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Le 10 octobre, Guennadi Ziouganov, président du comité central du KPRF et chef du groupe parlementaire du KPRF, s’est adressé à la session plénière de la Douma d’État. Hier nous vous avions présenté le résumé de cette intervention pour une conférence de presse. Aujourd’hui grâce à la traduction de Marianne nous avons un texte remarquable, une contribution fondamentale non seulement à l’histoire et à la situation de la Russie aujourd’hui mais, comme le discours de Poutine au forum Valdaï auquel Ziouganov répond, un texte de haut niveau sur les transformations du monde et sur l’avenir de la planète et de ses habitants. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société)
- Chers membres du Parlement !
Le 5 octobre, le Président Poutine a prononcé son discours d’ouverture au Forum de Valdai. Il y a exactement 30 ans, le même jour, une réunion des participants à la confrontation politique provoquée par le décret n° 1400 d’Eltsine sur la dispersion du Soviet suprême et l’abolition de la constitution existante devait se tenir au monastère Danilov sous la présidence du patriarche Alexis II. Toutes les chances étaient réunies pour résoudre pacifiquement la situation, retirer les barbelés de la Maison des Soviets, renoncer au massacre du parlement et convenir d’élections anticipées pour les deux branches du gouvernement.
Mais les officiers américains de la CIA n’ont pas voulu de ce scénario. Ils ont déclenché un massacre sanglant dans les rues de notre capitale. Remercions la chaîne de télévision Rossiya 1, qui a diffusé un documentaire décrivant en détail les événements qui se sont déroulés à l’époque. Notre député Oboukhov a publié les entretiens secrets entre Clinton et Eltsine – ils sont disponibles aujourd’hui. À la veille de la réunion du Soviet suprême, Eltsine s’est plaint que les communistes avaient pris le pouvoir et qu’il fallait leur régler leur compte. Clinton a demandé : les forces de sécurité sont-elles de votre côté ? Eltsine a répondu par l’affirmative. Et il a entendu : voici deux milliards et demi de dollars pour vous – agissez.
Aujourd’hui, ces mêmes forces ont déclenché une guerre dans notre pays frère, l’Ukraine. Et elles prévoient de déclencher un massacre à l’échelle mondiale. Ce n’est pas un hasard si cette guerre s’est déjà étendue au Moyen-Orient. Dans cette situation, la position de notre pays est déterminante. Je tiens à soutenir pleinement les thèses clés du discours du président, qui a formulé pour la première fois six principes fondamentaux de politique étrangère et intérieure. Mais je me dois de les commenter. Car les questions de guerre et de paix dépendent de la manière dont nous mettons en œuvre ces principes ensemble. Non seulement la situation de la politique étrangère en dépend, mais aussi la situation à l’intérieur du pays.
Le principe principal formulé par le président est que nous voulons vivre dans un monde ouvert et interdépendant. C’est une idée brillante. Mais je voudrais vous rappeler que les tentatives précédentes de construire un tel monde se sont malheureusement soldées par un échec. L’une des raisons en est que nous n’avions pas assez de pouvoir pour mener à bien une telle tâche. Et l’ennemi a continué à être impudent et à dicter ses conditions.
Après qu’Alexei Leonov soit sorti dans l’espace ouvert, et que Svetlana Savitskaya, deux fois héroïne de l’Union soviétique, notre adjointe [députée communiste, NdT], ait été la première femme à le faire, l’humanité a eu l’espoir de construire un monde véritablement prospère et ouvert sur la base de nouveaux matériaux, de nouveaux médicaments et de nouvelles plantes. Une conférence mondiale s’est tenue à Washington, au cours de laquelle des plans uniques ont été définis pour les trente années à venir : vaincre la faim, la pauvreté et la maladie. Offrir à chacun son propre logement. Et même se débarrasser des armes nucléaires. Mais la destruction de l’Union soviétique a ébranlé l’équilibre mondial. Et lorsque les mêmes questions reviennent sur le tapis au forum de Rio de Janeiro, les Américains déclarent : désormais, le monde sera entièrement dirigé par nous. Et le reste du monde nous écoutera et nous servira. Il n’y aura pas d’ouverture, pas d’égalité, nous dicterons nos conditions à tout le monde.
Aujourd’hui, le président propose à nouveau l’idée d’un monde juste. Les sommets des BRICS et de l’OCS qui ont eu lieu cette année, les forums que vous et moi avons organisés avec les pays d’Afrique et d’Amérique latine, témoignent du fait que la majorité absolue des États veulent suivre cette même voie, abandonnant enfin les diktats de Washington et de ses sbires. Mais je tiens à rappeler à Russie unie que les quatre cinquièmes de ceux qui nous soutiennent aujourd’hui sont des pays et des hommes politiques d’orientation socialiste ou communiste. Que vous aimiez ou non les idées du socialisme, que vous aimiez ou non le KPRF, vous devrez dialoguer pleinement avec nous !
On dit qu’après un tel discours du président, une blague est même apparue. Kiriyenko, responsable de la politique intérieure, vient voir Poutine et lui demande :
– Que faire ? Russie Unie n’a pas une seule ligne dans ses documents qui corresponde à vos principes déclarés ! Le président répond :
– Alors nous mettrons en œuvre le programme du KPRF.
– Et que ferons-nous avec le KPRF ?
– Nous l’accuserons de déviationnisme de droite.
Mais on ne nous accusera pas d’être de droite. Et les principaux points du discours de Valdai du Président font certainement écho à notre programme socialiste et à l’idéologie à laquelle nous avons toujours été attachés.
Dans ce discours, il nous a rappelé que la diversité est le fondement du développement universel. C’est incontestable. Mais il faut savoir qu’aujourd’hui, tout le monde ne partage pas cette idée. Par exemple, les Américains n’aiment pas la diversité du monde russe. Ils nous ont déclaré la guerre : à Pouchkine, Lermontov, Tolstoï, Tchaïkovski, Dostoïevski. Comment ceux qui tentent de tuer une grande civilisation peuvent-ils s’engager en faveur de la diversité ? Rien ne sortira de leurs tentatives ! Mais pour développer la diversité, vous et moi devons entretenir des liens mutuels.
Je voudrais attirer tout particulièrement l’attention sur le chef du service de presse présidentiel, M. Peskov. Depuis dix ans, il n’a pas inclus les journalistes de la Pravda et de Sovetskaya Rossiya, ces grands journaux, dans le pool présidentiel pour qu’ils puissent participer aux conférences de presse. Si vous voulez vraiment l’ouverture et l’unité, il est temps d’ouvrir les portes !
Je voudrais également m’adresser au présentateur de télévision Soloviov. Ses émissions sont diffusées littéralement vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et régulièrement, ils attaquent le KPRF. Mais un dialogue ouvert, direct et honnête, ils n’en veulent pas. Même si vous n’aimez pas notre position, invitez-nous à une conversation directe. Et nous vous répondrons. Dans cette salle siègent quatre députés qui ont participé aux événements tragiques de l’automne 93. Notre député Kharitonov a alors fait preuve de volonté et de courage. Le député Smoline a été matraqué à la Maison des Soviets. Le député Greshnevikov se souvient également très bien de ces événements. J’étais moi-même en service 24 heures sur 24 et j’ai aidé à sauver les victimes. Mais aucun d’entre nous n’est invité dans ces programmes. Et il n’y a pas d’ouverture et d’honnêteté dans le fait de donner des évaluations sans donner aux opposants une chance de répondre.
Dans son discours de Valdai, le Président a souligné que notre monde devrait être un monde de décisions collectives. Une idée brillante ! Après tout, le sens du collectivisme est au cœur de la civilisation russe. Le cercle des cosaques, l’assemblée des nobles, le parti soviétique et les réunions du Komsomol en sont des manifestations historiques. Mais pourquoi vous et moi ne pouvons-nous pas établir des liens mutuels et travailler normalement, même lorsque nous discutons du projet de budget que le gouvernement a récemment soumis à l’examen des députés ? Après tout, Melnikov, Kashin, Kolomeitsev et toute notre équipe ont fait des propositions visant à former un véritable budget de développement. Alors discutons-en !
Les parlementaires viennent de rencontrer les responsables du secteur bancaire. Ils ne peuvent pas étudier l’expérience de la Chine ? Qu’ils aillent donc la voir ! Et nous les aiderons. En effet, nous préparons actuellement un programme triennal avec le parti communiste chinois, qui est très intéressant dans toutes ses composantes, y compris dans le domaine industriel et manufacturier. J’ai spécialement envoyé mon premier adjoint Afonine en Chine pour étudier leur expérience unique en matière de construction sociale et de développement des technologies les plus récentes. Nous avons construit les 156 premières usines en Chine. J’étais présent dans les usines d’automobiles et de tracteurs. Cette année, les Chinois produiront 28 millions de voitures de tous types et de toutes marques dans trente usines automobiles. Il est temps pour nous d’apprendre d’eux. Nous pouvons le faire et nous devons le faire – dans notre propre intérêt stratégique.
Le point suivant du discours du président est la paix durable et la sécurité universelle. Bien entendu, aucune personne saine d’esprit ne contestera qu’il s’agit là des piliers sur lesquels doit reposer la politique internationale. Mais sur quelles bases peuvent-ils être construits ? À l’évidence, pas sur le fondement de l’idéologie destructrice que l’Occident nous a imposée il y a trois décennies dans son propre intérêt. J’aimerais que le président ait de nouveaux conseillers. Il y a des gardes blancs dans l’administration, et il y a beaucoup de libéraux. Partout, on trouve des restes de l’ère Eltsine. Mais que le président fasse appel à des spécialistes compétents de notre bord ! Comme le talentueux scientifique Evgeny Spitsyne, qui a préparé un magnifique manuel d’histoire. Il connaît très bien le sujet. Lisez ses livres !
Hier, mon député Novikov a tenu une table ronde très instructive à la Douma sur le thème de l’enseignement de l’histoire. Mais dans une librairie, un manuel d’histoire pour les Terminale coûte 2620 roubles ! Beaucoup de gens ne peuvent tout simplement pas l’acheter.
Spitsyne, avec son équipe, a préparé un manuel d’histoire pour l’Ukraine. Il faut absolument l’envoyer dans les régions qui sont retournées dans leur pays d’origine. Là-bas, les nazis et les banderistes ont inculqué la haine de notre puissance aux enfants depuis leur plus jeune âge. Il faut maintenant leur ouvrir les yeux sur leur véritable histoire.
Je voudrais vous rappeler que la première proposition de paix universelle sans annexions ni contributions a été faite par Vladimir Lénine, alors que la planète entière brûlait dans l’incendie de la Première Guerre mondiale. Des étudiants norvégiens ont alors proposé d’attribuer le prix Nobel à Lénine. Parce que dans cette confusion et cette horreur, il était nécessaire d’entendre la voix de l’homme qui non seulement a fait une proposition sage, mais a également formé une armée de quatre millions d’hommes, balayant l’Entente et ses laquais de la Garde Blanche. Pacifiquement, lors d’un congrès, il a rassemblé le pays et jeté les bases des futures victoires sur le front, des exploits en matière de travail et des percées dans l’espace.
Encore un point du discours de Valdai du chef de l’État. En déclarant que nous luttons pour la justice pour tous, il a noté que l’ère de l’exploitation appartenait au passé. C’est là que je ne suis pas d’accord avec Vladimir Vladimirovitch. Elle n’appartient pas au passé. Lors de la réunion susmentionnée avec les banquiers, je leur ai posé une question : vous rendez-vous compte que dans les conditions de la guerre, il est nécessaire de partager et de travailler ensemble pour la victoire ? Les bénéfices de nos banques pour l’année s’élèvent à 2 000 milliards 400 milliards. La fortune de trente grands oligarques dépasse le budget fédéral. Et pourtant, ils ne veulent ni partager ni payer des impôts progressifs. Et vous ne voulez pas nationaliser la base de minéraux et de matières premières, qui devrait servir à l’ensemble du pays. Vous ne voulez pas étudier l’expérience des entreprises populaires. Bien qu’elles ne demandent pas d’argent à l’État, elles paient des impôts à part entière, maintiennent la sphère sociale et fournissent à leurs travailleurs des salaires élevés. C’est là que se trouve le véritable chemin vers la victoire, la sortie de la crise, la réalisation des objectifs que le Président a énoncés dans son discours !
Il y a une autre idée importante dans son discours, qui ne peut être négligée : le respect inébranlable de l’égalité des droits – c’est l’essence même de l’expérience historique de l’humanité. Je suis tout à fait d’accord avec cette idée, ainsi qu’avec la plupart des thèses de Valdai du chef de l’État. Mais nous devons maintenant prendre des décisions concrètes qui garantiront la mise en œuvre de ces thèses. C’est pourquoi j’insiste pour que les chefs de faction rencontrent le président. Nous y sommes prêts. Nous disposons d’un programme de développement et d’une expérience unique nécessaires à notre victoire.
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un prol parmi...
Voilà la dialectique en action !
CROCE
Les Etats-Unis, de toute leur histoire, n’ont obéi qu’à une seule idée fixe: la force !
Soit la-leur, contre des pays qui ne pouvaient pas se défendre ( ce qui a été le cas de la majorité de leurs guerres )
Soit celle des pays qui avaient les moyens de se défendre, et la volonté de se battre pour leur pays, comme la Corée du Nord, le Vietnam, ou l’Afghanistan.
Dans ces trois cas, ils se sont pris une branlée !
L’armée américaine n’est pas au top, question professionnalisme ( elle est trop habituée à se battre contre des pays qui ne se défendent pas ).
Ce n’est pas qu’elle manque de courage, mais elle se bat dans des pays qu’elle ne connait pas, à des milliers de km des Etats-Unis, contre des peuples qu’elle ne connait pas, et qui ne leur ont jamais rien fait de mal !
Comment pouvez-vous être motivés dans ce cas ?
Face à la Russie, c’est douloureusement simple !
Contre les missiles hypersoniques comme les planeurs Avangard, les ogives hypersoniques du missile Sarmat ( 10 ogives ), et autres joyeusetés, les Etats-Unis n’ont aucune parade, vu la vitesse de ces ogives ( mach 30, soit 37.000 km/h, donc 10,28 km/s ).
Il n’y a que les missiles de Zelensky qui puissent les arrêter ( mais seulement dans les spots publicitaires ukrainiens ) !
C’est simple: la Russie est un pays pacifiste, et son armement nucléaire est uniquement défensif.
Mais si par extraordinaire il venait aux Etats-Unis l’idée saugrenue de s’en prendre à la Russie, ils seraient purement et simplement rayés de la carte en quelques minutes !
Si les autistes de la Maison-Blanche continuent de croire en la supériorité militaire américaine, les militaires des trois armes ne se font aucune illusion, et n’arrêtent pas de tirer la sonnette d’alarme et de dénoncer le retard technologique de l’armement, face à la Russie et la Chine !