Avec les accusations totalement fausses contre le Venezuela d’être le protagoniste des drogues, la question des liens entre la drogue et les USA ressurgit. Elle est à l’œuvre en Asie centrale et même en Chine mais le cas le plus évident après celui de la Colombie, du Vietnam est celui de l’Afghanistan où sont censés se dérouler des pourparlers de paix. Un récent documentaire sur Arte montrait les liens entre la drogue, le colonialisme et les Etats-Unis, voici un nouvel exemple décrit par un vétéran de la guerre du Vietnam. L’article finit en disant “Cependant, les talibans ont d’autres idées, et la puissance et la volonté militaires pour faire sentir leur présence” et c’est tellement vrai que depuis quelques semaines les USA doivent négocier avec eux (nouveau depuis la parution de l’article) traduction de Catherine Winch.
https://journal-neo.org/2019/12/02/the-filthy-truth-about-america-s-fake-position-on-afghanistan/
La politique américaine à l’égard de l’Afghanistan et la promesse de négociations à venir sont totalement bidon. Commençons par une vérité simple. Sous la domination américaine, une forme particulière de corruption, paralysant chaque région, chaque secteur économique, envahissant chaque institution, a laissé cette nation non seulement sans espoir, mais totalement ruinée, exactement comme les États-Unis ont fait en Syrie, au Yémen et en Irak et le feraient en Iran s’ils en avaient l’occasion.
Lorsque les États-Unis sont arrivés en Afghanistan en 2001, ce pays ne produisait plus du tout d’opium. Il n’y avait pas de toxicomanes, pas de cultivateurs de pavot, pas de laboratoires de traitement de l’héroïne et pas d’infrastructures pour les narcotiques.
Près de deux décennies plus tard, un double dilemme se pose : sevrer l’Afghanistan de ses 5 millions d’héroïnomanes et de l’énorme infrastructure de stupéfiants qui contrôle totalement toutes les institutions parrainées par les États-Unis dans ce pays et, deuxièmement, sevrer la CIA de ses 60 milliards de dollars de revenus provenant de la distribution d’héroïne dans le monde entier, ce qui lui permet de parrainer les opérations de l’Etat profond, du terrorisme aux opérations de changement de régime, dans le monde entier.
A la fin de 2019, le président américain Donald Trump, a annoncé son intention d’entamer des négociations avec ceux qu’il croit, ou peut croire, de manière illusoire bien sûr, être les adversaires de l’Amérique en Afghanistan.
En réalité on va assister à de nouvelles pseudo-négociations au Qatar avec des mandataires des barons de la drogue ouzbeks et tadjiks, ceux auxquels les Américains s’étaient adressés en 2001 et qui se présentent comme “Pachtounes”.
En effet, la majorité de la population afghane est ethniquement pachtoune, tout comme une grande partie de la région frontalière du Pakistan et même le nouveau président du Pakistan, Imran Khan.
Les États-Unis s’évertuent à représenter la population pachtoune d’Afghanistan comme minoritaire, affirmant qu’elle représente 30 à 40 % du pays et qu’elle peut être dépeinte comme ‘compliquée’, car les Pachtounes sont notoirement indépendants et “difficiles”, comme Alexandre le Grand aurait pu en témoigner en 330 avant J.-C. lorsqu’il a lancé son invasion depuis sa base dans ce qui est aujourd’hui Jalalabad, désormais siège de l’empire de la drogue de la CIA en Afghanistan.
Voici quelques données fournies par NPR [National Public Radio] en 2013. Notez que les chiffres de population disponibles sur Wikipédia ou auprès de sources du Département d’État américain ne sont pas fiables et sont fortement biaisés ou, comme dirait Trump, “fake”.
“Les talibans, le président afghan Hamid Karzai et de nombreux hauts responsables du gouvernement sont pachtounes.
Ezedayar est un Tadjik de la vallée du Panshir, dans le nord du pays. C’est le lieu d’origine du légendaire commandant des moudjahidin Ahmad Shah Massoud, tué en 2001, et le cœur de la résistance anti-Talibans. Au fil des ans, les Tadjiks ont lutté militairement et politiquement contre les Pachtounes pour asseoir leur influence en Afghanistan.
Bilqees Roshan, sénatrice afghane, est une Pachtoune de la province occidentale de Farah. Assise chez elle, au milieu de maisons ravagées et criblées de balles qui appartenaient aux diplomates soviétiques dans les années 1980, elle affirme que seule une poignée de sénateurs issus de groupes minoritaires est favorable à l’idée de faire figurer l’appartenance ethnique sur la carte d’identité. [La carte d’identité électronique Afghan identity card (e-Tazkira) est un document délivré à tous les citoyens d’Afghanistan. C’est un justificatif d’identité, de résidence et de citoyenneté.]
“Je pense que c’est très dangereux”, dit-elle. “Cela fait trente ans qu’on essaie d’utiliser l’ethnicité pour des raisons politiques, pour arriver au pouvoir.”
Dans les années 90, la guerre civile afghane était fragmentée en grande partie selon des clivages ethniques. Aujourd’hui encore, chaque groupe ethnique a son représentant : La plupart sont d’anciens chefs de guerre, qui se mettent d’accord sur la répartition des postes gouvernementaux.
Selon Roshan, l’Afghanistan doit dépasser les divisions ethniques et la logique des quotas. Elle estime que le fait de ne pas tenir compte de l’ethnicité sur l’e-tazkira est un pas important dans cette direction”.
Les chiffres réels ne peuvent qu’être approximatifs. Tout d’abord, les “tribus du Nord”, comme certains les appellent, étaient, jusqu’à l’époque de la présence soviétique, à la fois nomades et pastorales. Cela a pris fin lorsque le pays a été divisé en districts militaires et fortement miné. J’ai passé quelques heures à discuter de cette question avec l’ancien commandant des troupes aéroportées soviétiques en Afghanistan, le colonel Eugène Khrouchtchev, aujourd’hui un des rédacteurs du magazine Veterans Today.
Il a pris des initiatives pour tendre la main à ses anciens ennemis, comme de nombreux Américains l’ont fait avec les Vietnamiens au fil des ans, en cherchant des points d’accord dans le but de mettre fin au cycle de conflits qui engloutissent maintenant le monde.
J’ai passé une grande partie de la journée d’hier avec l’ancien commandant des moudjahidin, Kadir Mohmand, également un des rédacteurs de Veterans Today.
Voyons d’abord pourquoi il est important de comprendre les Pachtounes. Il y a quelques années, alors que j’étais au Pakistan, j’ai rencontré les gouverneurs militaires de SWAT et des régions tribales alors sous administration fédérale. J’ai également rencontré Imran Khan, l’actuel président du Pakistan, et j’ai discuté de ces questions en profondeur avec lui.
Les Pachtounes au Pakistan dépassent les 30 millions, peut-être jusqu’à 40 millions, mais beaucoup d’entre eux, au moins 10 millions, sont des réfugiés de longue durée en provenance d’Afghanistan.
Le résultat est incompréhensible si l’on se réfère au cadre auquel les conseillers de M. Trump font référence. Aucun d’eux n’a la moindre idée de l’histoire de la région, pas même de loin. Prenons la ligne Durand, un autre exemple d’escroquerie diplomatique, où une puissance européenne a créé par malveillance, par négligence ou les deux, le chaos que nous voyons aujourd’hui. Extrait de National Geographic :
“La ligne Durand est la frontière longue de 2 640 km entre l’Afghanistan et le Pakistan. Elle est le fruit d’un accord entre Sir Mortimer Durand, un secrétaire du gouvernement indien britannique, et Abdur Rahman Khan, l’émir, ou chef, de l’Afghanistan. L’accord a été signé le 12 novembre 1893 à Kaboul, en Afghanistan.
La ligne Durand a servi de frontière officielle entre les deux nations pendant plus de cent ans, mais elle a été source de tensions entre les habitants.
Lorsque la ligne Durand a été établie en 1893, le Pakistan faisait encore partie de l’Inde. L’Inde était sous le contrôle du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni a gouverné l’Inde de 1858 jusqu’à l’indépendance de l’Inde en 1947. Le Pakistan est également devenu une nation en 1947.
Punjabis et Pachtounes
Il y a deux grands groupes ethniques autour de la ligne Durand. Ces deux groupes sont les Punjabis et les Pachtounes. La plupart des Punjabis et des Pachtounes sont des musulmans sunnites. Les Punjabis sont le groupe ethnique le plus important au Pakistan. Les Pachtounes sont le groupe ethnique le plus important en Afghanistan.
Il y a également beaucoup de Pachtounes dans le nord-ouest du Pakistan, où ils régnaient sur un territoire de 103 600 kilomètres carrés, avant d’être vaincus par les Britanniques en 1847. À l’époque, les Pachtounes se battaient pour empêcher les Punjabis de pénétrer plus avant dans les montagnes du sud-est de l’Afghanistan.
Les Britanniques ont établi la ligne Durand après avoir conquis les Pachtounes. 85% de la ligne Durand suit les rivières et autres caractéristiques géographiques, et non les frontières ethniques. Elle a scindé les Pachtounes en deux pays distincts.
L’Afghanistan administre tous les Pachtounes d’un côté de la ligne Durand, tandis que le Pakistan administre tous les Pachtounes de l’autre. Les Pachtounes du côté pakistanais de la frontière représentaient plus de la moitié de la population pachtoune, mais ils sont désormais sous le contrôle des Punjabis, à leur grande colère.
Les Pachtounes étaient également opposés au gouvernement colonial britannique.
Tout au long de l’histoire, les forces coloniales comme les Britanniques ont imposé des frontières qui ont provoqué de fortes tensions chez les habitants de la colonie. Parce que les fonctionnaires qui ont tracé la ligne Durand n’ont pas tenu compte des groupes ethniques qui vivaient dans la région, il y a aujourd’hui de nombreux points de conflit le long de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. D’un côté, il y a l’armée pakistanaise, composée en majorité de Punjabis, et de l’autre, les Talibans, composés en majorité de Pachtounes”.
Ici nous voyons une source datant de 2011, identifiant clairement les Pachtounes comme la majorité en Afghanistan.
Cela étant admis, passons à une autre réalité, à savoir que les “Talibans” ne sont pas, comme on a l’habitude de le dire, une organisation terroriste typique, mais plutôt le bras armé de la majorité de la population afghane, qui cherche à reprendre le contrôle de son pays contre l’occupation étrangère qui utilise les populations minoritaires comme substituts gouvernementaux.
Nous venons, bien sûr, de décrire l’occupation britannique de l’Inde, qui a duré des siècles.
Nous avons également décrit, cela ne surprendra personne, comment l’Amérique s’est retrouvée dans son conflit militaire le plus désastreux, auquel j’ai eu la malchance de participer, à savoir le Vietnam. Là, les États-Unis ont “fabriqué”, par la ruse et l’imposture, une “rébellion communiste” à partir de ce qui était le Front de libération nationale, un mouvement pro-démocratique nombreux, opposé au gouvernement mis en place par les États-Unis et qui était constitué d’une seule famille catholique minoritaire du Nord liée aux intérêts bancaires et pétroliers internationaux alignés sur l’administration Eisenhower à Washington.
J’ai eu l’occasion de discuter de cet échec américain avec le professeur Wesley Fischel de l’université d’État du Michigan, un ami de longue date et conseiller de l’ancien président vietnamien Diem, que l’on pourrait qualifier de “malchanceux”.
M. Fischel et un groupe de East Lansing, appelé MSUG, ont été chargés de mettre en place un gouvernement au sud du Vietnam pour le compte des États-Unis.
La raison pour laquelle nous nous penchons sur cette opération fortement similaire est qu’elle représente l’histoire oubliée ou plutôt “longtemps oubliée” qui a conduit l’Amérique au désastre. Cependant, en 2018, Politico a publié ce qui suit :
“Il y a un peu plus de 50 ans, un autre scandale national éclatait à l’Université d’État du Michigan, une « cause célèbre » universitaire et politique pour laquelle l’institution est associée de façon permanente à la guerre des États-Unis au Vietnam. Certains en rendent même l’institution responsable. Aujourd’hui, l’exercice fatidique de ‘nation-building’ par coopération entre le gouvernement et l’université (le Michigan State University Advisory Group) n’est qu’une note de bas de page dans l’histoire populaire de la guerre. La récente série de documentaires de 18 heures de Ken Burns et Lynn Novick sur la guerre du Vietnam ne le mentionne même pas.
En 1966, lorsque la nouvelle du projet de la MSU s’est largement répandue, elle est devenue célèbre grâce aux compétences d’un rédacteur en chef de San Francisco nommé Warren Hinckle et de son magazine de ‘déterreur de scandales’, Ramparts. La couverture du numéro d’avril 1966 de Ramparts était l’une des images les plus marquantes de l’époque : une caricature de Madame Nhu, la belle-sœur du président sud-vietnamien Ngô Đình Diệm et la voix la plus visible et la plus provocante de son régime, portant un sweat-shirt de pom-pom girl de la MSU.
Le rapport lui-même, intitulé “The University on the Make”, était co-écrit par Hinckle et deux autres rédacteurs de Ramparts, Robert Scheer et Sol Stern. Elle comporte une introduction confessionnelle mais accusatoire d’un politologue apostat de la MSU, Stanley Sheinbaum. L’article principal racontait, sur un ton tour à tour de commérage et de dénonciation, comment une université trop ambitieuse avait vendu son âme, était devenue un front sans scrupules de la CIA et avait contribué à lancer une dictature impitoyable et une guerre inutile en s’embourbant dans une “aventure vietnamienne” vénale, avec les domestiques, les villas spacieuses, l’alcool à volonté et autres avantages de l’élite néocoloniale.
Cette accusation a été reprise récemment par Jeremy Kuzmarov, professeur d’histoire à l’Université de Tulsa, qui a dénoncé le rôle de la MSU dans “la création d’un État policier au Sud-Vietnam” dans son livre “Moderniser la répression” de 2012 et dans une critique du documentaire Burns/Novick pour le HuffPost. C’est un récit convaincant, surtout à la lumière des dérapages et des tragédies qui ont suivi au Vietnam. Mais l’histoire dans son intégralité est plus compliquée, plus intéressante et, peut-être, plus instructive.
Les différences sont celles d’époque et de méthodologie. En 2001, l’Afghanistan a été envahi soi-disant pour y trouver une douzaine d’agents supposés appartenir à Al-Qaïda et une série de forteresses militaires souterraines imaginaires abritant des dizaines de milliers de terroristes dûment entraînés, comme l’a rapporté le secrétaire à la Défense de l’époque, Donald Rumsfeld. Dans les archives du ministère américain de la défense, datées du 2 décembre 2001, on trouve une interview entre le “journaliste” Tim Russert et Rumsfeld, interview en tout point délirante.
“Russert : La recherche d’Oussama ben Laden. On parle constamment de lui caché dans des grottes, et je pense que le peuple américain a souvent l’impression qu’il s’agit de petits trous creusés dans le flanc d’une montagne.
Rumsfeld : Oh, non.
Russert : Le Times de Londres a publié un graphique, que je vais mettre à l’écran pour vous et nos téléspectateurs. C’est ici. C’est une forteresse. C’est un complexe à plusieurs niveaux, avec des chambres et des bureaux en haut, comme vous pouvez le voir, des sorties secrètes sur le côté et en bas, creusées profondément pour éviter la détection thermique, ainsi quand nos avions volent pour essayer de déterminer si des êtres humains sont à l’intérieur, c’est construit si profondément en bas et encastré dans la montagne et la roche qu’il est difficile de le détecter. Et par ici, des vallées gardées, comme vous pouvez le voir, par quelques soldats talibans. Un système de ventilation pour permettre aux gens de respirer et de continuer à vivre. Un dépôt d’armes et de munitions. Et vous pouvez voir ici les sorties qui y mènent et les entrées assez larges pour permettre de conduire des camions et des voitures et même des chars. Et une énergie hydroélectrique autonome pour aider à faire fonctionner les lumières, et même les systèmes informatiques et téléphoniques. C’est une opération très sophistiquée.
Rumsfeld : Oh, c’est sûr. C’est une affaire sérieuse. Et il n’y en a pas qu’une. Il y en a beaucoup. Et elles sont utilisées de manière très efficace. Et je pourrais ajouter que l’Afghanistan n’est pas le seul pays à avoir adopté ce genre de forteresse souterraine. Un certain nombre de pays le font aussi. Le matériel de creusement de tunnels qui existe aujourd’hui est très puissant. Il est à double usage. Il est disponible dans le monde entier. Et certains reconnaissent les avantages de la protection souterraine pour eux-mêmes.
Russert : Il nous faudra peut-être aller de grotte en grotte avec un grand groupe d’hommes que je connais dans l’armée américaine, les Rats de Tunnels, pour essayer de débusquer Oussama ben Laden”.
Bien sûr, deux décennies plus tard, rien de tout cela n’a jamais été décelé et les États-Unis soutiennent désormais publiquement Al-Qaïda au Yémen, en Syrie et dans tout le Sahel en tant que “force mandataire” financée par l’Arabie saoudite pour effectuer des changements de régime, exactement comme c’était le cas en 2001 et des années auparavant également.
Pour en revenir à la question pachtoune, au cœur des prochaines négociations “qui sont sur le point d’échouer”, nous reconnaissons que nous avons un groupe ethnique majoritaire, fortement militarisé, avec une identité extrêmement forte, dont la population ne s’élève pas à 50 millions dans la région mais à près de 70 millions avec une probabilité de 10 millions ou plus qui reviendraient en Afghanistan depuis le Pakistan, du moins c’est ce qu’Imran Khan, aujourd’hui président du Pakistan, a prédit, si les Américains finissaient par se retirer.
Le défi plus important, qui ressemble à celui auquel la Turquie et d’autres nations sont confrontées à quelques centaines de kilomètres à l’est, est similaire au sort des Kurdes, qui cherchent eux aussi à se constituer en nation, mais qui ont été privés de cette possibilité en raison des efforts européens de “traçage de lignes”, aujourd’hui clairement considérés comme malveillants par nature.
Trump, très probablement dupé et terriblement ignorant, pourrait bien commencer à se douter que son projet de retrait des troupes en Afghanistan se heurtera à des problèmes.
Il suppose que les dizaines de milliers d’entrepreneurs privés de la CIA, du Département d’État, de l’USAID et d’autres “entités obscures” non nommées seront capables de maintenir non seulement la production d’héroïne mais aussi le chaos intérieur, véritable objectif de l’occupation américaine.
Cependant, les talibans ont d’autres idées, et la puissance et la volonté militaires pour faire sentir leur présence, malgré deux décennies d’assassinats par drones et une occupation américaine qui se résume aujourd’hui en grande partie à quelques milliers de troupes terrifiées, serrées dans des “forteresses” de fortune, bien que largement non souterraines.
Leur position est claire :
– Les opérations américaines de lutte contre la drogue doivent cesser.
– Toute production d’opium doit cesser, et les États-Unis doivent assumer la responsabilité financière de la transition de l’Afghanistan d’un État narcotrafiquant à une économie non criminelle.
– Les programmes visant à donner de l’espoir à 5 millions d’héroïnomanes, “intoxiqués” par une industrie de stupéfiants soutenue par les États-Unis, nécessiteront également un financement.
L’Amérique a créé un environnement économique en Afghanistan qui, comme cela était prévu, paralysera l’Afghanistan pendant un siècle.
Les pierres précieuses, les éléments des terres rares et autres ressources non découvertes, sont susceptibles d’être pillés et le resteront probablement longtemps.
La discorde politique régionale, les menaces contre l’Iran, les complots de la CIA dans les “stans” et la guerre froide américaine contre le Pakistan, sont ce que Trump a ajouté à une politique vouée à l’échec commencée par Bush.
En fait, il n’y aura pas de “lumière au bout du tunnel” tant que l’Amérique niera sa culpabilité dans les crimes de guerre, sa responsabilité dans le chaos planifié à l’échelle mondiale et sa vision du monde nourrie d’illusions.
Gordon Duff est un ancien combattant de la guerre du Vietnam qui a travaillé sur les questions relatives aux anciens combattants et aux prisonniers de guerre pendant des décennies et a travaillé en consultation avec des gouvernements confrontés à des problèmes de sécurité. Il est rédacteur en chef et président du conseil d’administration de Veterans Today, notamment pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook”.
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