Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Freud et “nous”, pourquoi nous trahir ?

Dans l’esprit de ce que dit Freud… A la lumière des événements actuels… Adolescente, avec cette claire conscience, totalement athée, d’une identité intérieure émotionnellement puissante et pourtant si rationnelle, si “raisonneuse”. Cette distance enseignée et assumée, “être juif”, qui m’incitait à m’opposer aux idées préconçues. Je devais revendiquer le pourquoi, la justice, bref devenir communiste parce que juive, internationaliste patriote, intellectuelle assez libre pour refuser la domesticité des puissants et accepter de devenir le serviteur des opprimés comme moi. Je disais alors à mon père :

Pourquoi vouloir ressembler aux autres, nous juifs qui avons la chance d’avoir un pays la France, un des plus beaux, et le monde entier à nous, en même temps, sans frontière … pourquoi aller s’enfermer dans ce petit espace qu’est Israël ?

Il me répondait : les juifs ont le droit d’être comme les autres, ils ont même celui d’avoir des fascistes…

Alors aujourd’hui je pense :

1° ça y est on a gagné on est aussi cons qu’eux…

2° bon maintenant on a des fascistes, on en a même un sacré paquet, peux-tu me dire comment on s’en débarrasse ?

Danielle Bleitrach

Association Lacanienne Internationale 10 octobre  · 𝐃𝐈𝐗𝐈𝐓 𝐒𝐢𝐠𝐦𝐮𝐧𝐝 𝐅𝐑𝐄𝐔𝐃 « Ce qui me rattachait au judaïsme ce n’était pas la foi – je dois l’avouer – ni même l’orgueil national car j’ai toujours été incroyant.

J’ai été élevé sans religion, mais non sans le respect de ce que l’on appelle les exigences « éthiques » de la civilisation humaine.

Chaque fois que j’ai éprouvé des sentiments d’exaltation nationale, je me suis efforcé de les repousser comme étant funestes et injustes, averti et effrayé par l’exemple des peuples parmi lesquels nous vivons, nous autres juifs.

Mais il restait assez de choses capables de rendre irrésistible l’attrait du judaïsme et des Juifs, beaucoup d’obscures forces émotionnelles – d’autant plus puissantes qu’on peut moins les exprimer par des mots – ainsi que la claire conscience d’une identité intérieure, le mystère d’une même construction psychique.

À cela s’ajouta bientôt un autre fait : je compris que c’était seulement à ma nature de juif que je devais les deux qualités qui m’étaient devenues indispensables dans ma difficile existence. Parce que j’étais juif, je me suis trouvé libéré de bien des préjugés qui limitent chez les autres l’emploi de leur intelligence ; en tant que juif, j’étais prêt à passer dans l’opposition et à renoncer à m’entendre avec la ‘compacte majorité’ ».

#SigmundFreud 𝙄𝙣 𝙇𝙚𝙩𝙩𝙧𝙚 𝙖̀ 𝙡’𝙖𝙨𝙨𝙤𝙘𝙞𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝘽’𝙣𝙖𝙞 𝘽’𝙧𝙞𝙩𝙝 1926

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4 Commentaires

  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    J’ai conçu les choses peu à peu de la même façon et je ne suis pas juif. Alors?

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    • admin5319
      admin5319

      comme l’expliquait récemment un autre juif contestataire des préjugés: les juifs n’ont pas de pape et leurs rabbins sont de simples conseillers, de fait chacun conçoit la loi comme il l’entend et la discute à l’infini. Il ajoutait face à ceux qui lui déniaient le droit d’être juif pour ne pas soutenir Israël: qui vous a donné l’autorité d’en décider? vous êtes allés jusqu’à raconter que seule la mère déterminait l’appartenance mais nos pères comptent aussi, et allons plus loin: si un cinglé tient absolument à venir partager la plus anciennes des stigmatisations, tous les emmerdements que cela crée, de quel droit lui interdirions nous d’être juif ?

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  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    J’ai conçu les choses peu à peu de la même façon et je ne suis pas juif. Alors?
    Je pense que ce chemin que tu décris est lié à la conscience de l’injustice forte matérielle. Aussi à la formation intellectuelle française ds les années 1950 jusqu’en 1968. La3 ème république renforcée en son meilleur par la politisation alors,l’expérience de la guerre par nos aînés,toi de ton vivant, ma mère seule divorcée, un père adolescent oubliant ses obligations financières etc. Très jeune je me rêvais protestant puis m’appeler David puis défendre le juif la veuve etc.. un caractère peut être aussi. Mais oui ns avons vécu une époque riche culturellement et en possibilités sociales. Le PCF y a contribué aussi bien en pour qu’encontre. Tous les quartiers vivaient de patronages ou des associations laïques communistes etc. Aujourd’hui hors le foot c’est le néant.

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  • Philippe 2
    Philippe 2

    Pense les choses comme Etoilerouge, je ne suis pas juif et un peu plus jeune … très jeune j’ai voulu être missionnaire, puis j’ai participé à la campagne catholique contre la faim, au Mouvement contre l’Armement Atomique, puis adhéré aux E.S.U. et en 68 avant mai au PCF. L’époque m’a aidé et ma conscience pour être contre la colonisation, les guerres en Yougoslavie, en Libye, en Syrie, contre le Maidan…

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