Histoire et société

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Ukraine : les États-Unis envoient des milliards d’aide, l’industrie des armes (et ses actionnaires) se frottent les mains

L’envoi d’armes n’est pas susceptible de changer le cours de la guerre, seulement de la rendre plus meurtrière pour les Russes mais aussi et surtout pour les Ukrainiens qui sont jetés sous “le hachoir”. La France n’est pas en reste dans cette absurdité criminelle et sa contribution est tout aussi inadaptée à la situation comme en témoigne la formation des pilotes. Ceux qui encouragent cette voracité criminelle et le consensus imposé en France de fait ne sont que les agents de ce profit criminel et ils devraient être jugés et condamnés comme tels… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Article de Marie Lombard • 46 m • 3 min de lectureDANS CET ARTICLELMT▼‎-0,69%‎GDGains manqués

Un tir de missiles depuis un MLRS américain, en Corée du Sud.

Un tir de missiles depuis un MLRS américain, en Corée du Sud.© Pfc. Jaewoo Oh / Dvids

Les grandes entreprises de l’armement américaines profitent des investissements du Pentagone dans le conflit en Ukraine. Un opportunisme qui n’est pas du goût de tous.

Une enveloppe obtenue de haute lutte. Mercredi 25 avril, le président américain Joe Biden a signé la loi autorisant un programme d’aide américaine de 95 milliards de dollars pour le triptyque UkraineIsraël et Taïwan. Un vote quasi-historique, après huit mois d’un féroce blocage de Républicains pro-Trump au Congrès, partisans d’un strict “America first”.

SUKHOÏ SU-27
ILIOUCHINE A-50

SUKHOÏ SU-27©Dave_S. from Witney, England — Ukrainian Air Force Sukhoi Su-27P Flanker

Cet avion est conçu comme intercepteur et chasseur à long rayon d’action. L’un des meilleurs combattants de sa classe, il peut voler à la vitesse de 2 500 km/h.

Des bénéfices de 6,9 milliards de dollars pour Lockheed Martin

Car la décision américaine est une vertigineuse promesse de bénéfices pour l’industrie américaine de l’armement, dopée par les conflits en cours. Jusqu’ici, note le Wall Street Journal, les entreprises de défense et de sécurité Lockheed Martin (productrice des très fameux, et très dysfonctionnels, F-35 Lightning II) et RTX ont été les principales bénéficiaires des 30 milliards de dollars de contrats fédéraux attribués pour approvisionner l’Ukraine et, dans la foulée, reconstituer les stocks d’armes américains. D’autres entrepreneurs, dont General Dynamics, et L3Harris ont annoncé en avril de fortes ventes trimestrielles

En 2023, sur l’ensemble de l’année, Lockheed a dégagé un bénéfice net de 6,9 milliards de dollars américains (G$US), en forte progression (+21%), rappelle Zonebourse.

Jim Taiclet, le PDG de Lockheed Martin, a selon Zonebourse déclaré aux investisseurs de l’entreprise qu’il s’attendait à ce que les demandes de budget présidentiel pour l’exercice 2025 et le financement supplémentaire vers l’Ukraine, Israël et Taïwan constituent une base solide pour la croissance future de notre entreprise au cours des prochaines années.

Oh, le phénomène des “profiteurs de guerre” n’est rien de neuf sous le soleil. Durant la Première guerre mondiale déjà, le pamphlet War is a racket du major-général Smedley Butler critiquait les profits de guerre par les entreprises américaines. Il y explique notamment comment certaines entreprises et sociétés ont accru leurs revenus et bénéfices jusqu’à 1 700 %

Des “profiteurs de guerre” et des rachats d’action critiqués

Aujourd’hui, les entreprises de la Défense, Lockheed Martin et RTX en tête, ont utilisé les bénéfices induits par la guerre pour les investir dans les rachats d’actions. Le procédé leur permet d’augmenter leur part de capital propre et donc la gouvernance sur leur entreprise, tout en accroissant les bénéfices par actionnaires restants.

Un procédé lucratif, et très peu porté sur l’investissement, la recherche et le développement. Ainsi, détaille le Wall Street Journal, Lockheed et RTX ont racheté 19 milliards de dollars d’actions l’année dernière. Lockheed a racheté 1 milliard de dollars supplémentaires au premier trimestre, Northrop Grumman a racheté près de 350 millions de dollars et General Dynamics plus de 100 millions de dollars.

La pratique suscite de très nombreuses critiques de la part de certains législateurs et responsables militaires aux États-Unis. Ainsi un groupe de législateurs porté à appeler en mars à mettre un terme aux “profits de guerre”

“Vous ne pouvez pas demander au contribuable américain de faire des investissements publics plus importants alors que vous continuez à gonfler le cours de vos actions par des rachats d’actions, le report des investissements promis et d’autres manœuvres comptables”, a renchéri selon Defensenews le secrétaire à la Marine, Carlos Del Toro, lors d’une conférence de l’industrie en janvier

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