Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Emir Kusturica : nous avons rencontré le grand réalisateur au Studio New Star Art Cinema

Quel pays indomptable que la Grèce! Dans cet interview Kusturica dit la censure dont il est victime à cause du poids du marché et du politiquement correct insipide et conformiste des festivals ; le cinéma perd sa capacité de transformation politique des masses, et il nous annonce un film sur Giordano Bruno, victime de l’inquisition. Il peut parler de Grèce parce qu’il existe un parti communiste grec, anti-impérialiste, anti-OTAN. On peut ne pas partager toutes les positions du KKE et visiblement Kusturica ne partage pas la thèse des deux impérialismes comme bien des Grecs, mais ce parti donne un tout autre sens à la culture, celui de la lutte des créateurs aux côtés de la classe ouvrière pour défendre la souveraineté nationale, l’apport à la civilisation. Résultat on entend dans ce pays une force de résistance chez les intellectuels et les créateurs systématiquement étouffée en France. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

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« J’ai été victime de la censure lorsque mes films ont été rejetés de certains festivals sans justification, simplement à cause de mes convictions »

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STUDIO nouvelle star du cinéma d’art et d’essai dans le cadre d’un hommage de 6 jours à Emir Kusturica dans le cadre du 36e PANORAMA DU CINÉMA EUROPÉEN.

Dans RETROSPECTIVE, comme on l’appelle, ses 13 films seront projetés, avec en point d’orgue la Masterclass qui aura lieu le samedi 24 novembre.

Encore une fois, je remonte dans ma mémoire et je me tiens au début des années 90, quand j’ai été bombardé de ses films, secouant les eaux de l’industrie cinématographique mondiale, rendant les Balkans reconnaissables avec leur héritage culturel. « Le Temps des Gitans », « Underground » et le subversif « Arizona Dream » ont changé ma vision du monde dans la façon dont je voyais un film. Johnny Depp, Goran Bregovic, Iggy Pop ont été le triptyque de mon quotidien.

Jeudi 23 novembre, nous avons assisté à la conférence de presse donnée par le grand réalisateur à l’occasion du Festival. Quand il a commencé, « son rêve était de faire des films pour changer le monde », nous a-t-il dit. Il se sent déçu par l’industrie et ajoute : « Le cinéma a été le plus grand projet du siècle dernier. Maintenant, il est divisé entre les festivals et les plateformes ».

Il nous parle de la période où il ne fait pas beaucoup de films, et se consacre principalement à la musique et aux concerts avec son groupe, The No Smoking Orchestra. « Je me sens chanceux d’avoir eu ma musique ».

Profondément politisée, la conversation est retombée là-dessus. Il a déclaré qu’il avait été banni du Festival de Cannes en raison de ses convictions politiques et idéologiques : « J’ai été victime de la censure lorsque mes films ont été rejetés de certains festivals sans justification, simplement à cause de mes convictions. Et quand, à Cannes, il y a quelques années, ils ont voulu que je participe à un hommage que le festival rendrait à tous les réalisateurs qui avaient gagné un prix les années précédentes, j’étais prêt à y aller. Mais ensuite, je me suis dit que si j’y allais, ce faisant je manifesterais mon accord avec ce qu’ils disaient sur la guerre en Ukraine et que je ferais une ovation debout à Volodymyr Zelensky. J’ai donc décidé de ne pas y aller ».

Lorsqu’on lui a demandé s’il accepterait de l’argent de Bill Gates, sa réponse a été catégorique : « Non parce qu’il est le diable »

Cependant, il souhaite revenir au cinéma, ayant déjà quelques projets en tête. L’adaptation cinématographique de la pièce de théâtre « Giordano Bruno », intitulée « Crime sans châtiment » et un film historique au contenu médiéval qui, probablement, sera tourné en Russie, comme il nous l’a dit.

Crédits photos : Christina Dendrinou

A L’OCCASION DE LA RÉTROSPECTIVE du 23/11 au 29/11 au STUDIO nouvelle star art cinéma

Ses 13 films seront projetés avec des sous-titres grecs.

Ederlezi : Le temps des Tsiganes – Goran Bregović, Emir Kusturica

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