Ce texte qui décrit les point forts d’un rapport sur la nouvelle stratégie américaine nous en dit plus qu’il n’y parait d’abord sur ce qui est de plus en plus évident à savoir que l’Ukraine est bien le bastion dans lequel l’OTAN et l’armée américaine mènent une guerre de haute intensité contre la Russie, une puissance nucléaire. Autre conclusion obstinément maquillée la dite armée américaine flanquée de ses alliés de l’OTAN en particulier la Pologne ont pris une raclée. Enfin qu’au lieu d’en tirer la leçon qu’il faut la paix, une fois de plus ici comme partout dans le monde, l’empire déclinant choisit de poursuivre et d’amplifier la guerre. Ce qui implique non seulement de monstrueux investissements dans la mort, le désintérêt pour les problèmes de la planète, une pression accrue sur les conditions de vie de tous qui ne pourra avoir lieu que dans le renforcement des mesures autoritaires et fascisantes. On ne saurait être plus clair sur ce que doivent exiger les peuples, les couches populaires pour qui la paix est l’urgence. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
En juillet, nous vous expliquions déjà pourquoi l’armée des États-Unis, du moins le Corps des Marines, freinait considérablement sur tout ce qui était chars et gros véhicules à chenilles, persuadée que les terrains des guerres du futur ne s’y prêterait plus autant.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a rebattu les cartes avec une magnitude dont on ignore encore toutes les répercussions. L’armée américaine le sait et se remodèle déjà en profondeur : recrutement, formations, logistique, stratégie… tout est revu à la lumière des combats de ces derniers mois sur le front russo-ukrainien.
« La nature de la guerre change », a déclaré le général Randy George, chef d’état-major de l’armée de terre des États-Unis, au média spécialisé Defense News. « Elle a davantage changé au cours des deux dernières années en raison de la guerre en Ukraine. Et je pense qu’elle continuera d’évoluer très rapidement et nous devons avoir l’état d’esprit pour changer avec elle. »
Mais alors concrètement, qu’est-ce qui va « changer » au sein de l’armée américaine dans les mois et les années à venir ? Un document consacré à la nouvelle stratégie américaine, à paraître d’ici à la fin de l’année 2023, devrait détailler ces nouvelles orientations, dont voici les grandes lignes :
Omniprésence de l’artillerie
Le rôle de l’artillerie sera central, comme il l’est aujourd’hui en Ukraine, et devra être modernisé. Nouvelles munitions plus puissantes, nouveaux canons plus mobiles, apparition d’avancées technologiques, tels que les chargeurs automatiques qui soulagent les opérateurs d’artillerie et améliorent les taux de tir, voilà le focus principal de l’armée américaine.
Des chars plus légers, mais mieux protégés
Autre enseignement, les chars doivent évoluer et rapidement. Une partie des changements consistera à alléger les blindés, en augmentant leur mobilité et leur durabilité. Le nouveau design des véhicules devra intégrer une capacité de protection active, y compris la protection contre les attaques venues du ciel, tant les blindés actuels sont vulnérables face aux drones.
Une armée plus mobile et autonome
Les postes de commandement trois étoiles avec des tentes climatisées et des générateurs, c’est bien. Mais non seulement décamper prend du temps, et de surcroît, les ennemis les repèrent
Les futurs centres d’opération de l’armée devront donc être plus petits, plus discrets et plus mobiles.
« Le temps où vous installiez un centre entier d’opérations tactiques est révolu, affirme le général Randy George. Et deux heures, c’est trop long… Nous devons être capables de nous déplacer en quelques minutes. Nous devons être capables de commander et de contrôler tout en nous déplaçant. »
Autre leçon de la guerre en Ukraine, l’armée devra également apprendre à opérer même en étant coupée des postes de commandement en raison de signaux défaillants ou de brouillages ennemis, devenus monnaie courante sur le front ukrainien.
Au début de la guerre en Ukraine, les États-Unis ont rapidement été confrontés à un défi. Ils envoyaient des équipements en Ukraine, mais personne sur place n’était en mesure de les entretenir ni de les réparer. L’armée américaine a donc installé des ateliers de réparation en Pologne pour offrir un service après-vente (SAV) à distance aux Ukrainiens. Depuis, elle a étendu l’utilisation de cette aide à distance à presque tout le matériel envoyé en Ukraine. Dans un entrepôt en Pologne, des techniciens offrent leur expertises aux soldats ukrainiens par SMS, par tutoriels vidéo préenregistrés ou même en direct par visioconférence.
Lutter efficacement contre les drones
L’armée des États-Unis était déjà concentrée sur la lutte contre les drones depuis ses interventions au Moyen-Orient. Leur utilisation massive en Ukraine n’a fait que confirmer et renforcer leurs efforts de défense aérienne à courte portée.
Les Ukrainiens ont par exemple besoin d’un système de visée intelligent « qu’ils peuvent mettre sur un fusil et qui leur permet d’utiliser l’intelligence artificielle. […] C’est une technologie encore assez avancée, mais c’est elle qui améliore les armes existantes et leur permet de neutraliser certains des plus petits quadricoptères », explique Stacie Pettyjohn, analyste de défense pour le cercle de réflexion Center for a New American Security.
De quoi sans doute être un peu plus prêts pour la guerre de demain.
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Martine Garcin
Les USA ne semblent pas en capacité de tirer les leçons de leurs guerres :
– guerre par procuration OTAN-USA contre la Russie en Ukraine : c’est cette guerre qui a précipité la chute de l’hégémonie des USA dans le monde (avec ses sanctions, vols d’actifs…), et accéléré la montée de puissance des pays du nouveau monde multipolaire ;
– guerre au Moyen-Orient : elle a été réactivée récemment par la crainte des Palestiniens d’être les oubliés des négociations menées par les USA en vue de réconcilier Israël avec l’Arabie saoudite, réconciliation nécessaire pour développer la nouvelle route commerciale Inde-Moyen-Orient soutenue par les USA afin de concurrencer la BRI, projet de coopération mené par la Chine.
Les USA, contrairement à la Chine, n’ont pas encore compris qu’ils ne peuvent se déployer dans des régions en guerre. Les gains du complexe militaro-industriel des USA ne compenseront pas leur perte d’hégémonie.