Cet article de Maxime Goldarb un opposant à Zelensky dont nous avons publié les interventions tout en nous interrogeant sur l’alternative qu’il propose et s’il n’est pas préparé par une certaine gauche aux illusions pro-européennes face à la débâcle du régime Zélensky? Ce texte a le mérite de confronter la réalité du régime aux idéaux proclamés européens. Mais si l’on considère la réalité de l’UE de plus en plus alignée sur l’OTAN et de fait la porosité à l’extrême-droite, voire à la nazification, les “valeurs” de Zelensky sont hélas de plus en plus celle d’une Europe, inégalitaire, antidémocratique, belliciste, balkanisée soumise à une propagande atlantiste et à des campagnes de haine. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
illustration : pour mesurer ce qu’est la nazification de l’atlantisme en Europe comme dans d’autres continents, un ouvrage s’avère indispensable : Christopher Simpson, Le Boomerang américain. le recrutement des nazis par les Etats-Unis et ses conséquences délétères sur leurs politiques intérieures et extérieures, éditions Delga. Cet ouvrage permet de comprendre comment et pourquoi “la nazification” ne se limite pas à l’existence de quelques soudards tatoués de croix gammées, et pratiquant la torture et l’assassinat de leur propre peuple.
17/11/2023
Par Maxim Goldarb,
président du parti
« Union des forces de gauche – Pour le nouveau socialisme »
Le président ukrainien Zelensky ne cesse de répéter que l’Ukraine défend la liberté européenne et l’Europe.
Eh bien, comprenons quelles sont exactement les valeurs européennes que Zelensky « défend » en Ukraine et en Europe ?
L’essence des valeurs européennes est consacrée par le Conseil de l’Europe dans la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales et dans l’article 2 du traité sur l’Union européenne. Il s’agit du respect de la dignité humaine, de la liberté, de la démocratie, de l’égalité, de l’État de droit et des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes à l’ensemble des États membres, caractérisées par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes.
La Charte des droits de l’homme de l’Union européenne énonce ces valeurs comme suit : le principe du respect de la dignité humaine, le principe de la garantie des droits et libertés de l’homme et du citoyen, le principe de l’égalité, le principe de solidarité, le principe de la démocratie et le principe de l’État de droit.
Qu’est-ce qui se construit aujourd’hui dans notre pays, sur quel ordre, sur la base de quelles valeurs l’Ukraine moderne est-elle organisée ?
Allons-y dans l’ordre :
- La liberté d’expression a été détruite en Ukraine. Les médias d’opposition sont interdits et fermés, les journalistes d’opposition sont soit en fuite, soit en prison, toute dissidence est devenue un crime d’opinion (même les likes sur les réseaux sociaux) et est passible de prison.
- L’opposition est interdite : les partis sont interdits, les politiciens ont été contraints de quitter le pays ou sont en prison pour crimes contre l’État.
- Il n’y a pas de primauté du droit ; le pouvoir judiciaire, les procureurs, la police et les services spéciaux sont entièrement contrôlés par le président et sont engagés dans la persécution politique des opposants et dans des verdicts farfelus et politiquement motivés contre les dissidents. Plus de 15 000 affaires pénales de ce type ont été déposées en Ukraine au cours de la dernière année et demie.
- Le parlement est entièrement contrôlé par le président et son administration, ne joue aucun rôle réel dans le pays, estampillant les lois et les décisions qui sont favorables ou nécessaires pour le président. L’administration du pays, y compris la nomination des fonctionnaires, la préparation des lois et les relations extérieures, est entièrement gérée par le bureau du président.
- Violation à grande échelle des droits des minorités nationales – Russes, Hongrois, Roumains, Polonais – qui est confirmée par la Commission de Venise et les gouvernements d’un certain nombre de pays partenaires européens de l’Ukraine.
- La liberté de religion a été détruite – la plus grande confession religieuse d’Ukraine, l’Église orthodoxe ukrainienne, est persécutée, ses monastères et ses biens ont été saisis, et le processus d’interdiction législative de cette église a été lancé.
- Les droits des personnes à la libre circulation et à la résidence, à l’emploi sont bafoués : des hommes ukrainiens sont illégalement détenus dans les rues et dans les lieux publics pour être envoyés au front. La plupart des Ukrainiens n’ont pas le droit de quitter le pays en vertu de la Constitution. Une loi adoptée en mai 2022 autorisait les forces de l’ordre à détenir des citoyens pendant la guerre pendant neuf jours sans autorisation judiciaire, au lieu de trois jours auparavant.
- La tolérance, le multiculturalisme et le multinationalisme ont été remplacés par la primauté grossière du nationalisme extrême.
- Il n’y a pas de justice sociale : les deux tiers de la population sont dans la misère, 90 % des retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté ; les pensions et les traitements des gens ordinaires sont dix fois inférieurs à ceux des fonctionnaires.
- Tous les principaux secteurs de l’économie appartenaient et appartiennent toujours à l’oligarchie, dont les représentants vivent comme des seigneurs, « gérant » l’argent du budget et l’argent des partenaires étrangers en temps de guerre. Les terres fertiles appartiennent directement ou indirectement à des sociétés étrangères, les petites et moyennes exploitations agricoles ukrainiennes sont pratiquement étranglées.
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11 La corruption est florissante et son principal foyer est le bureau du président. Et cela est confirmé par de nombreuses déclarations de politiciens américains et européens.
Quelles sont donc les valeurs européennes que Zelensky a défendues et défend ? L’Ukraine sous son règne s’est avérée être le contraire, anti-européenne.
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