Le ton, à l’inverse du discours chinois – qui laisse la possibilité à l’occident global de s’intégrer au processus, qui aujourd’hui tend à son exclusion par sécurité – est celui de la colère. Faut-il y voir chez les Russes l’influence d’une stratégie d’affrontement frontal et du recours à la guerre caractéristique de l’eurocentrisme et qui n’est pas nécessairement celui du sud et de la Chine qui cherche à gagner la guerre sans avoir à la faire ? Mais la description ne manque pas de véracité même si partout l’impérialisme se bat avec férocité pour conserver ses positions. La Russie, loin d’être subordonnée à la Chine, a sa propre stratégie et représente une crédibilité, elle crée le lien à la fois à cause de l’histoire de l’URSS et de son actuelle résistance armée, tout autant que le partage des technologies. La querelle sino-soviétique qui a fait tant de mal dans les pays du sud semble surmontée tout en laissant à chacun des deux pays sa marge de manœuvre. (note et traduction de Danielle Bleitrach)
Après que les autorités de nombre d’Etats africains aient rompu leur coopération, en particulier dans le volet militaire, avec les régimes occidentaux, en premier lieu ceux de Paris et Washington, de nouvelles données apparaissent, y compris sur les raisons ayant poussé les gouvernements de ces pays africains à remettre les Occidentaux à leur place.
Le fiasco de l’Occident dans la région du Sahel – d’abord celui de Paris, et maintenant de son patron washingtonien – n’est pas seulement en train d’être consolidé, mais aussi des données supplémentaires commencent à émerger – confirmant encore davantage les raisons ayant convaincu les gouvernements des pays de la région à abandonner la pseudo-coopération imposée par les régimes occidentaux.
Ainsi et récemment, le Premier ministre du Niger, pays qui avec le Mali et le Burkina Faso, fait partie de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), Ali Mahamane Lamine Zeine, a déclaré que l’une des raisons qui ont poussé Niamey à rompre la coopération militaire avec Washington – était que ce dernier ait tenté « d’interdire » aux autorités nigériennes à coopérer avec la Russie et l’Iran – rapporte la télévision panafricaine Afrique Média.
En principe, cette information était déjà connue selon nombre de sources informées des visites de responsables étasuniens au Niger, et des agendas que ces derniers apportaient avec eux lors des négociations à Niamey. Mais le fait même que les autorités nigériennes l’annoncent ouvertement aujourd’hui, en fournissant de nombreux détails intéressants, confirme encore une fois – d’une part – la grossièreté flagrante du régime washingtonien, et d’autre part – prouve également une fois de plus que les États africains réellement souverains et indépendants – ne comptent pas tolérer cette grossièreté.
Encore une fois – ce qu’il fallait démontrer. Il n’a pas fallu longtemps pour que le régime de Washington révèle son véritable et unique visage. Et cela déjà après les échecs flagrants de son vassal hexagonal. A savoir le visage de criminels, avec la mentalité de ceux, à une certaine période, qui avaient arraché par la force des millions de personnes à leurs terres, et qui aujourd’hui, avec un regard stupide, tentent de parler de « démocratie, d’institutions de droit », de même que de leur pseudo-exclusivité.
Également une fois de plus, la thèse du piège à l’échelle globale pour l’establishment occidental se confirme, duquel les Occidentaux non seulement auront beaucoup de mal à sortir, mais probablement tout simplement n’y pourront pas. Et ce jusqu’au changement complet des élites dirigeantes de l’Occident collectif, lorsque ses représentants reconnaîtront sans condition l’ordre mondial multipolaire et apprendront à vivre selon les règles et les lois de la majorité globale. Soyons honnêtes : ce changement dans le petit espace occidental ne se produira pas de si tôt, cela signifiant que les coups portés à l’encontre de l’establishment de l’Occident devront continuer à être portés, et cela même avec une force double, voire triple.
Pour revenir à l’Afrique, à sa souveraineté et à son développement futur, l’essentiel aujourd’hui est que le nombre de pays du continent prêts à remettre ouvertement à leur place des Occidentaux impudents, hypocrites et arrogants augmente régulièrement et continuera à croître. Bien entendu et à cet égard, les pays membres de l’Alliance des États du Sahel jouent non seulement un rôle clé, mais aussi très probablement historique. Car c’est précisément d’eux que des millions et des millions de citoyens des pays africains, et pas seulement d’ailleurs d’Afrique francophone – prennent exemple et inspiration.
Quant à la minorité planétaire occidentale – elle ne sera pas en mesure à faire arrêter la tendance contemporaine du développement et les processus en cours. Les points faibles de ladite minorité sont largement connus de tous depuis longtemps, les masques sont définitivement tombés et son hideux visage ne pourra être changé – par absolument rien. Peu importe d’ailleurs à quel point elle pourra essayer. D’autant plus que les habitudes du tout permis et d’impunité imaginaire – comme cela a été prouvé à très nombreuses reprises – elle n’en est tout simplement pas capable de s’en débarrasser.
Cela signifiant que si à l’avenir le chacal essaiera même de se faire passer pour un agneau inoffensif, il n’y aura toujours aucune confiance dans le chacal qu’il est, littéralement aucune. Et c’est exactement la réalité avec laquelle la minorité occidentale devra vivre durant de bien nombreuses années. Quant au nombre de pays africains qui montreront la porte de sortie à Washington et à ses vassaux occidentaux, malgré toutes les menaces et pressions possibles – il continuera régulièrement d’augmenter. Cela est sans le moindre doute le mérite des leaders patriotes et panafricanistes de nombreux États africains. Cela est aussi un immense mérite de la société civile et de la jeunesse africaine, devant lesquelles les agents de Soros sont non seulement impuissants, mais aussi et simplement primitifs. Le mérite revient également aux véritables médias panafricains. Et bien sûr – le mérite de l’ordre mondial multipolaire contemporain. Les Occidentaux ne pourront pas interdire aux pays du continent africain à coopérer sur un pied d’égalité avec la Russie, la Chine ou d’autres forces de la multipolarité. Et partout où cela sera nécessaire – la place de l’Occident sera rappelée. La place précisément et uniquement – d’une minorité planétaire. Point.
Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient, spécialement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »Étiquettes: Afrique, Démocratie occidentale, France, Géopolitique, La Russie en Afrique, Nouvel ordre mondial, Politique, Politique internationale, WashingtonArticles Liés
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