Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Nuland, actrice-clé des guerres en Irak et en Ukraine, s’en va, son système est ébranlé… autopsie d’un cadavre…

C’est toute une époque, celle où l’administration américaine pouvait intervenir avec une légèreté décomplexée, les démocrates étant orfèvres en la matière et jouissant d’une presse et de dirigeants européens comme Hollande d’une servilité sans limite qu’elle saluait d’ailleurs de son célèbre« F-ck the EU », Victoria Nuland n’a jamais remis en cause la justification de l’ingérence idéologique, elle l’a fait d’une manière directe et sans détour. Le personnage a pratiqué le même style interventionniste franc et massif tout au long de ses trois administrations présidentielles ; pourquoi se serait-elle gênée avec Sarkozy, Hollande, Macron et les dirigeants européens de hier et aujourd’hui. Macron hier a pris conseil auprès de Hollande, Sarkozy, comme il hante les couloirs d’une UE qui a été conçue à une telle époque, en rupture totale avec un monde qui change et les peuples occidentaux qui ont le sentiment de ne plus être entendus, le temps de la démission de tous ces gens-là est venu. (note et traduction de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

06/03/2024

Ce groupe des néo-conservateurs dont madame Nuland est un des fleurons pour son rôle dans les administrations de politique étrangère des USA, à droite comme à gauche, s’est ancré dans des pays européens, en Grande-Bretagne, mais aussi en France où il se développe essentiellement quand la gauche risque de venir au pouvoir. Mitterrand convainc les Etats-Unis qu’il s’emploiera avant tout à réduire l’influence du PCF. Les Etats-Unis vont accepter le deal mais de leur côté il créeront de véritables réseaux organisant les intellectuels, les publications et soutenant les campagnes qu’ils lancent pour justifier leurs interventions. Glusksmann, BHL, Cohn Bendit, tous ceux que l’on a désignés comme les nouveaux philosophes en ont été les “phares” mais au cours des campagnes ils ont trouvé des complices…

By Daniel Larison
05 mars 2024

Victoria Nuland, une fonctionnaire de carrière du service extérieur qui a occupé des postes de premier plan au département d’État sous les présidents Obama et Biden et a représenté les États-Unis à l’OTAN sous George W. Bush, prend sa retraite, selon un communiqué publié aujourd’hui par le secrétaire d’État Antony Blinken.

Nuland était un faucon libéral combatif pendant son mandat au gouvernement, et elle a toujours été l’un des partisans les plus agressifs du soutien américain à l’Ukraine et à l’expansion de l’OTAN. Sa carrière est une illustration de la vision du monde insouciante et arrogante de la politique étrangère qu’elle défendait.

Elle a été la principale conseillère adjointe à la sécurité nationale du vice-président de l’époque, Dick Cheney, pendant les deux premières années de la guerre en Irak, puis a été ambassadrice des États-Unis auprès de l’OTAN à Bruxelles pendant le second mandat de Bush. Nuland a été l’une des premières pom-pom girls de l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance. Elle aurait conseillé au gouvernement ukrainien de l’époque de lancer une campagne d’information pour « dissiper l’image de l’OTAN comme un ‘mot de quatre lettres’ [= gros mot] ».

En tant que représentante des États-Unis auprès de l’OTAN au sommet de Bucarest en 2008, elle a exhorté les alliés à accorder des plans d’action pour l’adhésion (PAN) à l’Ukraine et à la Géorgie. Lorsque les gouvernements allemand et français ont rechigné à cette idée, elle a été impliquée dans la gaffe dans laquelle l’alliance a promis que l’Ukraine et la Géorgie seraient un jour admises dans l’OTAN. La promesse de Bucarest a contribué à la guerre d’août entre la Russie et la Géorgie et a jeté les bases des tensions ultérieures entre la Russie et l’Ukraine.

Le fait que Biden ait fait appel à elle, au parti de la guerre pèse lourdement sur le bilan de ce dernier mais pour cela, il faut comprendre à quel système appartient madame Nuland et les liens entre ce système et au moins les trois derniers président Français Sarkozy, Hollande et Macron. Chacun devrait comprendre à quel point l’antisémitisme est l’exact reflet de leur action et les aide dans leur implantation.

Voici la manière dont était décrit en septembre 2023, le retour de Nuland et de ses pairs néoconservateurs dans l’administration Biden : Le président Joe Biden a récemment nommé Victoria Nuland, la personne de référence de Dick Cheney sur l’Irak, secrétaire d’État adjointe par intérim, numéro deux du département. Il a nommé Elliott Abrams, parjure condamné et sinistre apologiste des tortionnaires d’Amérique centrale sous Ronald Reagan, à sa Commission consultative sur la diplomatie publique. Pendant ce temps, Bill Kristol, lobbyiste acharné de la guerre en Irak, a déboursé 2 millions de dollars pour payer des publicités télévisées exhortant les républicains à maintenir le cap en Ukraine. La guerre peut ou non être la santé de l’État, mais c’est sûrement un tonique pour les guerriers de salon néo-conservateurs.

Une fois de plus, l’Amérique est décrite comme la nation indispensable. Une fois de plus, les fonctionnaires prêchent au sujet d’un « ordre fondé sur des règles » qu’ils invoquent et violent à volonté. Une fois de plus, nous sommes convoqués à une lutte mondiale entre la démocratie et l’autoritarisme. Nous menons une guerre par procuration avec la Russie en Ukraine tout en nous préparant à une guerre froide avec la Chine, en imposant des sanctions économiques à 26 pays, en maintenant plus de 750 bases dans 80 pays et en envoyant des forces dans plus de 100 pays et à travers les sept mers.

Qui sont les néoconservateurs ? Passés du trotskisme antistalinien au bellicisme “idéologique” au nom de leur interprétation du plus jamais ça de la “shoah”…

Nuland est l’épouse de Robert Kagan, un des principaux idéologues du mouvement néoconservateur Brookings Institution, et co-fondateur en 1998 du néoconservateur Project for the New American Century (PNAC).

Le néoconservatisme est un mouvement politique initié aux États-Unis et au Royaume-Uni dans les années 1960 pendant la guerre du Vietnam parmi les faucons de la politique étrangère, souvent des juifs ayant des sympathies pour les mouvements trotskystes “anti-staliniens”, et qui vont pousser vers le bellicisme toute une partie de la gauche en particulier aux Etats-Unis (où ils prennent des positions dans la CIA et l’administration de politique étrangère) le Parti démocrate leur apparaît de plus en plus pacifiste et ils sont opposés à la nouvelle gauche et la contre-culture croissantes des années 1960. Les néoconservateurs prônent généralement la promotion unilatérale de la démocratie et de l’interventionnisme dans les affaires internationales, fondées sur une philosophie militariste et “réaliste” de “la paix par la force”. Ils sont connus pour leur opposition au communisme et au radicalisme politique. Du trotskysme à l’anticommunisme militant, ce qui se déclenche à partir de la guerre du Vietnam et de la manière dont certains d’entre eux vont transformer la victoire du peuple vietnamien en campagne en faveur des boat people : en France, c’est à partir de là que l’on voit un retournement anticommuniste prioritaire représenté par les nouveaux philosophes et des politiciens comme Kouchner et une grande partie des socialistes. Ce courant va se présenter également comme le représentant de fait d’Israël, il s’attribuera le monopole de l’interprétation de l’extermination des nazis mais en profitera pour nouer partout des liens avec l’extrême-droite européenne, de la Pologne à aujourd’hui l’Ukraine et à travers toutes les “révolutions de couleur”.

De nombreux adeptes du néoconservatisme sont devenus politiquement influents au cours des administrations présidentielles républicaines des années 1960, 1970, 1980, 1990 et 2000, atteignant leur apogée sous l’administration de George W. Bush, lorsqu’ils ont joué un rôle majeur dans la promotion et la planification de l’invasion de l’Irak en 2003. Parmi les néoconservateurs éminents de l’administration de George W. Bush figuraient Paul Wolfowitz, Elliott Abrams, Richard Perle, Paul Bremer et Douglas Feith. Bien que le vice-président américain Dick Cheney et le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld ne se soient pas identifiés comme néoconservateurs, ils ont travaillé en étroite collaboration avec des responsables néoconservateurs pour concevoir des aspects clés de la politique étrangère de George W. Bush ; en particulier dans leur soutien à Israël, la promotion de l’influence américaine dans le monde arabe et le lancement de la « guerre contre le terrorisme ». [3] Les politiques intérieures et étrangères de l’administration Bush ont été fortement influencées par les principaux idéologues affiliés au néo-conservatisme, tels que Bernard Lewis, Lulu Schwartz, Daniel Pipes, David Horowitz, Robert Kagan, etc.

Les critiques du néoconservatisme ont utilisé le terme pour décrire la politique étrangère et les faucons de guerre qui soutiennent le militarisme agressif ou le néo-impérialisme. Historiquement parlant, le terme néoconservateur fait référence à ceux qui ont fait le voyage idéologique de la gauche anti-stalinienne au camp du conservatisme américain dans les années 1960 et 1970. Ils se sont prononcés contre la Nouvelle Gauche et ont ainsi contribué à définir le mouvement. Ces gens-là qui ont vu leur fortune personnelle croitre avec la réussite de leurs opérations et le pillage des pays envahis, étaient complètement infiltrés dans une politique d’interventionnisme basé sur les “coups d’Etat” des services de renseignement poussant toujours plus partout leurs créatures à la tête des pays envahis mais aussi en Europe et en France où l’on peut considérer que l’élection de Macron leur doit beaucoup, une mainmise quasi totale de la presse par l’achat des titres mais aussi celle des rédactions. Libération ou le Nouvel Observateur sont le cas auquel on pense le plus, mais l’Humanité mériterait que l’on s’intéresse enfin à la mainmise sur sa direction, le cas de Kamenka responsable de la rubrique internationale parait avéré.

On peut penser que Nuland à la retraite, le système n’en sera pas démantelé pour autant, mais l’évolution est ailleurs, elle est dans la manière où comme nous l’analysons par ailleurs ce acteurs-là ne sont plus les seuls et de moins en moins en situation d’imposer avec cette légèreté décomplexée guerre et massacre à cause de leur idéologie anticommuniste, qui se voulait sur le modèle de ces autres agents de la CIA qu’étaient on le sait Orwell et Hannah Arendt antitotalitaire… pour mieux identifier nazisme et communisme. Par parenthèse s’ils ont utilisé l’extermination de juifs, en faisant un modèle isolé coupé y compris de l’extermination des tziganes, des communistes, des soviétiques, et s’ils ont réussi à faire d’Israël cette caricature, non seulement ils ne sont pas tous juifs, (les Clinton par exemple qui partagent leur vénalité), mais ce sont souvent des juifs comme Chomsky qui se sont opposés à eux et à leur influence dans la gauche. Ce qui les caractérise n’est pas seulement l’idéologie mais l’interpénétration et les profits que l’on peut tirer des liens entre les administrations qu’elles soient républicaines ou démocrates, de gauche ou de droite, entre les trusts de l’armement, mais aussi le mercenariat, les prises d’intérêts dans les privatisations qui suivent les invasions et l’installation en priorité dans tout ce qui touche à la géopolitique. Notons que la confusion droite gauche qui caractérise ces gens pour toujours plus imposer le bellicisme, l’interventionnisme se voit dès Sarkozy qui prend comme ministre des affaires étrangères Kouchner, un ancien des jeunesses communistes (où il défend les “italiens”) qui s’est affirmé partisan du droit d’ingérence et a joué le rôle que l’on sait au Kosovo.

Là encore la manière dont certains s’accrochent au sein de la CGT et du PCF aux secteurs internationaux pose problème.

Danielle Bleitrach

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