Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Comment les punaises de lit ont envahi la France, par Dmitri Skvortsov

Très drôle surtout la chute, mais on ne peut pas dire que la présidence de Macron, disons de quelques uns de ses prédécesseurs également, en particulier Hollande aient renforcé notre crédibilité internationale … Quant à nos médias cela serait grotesque si ce n’était tragique… Ce Russe s’étonne que la presse française n’ait pas encore songé à accuser la Russie d’être à l’origine de cette épidémie.. (note de Danielle Bleitrach traductions de Marianne Dunlop)

https://vz.ru/world/2023/10/7/1233560.html

En France, des combats acharnés se déroulent. L’ennemi est nombreux, rusé et n’a manifestement pas l’intention de battre en retraite. Les punaises de lit (nous parlons bien d’elles) sont devenues l’un des principaux sujets dans les médias français, supplantant Macron, les affaires ukrainiennes et même les prochaines élections américaines.

Les aspects de l’infestation de punaises de lit – y compris les éternelles questions “à qui la faute” et “que faire” – sont discutés par des experts, des journalistes, des politiciens et le grand public, mais tous sont d’accord sur une chose : il n’y a pas eu de vague comme celle-ci depuis de nombreuses années. Les punaises de lit ont envahi les métros, les trains, les hôpitaux, les salles de cinéma et les écoles. À Marseille, le tout nouveau collège Joséphine Baker a dû fermer ses portes à cause des punaises, et on ne sait même pas quand il rouvrira.

“Les punaises de lit sont-elles un danger pour la santé ? – titrait déjà le portail de la station de radio “Europe 1”. Qualifiant les punaises de lit d’insectes “extrêmement nuisibles”, l’auteur de l’article s’empresse toutefois de rassurer les lecteurs en précisant que ces insectes “ne sont pas porteurs de maladies graves”, contrairement aux moustiques. Le problème est qu’ils provoquent un “dégoût” qui peut entraîner une psychose. Pour le psychisme, on pourrait dire que les punaises de lit sont comme les cafards, mais si vous n’allez pas aux bains, il n’y a pas de problème.

Et donc – tout va bien, belle Marquise, enfin, sauf qu’il faut craindre des “réactions dermatologiques”, en cas d’allergies. “Chez 30 % des personnes qui ont été piquées par des punaises, il ne reste même pas de traces”, s’empresse de rassurer le Dr Arezki Izri, parasitologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny, près de Paris.

“Néanmoins, les punaises de lit peuvent provoquer une sorte de stress collectif, en particulier dans les lieux publics. Comme on le sait, le plus important pour gérer le stress est de ne pas y succomber, mais pour l’instant, cela semble mal parti : “Les gens ne veulent plus s’asseoir dans le métro, les rames sont pleines, mais les passagers préfèrent rester debout.”

Les trains c’est encore rien, mais de plus en plus de foyers français se transforment en incubateurs de punaises de lit, et des discussions animées ont lieu dans la presse pour savoir quel côté prendre du problème. Jusqu’à présent, il a été conseillé aux habitants qui ont repéré des punaises de lit dans leur logement de laver les vêtements et le linge de lit à l’eau chaude (plus de 55 degrés), de passer les meubles tapissés à la vapeur et de combler les trous dans les murs et les plinthes.

Il s’agit là d’excellents conseils, mais en l’état actuel des choses, ils ne semblent pas fonctionner. La lutte contre les parasites nécessite un traitement complet. En gros, si tout l’immeuble est infesté de punaises de lit, il ne sert à rien de les combattre dans un seul appartement : c’est tout l’immeuble qu’il faut traiter. Et c’est justement là que le bât blesse, car il n’existe aucune loi obligeant les propriétaires à éliminer les punaises de lit. Pour être plus précis, il y en a une, mais le propriétaire peut toujours prétendre que les punaises ont été introduites dans la maison par un locataire et que c’est donc ce dernier qui doit payer les frais d’assainissement.

Notons au passage que ces derniers ne sont pas du tout bon marché : le traitement insecticide de 50 mètres carrés coûte 400 euros, le traitement à la vapeur spéciale – et encore plus cher, environ 1 000 euros. On comprend pourquoi les Français préfèrent faire tempêter depuis deux mois à cause du problème, mais ne sont pas pressés de payer pour le résoudre.

La chaîne de télévision BFM cite les histoires de personnes dont la vie a changé d’une manière ou d’une autre à cause des punaises de lit. Laurie se réveille la nuit avec l’impression que des punaises rampent sur elle, et se met à trembler à la vue de n’importe quel insecte. Coralie avait l’habitude d’aller au cinéma, mais depuis qu’elle a appris l’existence de l’infestation de punaises de lit – qui a commencé par un scandale d’insectes dans une salle de Bercy – elle a renoncé à son abonnement au cinéma. Certains ont commencé à laver fréquemment leurs vêtements à l’eau chaude, d’autres essaient d’éviter les lieux publics.

“Mes amis ont vu des punaises dans le métro, alors j’ai arrêté de prendre les transports”, avoue une autre victime de l’entomophobie.

Coralie n’est pas la seule à avoir renoncé à des places de cinéma, le problème des punaises de lit a donc pris une dimension économique en plus du reste. Les vendeurs de moyens de lutte contre les punaises de lit, ainsi que les propriétaires de chiens spécialement dressés, profitent de la situation : en effet, en France, après le traitement de la chambre à la vapeur d’eau contre les punaises de lit, on est censé vérifier la présence d’insectes à l’aide de chiens spéciaux. Ils sont également utilisés pour déterminer si une pièce est infestée de punaises de lit ou non.

Certains trouvent cependant plus facile de nier le problème que de le traiter : par exemple, la SNCF (l’analogue de nos chemins de fer russes) a nié la présence de punaises de lit dans les trains dès la fin du mois de septembre, malgré les vidéos produites par des passagers indignés. “À l’heure actuelle, nous n’avons aucune preuve de la présence de punaises de lit dans nos trains”, a indiqué la société. – Nous surveillons la situation et prenons le risque de punaises de lit très au sérieux.” Pour confirmer ses dires, la compagnie a présenté des documents contenant des protocoles de traitement des wagons contre les insectes : ils disent que puisqu’il y a des prescriptions, tout est normal, il ne devrait pas y avoir de punaises de lit, parce qu’il ne devrait pas y en avoir, et c’est tout.

Pour l’instant, au niveau gouvernemental, on se contente de réunir une commission pour discuter de la situation. Entre-temps, la France est déjà en train de devenir la risée du monde entier.

CNN a commencé à parler d’une véritable “épidémie”, ce à quoi les Français ont rappelé de manière vindicative qu’il y a quelques années, New York avait également été victime d’une attaque d’insectes, ce que le reportage avait oublié de mentionner.

Le British Spectator s’en est même donné à coeur joie pour rabattre la fierté française, en notant qu'”il y a six millions de rats à Paris… et maintenant la vermine a pris le contrôle du métro et des Aéroexpress parisiens, et même des lieux touristiques… Depuis longtemps, Paris promet que les prochains Jeux Olympiques seront une célébration de “l’inclusivité et de la diversité” de la ville. Qui aurait cru que cela s’étendrait aux rats et à la vermine ?

Le journal allemand Spiegel, plus charitable, nous rappelle que “les punaises de lit ont disparu de la vie quotidienne depuis les années 1950, mais qu’elles ont fait leur retour au cours des dernières décennies, devenant de plus en plus résistantes aux insecticides”. Le motif selon lequel les punaises de lit ont développé une sorte de super-résistance spéciale est répété avec empressement dans les médias français lorsqu’il s’agit, par exemple, d’hôpitaux infestés de punaises de lit à Boulogne-sur-Mer ou, plus tôt, en mai, à Lyon. On a également calculé le coût de la lutte contre les insectes : 230 millions d’euros en moyenne par an.

Cependant, au milieu des mantras lénifiants selon lesquels les punaises de lit ne sont pas vraiment dangereuses, personne ou presque n’ose évoquer les principales causes.

Seul le reportage sur la fermeture du collège marseillais susmentionné nous informe sèchement que le bâtiment lui-même est “flambant neuf”, mais qu’il est construit sur “un îlot de pauvreté au cœur du quartier Saint-Moron, l’un des plus pauvres de Marseille”.

Car les punaises de lit sont, comme les rats, un signe d’insalubrité, très lié à la pauvreté. Et aussi le signe que l’État se décharge de ses responsabilités en fermant les yeux sur les problèmes qui se posent. Et comme le monde est petit, toute contagion se propage désormais facilement au-delà de son habitat naturel.

C’est ainsi que les punaises de lit ont commencé à faire parler d’elles à la veille des Jeux olympiques de Paris, dépassant tous les autres sujets en termes de médiatisation. Et la seule chose étrange dans cette histoire, c’est que personne n’a jusqu’à présent accusé la Russie d’avoir créé et développé des punaises de lit spécialement modifiées, résistantes à tout insecticide, pour boire le sang des Français et gâcher la fête à Macron.

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1 Commentaire

  • Catherine Winch

    Il me semble qu’il y a effectivement une campagne contre la France et contre Macron, parce qu’il y a un mensonge: il n’y a pas plus de punaises de lit en France qu’en Angleterre par exemple. Un journal anglais récemment demandait: est-ce que les punaises françaises vont arriver en Angleterre? et répondait: ce n’est pas la peine de s’inquiéter, on a déjà les nôtres.
    Moi-meme j’ai été piquée par ces bestioles en France et en Angleterre, dans des hotels pas chers. En Angleterre, je me suis plainte à la reception, et la personne m’a demandé de lui montrer mes piqures pour qu’elle puisse les prendre en photo. Elle était parfaitement habituée à la marche à suivre dans la circonstance.

    Vous en France vous ne réalisez pas que Macron n’est pas toujours 100% dans la droite ligne de l’OTAN: il a osé, brièvement j’admets, dire qu’il faudrait des négociations en Ukraine. Maintenant il est puni. Et il sera découragé de recommencer. Grâce à ces bestioles.

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