A titre de réflexion, ceux qui analysent ou tentent d’analyser la Chine ont du mal à percevoir ce qu’est ce pays continent qui a longtemps constitué le coeur du développement de toute l’Asie, et dont les échanges se sont étendus dans toute la zone eurasiatique… Ce qu’ils ont du mal à faire percevoir sur le plan spatial l’est encore plus au plan historique surtout si on l’envisage sous le seul angle politique. Cette difficulté on la retrouve dans la seule analyse de la Chine socialiste : soit par haine du communisme, il est fabriqué un retour au péril jaune sous drapeau rouge, soit on insiste sur la rupture intervenue sous Deng Xiaoping, un retour au capitalisme supposé et qui aurait permis le formidable essor chinois qu’il est difficile de nier. En fait, il y a continuité dans le développement dès Mao c’est un des principaux constat que fait remy Herrera dans son travail sur la Chine et il a posé là la base d’une demarche marxiste comme Jean Claude delauay a permis d’aborder l’originalité de la “modernité chinoise”. Ce court texte montre que déjà Mao reprenant l’analyse de Marx sur le mode de production asiatique pensait l’accès à la modernité, comme la transition au socialisme sur un mode original (que l’on retrouve chez Lénine) celui du capitalisme d’État qu’il décrit de la manière suivante:
Socialisme = capitalisme d’État = mode de production asiatique
« L’économie capitaliste chinoise d’aujourd’hui est une économie capitaliste largement contrôlée par le gouvernement populaire, qui est lié sous diverses formes à l’économie socialiste d’État et contrôlée par les travailleurs. Ce n’est pas une économie capitaliste ordinaire, mais un type particulier d’économie capitaliste, à savoir un nouveau type d’économie capitaliste d’État. Elle n’existe pas principalement pour générer du profit pour les capitalistes, mais pour satisfaire les besoins du peuple et de l’État. Certes, une partie des profits générés par les travailleurs va aux capitalistes, mais ce n’est qu’une petite partie, environ un quart du total. Les trois quarts restants sont produits pour les travailleurs (sous forme de fonds sociaux), l’État (sous forme d’impôts sur le revenu) et pour l’expansion de la capacité de production (dont une petite partie génère des profits pour les capitalistes). Par conséquent, ce nouveau type d’économie capitaliste d’État prend un caractère largement socialiste et profite aux travailleurs et à l’État.
– Mao : Sur le capitalisme d’État
https://www.marxists.org/…/select…/volume-5/mswv5_30.htm#államkapitalizmus#szocializmus#ázsiaitermelésimód#kína #MaoCetung
Par parenthèse même en ce qui concerne la Russie aujourd’hui la marque de l’URSS mériterait d’être analysée. Un exemple : on parle beaucoup d’économie de guerre mais qu’est-ce que ça veut dire ? Quand Hitler crée une économie de guerre 75% du PIB y est consacré, à la fin de l’URSS, face à “la guerre des étoiles” le bluff reaganien mais aussi l’Afghanistan c’est 40% et actuellement le budget de guerre de la Russie est de 7% à peu près l’équivalent de la Chine menacée de plus en plus… Autre chose est la manière dont cette économie de guerre s’inscrit dans un développement scientifique et technique, et à partir de lundi nous espérons grâce à Marianne avancer dans une telle compréhension. Un chantier immense dont nous abordons aujourd’hui déjà quelques aspects concernant l’intelligence artificielle, la cybernétique et la planification et que nous mettons en relation avec la transformation planétaire de la jeunesse et de la recherche d’une culture de paix.
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