Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La Macédoine : changement de majorité… autour de l’adhésion à l’UE ou l’histoire d’un gâchis…

La Macédoine du Nord, qui souhaite adhérer à l’UE, organisera le 8 mai un second tour de la présidentielle. Ce petit état de moins de 2 millions d’habitants, caricature des Balkans nous en dit plus sur l’aspect fou du fantasme européen à la Macron qu’il n’y parait. Inventer un monde qui exclut, met en concurrence les travailleurs, les contraint à l’exil, sous prétexte de construire un bloc contre d’autres… Dans cette Europe à qui l’on serine que le socialisme est un crime, qu’il est stupide, inutile d’espérer en la paix, en la coopération et ceux qui ne peuvent accepter cette “réalité là” voués à la “réaction”, au conservatisme puisque l’avenir fait peur… Les Macédoniens pourtant tentent de résister… à leur manière, la seule que cette Europe prétend leur offrir, nous offrir… Qui semble reproduire les violences du fascisme autour de la Méditerranée des peuples rebelles, de Salazar à l’amiral Horthy, là où le fascisme n’a jamais été éradiqué mais où le communisme est présenté comme criminel… Ou la haine du voisin devient la seule manière de défendre une identité le seul bien qu’on laisse à des “dépossédés”… L’envie d’Europe comme une nécessité de paix de coopération à l’échelle locale régionale, nationale et aussi mondiale alors que celle-ci ne cesse de diviser, de créer les conditions du profit et de la guerre et ce mot “socialisme” qui a été interdit comme symbole de la tyrannie… Macron qui intervient au nom de l’Europe pour prôner cette division, cette concurrence, cette guerre de tous contre tous… Si le PCF vut réellement retrouver les intérêts de la classe ouvrière, des travailleurs, de la nation françaises, proposer d’autres coopérations, il doit savoir approfondir sa ligne et en particulier savoir dire devant cet autre article de kamenka paru dans l’Humanité, qui prouve que ce journal n’appartient plus aux communistes mais à Raphaêl Glucksman et tous ceux qui derrière l’OTAN, la pseudo “défense européenne” ont choisi d’assasiner Jaurès … et ne plus laisser d’autre issue que l’abstention ou le “conservatisme” qui ne sera même pas celui de pays plus lucides que la France sous censure.

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La Macédoine du Nord va procéder à un second tour de la présidentielle après qu’aucun candidat n’ait obtenu suffisamment de voix pour l’emporter haut la main lors du premier tour de scrutin organisé mercredi.

Le second tour, le 8 mai, coïncidera avec les élections législatives. Les résultats presque complets du vote de mercredi ont montré un fort changement en faveur du candidat soutenu par la principale coalition d’opposition de centre-droit. Avec les codes en vigueur pour rendre compte des élections, il est peu probable que vous arriviez à mesurer ce qui se joue non pas au niveau des états-majors mais chez les peuples européens… Déjà, les répartitions des votes, les abstentions en France peuvent être difficile à interpréter tant nous subissons une pression qui déplace sur l’échiquier l’expression du mécontentement populaire, mais l’analyse est encore plus difficile si vous tentez de percevoir ce qui se passe dans les ex-pays socialistes.

Les commentaires, on peut le résumer ainsi, disent qu’en Macédoine, il y a un changement de majorité c’est la droite qui l’aurait emporté sur la social démocratie, donc sur la gauche. Ce qui vous paraitra une mauvaise nouvelle. Vous apprendrez que le vote pour le candidat à la présidentielle était tout entier conditionné par les exigences de l’UE et même celles de la Bulgarie voisine… Avec environ 92% des votes comptés, Gordana Siljanovska Davkova est largement en tête avec un peu moins de 40%. Le président sortant Stevo Pendarovski, qui brigue un second mandat de cinq ans avec le soutien des sociaux-démocrates au pouvoir dans le pays, arrive en deuxième position avec près de 20 %, selon la commission électorale d’État. C’est donc une gifle pour le parti au pouvoir comparable à ce qui a été constaté en Slovaquie où là aussi on a opposé le camp ‘conservateur’ à celui des progressistes, définis non pas par une étiquette mais par leur soumission à l’Europe, voire leur sympathie ou antipathie pour l’Ukraine et la volonté de la soutenir dans la guerre avec la Russie.

Scandale en pleine séance au Parlement européen de Bruxelles sur le Pacte vert ce mercredi 24 avril. Un eurodéputé slovaque, Miroslav Radačovský, a choqué l’assemblée en sortant une colombe vivante de sa sacoche à la fin de son intervention à la tribune, avant de la jeter dans l’hémicycle. « C’est mon dernier discours devant ce Parlement et je voudrais souhaiter la paix à toute l’Europe, aux Russes et aux Ukrainiens. Je voudrais lâcher cet oiseau comme symbole de paix, laissons cette colombe voler au-dessus de toute l’Europe », a-t-il lancé en libérant l’oiseau blanc, qui s’est posé à quelques mètres sur un pupitre. Le député a expliqué qu’il n’aspirait plus à se représenter après les élections de juin.

Quand on voit aujourd’hui, le député considéré comme ultranationaliste slovaque qui lâche une colombe dans le parlement européen et les critiques qu’il essuie portent sur le bien-être animal alors que ça s’étripe partout avec la bénédiction des mêmes… qui s’ingénient à déverser des armes et que les pays déçus ont des salaires dérisoires face à une inflation qui met les prix à un niveau comparable à celui des pays les plus développés… La question de “l’immigration” n’est pas seulement celle des frontières, mais celle de la jeunesse qui part parce que c’est la seule manière de nourrir le reste de la famille..

Qu’ont-ils fait de leur victoire sur l’espérance socialiste des peuples aujourd’hui 26 avril où l’on se souvient de la Révolution trahie des œillets au Portugal ? Quel est, quel a été le rôle de la social démocratie qui a installé Macron au pouvoir et avec lui cette Europe, la guerre, les privatisations ? Mais revenons-en à la Macédoine …

M. Pendarovski le pro-européen social démocrate, a été suivi par un candidat de la minorité albanaise allié au gouvernement, le ministre des affaires étrangères Bujar Osmani, avec 13,6 %. Le taux de participation a été de 49,75 %. Ce qui renforce “le camp européen”. Pour l’emporter haut la main, un candidat devait obtenir le soutien de plus de 50 % des électeurs inscrits. Siljanovska Davkova et Pendarovski se retrouveront donc au second tour de la présidentielle.

Personne ne s’affirme anti-européen mais en revanche la différence porte sur les conditions de l’adhésion, sur ce qu’il faut préserver et cela laisse ce choix qui est aussi celui de “l’ethnie” majoritaire … assaillie, criminalisée comme l’est la Serbie, ou la Moldavie, ou le Donbass… .

Ce petit pays des Balkans tourne en orbite autour de l’Europe des 27 depuis près de vingt ans, comme la Moldavie, mais ses efforts n’ont guère été récompensés.

Après avoir signé un accord de stabilisation et d’association (ASA) le 20 mars 2004, la Macédoine du Nord se voit reconnaître le statut de pays candidat en décembre 2005.

Le premier bilan annuel concernant ce pays est remis par la Commission européenne le 8 novembre 2006. L’institution y indique que la Macédoine du Nord est “en bonne voie pour respecter les critères politiques”, et que des progrès économiques sont notables, c’est à dire qu’elle est prête à toutes les privatisations et à offrir le peu qu’elle a à des capitaux venus d’Allemagne ou d’ailleurs.

A l’instar de la Serbie et du Monténégro, la Macédoine du Nord a obtenu le 19 décembre 2009 une levée de l’obligation de visas pour ses citoyens se rendant en Europe. Mais soit les citoyens n’ont pas les moyens du tourisme, soit c’est simplement le départ pour toutes les migrations plus ou moins acceptées…

En mai 2013, au terme d’un examen de suivi, le Parlement européen se prononce en faveur de l’ouverture des négociations d’adhésion. En octobre de la même année, la Commission et le Parlement demandent au Conseil de se prononcer en faveur de cette ouverture.

Le dossier patine, principalement en raison d’un litige sur le nom du pays, qui dure depuis 1992. La Grèce, dont l’une des régions s’appelle aussi Macédoine, estime que le nom du pays candidat porte une revendication territoriale sur sa province homonyme. Officiellement, le pays est appelé “Ancienne République yougoslave de Macédoine” par l’Union européenne jusqu’au mois de juin 2018.

A cette date, le pays change de nom et devient la “Macédoine du Nord” (accord de Prespa) pour faire avancer les négociations. Salué par le Conseil Affaires générales de l’UE le 18 juin 2019, cette réforme ne convainc pas tous les États membres. Alors qu’en avril 2018, la Commission européenne avait de nouveau recommandé d’ouvrir officiellement les négociations d’adhésion, le Conseil repousse cette décision à l’automne. Le 15 octobre 2019, celui-ci ne parvient pas à s’accorder sur l’ouverture des négociations : la France et les Pays-Bas s’y opposent. Paris, de son côté, avance l’argument de l’approfondissement de l’Union avant son élargissement. 

La situation se débloque en mars 2020, lorsque le Conseil des ministres des Affaires européennes puis le Conseil européen se disent favorables à l’ouverture des négociations d’adhésion. Mais la Bulgarie bloque à son tour le lancement des négociations, en raison de différends linguistiques et culturels avec le pays. 

Le 17 juillet 2022, la Bulgarie et la Macédoine du Nord signent un protocole bilatéral, né d’une initiative de Présidence française du Conseil de l’Union européenne. La Macédoine du Nord s’engage à modifier la constitution du pays (ce qui nécessite une majorité des deux tiers des députés macédoniens) pour reconnaître les Bulgares parmi les peuples bâtisseurs de la nation, à protéger les droits des minorités dans le pays, à modifier les manuels scolaires contenant des références négatives envers la Bulgarie et à introduire les discours haineux dans le code pénal. Le texte prévoit que le macédonien devienne une langue officielle de l’UE.

La Bulgarie ayant levé son veto, le Conseil de l’UE ouvre officiellement les négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord le 19 juillet 2022.

L’adhésion à l’Europe est devenue l’aspiration à laquelle aucune force politique ne peut renoncer …. S’adressant à des dizaines de partisans du VMRO-DPMNE en liesse devant le siège du parti dans le centre de Skopje mercredi en fin de journée, Mme Siljanovska Davkova a insisté sur le fait qu’elle n’était pas contre l’UE. Même si elle a fait campagne contre les conditions imposées par l’UE.

« C’est le début d’une nouvelle ère, ce doit être un nouveau cap, je devrais l’appeler le cap européen », a-t-elle déclaré. « Prouvons que nous avons toujours appartenu à l’Europe.»

M. Pendarovski s’est dit déçu du résultat. Il a toutefois déclaré qu’il espérait faire mieux au second tour, notamment grâce au soutien de la minorité albanaise, qui représente environ un quart de la population du pays. Sept candidats étaient en lice pour ce poste essentiellement cérémoniel, la brève période de campagne s’est concentré sur l’adhésion à l’UE, l’État de droit, la lutte contre la corruption et la réduction de la pauvreté.

Siljanovska Davkova, 70 ans, et Pendarovski, 61 ans, sont d’accord pour dire que leur pays a sa place dans l’UE. Mais ils ne sont pas d’accord sur la manière de traiter la Bulgarie voisine, qui insiste pour que Skopje inscrive dans sa constitution la reconnaissance d’une minorité ethnique bulgare. La Bulgarie, membre de l’UE, a déclaré qu’elle bloquerait la demande d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Union européenne.

La Bulgarie ou plutôt les Bulgares à l’inverse des Albanais, n’ont jamais été des fanatiques de la fin du socialisme et encore moins de celle de l’URSS… Mais les Macédoniens en majorité slaves donc proches des Serbes ont de fortes minorités turques, albanaises, etc… ils sont à leur manière aussi des fidèles à la Serbie… et pourquoi pas à la Russie puisqu’ils sont majoritairement orthodoxes, voilà pourquoi ils sont taxés d’être des conservateurs et de droite alors que leurs adversaires sociaux démocrates veulent à n’importe quel prix de l’UE.

La Macédoine du Nord est un des États successeurs de la république fédérative socialiste de Yougoslavie, . La population de la Macédoine du Nord est de 1,8 million d’habitants en 2021. Sa plus grande ville est la capitale Skopje, suivie par Kumanovo, Bitola, Prilep et Tetovo. Par sa position en Europe, le territoire de la république a connu de nombreuses occupations et migrations, les plus marquantes étant l’âge byzantin, l’arrivée des Slaves au VIe siècle, puis une domination ottomane longue de cinq siècles. Ces présences ont façonné une culture riche en influences, puisqu’en plus des citoyens appartenant au peuple macédonien d’origine slave, le pays compte d’importantes minorités albanaise, turque et rom. La Macédoine du Nord compte une majorité d’habitants chrétiens orthodoxes, mais aussi une importante communauté musulmane. Bref à elle seule un résumé du casse-tête des Balkans.

Elle est membre de l’Organisation des Nations unies, du Conseil de l’Europe, de l’Organisation internationale de la francophonie et de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.

Les Balkans toujours les Balkans… Dans ce casse-tête explosif, il faut reconstruire les repères.

Et pour cela, il y a bien sûr les voyages, les discussions autour d’une table avec ces légumes qui ont encore du goût, cette cuisine méditerranéenne et parfois orientale, mais il y a aussi le cinéma. Si vous voulez comprendre je vous conseille le magnifique périple d’Angelopoulos : le regard d’Ulysse. Ce film est un film franco-italo-grec sorti en 1995. Il a reçu le Grand Prix du 48e Festival de Cannes. Encore un mot le film est dédié à l’acteur Gian Maria Volonté, mort pendant le tournage et remplacé par Erland Josephson. Gian Maria Volonté vous ignorez de qui il s’agit… et pourtant il est le symbole des liens du cinéma italien avec le PCI…

Le Regard d'Ulysse - CinéLounge
Dans cet espace dans lequel resurgissent d’improbables frontières…

L’histoire dit cette empreinte du communisme et le seul moment de paix qui a été apporté quand il existait la Yougoslavie ou la Bulgarie malgré les voies différentes alors que la Grèce était la proie d’une guerre dite civile en fait organisée par l’Allemagne, les Britanniques dans le sillage de l’occupation nazie, de la résistance menée par les communistes … Un cinéaste grec exilé revient dans son pays (dans le nord de la Grèce, vers Thessalonique), à la recherche des bobines originales du premier film réalisé dans les Balkans par les frères Manákis au début du XXe siècle. Cette quête va le mener au travers de différents pays des Balkans, après la chute du communisme, de la Bulgarie à la République de Macédoine naissante, pour finir son périple à Sarajevo durant la guerre de Bosnie-Herzégovine dans une Yougoslavie en cours de désintégration. Il arrive finalement sous les balles durant le siège de Sarajevo, où il découvre les précieuses bobines conservées par un vieil homme, projectionniste de cinéma, qui tente tant bien que mal de préserver le patrimoine cinématographique de son pays en pleine explosion. Il y a cette gigantesque statue de Lénine désarticulée transportée dans un cargo le long du Danube ou ce retour d’un manifestant en Grèce dans un bus désert enveloppé dans son immense drapeau rouge… eh bien ce film vous en dira plus sur la Macédoine que tous les commentaires d’aujourd’hui sur les élections dans ce pays et même en Serbie… ou en Grèce… Il vous dira à la manière du cinéma argentin à quel point le cinéma est à la recherche de son âme et ne sait pas quelle est l’issue, mais refuse le sort qui est fait …

De quelle Europe parle-t-on? Celle de Macron est un pur fantasme, comme celle du trafiquant d’armes Glucksmann qui nous la joue à la Hollande : mon ennemi c’est la finance et a privatisé à tour de bras… Qui sont les héros de cette social démocratie : aujourd’hui le ministre de l’agriculture de l’Ukraine est impliqué pour la vente massive et à son profit des terres riches de son pays… Mais la Russie qui se bat contre la poursuite du démantèlement de l’URSS est confrontée elle-même à ce qu’il faut changer : cette cinquième colonne des oligarques, vendus, corrompus et profiteurs de guerre, c’est pourquoi la censure qui frappe le KPRF ne laisse que la porte au fascisme…

Maintenant revenons-en aux résultats électoraux… Il y a l’intégration européenne mais aussi une inquiétude partagée celle de la manière dont la jeunesse s’en va. Longtemps isolée après son indépendance, la Macédoine a connu une transition difficile à l’économie de marché. Elle se classe en effet parmi les États européens avec un indice de développement humain les plus bas. L’adhésion du pays à l’Union européenne a été définie comme la principale priorité stratégique par le gouvernement macédonien social démocrate en 2006. Les négociations d’adhésion ont formellement été ouvertes par le Conseil européen le 26 mars 202016. L’émigration encore et toujours mais le pays se vide, l’explosion de la Yougoslavie, des Balkans comme d’ailleurs de l’Ukraine, de la Moldavie c’est toutes la jeunesse qui doit s’expatrier. Encore quelque chose que l’on a du mal à comprendre, ces gens qui s’expatrient comme les Grecs en retirent une culture, une connaissance du monde qui les met au fait des enjeux géopolitiques… Ils ont fait toutes les expériences…

La France est parmi les pays qui freinent des quatre fers l’accueil de la petite Macédoine… et qui contribue à ce que l”adhésion soit reculée…

Donc en votant pour les “conservateurs” ce petit pays de moins de 2 millions d’habitants manifeste à sa manière ce qu’a si bien décrit Angelopoulos dans le regard d’Ulysse non pas le refus de l’Europe mais une espèce de nostalgie à la fois du socialisme auquel on n’ose pas aspirer puisque c’était le mal mais dont on souhaite confusément néanmoins l’espace de paix et d’égalité, pour la jeunesse en particulier…

Danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • koursk
    koursk

    Pour ne pas être relégué à des ‘sous-hommes’ et subir des conditions de vie en rapport avec l’accaparement du bien public du pays par les truands qui règnent financièrement, et donc politiquement et médiatiquement sur l’otanie, il est urgent pour les macédoniens de demander à l’état russe d’installer une base militaire dans le pays.

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