Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Que se passe-t-il exactement à la frontière polono-ukrainienne ?

Le monde du marché mondial, annoncé par Marx, unifié par la marchandise, les objets vendables, la monnaie et le crédit. Celui dans lequel s’inscrivent les rapports entre les individus et les nations. Mais dans ce monde, il est faux de dire que peuvent vivre librement les êtres humains : les gens n’ont pas le droit élémentaire de circuler dans ce monde, et de s’installer dans ce monde. Ils sont enfermés dans la sorte d’extérieur au monde, là où il y a peu de marchandises à vendre. Ils ont des polices, des barbelés, des murs, des barrières, qui les enferment dans ce dehors du monde unique et est instituée la guerre de tous contre tous. Les relations entre la Pologne et l’Ukraine, toutes deux promises au même destin ne s’expliquent pas hors ce contexte dont la guerre est la communauté réelle.

La Pologne est apparue depuis le maidan comme un des principaux soutiens (avec la France, l’Allemagne) du coup d’Etat fomenté par les Etats-Unis en Ukraine, un coup d’Etat qui par son caractère russophobe a provoqué la rébellion du Donbass et sa terrible répression par des troupes de néonazis comme le régiment Azov. il faut encore souligner le refus d’appliquer les accords de Minsk par Kiev encouragé et armé par l’Occident. Ce qui a créé les conditions de l’intervention de la Russie face à ce qui était devenu un avant poste hostile des USA. Dans ce contexte que la presse occidentale feint d’ignorer la Pologne présente beaucoup d’aspects complexes également occultés. La Pologne d’aujourd’hui, comme bien des pays jadis socialistes, n’est pas née aux yeux des peuples contre le socialisme, mais à travers l’idée que sa forme nationale, nationaliste même en apporterait une version améliorée. La rebellion de Walesa et des chantiers de Gdansk se présentait à la fois comme une amélioration “démocratique” avec intervention ouvrière contre la bureaucratie et dans le même temps comme un mouvement nationaliste conservateur sous la houlette du Vatican. L’ensemble s’intégrant à l’Europe mais en se liant directement à l’OTAN et aux Etats-Unis, et peu respectueux de l’UE dominé par le couple allemand français.

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Le résultat de cette histoire que l’on retrouve à quelques variantes dans la plupart des ex-pays socialistes et pire encore dans un pays comme l’Ukraine, est une accumulation des contradictions entre une population polonaise qui n’a jamais totalement adhéré au libéralisme, à la perte des acquis, et nourrit les plus grandes inquiétudes face à son rôle de tête de pont de l’OTAN, et l’expression politique de ces contradictions par suite de la trahison des anciens communistes devenus les meilleurs agents de toutes les privatisations. Le pays est désormais partagé entre les “conservateurs” pratiquant la russophobie sur le mode nationaliste et les “progressistes” du moins baptisés tels c’est-à-dire les partisans de l’UE tout autant qu’ils s’identifient à l’OTAN. Les deux courants s’entendant sur “la grande Pologne” qui rêve de s’identifier au grand duché de Lituanie et d’annexer la majeure partie de l’Ukraine, la Biélorussie et les pays baltes. On imagine la nature du soutien déjà que les divers gouvernement polonais ont pu apporter à l’Ukraine. C’est pire encore au niveau des peuples, les Polonais ayant subi Bandera et ses hordes nationalistes, et de surcroit subissant la concurrence des Ukrainiens sur le mode que l’Europe attribue au plombier polonais en pire. C’est-à-dire que les contradictions de l’impérialisme y prennent la tonalité particulière de la “balkanisation” européenne dans laquelle la concurrence entre les forces de travail s’expriment dans des particularismes linguistiques, politiques et culturels hérités des conflits européens et transformés en foyer d’explosion.

Si l’on ajoute à cela la victoire récente mais une victoire très étroite de la part du pro-européen Donald Tusk (lui même petit-fils d’un engagé volontaire dans la Wehrmacht) et qui joue la devanture de l’unité européenne tous derrière l’Ukraine alors même que cette adhésion multiplie en réalité la dégradation des conditions d’existence et le creusement des inégalités, on conçoit que la seule chose qui les dirigeants puissent inventer pour calmer un tel sac de chats sauvages est la haine de la Russie qui de surcroit justifie que l’on poursuive la guerre.

Etonnez vous après cela que malgré le soutien de Varsovie à Kiev dans sa guerre contre la Russie, les deux pays voisins restent embourbés dans des disputes que l’on décrit comme commerciales alors qu’elles sont révélatrices de la réalité de l’UE, de ce qu’impose aux peuples le marché des armements, dans le sillage de l’OTAN, creusement des inégalités et mise en concurrence des travailleurs selon la logique des marchés financiers. La mobilisation des peuples d’Europe dans une croisade contre la Russie pour le seul bénéfice des Etats-Unis et des dirigeants vassaux est de plus en plus mal vécue par les travailleurs et crée les conditions d’affrontement. Faute de l’existence en Europe de forces politiques communistes, les “affrontements” commerciaux se transforment en nouveaux foyers d’hostilité.

Après un blocage de plusieurs semaines, et sous les promesses du nouveau gouvernement, des agriculteurs polonais ont levé, dimanche 24 décembre, le blocage du poste-frontière de Medyka, situé dans le sud du pays. “La circulation des camions a repris”, ont annoncé sur Facebook les gardes-frontières ukrainiens. Ce qui a été immédiatement proclamé comme la levée totale des blocages. Alors que deux autres points de passage restent fermés côté polonais, dans le but de dénoncer la “concurrence déloyale” des routiers ukrainiens, sur fond de disputes commerciales entre Varsovie, Kiev et l’Union européenne. Le trafic a repris doucement lundi dans le sens Ukraine-Pologne, le gouvernement polonais fraîchement nommé est resté à pied d’œuvre pour calmer les routiers du pays, après près de deux mois de blocages.

Nous reprenons ici partiellement la description du conflit.

1 Depuis quand les blocages routiers visent-ils les camions ukrainiens?

Comme le rappelle l’agence de presse polonaise PAP, les transporteurs routiers du pays ont lancé leurs actions de blocus le 6 novembre dernier. Les postes de contrôle de Medyka, Dorohusk et Korczowa, trois principaux lieux de transit entre l’Ukraine et la Pologne, ont notamment été paralysés par des camionneurs et des agriculteurs polonais.

Les manifestants n’ont pas seulement bloqué l’accès des camions ukrainiens vers la Pologne : ils ont aussi empêché des routiers de rejoindre l’Ukraine. Mi-novembre, près de 3 000 chauffeurs ukrainiens ont ainsi été retenus du côté polonais pendant une dizaine de jours, créant des files d’attente parfois longues de 30 kilomètres, comme l’a rapporté la BBC.

“Des milliers de [chauffeurs] sont forcés de vivre avec peu de nourriture, d’eau et de carburant”avait détaillé sur X le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandr Kubrakov, appelant au déblocage du trafic. Mais durant les semaines qui ont suivi, la tenue des barrages a forcé les autorités ukrainiennes à déployer des équipes pour ravitailler les routiers coincés.

2 Que réclament les transporteurs routiers polonais ?

Le déblocage d’un premier poste-frontière majeur, dimanche, représente une lueur d’espoir dans la dispute qui déchire Varsovie et Kiev depuis de longues semaines. A Medyka, l’enregistrement ainsi que le passage des camions entrant en Ukraine s’effectuent comme d’habitude”, assurent les gardes-frontières ukrainiens. Mais les routiers polonais attendent toujours des contreparties dans la lutte qui les oppose à leurs voisins du sud-est.

L’Association des transporteurs routiers internationaux en Pologne (ZMPD) dénonce sur son site un grave déséquilibre concurrentiel des entreprises de transport polonaises” face aux sociétés ukrainiennes. Les membres de la ZMPD réclament notamment le rétablissement d’un système européen de permis pour les compagnies de transport ukrainiennes.

Ce dispositif a été suspendu par l’UE depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, afin de soutenir l’effort de guerre ukrainien grâce aux “routes de la solidarité”, rappelle Euronews. Mais les transporteurs polonais estiment que cela a aussi créé de nombreuses opportunités pour les routiers ukrainiens, aux tarifs bien moins élevés que leurs voisins. Après une prolongation, l’exemption de laissez-passer est pour l’instant en vigueur jusqu’au mois de juin 2024

3 Comment Varsovie et Kiev négocient-elles ?

La Pologne, alliée de l’Ukraine dans la guerre contre l’envahisseur russe, veut adopter une nouvelle approche dans cette crise. Fraîchement arrivé au pouvoir, son Premier ministre, Donald Tusk, a juré de mettre fin à “la longue inaction” du gouvernement précédent dans ce dossier.

Avant la réouverture du poste de Medyka, le nouveau chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, avait rencontré, vendredi 22 décembre à Kiev, le ministre Oleksandre Koubrakov, ainsi que son homologue des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, mais aussi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

Pour Kiev, cette situation, jugée “inacceptable”, exige des solutions urgentes. “Une position commune” doit être trouvée “dans les prochains jours”, espère le chef de la diplomatie ukrainienne. En plein réchauffement des relations entre les deux pays, le président Zelensky a aussi évoqué sur X l’achat de nouvelles armes polonaises à Varsovie. De son côté, Donald Tusk a promis de trouver une solution avec les transporteurs polonais mécontents.

4 Ces blocages ont-ils une incidence sur la guerre en Ukraine ?

Si une partie de l’aide militaire occidentale, telle que les munitions et les véhicules blindés, transite généralement sur les réseaux ferrés, la route reste une ligne de vie pour l’Ukraine en guerre. Parmi les camions bloqués ces dernières semaines, nombreux étaient ceux qui transportaient de l’aide alimentaire, du carburant ou encore des équipements médicaux, a fait valoir le ministre ukrainien des Infrastructures.

Le transport terrestre vers l’Ukraine, fragilisé en l’espace de deux mois, a bien failli être encore plus réduit après des menaces et une série de blocages organisés, début décembre, par des routiers slovaques à la frontière ukrainienne. Au plus fort de la crise, les transporteurs hongrois ont aussi menacé de se joindre au mouvement.

Alors que les bombardements et attaques de drones russes continuent de s’abattre sur l’Ukraine, la Pologne veut toutefois continuer à soutenir sa voisine envahie. A l’inverse de l’ancien gouvernement, qui avait suspendu en septembre l’aide militaire à Kiev, le nouvel exécutif polonais assure qu’il aidera son voisin dans la durée. “Dans ce combat titanesque, la Pologne est à vos côtés”, a assuré vendredi le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, cité par la chaîne DW.

Outre les transporteurs, il y a le problème des céréales qui provoquent la colère des agriculteurs polonais. Quel était l’accord sur les céréales avec l’Ukraine ?

Lorsque la Russie a envahi le pays en février 2022, sa marine a bloqué les ports de la mer Noire, emprisonnant 20 millions de tonnes de céréales destinées à l’exportation.

Cette situation a provoqué une flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et menacé de créer des pénuries dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique, qui importaient d’importantes quantités de denrées alimentaires d’Ukraine. C’est du moins ce qui a été proclamé alors que la colère des agriculteurs polonais prouve que la production ukrainienne aux mains des trusts de l’agroalimentaire allemand en particulier “tait déjà destiné en majorité à un marchand qui pouvait payer des prix plus avantageux que les pays du tiers monde déjà affaibli par l’épidémie et à qui l’UE avait également refusé les vaccins. Le rôle de la Russie et de la Chine est totalement différent et le soutien de fait de l’Afrique ne se comprendrait pas si l’on ne tient pas compte des FAITS.

En juillet 2022, un accord a été conclu entre la Russie et l’Ukraine, sous l’égide de la Turquie et de l’ONU, permettant aux cargos de naviguer le long d’un corridor en mer Noire. Ce couloir, d’une longueur de 310 milles nautiques et d’une largeur de trois milles nautiques, permettait de rejoindre et de quitter les ports ukrainiens.Cet accord a permis à l’Ukraine d’exporter près de 33 millions de tonnes de céréales. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix mondiaux des denrées alimentaires ont ainsi baissé d’environ 20 %.

Une moissonneuse au travail dans un champ ukrainien
Légende image,L’accord sur les céréales a permis à l’Ukraine d’exporter 33 millions de tonnes de céréales en un an

Toutefois, depuis que la Russie s’est retirée de l’accord, parce que si les céréales n’atteignaient pas les pays du tiers monde les circuits autorisés servaient d’abord au trafic d’armes. Une fois de plus les accords signés et donnant lieu à une amorce de négociation ont été battu en brèche par ceux qui encouragent la guerre et le trafic d’arme. les prix mondiaux des céréales sont repartis à la hausse, selon l’indice des prix alimentaires des Nations unies.

La Russie affirme qu’elle peut combler l’écart. Lors de ses entretiens avec les dirigeants africains en juillet, le président Vladimir Poutine s’est engagé à expédier gratuitement des céréales à au moins six pays africains – le Burkina Faso, la République centrafricaine, l’Érythrée, le Mali, la Somalie et le Zimbabwe – au cours des quatre mois suivants.

Quelles armes sont fournies à l’Ukraine ?

La Pologne et l’Ukraine ont toutes deux hérité d’un vaste assortiment d’armes de l’ère soviétique après l’éclatement de l’URSS.

Comme elle les utilisait depuis longtemps, l’Ukraine était satisfaite de ces armes de la guerre froide, et la Pologne était tout aussi satisfaite de donner ses vieilles armes à l’Ukraine et de se réapprovisionner en matériel occidental plus récent.

Mais les transferts à l’Ukraine ont réduit d’environ un tiers le matériel militaire polonais : la Pologne a déjà envoyé à l’Ukraine 320 chars de l’ère soviétique et 14 avions de chasse MiG-29, et le différend sur les céréales a remis en question les futures livraisons d’armes.

Le porte-parole du précédent gouvernement polonais, Piotr Muller, a déclaré que seules les livraisons de munitions et d’armements convenues précédemment seraient effectuées, y compris celles prévues dans les contrats signés avec l’Ukraine.

En effet, le fabricant polonais PGZ doit envoyer environ 60 armes d’artillerie Krab dans les mois à venir.

Qui fournit des armes à l’Ukraine ?

Les États-Unis sont au premier rang mondial pour ce qui est de l’armement de l’Ukraine, avec un total d’environ 46 milliards de dollars d’armes.

Ils ont fourni des chars, de l’artillerie et des lance-roquettes et ont déclaré qu’ils soutiendraient la livraison d’avions de combat avancés à l’Ukraine en permettant aux alliés occidentaux de fournir des F-16 de fabrication américaine et en formant les pilotes ukrainiens à l’utilisation de ces avions.

L’Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège et le Danemark sont les principaux donateurs suivants, la Pologne occupant la sixième place.

La Pologne a envoyé environ 3,3 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine dans le cadre de sa défense contre la Russie.

Elle a fourni à l’Ukraine des chars de combat Leopard 2 – et a exhorté l’Allemagne à faire de même -, s’est engagée à fournir des avions de combat au pays et a accueilli plus de 1,5 million de réfugiés en provenance d’Ukraine.

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