Le plan pour tenter d’éviter le désastre semble être de combler les lacunes des forces ukrainiennes en important des « conseillers ». C’est la brillante tactique qui a débouché sur la guerre du Vietnam. « Le plan de l’OTAN pour tenter d’éviter le désastre semble être de combler les lacunes des forces ukrainiennes en important des “conseillers”, en attendant que les États-Unis engagent leur armée dans la bataille après les élections de novembre. Les Russes le savent et sont engagés dans une course pour tenter de faire s’effondrer l’armée ukrainienne avant que Biden ne revienne au pouvoir, si tant est qu’il le fasse. Si les Russes réussissent, une guerre plus importante en Europe sera évitée. Si ce n’est pas le cas, avec l’introduction des forces américaines, l’Europe sera plongée dans la Troisième Guerre mondiale ». Ce qui revient à dire que les gens qui veulent la paix devraient non seulement exiger un cessez-le-feu mais souhaiter la victoire russe. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)
Par STEPHEN BRYEN 26 AVRIL 2024
L’OTAN commence à déployer des troupes de combat en Ukraine. Des soldats de Pologne, de France, du Royaume-Uni, de Finlande et d’autres pays membres de l’OTAN arrivent en plus grand nombre.
Bien que la Russie affirme qu’il y a plus de 3 100 mercenaires en Ukraine, ces troupes nouvellement arrivées ne sont pas des mercenaires. Ils sont en uniforme, leur pays d’origine est proclamé par des insignes. Ils sont principalement concentrés dans la partie occidentale du pays, bien que dans certains cas, ils soient proches des combats réels dans l’est.
L’OTAN fait savoir qu’il ne s’agit pas de soldats de combat, mais qu’ils sont en Ukraine pour utiliser du matériel occidental sophistiqué. Mais s’ils tirent sur les Russes, la seule façon correcte d’interpréter leur présence est qu’ils jouent un rôle actif dans la guerre des tirs.
C’est plus ou moins le même schéma que celui utilisé par les États-Unis lorsqu’ils ont envoyé des « conseillers » au Vietnam. En fait, il s’agissait des forces spéciales américaines qui se sont engagées dans le combat.
L’administration Biden, du moins pour la consommation publique, dit qu’elle s’oppose à l’envoi de soldats de l’OTAN en Ukraine. Mais en réalité, Biden attend peut-être sa réélection avant de donner l’ordre aux soldats américains de se battre en Ukraine. Après la réélection de Biden, il aura les mains libres. L’adoption récente du projet de loi sur l’aviation de 60 milliards de dollars pour l’Ukraine indique que le Congrès acceptera tout ce que l’administration Biden veut faire pour « combattre les Russes ».
L’establishment de la sécurité nationale craint une victoire russe en Ukraine. Cela constituerait un revers majeur dans la stratégie de sécurité des États-Unis et serait un coup dur, voire fatal, pour l’OTAN.
L’armée russe serait désormais 15 % plus importante qu’elle ne l’était avant la guerre en Ukraine. Elle est également beaucoup plus expérimentée, et les Russes ont trouvé des moyens de faire face aux systèmes de haute technologie américains, tels que le brouillage et l’usurpation d’identité.
Pendant ce temps, l’OTAN est loin derrière la Russie en termes d’armement, de main-d’œuvre et de puissance industrielle. De plus, les stocks d’armes sont très faibles et des équipements censés être destinés à la défense nationale ont été envoyés en Ukraine, laissant les défenses insuffisantes.
L’opinion consensuelle au sein de l’establishment de la sécurité nationale américaine est que l’Ukraine est en train de perdre sa guerre contre les Russes et pourrait potentiellement faire face à l’effondrement de son armée.
Il existe déjà des rapports selon lesquels certaines brigades des forces armées ukrainiennes ont refusé les ordres de leurs commandants. Il s’agit notamment de la 25e brigade d’assaut aéroportée ; la 115e brigade ; la 67e brigade mécanisée (qui a abandonné ses positions à Tchassiv Yar) et la 47e brigade mécanisée (qui exigea une rotation après plus d’un an sur les lignes de front). Il s’agit de brigades de haut niveau de l’armée et non d’unités de défense territoriale.
Les Russes savent ce qui se passe et ils ciblent les forces étrangères tout en écrasant les unités combattantes ukrainiennes, infligeant de lourdes pertes. Les Russes affirment que l’Ukraine a déjà perdu près de 500 000 soldats dans la guerre, et que le nombre de soldats détruits au combat augmente chaque jour.
L’Ukraine cherche désespérément de nouvelles recrues, et elle reçoit de l’aide des pays où se cachent les réfugiés ukrainiens en âge d’être enrôlés. La Lituanie envisage de renvoyer chez eux les Ukrainiens en âge d’être enrôlés. Il en va de même pour la Pologne.
Un rapport sur la formation des pilotes ukrainiens de F-16 est également révélateur. Selon certains des officiers occidentaux travaillant avec les Ukrainiens, les progrès, même après un an d’apprentissage des pilotes à utiliser des F-16, ont été loin d’être un succès. La barrière de la langue et la méconnaissance des systèmes occidentaux et des tactiques de combat se sont avérées ralentir le processus d’apprentissage. Selon les rumeurs, lorsque les F-16 commenceront enfin à arriver en Ukraine cet été, les avions seront probablement manipulés par des pilotes « à la retraite » des forces aériennes européennes.
Le plan de l’OTAN pour tenter d’éviter le désastre semble être de combler les lacunes des forces ukrainiennes en important des « conseillers », en attendant que les États-Unis engagent leur armée dans la bataille après les élections de novembre. Les Russes le savent et sont engagés dans une course pour tenter de faire s’effondrer l’armée ukrainienne avant que Biden ne revienne au pouvoir, si tant est qu’il le fasse. Si les Russes réussissent, une guerre plus importante en Europe sera évitée. Si ce n’est pas le cas, avec l’introduction des forces américaines, l’Europe sera plongée dans la Troisième Guerre mondiale.
Stephen Bryen a été directeur du personnel du sous-comité du Proche-Orient de la Commission des relations étrangères du Sénat et sous-secrétaire adjoint à la Défense pour la politique.
Cet article a été publié pour la première fois sur son sous-stack Weapons and Strategy et est republié avec autorisation.
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jean-luc
je pense que la boule de crystal de Mr Bryen est embuée….
les USA n’ont aucune intention d’envoyer leurs soldats en Ukraine, avant ou après l’élection de Mr Biden. Leur objectif est la Chine, et ils n’ont aucun intérêt à aller s’engluer dans un conflit à l’Est de l’Europe.
Et surtout, ils n’en ont pas besoin. L’écroulement en cours de l’armée ukrainienne, qui a été annoncé sur ce blog depuis de nombreux mois, ne suppose pas l’entrée en jeu des forces états-uniennes, du moins pas en première ligne. Les larbins vont faire le nécessaire. La Pologne a été préventivement armée jusqu’aux dents par l’empire. La Lithuanie et surtout la Roumanie complèteront les troupes.
Au delà de rentrer dans les plans impériaux généraux (‘occuper’ la Russie sur son flanc occidental puisqu’il n’est plus question maintenant de ‘l’affaiblir’), ces pays espèrent être récompensés lors du dépeçage de l’Ukraine, qui retournera à sa condition quasi historique : déchirée entre des puissances voisines.
Voilà ce que me dit mon marc de café….
admin5319
logiquement vous n’avez pas tort mais qui a jamais vu de la logique dans la politique des Etats-Unis ? La seule comme je tente de le montrer est le profit en particulier celui des trusts militaire et les chiffres de présence militaires sont tout à fait exacts, même s’il est vrai que le but réel est la Chine , mais il suffit de voir le nombre de bases dans le monde, les dictatures financées comme les groupes chargés de destabilisation pour mesurer que les Américains qui ont militarisé le dollar n’ont jamais fait à l'”conomie vu que ce sont les autres qui payent.
Daniel Arias
Les USA sont séparés du reste du monde par deux océans.
Leurs porte-avions en cas de conflit direct ne survivront pas longtemps et leur force de projection sera réduite à néant.
Ils ne disposent que de quelques bons soldats dans les forces spéciales.
Leurs soldats sont pour la grande majorité minables, selon l’officier Scott Ritter ils sont même “gros et cons” c’est lui qui l’affirme.
Les rapports sur la condition physique du soldat américain (comme de l’ensemble de la population des USA) est désastreux sur le plan de l’endurance, ils ne peuvent que difficilement courir plus d’1 km.
La plupart des soldats français parcourent au pas de course une distance de 30km avec leur barda sans trop souffrir. 30 km correspond à la distance à parcourir depuis le point où un soldat a été repéré pour qu’il devienne très difficile à retrouver ; en dessous de cette distance il reste en danger.
L’équipement militaire des USA n’a rien d’exceptionnel et plutôt en retard sur celui des Soviétiques y compris aujourd’hui puis des Russes et même par rapport à l’équipement de la RPDC.
Aucun pays de l’OTAN n’a vraiment combattu ces dernières années, si l’armée ukrainienne ne parvient pas à vaincre sur sa propre terre aucune autre n’y parviendra.
Sur le plan industriel la Russie domine l’armement tout comme la Chine et même des acteurs moyens comme l’Iran et la Turquie.
Sur le plan de la motivation des troupes quelles personnalités politique sont aujourd’hui en capacité de galvaniser les peuples occidentaux pour partir en guerre ?
Cette caste méprisante et incompétente est probablement la plus détestée dans la population.
Au mieux ils vont tenter de provoquer un accident avec la Pologne qui fournira quelque 300 000 candidats au hachoir avec les Roumains des soldats de ces pays que nous avons libérés des dictatures communistes pour le plus grand profits de leurs opportunistes.
Nos dirigeants sont prêts à sacrifier les pays membres de l’UE, déjà les grands industriels organisent le déménagements de leurs titres et de certaines parties de leurs usines.
Ils bénéficient du soutient de la totalité des candidats politiciens trop occupés par leur carrières aucun ne souhaite abandonner son siège sur le radeau.
Aucun ne dénoncera l’OTAN pour préserver ses 15 minutes stériles à la télé.
Tous sans exception aucune ne manqueront de condamner la Russie et tous encore se rangeront derrière l’industrie de l’armement et trouveront après gesticulation une excuse à l’arrivée des armes nucléaires en Europe et au partage de la dissuasion française.
Tous encore éviteront de mobiliser en masse les travailleurs ainsi que dans la durée pour la lutte contre la bourgeoisie, pour nos services publiques, pour notre avenir dans un environnement sain, pour mettre un terme à notre triste place en nombre de morts au travail, pour préserver la paix, pour que nos enfants puissent commercer librement avec la Chine et la Russie, Cuba et tant d’autres pays qui aujourd’hui n’ont plus peur de nous et mesurent que notre puissance ne se compte plus qu’en fausse monnaie et dans la promotion des médiocres incapables de maintenir et développer une industrie moderne et la diplomatie qu’elle nécessite.
Les USA si leur puissance restera diminuée par la médiocrité de son système scolaire reste encore malgré tout une puissance industrielle, ce qui n’est plus le cas de pays comme la Grande Bretagne et la France, l’Allemagne elle ne peut plus alimenter son industrie.
Dans l’UE les entreprises les mieux valorisées ne proposent rien de solide de fondamental dans les processus industriels.
L’UE décroche en terme de croissance, à part l’Espagne et le Portugal, l’Asie continue sa domination économique et quelques pays en Afrique offrent désormais parmi les croissances les plus élevées au monde maintenant que la coopération en dehors du Milliard d’Or se concrétise en infrastructures et équipements industriels.
https://fr.statista.com/infographie/30756/entreprises-les-mieux-valorises-en-europe-capitalisations-boursieres-les-plus-elevees/
Franck Marsal
Si l’objectif des USA est la Chine, il est assez curieux d’avoir ainsi poussé la Russie (après l’Iran) dans ses bras. Blinken a été mal reçu à Beijing, mais cela ne lui a pas servi de leçon. Il a été très arrogant, demandant à la Chine d’interrompre son commerce avec la Russie, et ajoutant que si la Chine ne réglait pas ce problème, les USA le feraient.
Comme le dit Danielle, il y a d’abord une logique d’argent, des intérêts très puissants de Biden et ses amis en Ukraine et plus largement en Europe (intérêts qui ne sont pas totalement partagés par le camp Trump). Il y a aussi la logique propre de l’industrie de guerre, qui doit trouver des débouchés, et cela explique que les guerres succèdent aux guerres. Quand l’incendie s’éteint quelque part, on en allume un autre ailleurs. Il y a enfin je crois, ce que décrit Danielle dans un autre article, la machine de propagande et d’entraînement, de terreur. Pour empêcher les gens de faire de la politique et de se méler “de ce qui les regarde”, il faut constamment inventer des problématiques nouvelles et plus anxiogènes que les autres. La guerre sert aussi à ça … Et enfin, pour se justifier en tant que puissance dominante mondiale, pour imposer la soumission, il faut aussi constamment répandre la violence. Attaquer tous ceux qui seraient susceptibles de contester et en faire des exemples.