Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’état de confusion rend tout pronostic hasardeux… mais il n’y a pas de fatalité, seulement des tendances…

Il nous parait juste, comme nous le faisons aujourd’hui et continuerons à le faire, de bien mesurer que la France, comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne sont avec les Etats-Unis le noyau transatlantique donc celui qui est le plus imbriqué dans le déclin des Etats-Unis. De considérer que ce positionnement pèse lourdement sur les possibilités de changement. Il faut mesurer que cela crée des tendances, des contraintes et des possibles à l’intérieur desquels on peut néanmoins agir à partir du moment où l’on sait à quoi on est confronté, nos points forts et nos faiblesses.

Autant à ce titre, il serait faux d’identifier ce qui se passe aux Etats-Unis avec la situation française y compris en matière de choix politiques de tactiques qui doivent se situer dans une stratégie ce qui manque totalement du moins aux communistes.

Ce qu’il y a de contraignant dans l’appartenance à ce noyau transatlantique, c’est bien sûr le choix de la guerre dans lequel le capitalisme nous entraîne, mais c’est aussi celui de la contrainte des marchés financiers. Les élections en Grande-Bretagne en sont la preuve avec la manière dont pour pouvoir prendre le relais des conservateurs, les travaillistes ont dû plier devant le diktat de ces marchés avant même de prendre le pouvoir.

Cela dit il serait inexact de considérer que la vie politique en France a atteint le degré de décomposition de ce que nous analysons par ailleurs à travers l’ultime débat Trump-Biden… Comme il serait faux de ne pas voir que nous pouvons nous situer différemment dans le monde en train de naitre. Le sondage que nous présentons par ailleurs témoigne aussi à sa manière des différences, non seulement dans l’attitude des politiciens, mais dans l’apparition de programmes alternatifs ; ce qui renvoie à l’état de l’opinion publique elle-même.

Donc nous avons tous la responsabilité d’ouvrir une perspective et donc de tenter de dépasser nos propres limites actuelles, en particulier en ce qui concerne les communistes de toutes obédiences, y compris ceux qui me semblent porter une lourde responsabilité dans la situation actuelle, mais c’est mon analyse et elle mérite justement ce débat, simplement ayons le courage de poser sur la table ces différences et confrontons diagnostic, perspectives. Je me propose donc pour un débat à l’intérieur du parti mais capable de s’ouvrir plus largement à ceux qui l’ont quitté et à ceux qui sont intéressés à l’existence d’un tel parti.

Dans le fond la grande différence entre le communisme et le fascisme, c’est le choix de la vie contre la mort. Être vivant jusqu’au bout et toujours chercher une issue pour qu’il en soit ainsi… Marianne prétend que sur cette photo je suis comme un boxeur… tant mieux et qu’il en soit ainsi pour vous tous… On peut rêver du soir du grand soir mais aussi savoir que chaque conquête arrachée est importante. Rêver de positions claires dans le respect d’une discussion sans tabou et sans idées toutes faites sans considérer comme des injures l’affrontement sur le fond. On peut vouloir sa liberté, celle non seulement de parler mais aussi d’agir, de réaliser ce qui change notre rapport au collectif… savoir que nation et internationalisme sont complémentaires. Bref être communiste est le choix d’un parti, d’un type d’Etat mais aussi une civilisation…

C’est à travers cette culture aussi que nous pouvons penser les défis actuels et leurs conséquences dans l’avenir… Dans l’état actuel, mais c’est déjà un débat, c’est le PCF qui est le plus en situation de lancer ce débat et sa survie y est subordonnée. En attendant, il faut bien mesurer les atouts, les points d’appui.

S’il y a quelque chose de désespérant dans les transactions et les marchandages des législatives, il ne faut pas se laisser aller au “tous pareil” du fascisme qui comme par hasard préserve le fascisme et ceux qui y ont conduit et casse l’espoir… Le véritable problème c’est que l’on ne peut pas démissionner parce que si l’on ne fait pas face, la situation ne peut que se dégrader… Donc le retrait, l’écœurement ce n’est pas le statu quo c’est une aggravation en sachant que ça on ne peut pas l’éviter. Au titre de ceux qui découvrent les marchandages et la lutte des places, on peut signaler que cela a existé depuis au moins la création de la cinquième république et le poids du scrutin majoritaire… On peut être écœuré par ce jeu des prétextes à géométrie variable mais découvrir que nous fonctionnons sur ce régime est d’une grande naïveté.

Autre chose est le fait que l’on ignore si l’électeur obéira à de telles consignes : qui obéit et sur quelles bases devrait nous importer…

Parce que le fait nouveau peut-être en bien comme en mal le non respect des consignes, voir en particulier comment se comportent les jeunes dont le même sondage montre d’autres dispositions que celles dans lesquelles sont enferrés leur aînés.

Enfin, la grande question que nous posons aujourd’hui est la nécessité impérieuse de nous interroger nous Français sur la manière dont nous pouvons échapper à la logique des marchands d’armes et des marchés financiers ? Cette logique en l’état et quelques soient les résultats du vote pèsera d’une manière totalement contraignante sur le gouvernement élu comme elle gouverne aujourd’hui les errements apparents du président Macron.

Il y a seulement deux manières d’y échapper,

la première est la pression du peuple, celle qui contraint déjà les forces politiques à lâcher du lest étant bien entendu qu’une fois élus ils seront “obligés” y compris par l’endettement au “réalisme” économique qui comme de bien entendu repose sur le poids des investisseurs. Donc nous devrions nous interroger sur la manière dont la pression peut continuer à s’exercer, à ne pas se diviser et à trouver les bases de son unité organisationnelle et idéologique.

De ce strict point de vue si on ne peut pas créer un signe d’égalité entre le rassemblement national et le Front populaire, il est clair que ce dernier est loin de remplir les exigences de l’heure. La discussion devrait porter là-dessus.

La seconde manière est de considérer ce qui se passe au niveau géopolitique puisque partout se pose la même nécessité : échapper à la guerre et au diktat des marchés financiers avec le poids du dollar. De ce point de vue il est clair que la censure atlantiste qui s’exerce partout sur l’alternative en exaspérant les mensonges de propagande sur ce qui se passe dans le monde est le principal obstacle que rencontrera toute volonté populaire de changement.

C’est dans un tel contexte que l’extrême-droite peut adopter partout le même leurre, reprendre la volonté populaire de refus de la guerre et de l’escalade comme le dit Trump aurait comme seule barrière lui ou Marine Le Pen, quitte comme le notent les camarades du KPRF à sitôt élus répondre aux vœux de leurs véritables bailleurs de fond le capital… Ils feront ce qu’on leur dit…

Mais on peut aussi tabler sur une dynamique de mise en évidence dialectique…

Voilà pourquoi on doit à la fois critiquer les illusions de changement, les pièges d’un antifascisme qui le fait grandir mais dans le même temps ne pas considérer que la France serait les USA et qu’il n’existe pas un espace dans lequel agir.

L’autre question est justement qui peut agir ? Et sous quelle forme l’intervention citoyenne aura un maximum d’efficacité contre un adversaire sur lequel on ne doit pas se tromper…

C’est dans ce questionnement qu’Histoire et Société prétend intervenir. Certains d’entre nous s’interrogent sur la possibilité de tabler sur le PCF, il est vrai que la situation n’est pas bonne et mérite un débat entre membres de ce parti, mais il faut aussi mesurer à quel point toutes les autres propositions ont fait la preuve de leur incapacité à se dépasser eux et leurs gourous, leurs divisions et leurs ralliements sans autre principe que de conforter cet émiettement groupusculaire des communistes et de la gauche. Mais il nous reste peu de temps pour le faire… le PCF y compris avec les désaccords que nous avons sur la politique internationale et sur le fait que ce désaccord a empêché le PCF de correspondre à la volonté de paix du peuple français.

Je viens d’écouter l’intervention de Fabien Roussel et je ne peux que l’approuver dans le moment où il la prononce. Non seulement alors que dans cette période chacun à commencer par le président joue le caprice individualiste, il reste à son poste c’est bien. Il fait preuve d’un esprit de responsabilité qui tranche sur bien des débats et règlements de compte en cours. C’est l’attitude d’un dirigeant politique mais elle n’exclut pas le nécessaire débat ultérieur et là dessus son intervention a le mérite de laisser le débat ouvert, il place sa propre élimination non pas dans de minables règlements de compte comme Ruffin qui sait moins bien qu’un communiste passer à l’essentiel. L’essentiel ne sont pas les consignes mais dans quoi elles interviennent : la vague du changement. Et là il a le grand mérite d’avoir compris que le vote RN portait aussi cet espoir de changement. Et il ne rentre pas dans les arrangements d’un après le second tour, il attend mais marque une ligne celle de la satisfaction des besoins populaires immédiats. Son intervention est celle d’un communiste, un combattant pas un capricieux égocentrique.

danielle Bleitrach

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3 Commentaires

  • LAGIER
    LAGIER

    Pour Danielle

    Je suis sorti de Saint-Cyr en 1960 en pleine guerre d’Algérie la promotion a été baptisée
    “” Maréchal Bugeaud””
    En 1969 je suis capitaine à l’Ecole d’application des Transmissions à Montargis et je suis l’adjoint d’un commandant et nous assurons la formation des élèves sortis de Saint-Cyr Je m’occupe entre autre du secrétariat
    Un jour je reçois un document confidentiel défense , je l’ouvre et là à mon plus grand étonnement
    il y avait la liste de toutes les cellules communistes du Loir et Cher avec noms , prénoms, adresse du domicile et du lieu de travail accompagné de la mention “”” A arrêter en priorité en cas de troubles intérieurs “”
    J’ ai recopié le document sur la machine à écrire du secrétariat et n’ayant aucun contact avec le PCF ,
    je l’ai envoyé au seul communiste que je connaissais Max Nublat maire de Chalette sur Loing où il y avait les usines Hutchinson

    Pourquoi avais-je fait cela ? Pour moi les communistes étaient ceux qui avaient combattu le nazisme et je trouvais scandaleux ce message de la Sécurité Militaire
    j ‘avais voté Jacques Duclos à la présidentielle
    Henri Alleg avait dit “” La Vérité finit toujours par se savoir “”
    Cordialement

    Que c’est-il passé ensuite ? Nublat a du transmettre ma lettre au secrétariat du PCF

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    • admin5319
      admin5319

      https://youtu.be/g-mYu1m-HzI?si=GGowur9zS1I965Fh
      a écouter c’est simple, direct et calme comme Marianne et cela me donne envie de pleurer…

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      • Gérard Barembaum
        Gérard Barembaum

        Extraordinaires paroles, extraordinaire musique, extraordinaire commentaire ! Mon ADN de Juif polonais né en France de parents sauvés par l’armée rouge des ouvriers et des paysans fait que les larmes jaillissent spontanément. Gloire éternelle aux héros ! Mort au fascisme! Победа будет за нами!
        Fraternellement.

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