Hier sur une plateforme quelconque, il y avait une représentante de la liste écologique, je ne mens pas mais en 6 minutes elle a répété une seule phrase, la même et ce quelles que soient les interrogations de son interlocuteur (qui lui tout aussi obsessionnellement se demandait pourquoi toute la gauche ne faisait pas une liste unique derrière Glucksmann, le nouvel homme providentiel )…
Cette phrase était : “on ne fera pas d’écologie sans les écologistes… “
Pourtant quand je vois Glucksmann, je me dis que jamais on ne fera le socialisme avec le parti socialiste…
Le socialisme et son fossoyeur…
Comme disait Heiner Muller le successeur de Brecht,
Maintenant que la RDA a disparu, on va vous demander si vous préférez de la moutarde ou du ketchup sur une saucisse sans goût et suspecte dans sa composition, mais ce sera toujours la même saucisse … que l’on vous invitera à bouffer…
Ou encore Ernst Bloch qui avait fui la RDA, et qui en RFA affirmait : “le pire des régimes socialistes vaut mieux que le meilleur des régimes capitalistes parce qu’il y reste le principe espérance“. (1)
Permettez moi de vous parler d’Heiner Muller, puisque je suis à peu près sûre que vous ne connaissez pas Quarttet ni aucune de ses pièces, de ses écrits. Il avait toujours manifesté un esprit de dissidence à l’égard des dirigeants de la RDA, mais il a passé les dernières années de sa vie à sauver tout ce qui pouvait être sauvé de la RDA. Il a décrit Médée dans le capitalisme de la RFA comme une ménagère qui place ses nouveaux-nés dans un congélateur pour continuer à percevoir les allocations familiales pour famille nombreuse et s’acheter des gadgets. Et il ajoutait :”me dire à moi que la RDA n’a jamais existé c’est dire à Proust que l’homosexualité n’existe pas!“.
C’est ce que j’ai aimé dans le communisme non seulement dans sa “norme”, même bureaucratique, il était pondéré, tant que les dirigeants étaient issus des couches populaires, ou des intellectuels désincarnés, de gens parmi les plus bienveillants, entêtés certes, mais bienveillants, lucides certes… Et que l’on ne me parle pas du goulag, j’affirme que par rapport à la guillotine, le goulag – qui est le bagne tsariste non aboli- c’est incontestablement une avancée humanitaire dans un temps où l’ennemi n’a cessé de menacer aux frontières et même depuis les étoiles… Alors que le délicieux Gagarine inventait la conquête humaine, la victoire sur la peur de l’infini…
J’ajouterai que le seul endroit où l’on pratique la plus atroce des tortures sans aucun droit ni loi à Cuba est Guantanamo et ce n’est que la maison mère de tous les centres de torture que les USA ont installés et parfois sous-traités dans toute la planète…
Mais même sur le fond le communisme, sans s’attaquer à ces aspects extrêmes, était vivable, il y avait toujours l’idée “un communiste ne peut pas faire ça!” alors qu’il ne viendrait à personne l’idée que le capitalisme ne peut pas faire ça… (peut-être à ceux qui limitent ses méfaits à la fraude fiscale)…
Et de surcroit le socialisme réel avait la dissidence la plus riche, créative qui se puisse imaginer… puisqu’il ne s’agissait pas de réformer le capitalisme, de le rendre plus moral, ce qui est stupide mais il s’agissait d’apporter aux acquis du socialisme l’utopie… En fait c’était une illusion mais parfois on y aurait cru…
Alors que notre société capitaliste nous contraints à être méchants, concurrents, à cultiver le pire et le plus stupide, et que nos pseudos “dissidents”, nos contestataire toujours dans le conformisme de l’indignation tolérée, sont bêtes à manger du foin et leur nombrilisme est à vomir… comment avez-vous pu vous faire avoir par un Walesa? Comment vous laissez-vous prendre aux indignations et causes managées par les industries culturelles et leur propagande festivalière…
Le fond c’est le mode de recrutement…
Franchement qui peut voter pour Glucksmann ? ce qui lui laisse toutes ses chances : à chaque président je m’interroge et je me dis qu’il est difficile de faire pire mais non! mais non! et le PS est un vivier inépuisable…
Danielle bleitrach
(1) Ai-je l’esprit partisan ? mais quel principe espérance reste-t-il devant le numéro de Glucksmann étant bien entendu que le quatuor Bardella, Macron, Le Pen, auquel le consensus sondage-presse-pouvoir tente d’accrocher Marion Maréchal dit les limites du politiquement correct électoral.
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