Vincent, un jeune français, vient de se soulager dans le courrier des lecteurs en écrivant ce brulot et j’ai décidé de répondre à quelques uns de ceux qui vitupèrent l’époque sans rien faire pour la changer alors que eux ont tout à y perdre :
L’UE n’est que l’outil juridique qui permet légaliser les pratiques de la mafia financière mondialiste.
C’est le parrain auquel si tu ne payes pas le racket exigé, on brûle ta boutique; et c’est aussi le parrain auquel même si tu payes le racket, tu ne verras jamais la couleur du moindre bénéfice, qui est intégralement volé au profit de pirates affranchis.
Lorsque l’intégralité du Droit aura été réécrit par et au profit de ces criminels, nous aurons beau jeu de pleurer sur la façon dont on nous aura promis juré avec naïveté ou cynisme qu’on allait “changer l’Europe”.
Les partis sont des traîtres qui ont tous cédé à la menace ; s’ils étaient intègres, ils n’existeraient simplement pas. L’AFD, comme les Frères d’Italie, comme le RN, ont tous prêté allégeance à l’OTAN et au chantage atlantiste, au même titre que le PCF et tous les autres, qui ne sont que des démagogues corrompus par l’embourgeoisement.
PS : je dis ça depuis mon canapé parce qu’en manif’ ou sur les ronds-points il ne s’agit plus que de manifester benoîtement son impuissance de pacifiste ou d’idiot utile, avant de reculer sagement sous les lacrymos, les matraques et les canons à eau, quelle que soit la forme du mépris violent qu’on nous oppose.
A un moment donné j’en ai eu raz le bol, et la rage qui persiste n’a plus aucun exutoire, surtout pas politique. Pouvoir l’exprimer ici a presque un caractère vital, alors merci d’en réceptionner des bribes.
Bon ça te fait du bien de te soulager et où ça te mène? ta seule expérience ce sont les ronds points alors dis-toi que tu n’as encore rien vu et que l’ukrainisation de l’UE, sous l’égide de l’Europe ne fait que commencer, que tu n’as pas affaire à papa et maman impressionné par tes caprices… Le mafia financière mondiale ne fera pas longtemps de toi un pacifiste… logiquement ton positionnement et celui de ceux de ta génération devrait te faire terminer dans la boue des champs de bataille européens tandis que les fils de la dite mafia que tu as choisi d’ignorer en boudant les urnes – ce qui les arrange- enverra ses enfants faire la fête à Courchevel comme les fils du maire de Kiev.
C’est ça la logique de l’écoeurement et du dandysme du “tous pareil”…
Parce qu’il faut que tu comprennes la réalité de la situation… Les commis politiciens de la mafia ont le même état d’esprit que Zelensky, ils veulent du fric, un peu pour nourrir les combats et beaucoup pour eux…
le président ukrainien n’a pas seulement besoin de fonds. Il a aussi besoin de soldats. Zelensky a ainsi expliqué mardi que personne ne pouvait prédire la date de la fin de la guerre contre la Russie tout en martelant, malgré les signes d’essouflement du soutien occidental, qu’il était persuadé que les États-Unis ne “trahiraient pas” l’Ukraine, imaginer des Etats-Unis qui ne lâchent pas leurs “alliés” c’est une grande naivete. Face à une pénurie de troupes sur le front, l’armée ukrainienne a proposé de mobiliser “450 000 à 500 000 personnes”, a-t-il indiqué. Un chiffre énorme pour ce pays … Mais qui dit jusqu’où va la logique de ces gens là.. Moi à ta place, je me demanderai qui cherche quoi ?
Non seulement Biden pour soutirer du fric pour l’Ukraine ne cesse de répéter au Congrès réticent que Poutine va envahir l’Europe mais le propos est repris et confirmé par les “experts” otanesques chargés de nous convaincre des périls désignés par les Etats-Unis. D’habitude c’est pour habituer nos armés de métier à aller (à un coût prohibitif pour le contribuable mais pour les profits de la mafia des armes) faire des expéditions dans quelque terre de mission du Moyen orient ou de l’Afrique, mais c’est en train de changer: “ça se rapproche”… On ne va plus vous laisser le choix… Carsten Breuer, un officier supérieur de l’armée allemande, interrogé par le “Frankfurter Allgemeine” n’exclut pas qu’une guerre entre la Russie et le monde (sous entendu occidental) soit de plus en plus proche. “Nous devons savoir comment faire face à cette menace constante (…) Nous devons nous habituer à l’idée qu’un jour, nous devrons peut-être mener une guerre défensive et que nous ne pourrons plus choisir nous-mêmes de participer à une mission lointaine.” L’expert en questions militaire Roger Housen, dont les propos ont été recueillis par Het Laatste Nieuws : “Supposons que Poutine attaque un pays de l’Otan. Prenons un petit pays, un pays balte par exemple, pas la Roumanie ou la Pologne. Même dans ce cas de figure, cela aurait, sur le plan militaire, des conséquences importantes pour l’armée russe. Cette guerre ne se déroulera pas de la même manière qu’aujourd’hui. Contrairement à l’Ukraine, l’Otan dispose d’une puissance aérienne importante composée d’avions de chasse, ainsi que de défenses aériennes, de navires de guerre, d’armes à longue portée et de systèmes capables de mener une guerre électronique. Ce nouvel adversaire est dès lors bien différent de l’Ukraine, sa puissance militaire étant bien plus grande que celle de son ennemi actuel. Je pense que Poutine n’est pas suicidaire, il ne s’engagera de fait pas dans une guerre contre l’Otan.”Mais la tonalité générale est qu’il vaut mieux prévenir que guérir.
Qui va faire la guerre ? Là encore on ne pourra pas dire que tu ne sais pas…
Voilà les fils du maire de Kiev Vitaliy Klitschko. Le même qui en 2022 avait rebaptisé 237 rues, places, avenues et boulevards de Kiev, en l’honneur de Stepan Bandera et autres collabos et anciens membres de la division SS ukrainienne « Galichina ».Alors que Zelensky et les bataillons néonazis organisent des rafles dans les villes russophones (Kharkov, Soumy, Odessa, Dnipro,…) pour envoyer à la mort sur le front des hommes de 17 à 60 ans, les fils à papa et les enfants de néonazis s’amusent en Europe occidentale, font la fête à Courchevel, Paris, Nantes, Tarragone ou Marbella.Comme disait François Hollande: « jusqu’au dernier Ukrainien ». Oui, la chair à canon tourne à plein régime.
mais franchement si tu espères changer les choses de ton canapé, tu es vraiment fait pour être leur dupe.
danielle Bleitrach
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Pedrito
Je ne suis pas sûr qu’avec un tel état d’esprit de donneur de leçon depuis son canapé , ce garçon soit capable de comprendre ton cours magistral de politique marxiste.
Pour lutter efficacement contre ce monde capitaliste impérialiste il ne suffit pas de faire de belles phrases: il faut d’abord être en phase avec le monde du travail ,celui qui produit les richesses et la plu-value dont se gavent les milliardaires avant de nous laisser les miettes.
Il faut d’abord extraire son cerveau des rêves et illusions que l’on peut éprouver comme ce juvénile depuis son canapé. C’est surprenant comme celui ou celle qui ne connait rien ou si peu puisse se permettre de donner une leçon à une personnalité pourtant reconnue comme une lutteuse qui elle sait de quoi elle parle
Vincent
Mais tu ne connais rien de ma vie !
Tu es qui toi pour m’insulter ainsi ?
En l’occurrence j’ai toujours bossé, jamais pour plus qu’un SMIC, dans bien des secteurs d’activité où on ne trouve personne pour avoir le courage d’y aller.
Dans des entrepôts gigantesques, frigorifiques, et de nuit, en maçonnerie où on rigole bien l’hiver, en cuisine, à la plonge et comme porte-assiettes, et j’en passe !
J’ai toujours voté aussi, et je continue de le faire, et je n’ai connu par ce biais que des défaites politiques. Même quand nous gagnions en 2005, on nous a meprisé comme jamais ! Tu veux parler de la farce Hollande Valls Cazeneuve &Co. ?
J’ai fait des tas de manifs, participé à des ateliers constituants, été sur les ronds points oui, échanger avec tous et tenter de raisonner plus d’un prolo berné par le RN, qui lui n’a pas les outils pour saisir les enjeux du Grand Jeu.
Que je sache rien n’a fonctionné.
Alors oui il me reste la rage, mais sérieusement qu’est ce que c’est que ces leçons que VOUS donnez à l’emporte pièce ?! C’est ça le dialogue ? On vous dérange dans votre petit entre-soi ? Je fais quoi j’attends sagement la retraite en espérant pouvoir me payer une place de cinoche ou un musée ?!
En quoi dénoncer l’UE est-il inutile alors qu’une majorité reste dupe ce cette tromperie mortifère ? Quand Xuan fait la même chose il n’y a pas un article qui l’insulte pour l’avoir fait !
Et toi Danielle, tu penses vraiment que je n’ai pas compris que la guerre est au programme pour mieux effacer des futurs livres d’histoire les forfaitures monstrueuses des bandits au pouvoir et des criminels en coulisses ?
On fait quoi si on ne commence pas par les dénoncer ?
Et c’est mon ton qu’on n’aime pas?
Alors que je devrais supporter d’être ici meprisé et insulté ?! Mais pourquoi bon sang ?! Je suis triste et déçu. Si le but est de me faire dégager, je préférerais que ça me soit clairement dit.
admin5319
cher Vincent, je ne te critique pas et même je comprends ton désarroi, je me demende souvent ce qu’il en eut été de mes engagements si je n’avais eu que ce qui est devant vous…simplement je te signale que ce que nous vivons peut encore empirer en particulier pour les jeunes.. et que vous avez bien mieux à faire qu’à bouder… j’ai rencontré il y a peu des jeunes à Montpellier, à Toulouse et un de mes anciens étudiants à Limoges… ils découvrent tous le désert politique français et l’état du PCF, mais justement ce que j’ai apprécié c’est qu’ils avaient repris “la marque” somme toute pas plus déconsidérée que les autres et recréaient celui-ci à leur manière, ils avaient la force de repartir presque à zéro…
Chabian
Ne faut-il pas entendre ce cri pour ce qu’il vaut de symptôme général ? “il ne s’agit plus que de manifester benoîtement son impuissance de pacifiste ou d’idiot utile, avant de reculer sagement sous les lacrymos, les matraques et les canons à eau, quelle que soit la forme du mépris violent qu’on nous oppose.” Oui, nous nous sentons dans une impuissance généralisée, et avec une corruption (morale) de toutes les institutions étatiques et de toutes les organisations politiques. Et les jeunes sont spécialement sensibles à ce désarroi mais aussi à cette nécessité d’agir. Et cela dans une ambiance de défaite de l’Otan, de défaite de l’Europe… Tandis qu’en France, ce “bouclier dont nous avions besoin” instaure une société d’apartheid… dont Darmanin serait le leader (en cours de fabrication). L’implosion de la Nupes, c’est la disparition d’une possibilité de “front”, contre cette guerre civile nationaliste, entre des partis qui n’ont pas de perspective au-delà de leur besoin d’exister. Oui, il faut un travail idéologique qui construise des perspectives et aussi des positions claires dans l’urgence qu’on vit. Mais il faut aussi être sensible à ce besoin d’une dynamique, d’une sortie de l’impuissance (dans son divan, derrière son écran) qui est exprimée par Vincent.
Nicolas
Pour lutter, le choix des outils est important.
L’outil le plus violent contre le capital, et le plus efficace, c’est le blocage des profits, par l’arrêt de la production des richesses, et donc l’arrêt du travail : la grève. Grève que n’ont pas utilisé les gilets jaunes, et qui n’a probablement pas été suffisamment à la hauteur lors de la lutte contre la contre réforme des retraites.
Les manifestations sont très importantes pour montrer le niveau de mobilisation, mais à mon humble avis, manifester sans faire grève ne mène pas à grand chose…
Et parce que la force vient aussi de l’organisation des travailleurs, le choix des organisations est important. La perfection n’étant pas de ce monde, ni à la Cgt, ni au pcf, néanmoins qui d’autre ? Adhérer et militer dans ces deux structures complémentaires, est à mes yeux la seule façon efficace de faire bouger les lignes en interne, pour transformer la société et abolir le capitalisme. C’est parfois ingrat, mais a-t-on vraiment le choix ?
A la déception, compréhensible après l’échec, doit succéder l’engagement, et le choix des outils est important.
Vincent
Nicolas,
Quand un grand groupe te fait enchainer les contrats intérimaires en te promettant un CDI, tu es juste un intérimaire très motivé qui produit 20% de plus qu’un titulaire, et ensuite on te jette pour que tu ne puisses jamais bénéficier d’un CE, intégrer un syndicat, etc.
Cette stratégie fait pleinement partie des calculs cyniques des RH converties aux techniques de “management” à l’anglo-saxonne. Ils se foutent de la conscience professionnelle, et gèrent le turn-over des troupes comme un moyen de maximiser leurs profits en jouant à fond la carte de l’exploitation des personnels jetables dont j’ai trop longtemps fait partie. Voilà pour la réalité du terrain dans le monde merveilleux de la logistique.
Et dis moi : t’as déjà vu des cuistots ou des maçons derrière une banderole CGT toi ?!
Et puis c’est quand la dernière fois que la CGT a vraiment organisé une grève sérieuse ?
Elle menace de le faire, elle joue la carte de l’image quand un média de milliardaire lui accorde 5 minutes pour donner l’illusion du pluralisme ou de la “liberté d’expression” dont on est si fiers dans nos belles “démocraties libérales”, et ensuite elle touche sa confortable caisse noire et elle la ferme, la CGT.
A part acheter massivement des beaux drapeaux et de gros ballons, elle ne fait rien et ne berne que les derniers dupes de la lutte syndicale, la CGT !
Chez Amazon, dont j’aimerais bien savoir combien de communistes la boycottent, un syndicaliste est un employé qu’on cherche à détruire par tous les moyens. Si t’es pas content qu’il te faille 10 minutes pour traverser l’entrepôt pour aller pisser et que ton temps de pause soit réduit d’autant, bah tu dégages en fait ! Si t’es pas content d’être simplement moins cher qu’un robot pour faire le taf, de répondre 1700 fois par jour “OK” au robot qui te donne des ordres à travers ton micro-casque, on te fait vite comprendre qu’un autre esclave prendra ta place sans soucis.
Que le travail soit devenu avilissant et inhumain en plus d’être payé au lance-pierres, finalement on s’en fout, et qui en parle : Sophie Binet ?!
Et le PCF et les jeunes communistes qui reprennent la bonne grosse propagande bien-pensante et mensongère du camp atlantiste otanien vecteur de guerre et bastion de l’impérialisme, ça me dégoûte !!
Oh! oui Roussel a du charme et Léon Deffontaines parle bien, c’est vrai. Et quoi : quand il sera eurodéputé d’un groupe ultra-minoritaire, il fera quoi exactement contre le totalitarisme abject de l’UE qui viole toute souveraineté et piétine toute expression démocratique ?!
Crois moi : je tais à quel point ma radicalisation est puissante. Je ne dis rien et je m’auto-censure quant à ce que je pense de ce à quoi la lutte devrait ressembler. Les revendications à deux balles ça fait quarante ans que ça ne donne rien d’autre que le déclassement, la paupérisation et le mépris.
Moi je rêve secrètement d’une masse qui n’a plus rien à perdre et qui rende la juste mesure de la violence qu’elle subit. Je rêve de voir des grands bourgeois et des traîtres politiciens devant des tribunaux populaires avant d’être trainés sur des échafauds, pour être parfaitement honnête. La lutte qui a obtenu des concessions du Capital, elle n’était pas circonscrite par le carcan de la mollesse bien-pensante et pacifiste.
Et maintenant je vais aller fumer pour tenter de me détendre et me donner une meilleure chance de crever avant l’heure, ce qui sera excellent pour les caisses de retraite !
Etoilerouge
Les graves insuffisances de la direction CGT liée à l’UE dont comme tous les autres syndicats elle encaisse du fric sans le dénoncer, qui finit par soutenir l’OTAN ce n’est pas la CGT. Quant au PCF idem il y a des traîtres tous les eurocommunistes mais pour les foutre dehors il faut des gens comme toi à l’intérieur qui organisent et disent comment mener une vraie lutte des classes. Oui il faut rendre les coups de la violence fasciste et tranquille que nous subissons,oui les tribunaux populaires du socialisme devrons condamner et j’ajoute qu’il nous faut un Staline pas des vendus pleurnichard.
Daniel Arias
“Au commencement était le Verbe”
Cette querelle autour des paroles, du cri, de Vincent est avant tout révélateur du manque de lieu d’expression.
Où sont les agora en France ?
Les Communes ne font aucun effort pour organiser les lieux d’expressions ou plutôt ceux-ci restent confidentiels.
Dans ma commune j’ai assisté à de nombreuses conférences animées par des auteurs de gauche qui écrivaient de belles phrases et aussi à des conférences de chercheurs sur les sciences, le droit et tout ceci grâce à qui, à quoi ?
À la rencontre, à l’adhésion au PCF à des camarades qui ont entrepris de se cultiver mutuellement et ont organisé des événements où l’on pouvait s’exprimer.
L’activité au sein du PCF était aussi un lieu d’expression, même si là avec l’expérience certains problèmes ont surgi; je me suis aperçu tardivement que toutes les bouches ne s’étaient pas ouvertes et les désaccords se sont exprimés par le fait de rendre sa carte.
Un vrai déchirement pour qui croyait et aussi une expérience naïve de la politique.
Je suis aussi un déserteur qui ne tire aucune fierté de cette désertion et même une certaine honte devant l’engagement de mes ascendants qui ont donné leur vie, connu la persécution, l’exil, l’arrachement, l’emprisonnement et pour certains la mort.
Revenons à Vincent ou plutôt aux milliers de Vincents.
Avant mon adhésion au PCF j’avais le cœur rouge et les idées dispersées, une culture confetti dont j’estime que je ne suis pas encore sorti, loin de là.
Que pouvais-je faire, jeune homme, avant d’adhérer ?
Comme de nombreux jeunes, repas entre collègues, discussion autour d’un pot, autour de la pause clope, sans modération, nous discutions de tout, rarement de politique, sujet banni en France.
Peu à peu avec l’expérience professionnelle, l’expérience du conflit de classe, j’affrontais seul la direction, suicidaire, puis progressivement en vieillissant comme mes collègues des problèmes nouveaux arrivaient avec nos compagnes et surtout nos premiers enfants.
Je n’oublierais jamais le sourire de mon père quand je lui ait annoncé la future naissance de ma fille: “Ah ! ça va te changer la vie !”.
Il ne croyait pas si bien dire; de jeune célibataire insouciant ou plutôt à l’histoire refoulée, j’ai commencé à penser à son avenir, le miens à la limite n’avait aucune importance et là j’ai commencé à manifester avec mon épouse puis enfin l’engagement dans le seul parti qui valait la peine et pour lequel enfant je pliais les tracts (l’odeur de la ronéo) et vendait les tickets de tombola à la fête de l’huma locale, un grand moment où des discussions vives avaient lieu, tout comme dans les réunions de la cellule Pablo Neruda à la maison. Des prolos partout, ça fumait plus qu’une locomotive à vapeur.
Pour moi les réunions politiques allaient se faire en dehors du quartier à la fédé où nous organisions l’activité, les débats publics, les collages pour les élections, les tractages pour les élections, les discussions sur l’union de la gauche qui allait se faire avec le peuple pour les élections, le choix de personnalités représentant les luttes pour les élections, de temps en temps un camarade reconnu comme compétent venait nous faire des cours sur l’énergie mais le plus souvent sur l’économie pour nous expliquer encore une fois la SEF et en quoi elle n’était pas de la flexisécurité, une députée très en vue était même venue nous expliquer en réunion régionale la vie en entreprise, elle n’a pas été déçue du voyage nous étions tous des salariés, je ne suis pas sûr qu’elle ait appris la leçon.
Comment dans de telles conditions s’étonner que des milliers de Vincents crient dans le vide ou simplement cherchent un endroit où leur colère puisse être écoutés et pourquoi pas aboutir à l’action.
Les Gilets Jaunes sont ce symptôme de l’abîme qui s’est creusé entre le peuple, les travailleurs et le PCF.
Dans ma fédé, les jeunes communistes recrutaient presque exclusivement dans les facultés de lettres ou sciences humaines, seuls 3 ouvriers ont adhéré un brève période.
La JC ou plutôt l’UEC menait une activité essentiellement à l’université et devant le lycée “d’éilte” de la métropôle, le seul disposant d’une cellule, Bravo !
Le lycée où j’ai été élève celui des classes populaires et issue de l’immigration n’était pas un lieu d’activité politique, pas plus que mon quartier où la cellule Pablo Neruda est passé en trois décennies de 110 adhérents à 0.
Ce problème n’a jamais été une priorité dans ma fédé.
Et les jeunes aujourd’hui ?
Les forces et l’engagement restent présents dans les syndicats et le milieu associatif, cette jeunesse reste cependant orpheline de solution politique ou au moins d’espoir politique. Même certains précaires osent se syndiquer et lutter, il y a une volonté de changement dans la jeunesse mais surtout un ras le bol qui empoisonne leur vie.
Le “tous pareil” est dangereux certes, mais ceux qui savent se posent ils la question de la persistance d’une telle opinion, où et dans quels actes, puisque nous parlons d’action, cette opinion prend elle de la force. Dans quels actes et dans quels actes manquants. Parfois le brassage de vent qui semble être de l’action ne renforce-t-il pas ce sentiment d’abandon et d’impuissance.
Une immense partie de la population n’attend rien de l’UE cet ennemi des peuples.
Il y a aussi de la naïveté ou de l’auto suggestion à croire que la campagne européenne aura un quelconque impact contre la monté du néo-fascisme.
Face à nous les bourgeois possèdent tous les media qui ne diffusent aucune information sur le parlement européen. Par contre le RN est régulièrement invité et une loi inutile sur l’immigration va servir d’amplificateur et de prétexte à l’expression du fascisme.
Demandez à vos voisins de citer les députés de “The Left” mais surtout de parler de leurs actions.
Que font ces élus ? À quelles occasion nous ont ils protégé ? Quelle victoire pour la classe laborieuse contre la précarité ?
Peut être sont ils utiles alors démontrez le, capitalisez sur leurs expériences.
Si l’abstention est néfaste il faut expliquer aux milliers de Vincents en quoi l’élection européenne va permettre un jour une victoire ou esquisser ne serait-ce que la construction d’un mouvement ouvrier, communiste, puissant.
J’avoue moi même n’avoir aucune réponse et être pris un peu pour un dindon mais je reste ouvert peut être que quelque chose m’échappe dans la tactique menant au socialisme.
Pour être clair je suis convaincu que pour l’UE il faut prendre la première sortie à gauche et vite. UE, OTAN impérialisme anglo saxon faisant partie de la même stratégie bourgeoise.
Beaucoup de questions se posent et les réponses tardent à venir faute de débat.
Quels que soient les défauts des “Vincents” ils révèlent aussi l’échec magistral des intellectuels à rencontrer ces populations, à les organiser, à mettre en place des actions qui les mobilisent, les libèrent.
Pour être pratique, mes années passées au PCF la tête dans le guidon, avec œillères parfois m’a fait perdre de vue l’importance de la stratégie et de la tactique.
La stratégie est le lieu d’action du politique, des officiers généraux et non celui du sous officier ou du fantassin. C’est le lieu où sont choisis les armes et le champs de bataille.
C’est le lieu où le combat se mène aussi avec des concepts et des mots. Marx a forgé nos armes assis devant ces feuilles, il aurait été un gâchis de le sacrifier sur une barricade.
Fidel Castro dans son entrevue filmée avec Ignacio Ramoné évoquait la Révolution Cubaine.
Il expliquait comment par sa maîtrise du verbe il était capable de convaincre puis Fidel a mis en pratique dans une première tentative de révolution qui fût un fiasco total avec plusieurs morts avant de se retirer au Mexique où il rencontrera un autre praticien un sous officier de la République Espagnole qui leur enseignera l’art de la guerre qu’il a pratiqué contre le franquisme. Le brillant théoricien qu’il était venait de rencontrer son complément le praticien du combat physique le plus brutal.
Qu’est-ce qui pousse tant de communistes à l’action décisive en Espagne, Cuba et l’URSS dans l’action la plus décisive qui soit: le combat ?
L’espoir, la démonstration par l’action des réalisations des communistes qui accordent leur confiance à des dirigeants capables d’éclaircir ce qui est obscur et de canaliser la colère vers l’ennemi de classe, tout en organisant matériellement le combat et la solidarité.
Solidarité qui dans certaines occasions provient des liens villageois traditionnels. Tradition disparue avec l’urbanisation.
Comment faire que les milliers Vincents puissent agir ?
On demande aux démunis d’agir comme s’il était facile de pousser la porte du PCF.
Une fois la porte passée effectivement l’accueil est plutôt fraternel et même très sympa, avec de bons casses croûtes en fin de réunion (ça me manque un peu), on y nourri l’esprit et le ventre, la camaraderie.
Le plus dur est d’être attitré par le PCF et là il faudrait peut être oser faire un peu de marketing et se demander qui est la cible de recrutement du PCF; le militant CGT, les précaires, les fonctionnaires, les habitants des quartiers populaires, le copain militant au PS ou chez les Verts, la LCR ?
Et bon sang une fois ce travail fait aller vers eux,tracts à la main et tête bien faite, parler directement aux gents, recueillir les moyens de contact et les réunir pour écouter leur préoccupations savoir où il en sont dans leur compréhension du monde, les organiser,…
Ce travail quand j’étais au conseil départemental nous ne l’avons jamais fait, je ne l’ai jamais fait, j’en porte ma part de responsabilité comme élément mou de la direction du PCF. Ceux qui m’y avaient élus aussi ont commis une erreur, je n’avais ni la formation ni l’expérience pour ce poste. Visiblement ça ne dérangeait personne.
L’urgence communiste passe par le renforcement idéologique et organisationnel du PCF.
Ceux qui pensent que la campagne des européennes va favoriser le PCF sont dans l’erreur, la grande majorité des électeurs et des travailleurs se fout de l’UE qu’ils considèrent avec raison comme une mafia corrompue.
Mener la bataille sur le champs des élections européennes c’est comme combattre sur le Bradley Square, épuiser des forces qui manquent dans la mobilisation contre l’inflation, pour les services publics, pour le développement industriel, là où nous perdons du terrain, un terrain qui nous est favorable celui des problèmes concrets des ménages.
Ce champs de bataille celui vers les population est très partiellement mené sur Internet qui est un véritable terrain miné dont nous n’avons aucune maîtrise technologique et qui de plus empêche le débat et l’interaction directe.
Les immeubles où résident les milliers de Vincents précaires et en colère, les marchés, les places publiques, les entreprises voilà où il faut donner des points de levier à la force des travailleurs qui ne demande qu’a s’exprimer.
C’est là qu’il faut travailler les consciences comme dans les lieux de culture, les écoles de musique, associations sportives, là où les gens peuvent également s’exprimer plus librement.
Il faut aussi convaincre les artistes de rejoindre la lutte comme l’avait compris le poète forgeron de l’âme, ceux qui savent comment dompter la peur de l’engagement, ceux qui savent capter l’attention, émouvoir.
Les symboles sont aussi mobilisateurs, enlevez moi cette hideuse étoile de mer et remettez moi la faucille et le marteau. Nos camarades morts sous cet étendard sont sacrés, on ne touche pas aux symboles.
Dans le roman “La défaite”, Alexander Fadéev rend hommage à ces travailleurs comme un des héros, brut, ignorant, qui avait expérimenté la misère de sa vie de mineur de charbon dont sa richesse est sa foi dans la Révolution; sans trop comprendre il a l’intuition profonde que la libération est au bout de la lutte qu’il va mener à mort parmi ses camarades. Le seul cultivé est l’officier communiste qui les guide, rejoins par un militant menchevik, ambigu, qui attise la méfiance, l’officier communiste doit seul prendre les décisions et seul confronté aux choix qui peuvent leur être fatal tout en conservant la cohésion de ce groupe hétérogène ignorant les enjeux stratégiques.
Le seul endroit que j’ai expérimenté de rencontre entre intellectuels et ouvriers était le PCF.
Le seul endroit également avec un potentiel d’action. Mais aussi un lieu, ressenti a posteriori, de gâchis.
Plus de débat et plus de franchise auraient probablement permis de limiter l’hémorragie de militants et de combattre la mutation qui s’en est bien accommodée.
Peut-être une petite dernière question : qu’auriez vous fait dans la situation professionnelle de Vincent ? Sans la sécurité d’emploi de la fonction publique, sans la protection du statu de délégué syndical ?
Un camarade de mon ancienne entreprise d’un établissement à Grenoble c’est suicidé, il avait tenté de monter un syndicat CGT tout seul dans son établissement, la répression l’a poussé au pire. J’avais contacté mon camarade de Toulouse pour m’informer de la situation dans mon établissement de 180 personnes afin de monter la CGT; sa réponse: “N’y va pas tu es le seul, ils vont te broyer”. Parmi 180 travailleurs de la Tech aucun n’avait manifesté sa volonté d’agir auprès d’Ali le camarade de Toulouse qui lui avait l’appuis de toute la CGT d’Airbus.
Le combat même dans notre France douillette peut tuer, un autre camarade CGT de France Télécom, qui a quitté le PCF vers 2019, était devenu cardiaque, usé par les luttes.
Alors oui Vincent tu dois lutter, mais le PCF doit te donner les armes et le soutien total et indéfectible. Un chemin est à parcourir de part et d’autre.
Ce qui est sûr c’est que la lutte fait toujours des victimes, il faut que le combat en vaille la peine.
On n’abandonne pas un soldat sur le champs de bataille.
Un déserteur dont il ne reste presque plus que son clavier comme moyen d’expression.
Vincent
Merci Daniel, je suis très touché et je n’ai ni le temps ni les mots pour te faire une réponse plus décente.
Danielle
votre champ lexical de la guerre et de la lutte est effrayant. Je ne vois pas en quoi ce que vous proposez, votre approche, votre point de vue, diffère de la démarche qui est précisément celle que vous critiquez.. Franchement. Je lis que vous êtes affolés, désespérés peut être, et que vous aspirez à de l’ordre et du soutien. Mais si déjà vous commenciez à ré intégrer vos pompes et vous adresser aux gens qui vous parlent en ne partant pas dans un délire d’abstraction style “des milliers de vincents” à propos de votre interlocuteur, à qui, globalement, vous ne manifestez pas d’attention tout en prétendant lui répondre, vous aurez déjà fait un grand pas vers la prise en compte d’autrui et peut être que le staline qui sommeille en vous aura une petite pensée émue pour la personne qu’il y a derrière les milliers de vincents que vous imaginez quand UN SEUL vous parle !
admin5319
madame votre ton prétentieux et votre côté donneuse de leçon est exactement celui que nous tentons d’éviter ici et votre surgissement intempestif sera, si vous continuez à le prendre sur ce ton, de ceux qu’on envoie à la poubelle…
d’abord on se présente avant de se croire investi du rôle de censeur peut être comprendrons nous alors le sens de votre intrusion: comment vous en êtes arrivé à une telle incapacité à saisir le sens des discussions auxquelles vous prétendez vous mêler… parce qu’ il est question ici de comprendre la difficulté pour un individu de jouer un rôle politique auquel il aspire quand tout cadre collectif qui donnerait un minimum d’efficacité à son intervention à partir des transformations de l’organisation du travail par le capital qui l’isole, et de la crise des organisations…
danielle Bleitrach
Nicolas
Vincent : bien sur qu’il y a des cuistots et des maçons derrière les banderoles cgt, et même des salariés de la logistique, et des ouvriers, des employés, des cadres aussi ; qui tous font l’effort financier de la grève, et prennent le risque de la répression patronale (et elle est sévère : plus de 1000 militants cgt en sont victimes depuis la lutte de ce printemps).
Je ne sais pas de quelle caisse noire tu parles pour la cgt, je ne connais que les caisses de grève alimentées par la solidarité financière, notamment celle des retraités, mais pas que, et dont l’argent est redistribué aux grévistes les plus engagés, par exemple dans les grèves reconductibles, et en toute transparence (transparence pour les syndiqués ; les autres, ça ne les regarde pas). En sachant que la plupart des grévistes ne toucheront rien, et ne s’en plaindront pas. J’ai fait 15 jours de grève et je n’ai pas touché un kopek.
Je te parle là, de la réalité des 6 mois de mobilisation contre la contre réforme des retraites que nous avons vécu en début d’année.
Quant à l’organisation des grèves, ce n’est pas la Cgt qui les proclame et les impose : elle peut proposer de faire grève, mais au final ce sont toujours les salariés qui décident, et la Cgt les accompagne.
Ta colère d’exploité est légitime, mais elle se trompe de cible, jusqu’à réciter les pires poncifs contre les seules organisations engagées dans la dure lutte de classe.
Vincent
Nicolas, la CGT et le PCF ne sont pas mes “cibles”. Je dénonce seulement leur inutilité. La grève, quand elle est menée, permet parfois à ceux qui la font de récupérer quelques miettes supplémentaires, mais ça ne change pas le rapport de forces.
Les raffineurs obtiennent d’encore meilleures rétributions, primes, etc. parce que leurs compétences rares sont nécessaires à faire tourner la machine. Soyons honnêtes : ils ne sont pas ceux pour lesquels un plein d’essence à 1,80€ le litre est le plus préjudiciable. Moi je gagne 1300 balles et le boulot c’est à 30 Km de mon domicile… le tout sans 13ème mois, sans participation, sans intéressement, sans primes, sans CE, sans syndicat. Parce que dans les TPE et PME, y’a rien de tout ça !! on ne fait simplement pas grève au sein de ces sociétés là, qui sont l’immense majorité de celles qui emploient des gens !
Ceux qui font grève obtiennent pour eux-mêmes, mais ne peuvent prétendre porter la lutte au nom de tous.
Je respecte ton engagement, mais on a obtenu quoi sur les retraites : un gros bras d’honneur!
Simplement parce que cette réforme était une exigence, un Diktat de la Komission Européenne !
Eh! oui : si Macron voulait récupérer 40 Milliards des 80 du “quoi qu’il en coûte” pour mieux boucler son budget 49-3, il était absolument obligé d’aller dans le sens de BlackRock, sans aucune marge de manœuvre ou de négociations.
Alors on se tape 64 ans pour combler 12 Milliards de soi-disant déficit prévisionnel sur les caisses, et on s’y résigne.
Mais quand la LPM 2024-2030 prévoit 413 Milliards (!!!) pour convenir aux beaux projets humanistes de l’OTAN, il n’y a personne pour se poser des questions !!
Alors je ne suis pas certain d’être celui qui se trompe de cible, tu vois ?!
Nicolas
Une fois que les constats sont faits, Vincent, alors que faire, concrètement, pour changer les choses ?
Si la grève, la Cgt et le pcf sont soi-disant inutiles (et quel bonheur pour Macron, le patronat, l’UE et l’OTAN, d’entendre ça de la bouche d’un salarié !), alors quoi d’autres ?
Le nihilisme et la rage tout seul sur son canapé ou devant son écran, ne mènent à rien, c’est le genre d’impasses dans lesquelles les puissants de ce monde veulent nous enfermer, en se régalant de nous voir tourner en rond, isolés, aigris, découragés, et surtout inoffensifs.
Même si les temps sont difficiles pour les salariés, toujours l’union fait la force : je continue la lutte avec mes camarades, au sein des organisations que j’ai choisies, peut être imparfaites, commettant parfois des erreurs, mais je n’en vois pas d’autres.
Hasta la victoria siempre ✊