Javier Milei a autorisé en Argentine le paiement des contrats (salaires, loyers…) en cryptomonnaie et en nature. Ce qui se passe en Argentine comme d’ailleurs aux Etats-Unis dans le contexte de l’élection présidentielle manifeste l’effondrement du “contrat social” tel que la classe capitaliste dans sa forme bourgeoise avait prétendu l’établir, se révèle le caractère historique des “droits de l’homme” de la societe bourgeoise, le fait que l’on peut à la fois être esclave et citoyen y compris sur le mode de l’élection . Reprenons le texte publié hier de Marx dans la Sainte famille: “Dans le monde moderne, tout individu est à la fois esclave et membre de la communauté. Mais l’esclavage de la société bourgeoise constitue, en apparence, la plus grande liberté, parce que c’est apparemment l’accomplissement de l’indépendance individuelle, l’individu prenant pour sa liberté propre le mouvement anarchique des éléments de sa vie, qui lui sont devenus étrangers comme par exemple la propriété, l’industrie, la religion, etc., et ce mouvement ne dépend plus de liens généraux pas plus qu’il n’est guidé par l’homme. Cette pseudo-liberté signifie au contraire l’achèvement de son asservissement et de son inhumanité. Ici, le droit a pris la place du privilège.“(note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
La tronçonneuse de Javier Milei fonctionne à plein régime. Le 20 décembre au soir, il a annoncé une dérégulation massive de l’économie argentine, conformément à ses engagements de campagne. Et parmi les mesures prises dans son « décret de nécessité et d’urgence », l’une d’entre elles est passée plutôt inaperçue. Désormais, une transaction pourra être réalisée avec une monnaie qui « a ou n’a pas cours légal dans le pays », a relevé le quotidien conservateur La Nacion le 21 décembre.
Il ne sera donc plus obligatoire de payer un salarié ou un loyer en « peso », la devise officielle. En revanche, il sera possible d’utiliser du Bitcoin.
C’est la ministre des Relations extérieures, Diana Mondino, qui l’a assuré sur X (anciennement Twitter) le 21 décembre. « Nous ratifions et confirmons que les contrats peuvent être conclus en Bitcoin en Argentine », a déclaré la n° 4 du gouvernement, ajoutant : « Et aussi tout autre crypto[monnaie] et/ou paiement en nature comme les kilos de bœuf ou les litres de lait. » L’amour pour « la liberté » du président argentin vient de signer le retour du troc… et de l’état de nature.
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