Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La capture « bipartite » de la Grèce

cet article d’un membre de Syriza dit tout haut ce que nous cessons ici de proclamer mais il ne dit pas tout, à savoir comment des organisations comme Syriza, Podemos, la LFI dont le seul objectif avoué était d’en finir avec les partis communistes dits “staliniens” déjà gangrenés par l’eurocommunisme ont été associés au premier acte de ce qui est décrit ici, en finir avec les partis communistes, avec tout ce qui rappelait l’URSS, transformer la gauche, créer un consensus “moderniste” de jeunes imbéciles, incultes, gorgés de “mouvements” à qui l’on offre à ronger quelques faveurs “sociétales”, feministes, écologistes, LGBT -faveurs qui vont vite être sacrifiées au conservatisme et à la montée de l’extrême-droite encouragée. Tandis que l’on installe directement à la tête des partis et des gouvernements de jeunes loups à la Macron, qui paraissent porter cette modernité en dépassant le vieux clivage droite gauche, de Hollande-Melenchon (mitterrand) à Macron, de Tsipras à Kasselekis par la destruction des partis communistes puis socialistes, des mouvements soumis aux chefs . Pour cela, il faut détruire le PCF et le KKE et bien d’autres… Ce qui s’est passé à la fête de l’humanité ce week end est un commencement à tomber le masque, les insultes vont au-delà du débat, la provocation est d’essence fasciste mais la nature de l’opération de liquidation témoigne d’une coordination de la CIA partout et de l’urgence dans laquelle elle se trouve. L’avantage de la situation est que ce ne sont pas seulement les “staliniens” qui se rendent peu à peu compte de la manoeuvre mais y compris ceux qui se sont laissés abuser et qui restent pourtant anti-impérialiste, attachés à la paix, des socialistes, des tratskistes, tous ceux qui se sont à gauche laissés diviser et qui réalisent vers quoi on les conduit; bref ce que nous tentons ici dans histoireetsociete correspond à un basculement géopolitique qui éclaire les consciences. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

21/09/2023

By Dimitris Skarpalezos*
18 septembre 2023

Avec la crise ukrainienne, les États-Unis sont entrés dans une phase d’escalade extrême de leur politique agressive d’encerclement et de confrontation décisive avec la Russie, sans précédent depuis de nombreuses années (au moins depuis 2008, lorsqu’ils ont poussé la Géorgie à attaquer les Russes en Ossétie).

Cette politique suppose un contrôle plus étroit des « alliés » et, si possible, un contrôle de l’ensemble du spectre politique en ce qui concerne les éléments fondamentaux de la politique américaine.

L’objectif est de contrôler, aussi directement que possible, à la fois les gouvernements et les forces « d’opposition », jusqu’à les conduire à des politiques manifestement nuisibles à leurs peuples.

Cela nécessite également une prise de contrôle de l’État profond.

La création d’une armée de « jeunes leaders » prometteurs formatés dans les universités élitistes américaines et les multinationales américaines ou divers « think tanks » ou même des ONG montées, est l’une des principales armes de cet assaut.

Inutile de dire que le transfert de ce « matériel de rénovation » se fait avec la complicité de segments importants de l’oligarchie locale.

L’exemple de la France

En Europe occidentale, le cas de la France est un exemple classique de la mise en œuvre réussie de ces objectifs. Un « jeune homme frais », Macron, un cadre de la banque Rothschild, a été envoyé comme « sang neuf », un « technocrate compétent », au gouvernement « socialiste » français ; à partir de là, il entreprend alors la formation d’un mouvement de « renouveau » qui prend le pouvoir et subordonne « l’État profond » français à des « consultants » multinationaux américains qui placent la politique étrangère du pays dans une trajectoire favorable aux objectifs du gouvernement américain, remplaçant l’appareil d’État dans la planification stratégique sur de nombreuses questions.

Ce fut le cas lors de la lutte contre le Covid, ainsi que de la « réforme » des retraites, où les cabinets de conseil privés et les multinationales (souvent américaines comme Black Rock, McKinsey, etc.) ont remplacé les agences étatiques dans la planification stratégique ou même dans des questions techniques simples comme la modernisation électronique des services.

Afin d’affaiblir la réaction de la gauche, Macron a eu recours à des réformes peu coûteuses sur les « droits individuels », comme l’acceptation de toutes les revendications symboliques du mouvement « féministe » ou de la communauté LGBT, tout en exerçant en même temps une violence inédite en France contre des mobilisations populaires comme celle des Gilets jaunes. Enfin, il a imposé quelque chose de complètement opposé à la tradition gaulliste française, à savoir l’alliance avec les États-Unis contre la Russie, même si cela nuisait aux intérêts fondamentaux de la France !

 De Mitsotakis à Kasselakis

Ces jeunes « prometteurs » sont également en train d’être imposés à la Grèce.

Un descendant formé dans le moule américain, Mitsotakis, est venu occuper la direction de la droite traditionnelle, mettant en œuvre une politique similaire chez lui et une politique plus ouvertement pro-américaine que tout gouvernement précédent depuis la chute de la dictature grecque.

La mobilisation absolue de la Grèce dans la guerre ukrainienne, à un degré sans précédent, a été l’une des réalisations de ce « renouvellement » du personnel politique.

Aujourd’hui, avec une stratégie magistrale de manipulation où la gauche a été amenée à devenir un champion de l’auto-défaite, les mêmes risques d’arriver à Syriza avec l’assaut d’un nouveau et beau « jeune leader » qui est venu à nous de nulle part. Ou plutôt de la banque Goldman Sachs et du « think tank » américain conservateur pro-guerre CSIS. Son nom : Kasselakis. (Il convient de rappeler à ce stade que la propre fille de Mitsotakis travaille également à la tristement célèbre Goldman Sachs (https://pellasimera.gr/sti-Goldman-Sachs-i-Proti-Doulia-tis-koris-tou-prothypourgou-kyriakoumitsotaki/ une banque qui a joué un rôle crucial dans la guerre financière contre la Grèce et dans la destruction de notre pays. (Voir H Goldman Sachs και ο ρόλος της στην ελληνική κρίση | ΔΗΜΗΤΡΗΣ ΚΩΝΣΤΑΝΤΑΚΟΠΟΥΛΟΣ).Lire aussi :Des personnalités du monde entier appellent à la fin des procès politiques

Si Kasselakis est élu président de Syriza, un objectif clé de la classe dirigeante (c’est-à-dire la première « classe » financière et multinationale de l’Occident, avec la partie américaine de l’Ouest comme noyau dirigeant) aura été atteint en ce qui concerne la Grèce : à savoir un « système bipartite » proche du modèle américain et un contrôle de la Grèce avec un contrôle parallèle du gouvernement et de l’opposition ; la création d’une scène politique truquée où ils joueront un jeu truqué de « confrontation » sur tout ce qui n’affecte pas les intérêts forts, locaux ou étrangers, et les « obligations assumées », tout en obéissant à toutes les exigences fondamentales des États-Unis, allant même jusqu’à affaiblir la défense de nos îles afin d’envoyer des armes si nécessaires ici dans l’impasse du conflit sanglant ukrainien sans protestation ; En somme, l’objectif de notre alignement avec toutes leurs revendications.  

Quoi que l’on puisse penser des impasses de Syriza à ce jour, éviter l’assaut de cette double occupation de notre pays sous couvert de « pluralisme » est autant un devoir de défendre les intérêts populaires fondamentaux qu’un devoir patriotique d’éviter l’assujettissement total de notre patrie. 

Traduit du grec

* Membre de SYRIZA, fr. Professeur de mathématiques, Université de Paris – 7

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1 Commentaire

  • Rastapopulo
    Rastapopulo

    Parce que la Grèce aurait encore quelque chose à perdre ?
    Ou quelque chose à défendre ?
    Elle est un modèle de ce que le néolibéralisme outrancier, crédo de la Kommission, peut infliger impunément de violence infinie étendue à tous les domaines de la vie, pour parvenir à ses fins.

    Syriza nous a parfaitement démontré (s’il le fallait encore après Lisbonne imposé en dépit du référendum français) qu’aucun changement ne passera plus jamais par un parti, ni par la politique ordinaire.

    Les manifestants grecs comme les gilets jaunes français nous ont montré quel degré d’insurrection pacifique menée dans le cadre de la bien-pensance obligatoire pouvait être simplement matée, donc parfaitement inutile.
    La lutte, en Grèce, se résume désormais à la survie.

    En France, où on a les mêmes traitres infiltrés partout qui traitent de sujets sociétaux comme s’ils étaient vitaux pour mieux détruire tout débat et entretenir tous les clivages possibles, ça fait treize ans qu’on détourne le regard et qu’on n’a pas compris que nous serons pareillement anéantis.

    “Toc-toc ?
    -C’est qui ?
    -C’est le totalitarisme financier corrompu malthusien fasciste belliciste bien-pensant-progressiste, je représente “nos valeurs” dans une version inversée !
    -Ah ! bienvenue ! entre donc ! ”

    Et avec ça, on vous met encore une petite piqûre de rappel ?!
    Je me demande bien où Syriza peut aller se faire voir, tiens !

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