A l’inverse du NPA qui ne dépare pas l’ensemble de la gauche française dans son soutien enthousiaste à la ligne de Glucksmann et à l’économie de guerre, les trotskistes de WSWS sont tout à fait conscients de ce qui est en train de se préparer au niveau de l’UE. L’Allemagne qui au plan économique est le pays qui paye la facture la plus salée en matière de “sanctions” est au paroxysme des contradictions et divisions de la stratégie des USA. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Peter Schwarz il y a 14 heures
Fin janvier, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius (social-démocrate, SPD), a déclaré dans plusieurs interviews que l’Allemagne devait se préparer à une guerre directe avec la puissance nucléaire russe. Il a cité «les trois à cinq prochaines années» comme une période qui doit être «utilisée intensivement» pour «nous armer» et rendre l’Allemagne à nouveau «apte à la guerre».
Avec la nouvelle structure de la Bundeswehr, annoncée jeudi dernier par Pistorius, ces plans de guerre insensés sont en train de se réaliser. Lors de la présentation des plans, Pistorius n’a pas caché l’enjeu: la transformation de la Bundeswehr d’une formation principalement axée sur des missions globales à l’étranger en une force militaire capable de mener une guerre totale. La lettre qu’il a adressée aux chefs de groupe parlementaire des partis du Bundestag indique que:
L’ensemble de la Bundeswehr se positionnera selon des principes directeurs qui peuvent être déduits de l’objectif global de la capacité de guerre : capacité de croissance, évolutivité, robustesse dynamique, numérisation (technologies d’avenir, commandement opérationnel), supériorité de l’information, approvisionnement de guerre.
Les mesures centrales, qui sont détaillées dans un document de 34 pages intitulé «La Bundeswehr de l’avenir», comprennent la création d’une structure de commandement centrale standardisée pour «la planification opérationnelle nationale et le commandement des missions». À cette fin, le commandement territorial existant (pour les opérations nationales) et le commandement opérationnel (pour les opérations à l’étranger) seront fusionnés en un commandement opérationnel commun de la Bundeswehr.
Cette mesure signifie le rétablissement de facto d’un état-major général, qui avait été interdit par l’accord de Potsdam en 1945 à la suite du rôle criminel joué par les dirigeants militaires allemands au cours des deux guerres mondiales. Aujourd’hui, il est tacitement réintroduit. Le contrôle civil sur la Bundeswehr, inscrit dans la constitution de l’Allemagne de l’Ouest d’après-guerre, est en train d’être supprimé, avec un retour aux vieilles ambitions de guerre et de grande puissance de l’impérialisme allemand.
«Par rapport au statu quo, la nouvelle structure cible des forces armées est nettement moins lourde au sommet et se concentre clairement sur la planification opérationnelle et le commandement en cas d’urgence», indique le document. L’objectif est de «mettre en place un commandement unique capable de mener une guerre et de créer les conditions d’un renforcement cohérent des troupes».Le SEP lance sa campagne pour une alternative socialiste en 2024 à Biden et Trump, les candidats de la guerre et de la dictature!David North, président national du Parti de l’égalité socialiste (Socialist Equality Party aux États-Unis), a annoncé mardi la sélection de Joe Kishore et Jerry White comme candidats à la campagne pour l’élection présidentielle de 2024.
En outre, la «Bundeswehr de l’avenir» doit renforcer le rôle des différentes branches des forces armées «afin de répondre à l’exigence de capacité de guerre». Outre les forces militaires traditionnelles que sont l’armée de terre, l’armée de l’air et la marine, le domaine existant du cyberespace et de l’espace d’information (CIR) serait créé en tant que quatrième force armée. Le CIR ne jouerait pas seulement un rôle clé dans le déploiement numérique des forces armées, mais aussi dans «l’identification des tactiques hybrides des acteurs qui s’en prendront à la sécurité […] le plus tôt possible afin de pouvoir y réagir».
En d’autres termes, la Bundeswehr se prépare à prendre l’initiative dans le domaine de la guerre des drones et de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Le potentiel d’assassinat de masse que recèlent ces technologies se manifeste actuellement dans le génocide à Gaza. L’accent mis sur l’IA et le CIR vise également à réprimer l’opposition croissante à la guerre et à étendre massivement les attaques contre les droits démocratiques et le contrôle de l’internet sous le couvert de la lutte contre la «guerre hybride» de la Russie.
Comme par le passé, la politique de guerre à l’étranger nécessite la mise en place d’un État militaire total à l’intérieur du pays. Ce ne sont pas seulement les forces de sécurité intérieure déployées au niveau régional, qui étaient auparavant gérées par les différents commandements de l’État fédéral, qui se trouvent «transférées à l’armée proprement dite conformément au principe d’une “organisation adaptée au combat”». Les domaines d’organisation civils doivent également être directement alignés sur cette maxime. Cela s’applique surtout à la création de structures pour la mobilisation globale de la réserve et à la réintroduction prévue du service militaire obligatoire (conscription).
Ces mesures ne laissent planer aucun doute sur le fait que la classe dirigeante allemande a décidé de recruter à nouveau des masses de jeunes comme chair à canon pour ses guerres. Ainsi, il est dit qu’«indépendamment de la décision politique à prendre concernant le service militaire obligatoire ou le service civil obligatoire, même en temps de paix, une orientation cohérente des structures du secteur du personnel vers une situation d’urgence comprend également la préparation et l’examen des processus de conscription et d’enrôlement».
Ce que cela signifie concrètement peut être observé actuellement en Ukraine. Sur ordre de l’OTAN, le régime Zelensky a déjà sacrifié des centaines de milliers de personnes sur la ligne de front et prépare actuellement une loi qui vise à mobiliser un demi-million de soldats supplémentaires. Il y a quelques jours, la limite d’âge officielle pour l’appel des réservistes a été abaissée de 27 à 25 ans. Dans le même temps, des rapports font état de méthodes criminelles utilisées pour recruter de force des hommes.
Il est significatif que Pistorius ait annoncé cette réforme structurelle le jour même où l’OTAN célébrait son 75e anniversaire et profitait de sa réunion à Bruxelles pour intensifier massivement la guerre contre la Russie. La Bundeswehr prépare actuellement le stationnement permanent de 5.000 soldats en Lituanie. Lundi dernier, Herr Pistorius a fait partir le premier détachement avancé.
Le document «La Bundeswehr de l’avenir» identifie également la Russie comme principal adversaire. Pour la Bundeswehr, «le tournant de la politique de sécurité» signifie «que l’objectif principal de son action est à nouveau la capacité de dissuasion et de défense contre les attaques d’État». Aujourd’hui, cela signifie «s’opposer résolument aux attaques d’États tels que la Russie qui foulent aux pieds l’ordre juridique international».
La propagande de la «défense» contre une «attaque» de la Russie renverse la réalité et s’inscrit directement dans les mensonges antérieurs des guerres allemandes. Les guerres d’agression allemandes lors des deux guerres mondiales du 20e siècle – y compris la guerre d’anéantissement contre l’Union soviétique, qui a coûté la vie à 30 millions de citoyens soviétiques – avaient également été justifiées par la classe dirigeante de l’Empire allemand et sous Hitler avec les mêmes arguments.
Aujourd’hui, l’impérialisme allemand est à nouveau l’agresseur. Avec l’encerclement militaire systématique de la Russie et le coup d’État anti-russe à Kiev en février 2014, l’Allemagne, les États-Unis et les autres grandes puissances de l’OTAN ont d’abord provoqué l’intervention réactionnaire du régime de Poutine. Aujourd’hui, ils intensifient le conflit afin d’empêcher l’effondrement imminent des troupes ukrainiennes sur la ligne de front et de réaliser leurs objectifs de guerre: vaincre militairement Moscou en Ukraine afin de s’assurer le contrôle du pays et de soumettre l’ensemble de la masse continentale eurasienne, riche en ressources et occupant une région géostratégique centrale.
Le Sozialistische Gleichheitspartei (Parti de l’égalité socialiste – PES) a analysé et mis en garde contre les forces motrices objectives qui sous-tendent ce projet en 2014, après que le gouvernement de Berlin ait annoncé le retour du militarisme allemand lors de la Conférence de Munich sur la sécurité:
La propagande de l’après-guerre – selon laquelle l’Allemagne avait tiré les leçons des crimes terribles des nazis, était «passée à l’Ouest», avait adopté une politique étrangère pacifique et s’était transformée en une démocratie stable – est démasquée comme un mensonge. L’impérialisme allemand montre une fois de plus ses vraies couleurs telles qu’elles sont apparues historiquement, avec toute son agressivité à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
C’est exactement ce qui se passe actuellement, avec toutes les conséquences que cela implique. Au Proche-Orient, Berlin soutient le génocide israélien des Palestiniens, qui s’inscrit lui-même dans le cadre de l’asservissement impérialiste de l’ensemble du Proche-Orient et de l’offensive de guerre contre la Russie et la Chine. Le SGP/PES déclare la guerre à cette folie. Le seul moyen d’arrêter l’évolution vers la guerre mondiale et la dictature est de construire un mouvement socialiste conscient de la classe ouvrière internationale contre la guerre et sa cause fondamentale: le système de profit capitaliste. C’est pour cela que nous nous battons, en alliance avec nos partis frères, lors des prochaines élections européennes.
(Article paru en anglais le 10 avril 2024)
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Daniel Arias
Les mêmes responsables qui gouvernaient avant la seconde guerre mondiale, pendant et après ont connus pour la quasi totalité une carrière sans failles ni entraves aucune de la part des institutions démocratiques, bien au contraire ils ont le plus souvent connus de belles promotions pour services rendus à la nation et à leurs banquiers et industriels auxquels ils étaient intimement liés quand il n’en étaient pas eux même directement.
Les lectures des historiens sérieux sont instructives à ce sujet ; Annie Lacroiz Riz est un digne exemple en France sans être contredite par des commissions y compris celle du Sénat des USA sur la réparation des crimes nazis envers les juifs qui donnera la publication entre autre du livre Hitler’s Shadows, disponible gratuitement en pdf aux archives gouvernementales des États-Unis, avec le chapitre V consacré à l’Ukraine.
Dans tous les pays qui composent actuellement la camisole de force qu’est l’UE, hors Pacte de Varsovie, il y a eût continuité de pouvoir et mascarade.
De Gaulle combattant anti soviétique en 1918 en Pologne, de famille cléricale et anti-communiste forcenée avec un père fondateur des écoles catholiques où sont actuellement formées nos dites “élites”.
Une équipe de fonctionnaires et banquiers qui dès les premiers coups sérieux portés à l’ancêtre de l’UE par les Soviétiques organisent la collaboration avec les USA qui trouveront dans la SFIO traditionnellement complaisante (accords Blum Byrnes) un allié plus important que la droite française qui pourtant avait de nombreux admirateurs du Reich organisés dans la Cagoule et en grande partie les ingénieurs de nos brillantes multinationales enrichie sur l’esclavage des colonisés.
En Allemagne les nazis seront pour certains milliers exfiltrés en embauchés à la CIA et d’autres simplement intégrés à la RFA.
Toute la diplomatie des membres de l’OTAN s’accommodera des dictatures de Salazar, Franco et des Colonels en Grèce.
En Espagne le premier dirigeant élu “démocratiquement” dans la monarchie restaurée par Franco et devenue constitutionnelle n’tait autre que Suarez le dirigeant du Movimiento Nacional ce parti criminel dont des milliers victimes restent encore non identifiées dans les fausses communes de ce merveilleux pays qui a fait le bonheur de millions de touristes, les tortionnaires avérés de centaines de victimes de la police ont été promus dans l’Espagne enfin accueillie parmi les pays démocratiques.
Il y a une continuité qui persiste encore dans la gestion de l’opinion publiques et des affaires financières et industrielles où les changements n’ont été que cosmétiques sauf pour la gauche qui elle a été réduite à un cirque médiatique et totalement coupée des préoccupations populaires.
Aujourd’hui était faite la promotion d’une étude sociologique sur le logement permanent au camping pour cause de tension sur le marché de l’immobilier, bref rien de nouveau sauf que cette précarité s’étend avec la crise de l’emploi, des salaires et de l’accès au logement social dont un projet de loi veut rendre son usage restreint en mettant fin “au logement social à vie”.
Cette remise en cause du logement social bon marché est accentuée par une dérive des bailleurs dits sociaux qui tendent vers une clientèle des couches moyennes, plus solvables, tout en détruisant des logement convenables, déjà amortis depuis des décennies et en expulsant habilement les populations modestes vers des villes périphériques éloignées des services qu’offrent une ville normale.
Ces destructions se comptent par centaines de logements dans ma ville dirigée par une gauche très unie et indéboulonnable, ou tout est fait pour la gentrification de la ville rendant le logement bon marché difficile d’accès malgré le manque de logement et les loyers chers du privé ainsi que restreignant le stationnement tout en conservant des transports publics encore trop chers et à la qualité de service limitée.
Les municipalités de droite environnantes quand elles ne respectent pas les quota de logements sociaux de la loi SRU vendent les HLM.
Le département mise lui sur le tourisme dans ce territoire où la tendance de l’emploi industriel est à la baisse, tourisme qui renchéri encore une peu plus le logement plus rentable en cours séjours.
Ces sujets si pratiques, si importants, si indispensables qui pourraient réunir une large partie de la population au delà de leurs opinions semblent secondaires quand ils ne sont pas dévoyés et pire rendus sans espoirs par les actions anti sociales de la gauche social démocratisée et clientéliste.
L’accès même à la médecine publique devient critique par une longue complaisance avec les pratiques de la médecine libérale de ville qui de plus en plus se confond avec la mafia des cliniques privées qui se réunissent en grands groupes sans que ces groupements devenus dangereusement puissants ne fassent l’objet de campagnes d’information et de mobilisation publiques. Une médecine de plus en plus privatisée et dérégulée aux pratiques douteuses prenant en otages les patients démunis pris dans l’urgence et l’angoisse de la maladie.
Tout est bussiness et cirque médiatique dans ce monde y compris jusqu’à la mort qui devient un marché juteux.
Hitler’s Shadows:
https://www.archives.gov/files/iwg/reports/hitlers-shadow.pdf