Des centres commémoratifs à des fins académiques seront construits dans les plus grandes villes de Russie dans le but de reconnaître à nouveau Joseph Staline comme une « figure remarquable de l’histoire » dans la société. Ce qu’il faut bien mesurer c’est que si le parti communiste (KPRF) joue un rôle dans cette revalorisation, il est loin d’être le seul, c’est un mouvement général de la société russe que nous avons décrit Marianne et moi dans notre livre reportage : “Staline, tyran sanguinaire ou héros national” (Delga) et tous les sondages (libres sans panel de choix) le placent en tête des leaders les plus populaires. Tout a commencé avec l’érection de statues, des bustes puis des statues en pied dans des lieux privés comme cela est indiqué ici, dans ces centres sont accumulés des objets, là encore l’initiative privée est sollicitée chacun vient apporter son “trésor”, les livres également, se constitue en lien avec la recherche académique des pôles de recherche. L’opération spéciale qui a été très majoritairement vécue par rapport à ce qui se passait dans le Donbass comme une initiative défensive face à l’agressivité de l’OTAN et la transformation de l’Ukraine en bastion de la russophobie a incontestablement joué en faveur de cette réhabilitation. Staline est non seulement celui qui a gagné la guerre mais celui qui a initié la modernité industrielle, de l’éducation, de la recherche, l’exemple de la Chine est là pour prouver qu’il fallait réformer mais ne pas détruire le socle. Dès Brejnev d’ailleurs la critique du stalinisme est devenue silence, ce qui était insuffisant. Le Kremlin n’est pas à l’origine de cette réhabilitation, il l’utilise à son profit. Cet article est inspiré d’une publication du cercle de paix de Hongrie. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Le Kremlin accueille et soutient cette initiative.
Le deuxième centre stalinien de Russie a récemment été ouvert à Barnaul, dans l’État de l’Altaï, avec pour objectif de raviver la personnalité et le rôle historique du leader bolchevique à travers des photographies, des discours et des bustes.
Selon Sergey Matasov, le chef du centre, la période du règne de Staline entre 1924-1953 est liée non seulement à la Russie ou à l’Eurasie, mais aussi à la modernisation du monde entier.
« La politique économique de Staline, l’idéologie et la politique culturelle de Staline ont donné au monde entier un élan qui a entraîné des sauts bruts et qualitatifs même dans les régions les plus arriérées. » – affirme le chef régional du parti communiste à Altaj.
Le premier centre de Staline a été ouvert en 2023 près de Nijni Novgorod.
Tout comme le projet de Barnaul, les visiteurs peuvent s’inspirer des photos, discours, bustes et autres documents et reliques de Staline ici.
Le culte stalinien qui est revitalisé va au-delà du caractère idéologique strict du dirigeant bolchevique et unit les strates sociales venant de différents côtés politiques mais qui conservent des valeurs similaires.
Le Centre Staline à Pskov, dans l’ouest de la Russie, a été consacré par un prêtre, malgré le fait que la persécution religieuse était caractérisée par le règne de Staline, et un monument à Staline a été érigé dans une école privée à Kazan, en Russie centrale.
Le Kremlin accueille clairement les louanges renouvelées de Staline. Selon l’analyse du site Totchka, près d’un tiers des 110 monuments staliniens actuellement en Russie, 37 d’entre eux ont été érigés depuis que Poutine est devenu le premier président en 1999.
La propagande du parti du nouveau millénaire-staline n’a pas pour but de servir la nostalgie des personnes âgées, mais s’adresse aux groupes d’âge les plus jeunes.
Pour cette année, le Kremlin prévoit d’organiser un défilé de gymnastique de masse pour les lycéens russes sur la place Rouge, ce qui n’a pas été vu en Russie depuis la mort de Staline en 1953.
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JOCELYN LEVESQUE
Staline c’est la construction du socialisme dans un seul pays.
Franck Marsal
C’est la vision restrictrice qu’en ont donné les trotskyistes, je le sais bien, j’en ai été. J’en ai bien compris les limites aujourd’hui. Mais, si on lit Staline (ce qu’on fait très peu et c’est dommage, car cela permet de sortir du mythe positif ou négatif et de revenir à la réalité), on comprend que ce n’est pas par choix, mais par nécessité qu’à un moment donné, les communistes soviétiques font le constat (Lenine formule également ce constat, d’ailleurs, même s’il n’a pas le temps de le pousser aux mêmes conséquences) que les circonstances les conduisent à bâtir le socialisme dans un seul pays.
Lorsque la révolution échoue en Allemagne et se retrouve sans perspective en Europe, que l’évolution de l’Asie n’en est qu’à ses débuts, que faut-il faire ?
L’URSS n’en apportera pas moins à la révolution mondiale, au contraire. Elle fournira l’appui décisif aux événements clés du 20ème siècle : défaite du nazisme, victoire en Chine, plus tard, soutien aux révolutions coréenne, vietnamienne, cubaine, à la libération nationale des peuples colonisés, …
L’apport de l’URSS a permis d’ouvrir aujourd’hui des conditions infiniment plus favorable à la révolution socialiste que celle qui existaient au début du 20ème siècle, lorsque le premier pays qui tenterait de s’affranchir du capitalisme serait immédiatement assailli par l’ensemble des pays capitalistes. Et tous les gens qui ont réussi des révolutions dans leur pays l’ont unanimement reconnu.
Xuan
On en connaît ici qui vont s’étrangler de rage, après tout le mal qu’ils se sont donné pour l’enterrer !