Voici le texte que Franck a prononcé devant son comité fédéral de la Gironde, un texte de fond qui au moins devrait être publié dans une tribune ouverte dans l’Humanité, malheureusement depuis des décennies le PCF est soumis à un régime non démocratique dans lequel la censure est organisée autour de tout ce qui remettrait le consensus atlantiste, l’acceptation en fait de la guerre et l’alignement derrière une social démocratie qui est d’essence mitterrandienne. Il y a eu mutation, destruction de la formation des militants et leur organisation, qui les soumet à des tactiques sans stratégie, de ce fait toujours perdantes, un parti incapable de situer le combat de classe dans le mouvement réel du monde. PCF débat, Histoireetsociete publient aujourd’hui ce texte. Histoire et société publiera des contributions qui ne se bornent pas à l’immédiat du vote pour ou contre le pseudo “front populaire”, question relativement secondaire mais qui abordera cette actualité dans le cadre d’une réflexion de fond sur la perspective réelle. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
- La décision de Macron ne vient pas par hasard, elle n’est certainement pas un “coup de tête” On peut imaginer des stratégies cachées, mais l’hypothèse la plus simple et la plus logique est que Macron est allé au bout de sa politique. Il a mené la politique du capital en bon soldat : suppression de l’ISF, réforme des retraites, loi immigration, engagement de la France dans la guerre de l’OTAN contre la Russie et protection de l’allié Israël dans le massacre en Palestine. Il poursuit – pendant la dissolution – la réforme de l’assurance chômage. Mais il y a usé sa majorité et s’y est usé jusqu’au bout. Il ne dispose plus des moyens nécessaires (majorité, soutien de l’opinion, cohérence politique) pour porter plus loin les intérêts du capital et doit passer la main.
2. Le capitalisme occidental dominant entre inéluctablement dans une période de profonde crise et peut-être de guerre globale. L’organisation globale du monde, mise en place par les USA après 1945 et renforcée après la dissolution de l’URSS en 1991 est aujourd’hui menacée. La suprématie industrielle, économique, monétaire et militaire des USA, qui leur ont permis de dominer le monde sans partage depuis 30 ans est contestée. Les BRICS préparent le lancement d’une nouvelle monnaie. La Chine domine la plupart des secteurs de l’industrie mondiale et va bientôt rattraper les USA dans le dernier grand domaine qu’ils maîtrisent : les micro-processeurs avancés. La Russie tient tête à l’OTAN depuis 2 ans en Ukraine. Elle a résisté aux sanctions et développé son industrie militaire à une hauteur que l’OTAN tout entier peine à compenser. Elle a évincé les pieds nickelés de l’ex-empire français d’Afrique de l’Ouest. Et le capitalisme dominant n’est pas menacé que par l’extérieur. En son sein, la crise est aussi plus profonde que jamais. Conformément aux analyses de Marx, la rentabilité intrinsèque du capital est en baisse régulière. La productivité stagne. Depuis plusieurs décennies, et cela s’est aggravé après la crise financière de 2008, il est chaque année davantage nécessaire de faire appel à l’intervention de l’état pour subventionner directement ou indirectement le secteur privé (en réduisant les salaires, les cotisations, les droits des travailleurs, en laissant faire l’évasion fiscale …). Mais cette politique là ne suffit même plus et l’industrie de pays entiers, dont la France, est aujourd’hui sans perspective claire. Cette crise économique provoque crises sociales et politiques, qui touchent jusqu’au cœur du système impérialiste, aux USA, l’amenant à accroitre sans cesse la pression sur ses satellites.
3. Or, l’impérialisme US est le parapluie politique et militaire sous lequel les classes capitalistes de nombreux pays se sont frileusement abrité depuis de nombreuses décennies, quitte à y abandonner toute souveraineté nationale, pour se protéger de la montée des revendications des travailleurs. C’est la puissance économique, diplomatique et si nécessaire militaire des USA qui intervient (ouvertement ou discrètement…) chaque fois que les intérêts de la classe capitaliste sont menacés. Les USA ont établi un système impérialiste globalisé qui encadre les lois et le pouvoir politique de la plupart des pays et fournit des conditions harmonisées toujours plus favorables pour les investissements des multinationales. Le projet politique auquel nous faisons face en France (et ailleurs), c’est donc de maintenir coûte que coûte et aussi longtemps que possible le pouvoir de ces oligarchies capitalistes et ce cadre général harmonisé. Cela passe par le maintien du leadership mondial par Washington et cela signifie aujourd’hui la guerre impérialiste généralisée, à la fois pour maintenir la mainmise sur les ressources stratégiques et les débouchés, mais aussi pour rétablir les profits par le développement de l’industrie de guerre. Cette guerre s’opère déjà sur deux fronts :
1) face à la Russie en Ukraine, front sur lequel l’intervention de l’OTAN est de plus en plus explicite : l’OTAN est le principal fournisseur d’armes de l’Ukraine, son principal financeur, il fournit également le renseignement militaire, les images satellites, les cibles, l’expertise technique. Il vient d’autoriser l’emploi de ses armes pour frapper le sol russe et l’envoi officiel de troupes au sol ;
2) face à l’Iran et ses alliés en Asie occidentale (Palestine, Liban, Yemen), ce sont les USA qui sont également pourvoyeurs d’armes, financeurs et, avec les grands pays de l’OTAN qui ont assuré la défense d’Israël durant l’attaque de missile israélienne. Le 3ème front – encore non ouvert – c’est face à la Chine, soit autour de l’ïle de Taïwan, soit en mer de Chine peut-être.
4. Cette crise profonde du capitalisme et de l’impérialisme et la montée vers la guerre nécessitent des moyens colossaux et des attaques croissantes contre les droits des classes travailleuses. C’est le sens de la politique violente de Macron depuis le début de son premier mandat et c’est aussi le sens de la convocation de nouvelles élections. Usé, le pouvoir macroniste ne peut plus jouer son rôle. Il a engagé un blitzkrieg, visant à donner, dans un délai extrêmement court, le pouvoir au RN et à ses alliés. On peut faire le parallèle avec l’Italie, dans lequel le gouvernement dit “technique” de Romano Prodi a passé un maximum de réformes, avant, passé une courte période d’instabilité, l’arrivée aux affaires de Georgia Meloni.
5. Quelles sont les issues possibles de cette crise profonde ? A l’échéance d’une ou deux décennies, il n’y en a que deux : soit un nouvel ordre mondial basé sur la coopération entre les peuples et favorisant la transition progressive vers des sociétés socialistes ; soit la barbarie, la guerre et le fascisme pour maintenir l’actuel ordre du monde et bloquer le développement. Cependant, le décalage est profond entre la réalité de cette alternative fermée et la conscience des classes populaires aujourd’hui. Les classes possédantes et dirigeantes sont parfaitement conscientes aujourd’hui de ces enjeux et sont prêtes, elles, à agir par tous les moyens nécessaires pour parvenir à leurs fins, y compris faire venir l’extrême-droite au pouvoir dans de nombreux pays et pour de longues années. Mais les classes populaires sont encore dominées par la croyance en l’éternité du capitalisme et le repli sur le quotidien.
6. Le Rassemblement National, gagnant les élections avec ses alliés et formant un nouveau gouvernement pourrait rapidement prendre des mesures impopulaires sur lesquels d’autres forces politiques seraient en difficulté : liquidation de la sécurité sociale, augmentation du temps de travail, réarmement massif, reprise en main des médias, de l’enseignement et de la culture, attaques contre les syndicats et le droit de grève, privatisations massives (SNCF, EdF, Education, Universités …). C’est pourquoi il constitue aujourd’hui vraisemblablement le meilleur outil politique au service de la grande bourgeoisie (qui en garde néanmoins d’autres en réserve, comme toujours : Macron reste président avec tous les pouvoirs exorbitants de la 5ème République, dont l’article 16). Se rassembler contre le FN / RN est quelque chose que nous avons su faire à plusieurs reprises. Il est encore temps de le faire, même si les chances de réussir cette fois sont – soyons lucides – très faibles. Mais deux choses sont claires : d’abord, si nous avons su nous rassembler contre le FN, nous n’avons jamais réussi à trouver le moyen de l’empêcher de progresser sur le moyen terme, pas plus que nous avons su établir un pouvoir capable d’obtenir et de conserver un large et solide assentiment populaire. La gauche a pourtant été au pouvoir 20 ans depuis 1981, donc 20 ans en 43 ans. Elle a chaque fois été rapidement impopulaire, pour perdre le pouvoir au bout de 5 ans, avec un FN / RN toujours plus haut. Chaque échec rend la situation nouvelle plus difficile. Nous ne pouvons plus aujourd’hui, avec une extrême-droite à près de 40 %, en train de s’élargir à droite, rééditer ce genre d’échec.
- De ce point de vue, force est de constater que nous n’avons pas correctement tiré le bilan de la NUPES, puisque, 3 ans plus tard et après avoir longuement expliqué que la NUPES était morte, nous revoilà placés exactement dans les mêmes conditions, avec la même (voire pire) pression de l’urgence, en train de recréer une alliance similaire. La succession des étiquettes (« Jours Heureux », puis « NUPES », puis « la NUPES est morte », puis « Gauche Unie pour le Monde du Travail » et aujourd’hui « Front populaire » dénote une inconstance qui ne peut susciter ni confiance ni engagement. Le fait d’invoquer aujourd’hui le “Front Populaire” n’améliore rien. Cela ajoute à la confusion et place la barre encore plus haut (en tous cas dans l’opinion publique ; en réalité, faut-il le rappeler, si le Front Populaire avait bien commencé avec des conquêtes sociales sous la pression de la grève générale, il s’est très très mal terminé, puisque c’est la même chambre de 1936 qui a voté d’abord l’exclusion des députés communistes puis les pleins pouvoirs à Pétain).
J’insiste : nous ne pouvons pas nous permettre aujourd’hui de rééditer ce genre d’expérience de court terme, de calculs tactiques prétendument “imposés”, ces “on n’a pas d’autre choix”. Nous devons “réussir”, mais réussir, ça commence par être clairvoyant et sincère sur ce qu’on est réellement capable de faire et de cesser de se payer de mots et de phrases faciles. Oui, nous allons devoir combattre le fascisme et la guerre. Nous pourrons certainement vaincre comme la génération des années 30 et 40 l’a fait. Mais nous n’avons plus guère de chances d’éviter ce combat.
8. Dans la crise globale qui vient, le Parti Communiste Français, s’il veut être à la hauteur de son histoire, a un rôle crucial et indispensable à jouer. Marx a expliqué dans le Manifeste du Parti Communiste ce que doit être la place des communistes par rapport aux autres forces politiques : “Ils combattent pour les intérêts et les buts immédiats de la classe ouvrière ; mais dans le mouvement présent, ils défendent et représentent en même temps l’avenir du mouvement.”
Lutter pour le rassemblement face à l’extrême-droite et permettre à la “gauche” d’obtenir un maximum de députés, c’est combattre pour les intérêts et les buts très immédiats. Mais nous devons en même temps penser, défendre et représenter l’avenir. Nous devons rassembler les classes travailleuses sur la durée et accompagner les prises de consciences de sorte d’accumuler toujours plus de forces, de confiance réciproque et de conscience politique et sociale, jusqu’à parvenir à constituer un bloc de classes capable de prendre (réellement) le pouvoir aux oligarchies capitalistes, rétablir la souveraineté et engager la transition vers une société socialiste. Cela suppose un discours clair et cohérent dans le temps, rendu concret par une pratique collective quotidienne et une expérience de lutte partagée. La cohérence est la base de la confiance.
- La gauche française actuelle reste largement dominée par le réformisme, par l’idée que “l’état” (supposé “neutre”) doit réguler le capitalisme par des “lois” pour améliorer le sort des classes travailleuses. Les écologistes, comme les insoumis, véhiculent beaucoup d’illusions sur la possibilité d’un capitalisme démocratique et social, démocratie participative pour les uns, révolution citoyenne et 6ème république pour les autres. Les deux sont plus “à gauche” que le néo-libéralisme social de Hollande, mais rien de tout cela ne permet sérieusement de dépasser l’échec qu’a connu la gauche en 1981 – 1983 et d’affronter la crise et la guerre qui montent. La gauche dans son état actuel n’est pas capable de former un gouvernement suffisamment solide et déterminé pour affronter le capital financier et l’impérialisme. Les principaux combats seront encore à mener après les élections et il faudra construire et encore construire les mobilisations. Cela, nous devons le dire modestement (sans être “donneur de leçon”) mais honnêtement et clairement aux travailleurs et aux “gens de gauche”. Sur les questions internationales, les positions sont des plus confuses. Une partie de la gauche française (PS et écolos) est pour l’OTAN et”va-t-en-guerre”. Il est très peu probable de voir un éventuel gouvernement de “gauche” adopter des positions réellement pacifistes et internationalistes.s
- Propositions :
- Il est donc primordial que, tout en soutenant les intérêts immédiats, le rassemblement et le fait de battre le RN, le Parti Communiste Français garde son entière liberté d’action, qu’il ne s’engage ni à participer ni à soutenir sans critique un futur gouvernement “de gauche”, qu’il se garde toujours du côté des travailleurs, des luttes sociales et populaires, de la solidarité internationale, du côté de l’avenir du mouvement. D’ailleurs, en 1936, les communistes ont soutenu le Front populaire, sans participer au gouvernement.
- Cette liberté d’action doit se manifester dès la campagne électorale. Nous devons pouvoir appeler à voter pour la candidature unique de la gauche en toute liberté de parole, avec notre propre matériel (tracts et affiches), sur nos propres bases et sur notre propre programme, avec nos propres explications sur la situation (notamment pour expliquer la crise du capitalisme et de l’impérialisme, développer l’enjeu de la paix), porter notre programme (notamment pour les questions sociales, le développement industriel …) et la nécessité urgente de construire un parti communiste fort. C’est toujours plus efficace de convaincre nos sympathisants (et c’est la même chose pour les autres partis) avec notre matériel.
- Enfin, nous devons mettre prioritairement à l’ordre du jour le renforcement quantitatif et qualitatif de notre parti. Cela passe par plusieurs choses importantes : Il faut (enfin) ouvrir grand le débat sur le socialisme (qui a été décidé au dernier congrès) pour armer le parti face aux évolutions du monde et élaborer des solutions plus globales à la crise de l’impérialisme et du capitalisme. Il faut accélérer le travail de création des cellules et en particulier des cellules d’entreprises. Il faut tirer un bilan des choix et actions que nous avons menés collectivement depuis le début du quinquennat avec le recul de ces derniers événements afin d’en tirer, maintenant que nous savons, les meilleurs enseignements pour la suite. Notre lucidité doit être totale et opérer en toute camaraderie. Nous avons fait ces choix collectivement, il nous appartient collectivement d’en tirer les bons enseignements, sans faux semblants.
Franck Marsal
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Rodriguez
Je suis d’accord sur le fonds avec l’analyse de Franck Marsal dont les interventions constituent un apport extrêmement précieux et remarquable.
Simplement quelques remarques :
Ce qui pose problème ce n’est pas l’engagement du PCF dans l’opération à la fois électorale et d’urgence que constitue le ” Front populaire ” : faire rempart, contrer l’opération de cohabitation macronienne (dans sa conférence de presse Macron commet sans doute un lapsus en faisant état de son intention de ne pas livrer la France au RN en 2027 … donc AVANT) et justement préparer les combats de demain.
Donc cet engagement doit être clair et offensif d’autant que les attentes chez les travailleurs comme chez les militants de classe comme l’illustre le positionnement d’Olivier MATEU* sont grandes.
Ce qui pose problème c’est le positionnement de la direction du PCF.
Car la prise de distance à l’égard de la NUPES et de LFI s’est jusqu’à présent effectuée sur une base droitière en cédant à la pression des forces réactionnaires et sur les questions intérieures et sur les questions internationales.
Par exemple sur Gaza en cédant à l’entreprise d’amalgame entre solidarité avec le peuple palestinien et antisémitisme, voire apologie de terrorisme sous laquelle est par exemple tombé le secrétaire de la CGT du Nord.
Objectivement les positions de LFI disons ne méritant pas les attaques dont elle est l’objet et qui visent à masquer l’alignement des macronistes, de la droite et du RN sur un soutien inconditionnel à l’extrême droite israélienne.
Sur l’Ukraine c’est un comble où le refus d’un engagement français et l’affirmation de l’exigence de PAIX sur le terrain butte sur l’incohérence qui consiste en même temps à consentir à l’aide militaire au régime de Kiev.
Je sais bien que nous partageons aussi la nécessité d’une bataille interne au PCF pour qu’il se hisse comme force communiste à la hauteur des enjeux de notre époque, en conscience des obstacles qui demeurent avec les reculs du opérés par le 39e congrés par rapport aux promesses du 38e.
C’est dire que les obstacles à l’intervention d’une force communiste indépendante ne résident pas seulement dans la domination de l’idéologie social-démocrate dans la gauche en général mais dans le PCF et sa presse et que les surmonter exige aussi une lutte en interne.
Sans heurter le sentiment de patriotisme de parti mais sans concession sur le fonds et la réalité des positionnements actuels qui tournent le dos aux considérables enjeux du moment.
______________
* Dans le texte de la CGT des Bouches du Rhône le texte de préparation à la manifestation de ce samedi à Marseille conjugue le soutien au ” Front Populaire ” et les exigences revendicatives des travailleurs, l’exigence Paix, l’appel à leur intervention.
Jean-Claude Delaunay
Cette intervention de Frank est à la hauteur de la situation. Ce qui m’aurait intéréssé est qu’il nous dise comment son analyse fut accueillie par les communistes de sa Fédé.
Mais aujourd’hui, il y a une certaine urgence. Si le secrétariat du PCF continue sur sa lancée du Front Populaire antifasciste, c’est une catatrophe, cela ne fait aucun doute.
Le commentaire de Michel Beyer sur mon texte l’indique clairement.
Au regard de ce vide politique, un certain nombre de communistes du PCF en position de direction, ont une vue claire de la situation. Ils, elles, ont, à mon avis, le devoir de rédiger un texte, de le rendre public en déclarant : voici sur quelle base nous devons nous battre. Le temps de la tergiversation est terminé.
Je ne vais pas suggérer le contenu d’un tel texte. Je n’ai ni la compétence ni la légitimité de le faire. Mais je vois à peu ce qu’il faudrait dire, d’une part, dénoncer la politique intérieure et extérieure des impérialistes, du très grand capital français, britanniques américains, en montrant ses effets sur la situation des gens, leur appauvrissement, leur misère, les risques encourus de guerre, les désastres induits tant en Ukraine qu’à Gaza, les enjeux situés derrière cette politique (qu’estce qui se passe aujourd’hui dans le monde?), en indiquant le caractère illusoire et dangereux des propositions d’extrême-droite, d’autre part en indiquant ce que les communistes proposent de faire, dans l’immédiat des élections (le danger de guerre mondiale, intervention positive dans la solution des conflits OTAN-Russie et Palestinens-Israël-Etats-Unis) les mesures à prendre d’urgence pour certaines catégories de la population, et dans le moyen/long terme. La deuxième partie n’est pas la plus facile à concevoir et rédiger mais il faudra parler positivement de la Chine et du socialisme. Y’en a marre de ces positions d’imbéciles qui se prétendent communistes sur la Chine.
J’espère que Histoire et Société sera bientôt en mesure de publier ce texte
Franck Marsal
Merci Jean Claude. Tout à fait d’accord avec toi.
Je ne sais pas trop dire concernant l’accueil du texte. Plusieurs camarades m’ont signalé leur intérêt et souscris, certains ont soutenu l’argumentation mais la discussion a beaucoup tourné en général sur l’urgence concrète, les négociations … La large majorité du CD m’a semblé globalement en phase avec l’orientation choisie par le parti.
Le déclenchement d’un tel événement politique a un effet de choc psychologique collectif, renforcé par le sentiment d’urgence (il faut respecter des délais extrêmement court pour déposer les candidatures ,les documents, trouver un mandataire financier … ). Cela empêche ou rend très difficile l’exercice d’une réflexion large. C’est à mon avis voulu. Et cela pèse aussi sur nous tous. Donc, le Front Populaire, c’est rassurant, les accords de gauche, on sait globalement le faire. On met la tête dans le guidon et on pédale …
Martine Garcin
@J-C Delaunay. Sur la Chine, la guerre, la diplomatie : Aujourd’hui 14 juin 2024, le « responsable » de l’International de l’Huma, Kamenka, 1 – découvre les accords d’Istanbul de mars-avril 2022, 2 – découvre une personnalité capable de parler de la Chine en termes positifs, réalistes, d’un grand pays capable de diplomatie et d’organiser une conférence de paix. Il aura fallu pour cela un raz-de-marée de l’extrême-droite. Qui sont les « responsables » de cette situation ?
Gourmel Michel
Beaucoup d’erreurs dans ce texte qi finissent par le dénaturer.
« Mais il y a usé sa majorité et s’y est usé jusqu’au bout ». C’est reprendre les mensonges du pouvoir et des médias de la pensée unique « la majorité au pouvoir » : C’est la MINORITÉ u pouvoir. En démocratie, c’est le parlement qui décide, et EM est MINORITAIRE à l’Assemblée et quasi inexistant au Sénat. Un mensonge 1.000 fois répété, n’est pas une vérité et encore moins la réalité.
« La Russie tient tête à l’OTAN depuis 2 ans en Ukraine »… là encore, les médias « oublient », censurent que la guerre dure depuis plus de 10 ans.
« Elle a évincé les pieds nickelés de l’ex-empire français d’Afrique de l’Ouest ». de quelques pays, et c’est tant mieux, mais pas de tous ; comme par exemple le coup d’état au Tchad soutenu immédiatement par Macron l’a prouvé.
« La productivité stagne » donc justement, pour maintenir ses profits, le capitalisme organise guerre, invente le Covid (de Peter Daszac)… avec 70 milliards US$ volés rien que dans l’UE pour des « vaccins » qui ne valaient pas les 72 milliards payés rubis sur l’ongle, mais même pas 2 milliards.
« USA qui intervient (ouvertement ou discrètement…) »… Dommage qu’il ne parle pas de Glucksmann.
« le décalage est profond entre la réalité » et la conscience que les gens en ont… oui mais c’est à double tranchant, il est très difficile de leur faire avaler des guerres, de les impliquer dedans comme en Ukraine ou en Palestine.
« Le Rassemblement National, gagnant les élections avec ses alliés », c’est oublier le foutoir innombrable entre RN et Z (Reconquête), et la trahison non seulement de Marion Maréchal Le Pen au profit de sa tente au RN, mais aussi des principaux lieutenants de Zemmour, 2 secrétaires généraux adjoints virés, un autre élu à l’UE viré… Le tout pour « trahison », on n’est pas loin du fusillez-les ! Si ces gens là étaient au pouvoir, ils sortiraient les armes entre eux.
« la NUPES, puisque, 3 ans plus tard ». Non, elle a été crée il y a tout juste 2 ans, fondée le 1er mai 2022, 1ère convention le 7 mai 2022, le programme est publié le 19/5/22.
Le Parti Communiste Français, s’il veut être à la hauteur de son histoire, a un rôle crucial et indispensable à jouer… Le problème est que les dirigeants, en particulier Roussel n’a pas de colonne vertébrale, il vient de se réjouir que l’extraordinaire danger Glucksmann (Conseiller d’un dictateur US, CIA, trafiquant d’armes, qui se dit « consultant en révolution » donc contre-révolutionnaire comme le livre de Macron Révolution)… soit intervenu dans la rédaction du programme du Nouveau Front Populaire (Il voulait même exclure les JC qui l’on chassé du défilé du 1er mai, l’a-t-il fait ?)…
« L’échec qu’a connu la gauche en 1981 – 1983 », non il a fait une politique de gauche un an, de mai 81 à mai 82, puis a imposé le « blocage des prix et des salaires », surtout des salaires, les prix ont été rapidement libérés, et est allé chercher Le Pen le 20 juin 82 qui n’a depuis cessé de monter… quand il a arrêté la politique de gauche.
« Parti Communiste Français garde son entière liberté d’action », « Nous devons pouvoir appeler à voter pour la candidature unique de la gauche en toute liberté de parole, avec notre propre matériel (tracts et affiches) ». Dans mon coin et cela ne doit pas être le seul endroit, très eu d’affiches, les communistes bien que venus sur le marché ont renoncé à distribuer les tracts. La campagne des Européennes à été extrêmement terne, mis à part les LFI φ.
« Il faut accélérer le travail de création des cellules et en particulier des cellules d’entreprises » ; visiblement l’auteur est au XXème siècle, en retard d’au moins ¼ de siècle :
« Pour beaucoup de militants, le congrès de Martigues en 2000, c’est la suppression des cellules, l’abandon des entreprises et un PCF qui se contente d’être l’aiguillon du PS, voire sa roue de secours »… Selon Marie-Christine Burricand. Pour certains : Il n’a pas été décidé qu’on supprimait les cellules et qu’on abandonnait les entreprises, mais il est vrai que c’est ce qui s’est passé progressivement dans les faits.
N.B. : Comment dire et surtout faire sur/dans les cellules quand il règne même une telle incohérence sur l’existence même des cellules dans l’esprit des dirigeants ? !
L’auteur ne semble pas se rendre compte qu’il faut agir dans l’urgence et que les militants étant restés endormis pendant les européennes, à quelques exceptions près (toutes appartenances confondues, on n’a jamais vu une campagne comme celle-là), ils vont être difficiles à réveiller en 15 jours, d’autant que le PCF n’a que peu de circonscriptions, le PS et PP (Place Publique) ayant été gourmands, même sans être capable de donner des candidats capables dans leurs nouveaux fiefs, et qui sont incapables de mener une campagne éclair en 15 jours… ou bien, qui, parachutés, vont la mener depuis des kilomètres par téléphone.