Qui sont les nouveaux cadres du rassemblement national ?

RN : les 4 figures montantes avec qui Bardella pourrait gouverner© Alain Robert/Sipa

Alexandre Loubet, Jean-Philippe Tanguy, Laure Lavalette, Edwige Diaz : ces jeunes cadres du RN font partie de la garde rapprochée de Marine Le Pen et de Jordan Bardella et vont désormais jouer un rôle de premier plan. « Le Point » en dresse un portrait qui peut contribuer à éclairer la vague qui a porté l’extrême-droite au seuil du pouvoir. Premièrement nous avons des candidats venus des souverainistes, ceux proches de Philippot et d’autres qui tous aujourd’hui plaident pour que saute la barrière entre une gauche souverainiste et cette extrême droite. Le parti de Marine Le pen issu de la droite de la collaboration la plus dure, poujadiste et prête à la torture et aux coup d’Etat dans l’Algérie de papa serait miraculeusement devenue une force républicaine, souveraine, apte à signer la paix et à imposer l’égalité. C’est ce rassemblement national qui a été vendu au peuple de la France profonde, celui qui sait les invasions comme le bassin minier, celui de l’agroalimentaire, de la crise industrielle, celui de la paysannerie confrontée à la concurrence déloyale de l’Ukraine… le tout transmuté en haine raciale et colère devant les mœurs “décadentes” d’une gauche qui les a trahis, l’art et la manière de tirer vers les conservatismes et le patronat les colères d’un peuple qui n’est plus entendu. Il faut reprendre pied comme le veut Roussel dans ce monde-là mais le faire sans le moindre compromis avec ceux qui dévoient la colère. Notez que ces gens-là ont établi un véritable plan de conquête des couches populaires, de la classe ouvrière, ils ne se sont pas contentés d’aller sur les marchés ou de coller des affiches ils ont arraché les voix par des formes collectives de pénétration… (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Alexandre Loubet (29 ans)

Le presque trentenaire originaire d’Ariège a savouré une triple victoire ce 30 juin. Avoir fait taire les sceptiques en dirigeant la campagne des européennes qui a porté le Rassemblement national en tête dans 9 communes sur 10. Avoir, dans la lancée, dirigé la campagne des législatives qui pourrait bien, pour la première fois de son histoire, porter le RN au pouvoir. Tout en parvenant à se faire réélire, dès le premier tour, dans sa circonscription de Moselle.

Fondateur de l’association souverainiste Critique de la raison européenne lors de ses années à Sciences Po Paris, il fait ses classes dix ans durant à Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, avant de rejoindre le Rassemblement national dans les pas de Jean-Philippe Tanguy en 2020. Parti où il va connaître une ascension fulgurante, prenant la direction de la communication sous la présidence de Jordan Bardella, dont il devient l’un des plus proches collaborateurs. D’aucuns le voient jouer un rôle cardinal auprès de lui si ce dernier accède à Matignon.

Jean-Philippe Tanguy (38 ans)

Jean-Philippe Tanguy. © Raphaël Lafargue/Abaca© Fournis par Le Point

Ses interpellations énergiques de ministres dans l’Hémicycle ont fait sa renommée. À 38 ans, Jean-Philippe Tanguy est devenu un des piliers du Rassemblement national. Président délégué du groupe RN à l’Assemblée, réputé pour être le « Monsieur Économie » du parti, ce diplômé de l’Essec et de Sciences Po Paris a d’abord rejoint Debout la France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, dont il a été un temps le bras droit.

Après avoir rallié Marine Le Pen en 2021, celui qui se définit comme un « bonapartiste de droite » devient le directeur de campagne adjoint de la cheffe du Rassemblement national en 2022. Et se fait élire député de la Somme aux législatives.

Laure Lavalette (48 ans)

Laure Lavalette. © Alain Robert/Sipa© Fournis par Le Point

Porte-parole de la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022, de celle des européennes, puis de celle des législatives, et demain du gouvernement ? Laure Lavalette est l’un des nouveaux visages du RN qui se sont imposés à l’Assemblée nationale ces deux dernières années.

La députée du Var, également conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur, appartient à la frange la plus conservatrice du parti à la flamme. Elle s’est notamment distinguée par son opposition à l’extension du droit à l’IVG, au suicide assisté et par ses propositions sur les Ehpad.

Edwige Diaz (36 ans)

Chargée de l’implantation du Rassemblement national, la trentenaire a été l’artisan de la conquête des territoires de l’ouest de la France, jusqu’alors à gauche, une conquête qui a fortement contribué aux résultats sans précédent recueillis par le mouvement frontiste, tant lors des élections européennes du 9 juin que lors de ce premier tour des législatives. Et qui lui ont déjà valu d’être nommée vice-présidente du RN.

Conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine depuis 2015, puis élue députée de Gironde en 2022 dans la circonscription de Blaye, qui l’a réélue dès le premier tour dimanche. Dix ans, presque jour pour jour, après son adhésion au Front national.