A l’inverse des juifs américains qui ont le courage de dénoncer le rôle d’Israël, comme celui des Etats-Unis, en France, les Français veulent bien dénoncer les autres et y compris le faire en manifestant leur antisémitisme, le pétainisme de papa jamais éradiqué, mais ils ne mesurent pas à quel point ils sont dans le trio de tête des peuples les plus haïs de la planète pour leur colonialisme arrogant d’hier et d’aujourd’hui. La France, ce malheureux pays, est ignare, elle ne sait rien de son passé, de ce qui se passe dans le monde, incapable de la moindre autocritique et elle s’obstine à donner des leçons au lieu de se regarder en face dans la voie vers la fascisation qui est la sienne. Sans être tout à fait au niveau d’enthousiasme de l’auteur de l’article, nous pensons qu’elle décrit une vérité : le monde a basculé vers une autre situation dont la dénonciation de l’Afrique du sud est un symbole. Le vieux monde auquel participe la France, celui de ses maniérismes, de ses histoires de cul devenues affaires d’Etat, celle de l’ignorance et de la vassalité à l’OTAN tout en jouant les défenseurs de la liberté, tout ce fatras de la vie politicienne ordinaire d’un pays qui n’est plus capable d’assurer la santé, l’éducation, laisse mourir de froid et de faim et ose manifester derrière des hyènes qui réclament le lynchage, en déshonorant la cause des femmes, un pays complice de ses marchands d’armes avec un parlement qui vote la résolution 390, est mûr pour Marine Le Pen et Macron, tandis que ce monde nouveau le vomit. (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete)
PAR KATHLEEN WALLACEFacebook (en anglais seulementGazouillerSur RedditMessagerie électronique
Photographie de Nathaniel St. Clair
Quand les colonisés disent « plus jamais ça », ils le pensent vraiment
Les moments les plus importants de l’histoire peuvent passer sans tambour ni trompette à l’époque, ce n’est qu’avec le recul que nous voyons la plénitude du changement créé dans certains de ces scintillements cruciaux de l’existence humaine. Cette semaine marque l’un de ces épisodes qui sera probablement considéré historiquement comme le moment où tout a commencé à s’effilocher. J’entends par là l’acceptation de l’impérialisme dans sa forme moderne – l’acceptation tacite que la puissance militaire doit être acceptée inconditionnellement par les opprimés et qu’il n’y a rien qui puisse être fait de substance pour l’arrêter.
Bien sûr, des rébellions, symboliques et littérales, ont eu lieu dans le passé, parfois avec succès, généralement non, mais il y a quelque chose de différent dans l’affaire de l’Afrique du Sud contre le gouvernement d’Israël devant la Cour internationale de justice qui a commencé cette semaine. Il n’y a rien à gagner matériellement pour l’Afrique du Sud à prendre fait et cause pour le peuple de Palestine. En fait, il est probable qu’il soit préjudiciable économiquement à la nation d’être même impliqué dans la lutte contre de telles puissances. C’est une alliance des opprimés contre la puissance et la fureur du complexe militaro-industriel et de ses États vassaux. Le fait que tant de nations soutiennent la cause sud-africaine, notamment le soutien d’avocats irlandais supplémentaires et de multitudes de nations qui ont été sous la botte de l’impérialisme, est un moment semblable au crépitement dans l’air lorsque les enfants se regroupent pour arrêter d’accepter un tyran. Au moment où cela se produira, aucune quantité de violence, aucune quantité de mépris éhonté pour les droits d’autrui, n’arrêtera l’érosion du pouvoir de l’intimidateur. Comme ci-dessus, une fois que la réalité de la situation est vue par une majorité, ce n’est qu’une question de temps pour que le changement se produise. Cela ne veut pas dire que les brutes et les colonialistes ne se battront pas massivement avant de perdre, en utilisant probablement une violence gratuite et un certain nombre d’actes horribles – mais il est impossible de retenir un barrage brisé, même si vous avez toutes les armes du monde pointées dessus.
L’accusation contre Israël présentée par l’Afrique du Sud affirme que l’attaque contre les Palestiniens viole la Convention sur le génocide de 1948. La mort de plus de 24 000 Palestiniens, pour la plupart des civils, représente plus de 1 % de leur population. Pour comprendre cela, il faudrait que l’Amérique subisse la mort d’environ 3,4 millions de personnes pour voir un carnage similaire. 2 753 personnes qui ont péri au World Trade Center, c’est ce qui a suffi à ébranler la nation. Imaginez plus de trois millions… c’est bien plus que la population de Chicago. Et ce bilan va probablement s’alourdir, ce n’est pas comme si les bombes s’étaient arrêtées. C’est le seul nombre de morts – combien sont mutilés au moment où nous parlons, naviguant dans un monde sans membres ni autres blessures horribles ? C’est difficile à comprendre, c’est sûr.
Israël voudrait faire croire au monde que ce carnage est nécessaire pour éliminer le Hamas, mais combien d’entre nous ont vu en temps réel des tireurs d’élite s’en prendre à des individus vêtus de drapeaux blancs portant des nourrissons et d’autres actes horribles similaires ? Ce n’est pas une mince affaire qu’il s’agisse simplement d’une opération d’autodéfense. C’est un génocide. Les simples mots venant de dirigeants comme Netanyahou laissent peu de place à l’imagination en ce qui concerne leur intention génocidaire. Le gouvernement israélien vous dit et vous montre à la fois qui ils sont et quel est leur objectif. Vous pouvez le regarder sur les réseaux sociaux dans l’un des moments les plus surréalistes de notre époque. C’est comme avoir une webcam pour voir des esclaves malades jetés par-dessus bord dans l’Atlantique agité vers 1780. C’est surréaliste et c’est déchirant. « Je le sais quand je le vois ». C’est-à-dire un génocide.
La gymnastique mentale nécessaire pour trouver des excuses à ce massacre de civils a été incroyable à voir. L’attaque du Hamas est toujours indiquée comme étant la raison de l’état actuel des choses, mais il n’y a jamais de clin d’œil à l’histoire de la région, aux conditions de camp de concentration en plein air que les Palestiniens ont endurées pour obtenir un quelconque contexte, même de loin. Il n’est pas difficile de penser que les plans étaient en place pour cette accélération du génocide de la terre brûlée avant l’attaque du Hamas au début du mois d’octobre (parce que ne vous y trompez pas, il s’agit d’un génocide lent depuis la création du projet sioniste, un génocide antérieur au Hamas). L’idée que les puissances européennes ont décidé de prendre des terres à des gens déjà en place – et que ces gens étaient censés simplement les remettre (ou plus préférable au plan, simplement mourir) – comment quelqu’un de sain d’esprit peut-il ne pas se rendre compte que c’est demander à un peuple de s’éteindre volontairement ? Comment n’y aurait-il pas d’attaques de la part d’une population dans cette situation ? L’image toujours emblématique des jets de pierres contre l’anéantissement par le matériel militaire américain en dit long.
L’incroyable ironie est que les puissances européennes (avec le soutien américain) voulaient Israël comme un endroit où envoyer des individus juifs dans un acte remarquable de véritable antisémitisme. C’est un fait peu connu à propos de la création d’Israël qu’au lieu de protéger les populations dans les pays où elles vivaient, les Britanniques en particulier ont pensé qu’il serait avantageux d’envoyer les Juifs dans une partie du monde qui n’est pas dans leur arrière-cour. Elle était fondée sur l’antisémitisme même invoqué contre quiconque n’était pas d’accord avec le projet sioniste aujourd’hui. Cette revendication d’antisémitisme est même utilisée contre les Juifs qui s’opposent consciemment à ce qu’ils considèrent comme une situation similaire aux horreurs infligées à leurs ancêtres pendant la campagne d’extermination nazie. L’intrigue d’Israël serait rejetée dans un cours d’écriture de fiction 101 comme incroyable. La bravoure volée à ceux qui ont été assassinés par l’Allemagne nazie utilisée pour justifier le vol et le meurtre d’âmes tout aussi vulnérables en Palestine est un rebondissement de l’intrigue qui montre que les dieux doivent être des pirates pour inventer ce gâchis d’un récit.
Mais revenons à l’importance du moment, cette tentative de faire la lumière sur la vérité et de tenir ceux qui sont responsables d’un génocide en cours. La diffusion des horreurs érodera l’édifice éthique dont les nations colonisatrices modernes ont joui à l’époque moderne. Si la Cour se prononce contre l’Afrique du Sud et s’avère n’être qu’un bras de la machine de guerre militaro-industrielle, cela n’a pas d’importance à ce stade. L’acte de l’Afrique du Sud de montrer au monde que les brutes ne peuvent pas continuer leur déchaînement, que les pays du Sud, en particulier, ont plus en commun les uns avec les autres qu’ils n’en ont, est la partie qui compte. C’est un appel à la solidarité. Les pays du Sud le savent, et même la classe ouvrière des États-Unis a beaucoup plus en commun avec le Palestinien moyen qu’avec l’oligarchie en charge de nos nations. Celui-ci prendra un certain temps à s’infiltrer dans la tête des masses américaines têtues, cependant. Ils ont été nourris de beaucoup de propagande.
Mais ne vous y trompez pas, ceux d’entre nous qui regardent ce moment dans le temps sont dans une position privilégiée. Nous assistons au début de la fin d’un long chapitre de la misère humaine. Un monde dressé contre la grande majorité au profit de quelques sociopathes. L’Afrique du Sud et sa bravoure contre le génocide palestinien en cours marqueront un moment où l’humanité a pu briller de mille feux, et cette nouvelle clarté se répandra sur le monde parce que la vérité semble tout simplement juste. Vous le savez quand vous le voyez.
Kathleen Wallace écrit depuis le Midwest américain. Ses écrits sont rassemblés sur sa page Substack.
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