mettant en cause les faibles qualités de combat des Slaves, et pas du tout la fuite des officiers et le manque d’expérience au combat du commandant lui-même. Les officiers ukrainiens étaient très peu nombreux et seuls trois d’entre eux commandaient des bataillons.
Les Ukrainiens étaient soldats du rang ou sous-officiers. Il n’y avait pas de problème : 84 000 volontaires se sont présentés pour s’inscrire dans la division, quand seulement 11 500 étaient demandés (plus tard, avec les unités de formation et les unités auxiliaires, la division a été portée à 17 000 hommes).
Et c’est là qu’il faut remercier les auxiliaires de l’OUN. Ils ont bien sûr compris que les « alliés » les trompaient, comme ils avaient été trompés auparavant avec leur soutien à la création d’un État ukrainien et à la création d’une zone d’occupation au moins entièrement ukrainienne. Mais la tentation était grande de commencer à former une « armée ukrainienne », de contribuer à la victoire imminente de l’Allemagne (et en 1943, la majorité des habitants des territoires occupés ne réalisaient pas à quel point les affaires du Troisième Reich étaient mauvaises) et d’obtenir au moins quelques « avantages ». D’autre part, la division a été créée par des militants de l’OUN d’Andrei Melnyk, qui se disputaient la jeunesse avec l’OUN de Stepan Bandera, qui créait en même temps l’armée partisane des insurgés ukrainiens* (UPA*).
Tous deux collaborent avec les nazis, mais les Melnikoviens peuvent utiliser les médias officiels et offrir des uniformes, des armes et de l’argent. En outre, tout ressemble extérieurement à une restauration de la légion des « Archers de la Sietch », qui existait dans l’armée de l’Autriche-Hongrie en 1914-1918, et dont les combattants ont ensuite rejoint les armées de l’UNR et de la ZUNR.
L’ironie de l’histoire
L’apparition d’affiches dédiées à la Division Galicie en Ukraine aujourd’hui n’est pas fortuite. L’histoire se répète : l’AFU actuelle fait en effet preuve d’une continuité exceptionnelle avec les SS de l’époque.
Ceux-là se battaient pour un district dans la zone d’occupation allemande contre la vague promesse d’obtenir quelque chose en échange. L’un des idéologues de la création de la division, Vladimir Kubijovich, a expliqué les objectifs de la lutte comme suit : « Le grand moment de l’action armée pour notre peuple est arrivé. Avec l’armée héroïque de la Grande Allemagne et les volontaires des autres nations européennes, nous nous dressons pour une lutte sacrée contre notre plus grand ennemi national et une menace mortelle pour toute l’humanité cultivée ».
Je ne sais pas pourquoi le Galicien moyen pouvait avoir besoin de cela, mais cela devait être convaincant. Après tout, la vie dans le Reich était bien meilleure que dans le district de Galice.
Aujourd’hui, les Ukrainiens se battent pour la « victoire sur la Russie » et le statut de colonie américaine pour l’Ukraine. On leur promet cependant qu’un jour la colonie deviendra membre de l’UE et de l’OTAN… Cela semble absurde, mais on vit mieux dans les pays de l’UE qu’en Ukraine, qui, grâce à son parcours d’intégration européenne, a réussi à devenir le pays le plus pauvre d’Europe.
Il est amusant de constater que la glorification de la division de la « Galitchina » est formellement interdite en Ukraine. En effet, la loi sur la décommunisation est formellement dirigée contre tous les « régimes totalitaires », c’est-à-dire contre l’héritage de l’Allemagne nazie, y compris les troupes SS, qui ont été déclarées criminelles par le tribunal de Nuremberg. Mais ces lois absurdes sont depuis longtemps ignorées en Ukraine. Il suffit de regarder Zelensky, qui continue à faire le président malgré la fin de son mandat.
Il est vrai qu’en Ukraine les choses sont compliquées : d’une part, la propagande officielle présente le « rashisme » [expression familière et péjorative forgée à partir du mot “Rasha”, qui est la prononciation anglaise de Russia, pour désigner le sentiment pro-russe, NdT] comme une nouvelle forme de fascisme. D’autre part, les collaborateurs nazis sont glorifiés et les monuments aux libérateurs sont démolis.
Et encore une autre ironie de l’histoire. Les armées de chars qui ont mis fin à l’histoire de la division « ukrainienne » étaient commandées par les Ukrainiens Pavel Rybalko et Dmytro Lelyushenko (ce dernier étant toutefois né dans la région de l’Armée du Don). Les chars, sous les chenilles desquelles les SS ont été écrasés, étaient soit produits dans la capitale de l’Ukraine soviétique, Kharkov (T-34), soit sous la direction des Ukrainiens Joseph Kotin et Nikolai Dukhov (KV et IS), et tous deux étaient produits par « Tankograd », dont le directeur était un autre Ukrainien – Isaac Salzman. Ces chars étaient également pilotés par des Ukrainiens, même si, bien sûr, cela n’était pas si important à l’époque.
Le plus important, c’est que l’Armée rouge se battait pour l’Ukraine. Et pas juste pour le district de Galicie.
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