Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La lettre de Macron aux français ou l’art d’épuiser toute légitimation à gouverner

Peut-être le fait le plus caractéristique de cette lettre est-il qu’elle intervient dans le contexte le plus parlant et que chacun tait tant il est énorme, envahissant: la participation au sommet de l’OTAN, la lettre envoyée de ce lieu. Cette celébration en grande pompe de l’hégémonie occidentale devrait faire s’interroger sur l’état réel des démocraties, de la cinquantaine de “conjurés”regroupés pour dominer le monde et le prétexte d’une telle tyrannie: la démocratie, le confort dont jouissent leurs citoyens.. L’épuisement manifeste de leur système à produire du consensus y compris chez eux, dans cette cascade électorale est un problème assez comparable à leur incapacité à obtenir la victoire par toutes leurs formes d’agression. Les explications d’un tel échec font eau de toute part, Il y a bien sur la sénilité de Biden, la caution morale face à Trump le gangster, l’âge du capitaine… mais Macron, ce jeune homme si doué, celui qui à joué avec le plus d’audace le bluff y compris nucléaire contre la Russie, voila qu’ en matière de bluff, il aboutit à un fiasco total chez lui comme dans son pré carré africainsur le plan militaire. Il a pratiqué jusqu’à l’épuisement la volonté de conserver le pouvoir éternellement (voter pour toujours contre l’extrême droite) et inviter le peuple à le soutenir face à l’adversaire désigné comme immoral… Mais ce faisant, quand chacun de ses paris sont déjoués, l’absurdité du bluff s’exerçant au dépend de sa propre assise, comme celle de ses partenaires, adversaires au gré des jeux politiciens, en débouchant sur des fiascos stratégiques, voici exposé au grand jour le fonctionnement général d’un système et son “ammoralité” devenu manifeste, et surtout sa dangereuse inefficacité. La lettre dit que le champion du défi otanien, la revendication mégalomane au nom de la démocratie, semble avoir épuisé toutes ses manoeuvres. l’impuissance réelle n’a plus d’autre issue qu’espérer hors toute logique que feindre de s’abstraire de la catastrophe imminente sans moyen de la conjurer, s’avère encore une tentative despérée pour espérer que bientôt ça va marcher. Ponce Pilate annonçant Heliogabale, l’anarchiste courronné…

Tout est dit dans le déni – et ce deni de la reconnaissance des résultats d’élections, de ce qu’il à lui même engendré, doit être mise en cohérence avec ce qu’affirme Biden concernant la poursuite de la guerre en Ukraine lors de ce sommet de l’OTAN . A savoir que ce pays va finir par gagner et qu’il suffit de poursuivre et d’amplifier une stratégie qui donne les résultats que l’on sait, étant bien entendu que ce qui se passe en Ukraine, mais aussi à Gaza, en Asie, à Cuba et partout dans le monde devrait connaitre le même triomphe final parce que “moral” Macron depuis le sommet de l’OTAN nous inflige dans sa lettrre une analyse dans les mêmes termes – «Personne ne l’a emporté. Aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires.» Voici le seul enseignement que tire Emmanuel Macron des éléctions législatives dans une lettre aux Français publiée hier mercredi après midi 11 juillet par la presse quotidienne régionale. «Si l’extrême droite est arrivée en tête au premier tour avec près de 11 millions de voix, vous avez clairement refusé qu’elle accède au gouvernement», écrit le chef de l’État. «Seules les forces républicaines représentent une majorité absolue, poursuit-il. La nature de ces élections, marquées par une demande claire de changement et de partage du pouvoir, les oblige d’ailleurs à bâtir un large rassemblement.»

A défaut de reconnaitre comme il devrait le faire qu’il y a un bloc majoritaire relatif comme l’a été jusqu’ici son propre gouvernement, il pourrait au moins reconnaitre qu’il y a une défaite manifeste : la sienne et que c’est une véritable Berezina. Il avait tablé sur un Rassemblement National, encombré dans l’exercice d’une majorité relative et face auquel il pourrait faire jouer l’appel au peuple pour in fine reprendre la main, mais là pour diverses raisons cela parait de plus en plus difficile. Est-ce qu’il change de stratégie? Non il la poursuit sans y croire réellement mais en espérant contre toute évidence que le temps pourra jouer pour elle.

Emmanuel Macron s’adresse donc «à l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française». Il ne nomme aucun parti, mais ces critères excluent à ses yeux le Rassemblement national et La France insoumise, et correspondent donc à ce qu’il a appelé à de nombreuses reprises «l’arc républicain». « Ce que les Français ont choisi par les urnes – le front républicain -, les forces politiques doivent le concrétiser par leurs actes», martèle-t-il.

Il est déjà en simple logique formelle, celle qui caractérise le cartésien peuple français, de maintenir la diabolisation sur quelques décennies d’une extrême-droite à qui l’on doit l’accès et la maintenance au pouvoir, mais ça l’est encore plus en logique dialectique. Celle qui considère la dynamique de la lutte des classes et mesure les conséquences et l’avenir d’une telle argumentation inscrite dans les institutions, dans les pratiques médiatiques et les attitudes à l’égard de ceux sur qui on prétend exercer les effets de ce “paradoxe” après de telles élections.

Oui parce que l’on ne peut manquer de s’interroger sur qui sont les forces républicaines et qui en est exclu au point de ne pas pouvoir reconnaitre la majorité relative sortie des urnes? Voici des décennies que se pratique sous une forme plus ou moins masquée par l’emphase le fait qui veut que le président et sa majorité ne sont que le résultat de ce commode repoussoir.. le fait qu’ils doivent donc en nourrir toujours plus la menace alors que croit le mécontentement… La France a comme disait un célébre polémiste 60 millions et quelques de “sujets” de cette monarchie, sans parler des sujets de mécontentement… Visiblement sous cette double poussée le barrage s’effondre… Il est devenu conscience ou est proche de l’être… Aujourd’hui, le président veut étendre à la gauche dont à qui il doit la survie d’un “bloc” gouvernemental qui n’est plus son assise, de simples chargés des affaires courantes la même diabolisation que celle de l’extrême droite, cela fait beaucoup d’oeufs durs à avaler en même temps jusqu’ l’étouffement.

Nous voici devant d’autres contorsions pour ne pas reconnaite sa défaite – qui devient alors celle d’un système, de l’OTAN à des élections qui sont de moins en moins démocratiques – et dont les peuples contemplent stupéfaits les soubresauts.

Disons que la seule chance que son discours et celui de l’OTAN emporte quelque adhésion c’est qu’il n’y ait personne pour le dénoncer réellement et pour faire la seule chose qui s’impose, tenter politiquement de renouer avec un peuple français qui a refusé à chaque fois d’accorder quelque crédibilité à ces jeux de sommet, à ces pratiques de couloir qui ressemblent fort à ce qui apparait quand on soulève une pierre du jardin et qu’un monde grouillant s’agite. Résultat se multiplient les divisions, les morcellements et macron feint de croire qu’il n’y est pour rien et espère recueillir à son profit le mépris du peuple pour ces gens là.

Macron, après la déculottée du résultat des Européennes a accompli l’exploit de devoir pour sauver sa personne et ce qui lui parait essentiel en dehors de lui-même, le choix d’être le premier dans l’alliance atlantiste belliciste, accepter que la Macronie et lui-même espère-t-il bénéficient des voix de gauche dont il prétend aujourd’hui faire un épouvantail au point de refuser d’appeler comme premier ministre un candidat de gauche pourtant arrivé en tête.

parce qu’ il avait prévu que ce serait le Rassemblement national qui arriverait en tête avec une majorité relative obtenue par l’arc républicain et dont les forces dites “centristes” bénéficieraient. Si une part de l’opération a, sinon réussie au moins fait élire suffisamment d’élus (163 qui ne correspondent à rien d’autre qu’à la “générosité” de la gauche dont les report ont été exemplaires de l’ordre de 76% alors que l’inverse est de 43%), le fait est qu’il est trop isolé pour prétendre comme il le fait recevoir quelques crédits de ce sursaut qui ne lui laisse aucun répit. Avec Attal et bien d’autres, Les 163 députés, le premier ministre, le ministre de l’intérieur font sédition. Non seulement il a rendu la France ingouvernable mais il en est réduit à faire appel à ceux qui ne veulent officiellement plus de lui :

«C’est à la lumière de ces principes que je déciderai de la nomination du premier ministre», poursuit Emmanuel Macron, pas pressé de désigner un successeur à Gabriel Attal : «Cela suppose de laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis». Un moyen de gagner du temps, alors que le chef de l’État participe à partir de ce mercredi au sommet de l’Otan à Washington, et doit regagner la France vendredi matin. «D’ici là, le gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités puis sera en charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine», indique le président, sans préciser la date à laquelle il compte signer le décret de cessation des fonctions du gouvernement. Un enjeu crucial pour les ministres élus ou réélus députés, puisqu’ils n’ont pas le droit de siéger à l’Assemblée nationale si le gouvernement n’est pas officiellement démissionné et chargé de gérer les affaires courantes.

Il faut bien mesurer que la caricature de l’opération macronienne se retrouve non seulement à l’oTAN mais également dans l’ensemble du système, au point de contaminer et de détruire toute opposition à la guerre et à construire une issue politique. La survie du système et son avancée toujours plus vers le fascisme réside dans le fait que chaque intérêt groupusculaire, chaque intérêt individuel semble ainsi lié au reniement de ce sur quoi il prétend fonder sa légitimité, sans même s’intéresser à ce qu’un tel spectacle produit d’effets. certains l’ont compris et refusent de particper à ce jeu de partage des places autour de l’étiquette à la vente “républicain c’est-à-dire capables de compromis” (celui noué avec les marchés financiers et l’OTAN à travers le ralliement à la personne de Macron, le pouvoir présidentiel de plus en plus bonapartiste (Napoléon III) voire pétainiste.

Si le camp présidentiel est celui dans lequel la base parait la plus empressée à se débarrasser de son chef, il est à noter que la plupart des forces politiques manquent à la seule nécessité qui s’impose : retourner vers leur parti, vers leurs militants pour continuer à prendre pied dans le ressentiment populaire. C’est la terrible lacune pour le moment des communistes avec la legereté d’une direction qui ne leur parle que par media interposés mais c’est également en pire celle de Melenchon qui fait le cadeau au pouvoir de lui offrir l’image séditieuse et celle de l’exaspération des divisions au sein du peuple. Alors qu’il y a eu la surprise d’un Nouveau Front populaire, alliance de circonstance mais rompant avec les limites d’une NUPES appareil de conquête du pouvoir présdentiel d’un homme et provoquant des luttes de faction face à un “mouvement impuissant. Un conglomérat notons le capable de tous les opportunismes face à latlantisme et la guerre.

Macron poursuit son pari celui de former un gouvernement minoritaire avec des accords parlementaires ad hoc pour faire passer une législation cruciale. En cherchant à provoquer une scission catastrophique sur la base de la désignation des infréquentables, en tablant sur les tendances opportunistes traditionnelles et inévitables des socialistes, de toutes les formes de social démocratisation de la gauche qui ne se limitent pas au PS. Pour le moment Rafael Glucksmann, est sur la touche, une sorte de purgatoire pour être ce qu’il est une hésitation de la CIA contre ou pour le NFP mais ce purgatoire est aussi une mise en réserve.

Le fait est que face à l’amateurisme et à la réalité de ce que représente l’extrême-droite, ce NPF est apparu comme le moyen le plus évident de faire que sa colère ne se dévoie pas en fascisme même si la puissance réelle du rassemblement national a été à peine entamée et a toute chance de propspérer.

ce serait une très bonne chose pour la gauche si celle- ci était en état de s’appuyer sur les exigences populaires et évitait de jouer les trublions, les incendiaires des banlieues… et si cette gauche là totalement atlantisée savait apparaître non seulement comme le camp du pouvoir d’achat ce qui est fondamental, c’est effectivement de cette urgence là qu’il faut partir et pour le moment ça tient, mais aussi celle de la paix, celle qui ne finira pas par s’entendre avec Macron jouant le président au-dessus des factions défendant la France en se rendant à la célébration de l’OTAN.

Il en revient tel Auguste se prétendant maitre de lui comme de l’univers en pseudo arbitre attendant les propositions, les capacités de “coalitions” de projet avec des lignes rouges… Bref en ayant résolu son interprétation de la Constitution fort de l’entente autour de la guerre.

mais derrière cette invite à travers laquelle il tente de faire croire aux Français que comme eux il est stupéfait de ces batailles qui s’apparentent de plus en plus à la lutte des places, il prend acte du bordel de la vie parlementaire et se pose en recours présidentiel alors qu’il est le seul responsable et pas seulement à cause de la dissolution de ce triste spectacle. Ce despote narcissique se pose en ultime recours à l’ordre alors même qu’il continue en refusant d’accepter que la gauche lui présente ses candidats pour gouverner. Il est clair que cette ultime opération se produisant non seulement sur un pays qu’il veut rendre ingouvernable pour qu’il ait toujours plus les mains libres dans la seule chose qui importe, nous conduire vers la guerre, et ça on voit mal qui pourrait le contredire.

danielle Bleitrach

Il faut mesurer que l’explosion des forces parlementaires correspond à un paysage politique profondement morcelée émietté pour l’élection prsidentielle, mais qui va être d’abord confronté aux élections dont dépendent les moyens et l’assise des partis politiques, les sénatoriales, les municipales. Il suffit d’un coup d’oeil sur cette carte pour comprendre les jeux d’alliance de sommet qui se nouent aujourd’hui et sur lesquels Macron et les intérêts internationaux qu’il sert espèrent encore jouer. Sous le thème idéologique de l’invention d’une nouvelle culture politique française (comme si celle-ci n’avait pas été la pratique habituelle de la bourgeoisie sous la III e et IVe république.) nous retournons aux joies des “compromis” municipaux, on peut s’interroger sur qui survivra in fine à cet art de ne rien changer sous l’mphase des périls et des effets oratoires…

danielle Bleitrach

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3 Commentaires

  • Falakia
    Falakia

    Du souci pour Macron et Biden ” Au non à la guerre ” du conservateur , populiste Hongrois Victor Orban pour la paix entre
    la Russie et l’Ukraine .
    Aussitòt élu Président du conseil de l’union Européenne le premier juillet 2024 , Victor
    Orban s’est rendu à Moscou , a vu Vladimir Poutine , ensuite Orban s’est rendu à Pékin , et s’est entretenu avec le Président Chinois
    Et Victor Orban après le sommet de l’OTAN compte voir Trump.

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  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    Il me semble que cette lettre est envoyée de Washington donc d’une puissance étrangère, que l’OTAN l’armée anticommuniste est la main qui à travers ma Ron dicte la lettre aux français. C’est contraire ,pour un président de la république, à la constitution républicaine qui précise que le président de la république agit pour l’indépendance nationale et non pas pour les intérêts d’une puissance fut elle amie.
    Qu’elle divise les français en3 camps ,qu’elle exclue de fait deux camps soit concrètement la majorité du peuple de France. Cette initiative antirepublicaine est porteuse de guerre civile dont Macron définit les contours de Washington. Cette situation est très grave pour l’avenir immédiat de la république et nécessite la destitution de macro’

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  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    L’intérêt de la demande de destitution de macron: c’est une mesure légale qui s’appuie sur son intervention d’un pays étranger fut il ami. Donc contraire à l’indépendance ‘ationale dont il doit être le garant. Division des français en 3 groupes dont 2 sont exclus de la vie politique et sociale alors qu’ils représentent 70 % des français. Ces propos écrits st de fait une menace de guerre civile. Inacceptable.
    Le fait d’agir de Washington et d’une réunion d’une armée dirigée par une puissance étrangère montre que ces orientations st favorables à la guerre contre la Russie voulue par les usa d’abord mais refusée par le peuple français. La destitution est nécessaire et coupe l’herbe ss le pied à Mélenchon et ses manifs qui renforcent droite et extrême droite. Que ferons d’ailleurs ces groupes?
    Destitution est le bon chemin immédiat et le PCF se grandirait de la proposer

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