Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le Hezbollah détient la clé d’une guerre plus large entre Israël et le Hamas

La tactique de Netanayoun est non seulement destinée à se sauver lui-même face à la contestation en Israël, mais elle table également sur l’isolement parallèle du Hamas et de ses principaux soutiens régionaux. La colère des peuples arabes et musulmans face à l’injustice subie par les Palestiniens, le deux poids deux mesures face à l’attaque contre des civils n’est pas un soutien inconditionnel au Hamas et encore moins au “terrorisme” dont les nations du Maghreb, du Moyen Orient et même d’Asie centrale ont plus eu à souffrir que tout l’occident, comme des guerres identitaires. Dans le terrorisme islamique, les peuples voient des agents des Etats-Unis mais ce qui se passe à Gaza est déjà incontestablement un affaiblissement de l’influence des USA et des pays européens, en particulier la France et la Grande-Bretagne. La stratégie des USA est de faire d’Israël le seul responsable de toutes les injustices dont souffre le monde arabe. Les Etats-Unis, qui en ce moment feignent de soutenir les juifs comme ils soutiennent les Ukrainiens, tout en laissant percevoir la manière dont ils tiennent celui qui est devenu selon l’imagerie le chien féroce et haineux et leur permet de conserver des alliances à travers des intérêts. En tablant sur l’état réel dans lequel ils ont mis le Moyen Orient entre guerres fratricides, sanctions, bandes corrompues, ils peuvent tenter d’apparaître comme les seuls capables d’imposer la paix. (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete)

La décision du groupe militant montrera si sa priorité est le bien-être d’un Liban déjà en train de s’effondrer ou plutôt d’agir en tant que mandataire de l’Iran Par ASHER KAUFMAN 22 OCTOBRE 2023

Des soldats du Hezbollah défilent lors d’un événement marquant la Journée d’Al-Qods à Beyrouth en avril 2023. Image : Capture d’écran YouTube / NBC / Houssam Shbaro / Agence Anadolu via Getty Images

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Le Liban, qui est au bord de l’effondrement économique et politique, risque de s’empêtrer dans l’escalade de la guerre entre Israël et le Hamas.

Le groupe militant chiite a lancé de multiples attaques contre des cibles israéliennes depuis le Liban, provoquant des tirs de riposte de la part de l’armée israélienne. Plus d’une douzaine de personnes sont mortes, principalement des combattants du Hezbollah, mais aussi au moins quelques civils des deux côtés de la frontière, dont un photojournaliste de Reuters.

En tant qu’historien, j’ai axé mes recherches et mon enseignement sur la dynamique des conflits et de la coopération entre Israéliens, Libanais et Palestiniens.

Si une guerre entre le Hezbollah et Israël éclate, la violence et les destructions déjà importantes dans le sud d’Israël et à Gaza seront probablement grandement aggravées par de nouvelles pertes massives en vies humaines au Liban, en Israël et peut-être dans d’autres parties du Moyen-Orient.

La décision du Hezbollah de se joindre pleinement à la guerre pourrait répondre à une question qui préoccupe les analystes de l’organisation depuis des décennies : sa priorité est-elle le bien-être du Liban ou le fait d’agir comme un mandataire de l’Iran ?

Des partisans du Hezbollah se sont rassemblés à Beyrouth pour soutenir les Palestiniens de Gaza. Photo : AP via The Conversation / Bilal Hussein

Un conflit vieux de plusieurs décennies

Le conflit israélo-palestinien déborde au Liban depuis 1948, avec la création d’Israël et le déplacement des Palestiniens, ou ce que ces derniers appellent la Nakba, ou catastrophe.

En fait, aucun pays arabe n’a été plus touché par ce conflit. Environ 110 000 Palestiniens se sont réfugiés au Liban en 1948. Aujourd’hui, ils sont environ 210 000 et leurs droits fondamentaux sont niés.

Dans les sondages, de nombreux Libanais ont déclaré qu’ils en voulaient aux réfugiés palestiniens dans le pays et qu’ils les blâmaient pour l’éruption de la guerre civile libanaise, qui a eu lieu de 1975 à 1990. On estime que 120 000 personnes sont mortes pendant les combats, dont les cicatrices sont encore visibles dans la capitale Beyrouth.

Israël était profondément impliqué dans la guerre civile libanaise. Il a soutenu les milices chrétiennes et a poursuivi sa propre lutte contre les milices palestiniennes, qui utilisaient le Liban comme base pour lancer des attaques contre l’État juif.

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