La longue période de domination des puissances anglo-saxonnes, britannique d’abord, du Congrès de Vienne jusqu’en 1918 année où les États-Unis prennent le relais, s’achève dans des soubresauts de plus en plus saccadés. Dans ces soubresauts, le géant balourd parait désorienté et le génie perfide dirige les manœuvres de sauvetage conduites par le nouveau Lord et ministre des Affaires étrangères David Cameron.
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Un exemple récent passé inaperçu
Le sultanat d’Oman, peu peuplé (6,5 millions d’habitants), peu visible sur la scène médiatique, contrôle un emplacement stratégique : la rive ouest du détroit d’Ormuz , la rive Est étant contrôlée par l’Iran et un bon millier de km de côtes sur le Golfe d’Arabie. Ses liens avec la Grande Bretagne sont étroits. Avant d’être couronné, le futur Charles III s’y est rendu cinq fois en visite officielle. Le sultanat est donc un allié fidèle de la Grande Bretagne, voire un état client.
Pas surprenant donc qu’Oman accueille sur son territoire des installations militaires britanniques. La moins connue à y être très représentée est le GCHQ (Government Communications Headquarters) littéralement « quartier-général des communications du gouvernement ») responsable du renseignement d’origine électromagnétique et de la sécurité des systèmes d’information, souvent appelé « la grande oreille du gouvernement », service d’espionnage de toutes les communications et faisant suite au service cryptographique britannique fondé en 1919. Mais son apparition dans l’information du grand public ne remonte qu’aux révélations faites depuis 2014 par Edward Snowden dans des quotidiens britanniques.
Rien ne lui échappe que ce soit les télécommunications classiques (câbles téléphoniques et liaisons électromagnétiques) par le système ECHELON, l’activité des comptes Facebook, Google et Yahoo par le système PRISM ou les échanges téléphoniques, mails et données internet via TEMPORA qui écoute les communications par câbles sous-marins en fibre optique.
Le GCHP est inclus dans le réseau mondial d’échanges de données constitué par la NSA étasunienne et ses équivalents canadien (CSTC), australien (ASD) et néozélandais (GCSB) en application d’un traité de coopération signé entre eux en 1943 et toujours en vigueur.
Les plus récentes révélations concernent la nouvelle station sur la côte omanaise au voisinage de la frontière orientale du Yémen (région de Salalah).
De cette station nommée Clarinet par le GCHQ part, un nouveau câble sous-marin en direction de l’Australie, dont le parcours a été modifié à la demande (appuyée par un versement de 300 000 dollars), des États-Unis pour passer par l’atoll de Diego Garcia importante base militaire US * qui abrite en particulier une des 3 stations mondiales du SPACE AIR COMAND (commandement de l’espace – les 2 autres sont à Hawaï et aux États-Unis même) commandement qui gère pour le Pentagone l’espace entre 10 et 37 kilomètres d’altitude où circulent de nombreux satellites et par où pourraient passer dans leur courbe en cloche des missiles balistiques ennemis.
En résumé, le GCHQ contrôle avec ses installations omanaises tout ce qui se passe en Mer rouge dans le Golfe Persique et dans l’Océan indien
Tout ceci confirme que l’empire déclinant est en guerre et que ses mains fébriles se crispent de plus en plus sur la hampe de l’étendard effiloché de sa domination.
- L’atoll de Diego Garcia fait partie d’un archipel récemment reconnu par la Cour Internationale de Justice comme appartenant à l’ile Maurice, Etat indépendant, qui n’a jamais autorisé l’installation de cette base mais qui, au moment de l’indépendance de Maurice, a été soustrait par le colonisateur britannique à la souveraineté mauricienne pour établir la base US. Enfin pour que l’armée étasunienne puisse vaquer sans surveillance à ses occupations, accueillir discrètement sous-marins nucléaires et bombardiers stratégiques, les habitants de l’archipel ont tous été déportés par la Grande Bretagne. Un cas d’épuration ethnique à 100%.
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