En Allemagne, comme dans toute l’Europe un certain nombre de dirigeants comme Scholz savent très bien où tout cela mène les pays d’Europe, la récession et l’affrontement direct entre l’OTAN et la Russie. Il y a quelque chose d’effrayant dans ceux qui poussent à la guerre, ce consensus des forces politiques qui n’est même pas celui des citoyens. D’où vient un tel aveuglement, croient-il réellement à leurs propres discours ? Y compris par rapport à l’Ukraine, cette guerre par procuration, la manière de l’entretenir jusqu’à la mort du dernier Ukrainien. Et de tenter de surcroit de l’étendre en Crimée, et au-delà désormais sur tout le Caucase, partout en Afrique, en Asie, dit qui veut la guerre dans laquelle les Etats-Unis cherchent à maintenir une hégémonie en détruisant non seulement l’Ukraine, comme ils ont détruit l’Irak et tant de nations, mais leurs alliés vassaux européens, alors que chez eux les institutions s’effondrent, la violence monte.
L’Allemagne doit-elle livrer des missiles de croisière de type Taurus à l’Ukraine ? La question est au centre d’un houleux débat depuis le mois de mai et le chancelier Scholz vient de trancher pour l’instant lors d’une session à huis clos de la commission des Affaires étrangères du Bundestag. L’information a très vite fuité dans la presse allemande : Berlin ne fournira pas, à brève échéance, de Taurus à Kiev.
Une décision qui tombe alors que les 27 dirigeants européens sont réunis à Grenade pour discuter de l’Ukraine et juste au moment où Volodymyr Zelensky a grand besoin de ces armes qu’il réclame à Berlin depuis le printemps. Olaf Scholz se désolidarise ainsi de la France et du Royaume-Uni, pays qui se sont engagés tous deux à livrer des armes similaires à l’Ukraine.
Les hésitations d’Olaf Scholz sont depuis des mois très critiquées par l’opposition CDU/CSU, mais aussi par plusieurs ténors libéraux et Verts au sein de la coalition qu’il dirige à Berlin. Cela met dans l’embarras les trois ténors de la coalition au pouvoir à Berlin : Annalena Baerbock (Verts), ministre des Affaires étrangères, Boris Pistorius (SPD), à la Défense et Christian Lindner (Libéraux), aux Finances ?, qui plaident avec force pour la livraison d’armes.
Anton Hofreiter (Verts), président de la Commission parlementaire des affaires de l’Union européenne et partisan depuis le début de la guerre de la livraison d’armes à l’Ukraine, est particulièrement remonté. Pour lui, cette décision envoie un « signal dévastateur » à Moscou et montre une fois de plus que le chancelier n’a pas de « ligne claire » et navigue à vue. Le débat sur les Taurus lui rappelle celui sur les chars Leopard 2 : « Des mois de discussions pour finir par en livrer avec des mois de retard. En attendant, le message que nous communiquons à Moscou est le suivant : ça vaut le coup de continuer la guerre parce que les Européens ne sont pas d’accord sur la manière d’apporter leur soutien à l’Ukraine. »
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Vincent
Et encore : en Allemagne, il existe un semblant de contestation populaire, et on peut même voir de modestes cortèges anti-guerre/ anti-OTAN. Bon évidemment, ces gens sont de l’extrême droite, hein : what else ? (voyez Philippot chez nous : seul sur cette ligne…)
Baerbock fait peur et montre bien à quoi pourrait ressembler le totalitarisme selon les verts :
La primeur au pouvoir qu’on détient et qu’on peut exercer avec un maximum de coercition, la soumission totale aux intérêts atlantistes, et l’incohérence en bandoulière en attendant le pantouflage extrêmement rémunérateur qui suivra le mandat… Rien que de belles valeurs, et de dignes représentants de la volonté populaire que ces gens là !
A part ça, hors de question en Allemagne comme ailleurs en Europe de se fâcher avec l’Oncle Sam, eut-il, en bon suzerain et allié, détruit dans la Baltique les lignes de vie qui reliaient l’Ouest du continent à la Russie : fake news ! on te dit que c’est 5 ukrainiens sur un voilier qui ont fait ça, point.
Ici dans le Camp du Bien on ne conteste pas. Ni la guerre, ni les mensonges éhontés qui la soutiennent, ni la soumission de l’UE à une politique extérieure étrangère indéfendable, rien. La souveraineté, c’est le fascisme ! (“La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force”)
Le troupeau ahuri paît sagement dans son enclos de Bien-pensance, bien gardé par les loups déguisés en bergers.
Et prière de faire silence pendant qu’on se fait tondre, en attendant l’abattoir.
Youpi !
Jean-luc
Les manifestations contre la guerre en Ukraine qui ont pris place en Allemagne en février (13 à 50.000 personnes à Berlin) peuvent difficilement être imputées à l’extrême-droite. Elles ont été initiées par 2 femmes : Sarah Wagenknecht, dirigeante en rupture de Die Linke et Alice Schwarzer, du mouvement féministe. Oskar Lafontaine a aussi joué un rôle important dans le succès de cette mobilisation.
Oui il y avait qq contingents de l’AfD, qui organisaient à l’époque des petites manifs hebdomadaires.
Ceci dit, avec les mouvements syndicaux en Italie, ces actions int représenté la seule forme d’opposition réelle à l’agression de l’OTAN, et n’ont pas eu leur pendant en France, malheureusement.
Etoile rouge
Pas tt à fait. Le KKE fait un travail remarquable au point que la droite extrême publie l’image des manifs contre guerre OTAN augmentation des prix sans signaler que ce st les communistes. Idem au Portugal à l’initiative du parti communiste portugais,idem en Suède, en Tchéquie en Slovaquie. Manque la France. Pourquoi? Il est inconvable que le PCF soutienne l’envoi d’armes en Ukraine où des nazis dirigent l’armée,la police,la magistrature un pays qui a pour héros donc pour valeurs le nazisme. Et que font les vieux communistes ils avalent ces couleuvres. Pourquoi?
Franck Marsal
L’incendie semble hélas se répandre plus vite que notre prise de conscience. Nous venons de franchir un cran de plus vers l’embrasement général ce matin.
Jean-luc
Franck, pourrais-tu développer? Ton commentaire (que je partage, malheureusement), fait-il référence au dépôt de McCarthy?
Franck Marsal
Mon commentaire faisait référence à l’insuffisance de notre protestation, qui rend possible la guerre qui vient de franchir un nouveau palier en Palestine. Et, je suis désolé de le dire, mais notre pays, et l’occident en général vont au devant de jours très difficiles du seul fait de notre aveuglement collectif. Nous restons enchaîné au char de notre bourgeoisie impérialiste alors que nous voyons bien qu’elle ne sait même plus où elle va.
Nous ne voyons pas le nazisme en Ukraine, nous ne voyons pas le pourrissement de la situation en Palestine. Nous (quand je dis nous, c’est bien sûr à l’exception de notre blog et de quelques sites et groupes minoritaires) ne répondons pas aux manipulations graves de l’opinion publique, sur la Russie, la Chine, sur l’Afrique ou autres qui sont désormais quotidiennes.
Comment les gens peuvent-ils comprendre et se défendre sans un parti communiste qui dit clairement la vérité ? Il faut d’urgence monter de plusieurs crans notre niveau d’analyse et d’explications.
jean-luc
eh bien, créons-le, ce parti, en laissant dans les tiroirs de l’histoire des idoles qui ne nous ont pas permis de sortir l’histoire de l’ornière 😉
Franck Marsal
A l’université d’été du PCF, il y a eu une conférence de Jean Quétier, qui vient de sortir un bouquin sur le thème “Le parti selon Marx”.
Il évoque notamment la lutte de Marx contre les partis “sectes”, fondés sur une base uniquement idéologique (même communiste !).
C’est parce que le parti doit organiser une lutte sociale au niveau d’une classe ou même d’un bloc de classe qu’il ne peut pas être fondé sur une base purement idéologique, ce qui est un des travers du trotskisme (mais il ne sont pas les seuls sur ce terrain, loin de là). Le parti est d’abord un organisme social vivant (et donc pas une idole …).
On ne peut donc pas “créer” ex nihilo le parti dont on rève sur la seule base de la volonté de quelques individus. Et c’est pour cela qu’aujourd’hui, le PCF est en France la structure la plus à même de répondre au besoin d’organisation de masse et de classe, même si bien sûr, il a perdu à la fois de sa force et de son acuité. Au delà de notre travail politique et idéologique collectif (je ne sais pas si tu es au PCF, mais je t’assure que ce travail est très riche et intéressant), c’est fondamentalement la lutte des classes qui nous pousse en avant et nous oblige collectivement à prendre conscience de nos limites pour les dépasser.