Nous avons quelques débats dans ce blog. Ils tentent de rester sur le fond et c’est une bonne chose. La question du vote pour le parti communiste aux Européennes et dans d’autres élections en fait partie. Il y a un certain nombre de nos lecteurs pour qui se débat ne présente pas d’intérêt, soit qu’ils soient étrangers, soit qu’ils ne se sentent pas concernés par le sort du dit parti. Mais je voudrais dire en quoi c’est une question à mes yeux importante, y compris dans le cadre de la réflexion que nous menons sur le rôle de l’Europe et aujourd’hui sur la possibilité ou non de dénouer l’atlantisme forcé et autosuicidaire dans lequel des dirigeants aussi inféodés au capital que Macron tentent de nous entrainer. Ils le font en profitant de l’absence d’opposition organisée, y compris de la faiblesse et des errances que les partis communistes dits de l’eurocommunisme ont connu depuis une trentaine d’années. Il faut situer le vote communiste dans ce contexte : en quoi est-il essentiel de reconstruire une force non consensuelle et qui sera capable d’aider à la résistance et mieux encore à percevoir les perspectives réelles ?
A propos de l’interview de Iann Brossat il faut le resituer dans ce projet et mesurer à quel point il est déterminant de construire cette nouvelle conscience de la situation : il y a un mieux indéniable. il était difficile il est vrai de faire pire. Et là-dessus il est indispensable à la fois de prendre conscience de la différence entre le travail qui reste à faire, suivant que l’on est militant de ce parti ou simple disons sympathisant ou même oppositionnel critique ne croyant plus en la capacité pour ce parti d’évoluer. Comme beaucoup d’entre vous, j’ai dû quitter ce parti parce que la situation y était invivable, humainement insupportable. Mais si j’avais la carte du PCF, je ne me contenterais vraiment pas de ce qu’il dit et j’exigerais que le débat soit poursuivi sur l’OTAN, l’UE, les interventions de la France néocoloniales que l’on présente comme le respect de l’ordre constitutionnel alors qu’elles ne sont qu’illégalité et pillage. Je pousserais la discussion, comme nous le faisons ici sur les enjeux historiques auxquels nous sommes confrontés. D’ailleurs dans ce site, comme dans d’autres nous apportons à ce titre une contribution non négligeable mais celle-ci si on ne veut pas en rester au “foutoir” des réseaux sociaux a besoin de sortir du virtuel par tous les moyens existants et le PCF en est un non négligeable. Mais pour que ce débat ait un sens, au niveau des militants il faut qu’il débouche sur du FAIRE, qu’il intervienne à tous les niveaux avec publication. Et que s’arrêtent les interdits, censures, diffamations tout ce au nom de quoi on interdit certains camarades et leurs idées. Une situation qui est non seulement le contraire de la démocratie mais dénie la plus élémentaire des formations, aux militants en les invitant à substituer l’insulte au débat, l’inertie à la mobilisation, une régression même pas sur le plan théorique, sur la connaissance de l’histoire du mouvement ouvrier, non sur celui de l’information et de la réflexion.
En ce qui concerne l’interview de Iann Brossat, il faut considérer qu’en arriver pour le PCF et ce qu’il a été, au point d’être contraint d’oser dire un peu de vérité dans le sillage de Sarkozy, c’est déjà pas glorieux. Ne pas oser rompre le silence embarrassé sur l’opération néocoloniale en cours au Niger, c’est invraisemblable. ET pourtant c’est un progrès qu’il faut saluer. Ce progrès est le fruit non seulement de nos efforts de l’extérieur mais surtout celui de camarades qui ont eu le courage de ne pas déserter.
Déserter est un mot excessif, parce que beaucoup d’entre nous ne pouvaient plus agir, ils étaient en situation d’échec. Être parti n’a jamais été une victoire quelles que soient les justifications réelles que l’on peut se donner. Nous avons eu le courage et la force de rester communistes, c’est de cette victoire qu’il faut partir. C’est parce qu’ils ont réussi à m’empêcher d’agir que je devais construire un autre espace d’intervention d’ailleurs je n’avais plus ma place dans ce parti qui acceptait une telle régression pour ses militants, un tel viol permanent de la démocratie et peu à peu nous réalisons ou tentons de réaliser dans quel mouvement contrerévolutionnaire qui excède les situations personnelles et locales nous avons été pris. Nous ne pouvons pas faire de notre situation personnelle la seule issue pour tous et si les militants communistes qui ont choisi de rester s’accommodent d’être traités ni plus ni moins aussi mal que dans les autres partis ça les regarde.
Mais ce choix de partir est toujours un échec y compris personnel et le danger serait de faire de la politique au seul niveau du ressentiment. Vu la conscience que nous avons ici de l’urgence de la situation et qui nous permet de cohabiter entre positionnements qui ailleurs seraient inconciliables nous ne pouvons pas pratiquer la politique du pire qui serait de vouloir qu’il n’y ait plus de parti communiste. Et l’expérience prouve le caractère illusoire de reconstruire le parti à partir de groupuscules. Ce serait aussi illusoire que prétendre le faire à partir de notre site dont pourtant le rôle d’information est largement reconnu. Je sais que ce que je dis ici n’est pas partagé par tous mais vous êtes capables de l’entendre et moi de respecter vos orientations. Donc je reste une “sympathisante” électrice critique et je vous parle à partir de là.
ET en tant qu’électrice, ma position est différente. Je veux que mon candidat défende la paix et se batte contre les menées de l’OTAN, de l’UE. Cette déclaration allusive est ce qui se fait de mieux dans le niveau médiaticopolitique français et il faut encourager ce petit filet de raison parce qu’il représente la grande chance de lutter au niveau du rapport des forces tel qu’il est institutionnalisé et qui va vers la fascisation. Cette fascisation ne se limite pas à Marine Le Pen, elle est à l’œuvre dans ce consensus belliciste, atlantiste ce refus de mesurer aujourd’hui ses conséquences sur la vie des Français et d’autre peuples. Il n’est pas indifférent d’avoir un parti communiste qui soit se balade avec la cocarde ukrainienne, vote les mensonges de Glucksmann, et un parti qui dit ce que dit Ian Brossat. Même si, au vu de l’indépendance des élus communistes par rapport à leur parti et leurs électeurs, chacun faisant comme ça lui chante, ils peuvent voter la résolution 390 sans donner à qui que soit la moindre explication, je suis inquiète de ce qu’ils feront de mon vote. Bref je vote sans illusion pour ne pas pratiquer la politique du pire, pour espérer un peu de non consensus, mais cela devra s’accompagner d’une position claire sur ce qui se passe en Afrique au nom du peuple français.
Mais j’ai aussi l’indulgence du “désespoir”. Que voulez-vous il y a une règle : dans une élection on ne refait pas le terrain, on l’utilise tel qu’il est. Et malheureusement vu que ça fait plus de trente ans que les dirigeants du PCF se sont employés à créer une situation pourrie je trouve que Fabien Roussel et Ian Brossat ont déjà eu le mérite de faire avancer une idée qui va a contrario de tout ce que les autres dirigeants ont pratiqué : oui voter communiste peut être utile ! C’est un vote original qui représente le bon sens populaire… Ce n’est pas si mal. En revanche, je ne vois pas comment après toutes les stupidités que les mêmes et la quasi totalité des communistes s’emploient à diffuser au plan international, après le terrain pourri qu’ils se sont eux-mêmes créé comment ils pourraient faire autre chose que ce qu’a tenté Ian Brossat.
Nous avons deux atouts, la situation elle-même et le fait que malgré les efforts de la propagande l’OTAN, l’hégémonie occidentale est en train de connaitre une défaite irréversible et pas seulement en Ukraine(1), que cette hégémonie occidentale exige toujours plus que ce soient ceux qui sont les plus susceptibles d’entendre les arguments des communistes qui en fassent les frais. Le retour du PCF vers les intérêts des couches populaires, l’esquisse timide vers le monde du travail est un atout d’autant plus que la catastrophe se révèle partout dans les FAITS.
Un des aspects susceptible de coïncider avec le mouvement du monde c”est un refus de tous les apocalypses dans une période où le développement des forces productives est vécu dans les sociétés occidentales capitalistes sur un mode réactionnaire, de l’apocalypse à la régression voir un antihumanisme inquiétant, il y a dans le PCF aujourd’hui une forme de confiance dans le progrès qui peut être un point d’appui à condition qu’il soit pris conscience de la nature réelle du processus, qui le porte au plan international et qui tente de l’enrayer.
Il est clair que nous ne devons pas sous-estimer ce qui a déjà évolué et ne pas le soutenir, ce serait à mes yeux je le répète du gauchisme qui se ferait plaisir.
Danielle Bleitrach
à ce propos écoutez ce que vous dit cet homme, la certitude qui est la sienne : est-ce que l’on peut prétendre opérer un retour vers les couches populaires y compris en France en ignorant le fait que cette certitude est là déjà dans nos quartiers populaires et qu’elle est le vrai remède à bien des problèmes dits “d’insécurité”?
voir ci-dessous cette démonsttration excellente d’un journaliste africain sur le réalité de la situation qui lui fait affirmer le jour où la Cédéao ose envahir le Niger est le jour de la fin de la Cédéao.
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REMIGNARD Jean
La campagne pour l”élection européenne ne peut être efficace auprès des gens que si le PCF montre entre autres points, le fait que la guerre en Ukraine a un effet directe sur l’inflation et la misère qui gagne du terrain. Cette guerre est ruineuse vu le coût du matériel détruit qui sera à la charge de chaque français qu’il vote ou non et qui enrichiront encore plus les milliardaires marchands d’arme et les milliardaires racheteurs des biens nationaux vendus par Zelinsky.Ian Brossat ne doit pas en rester à la morale et à la déploration: quelle est la légitimité du gouvernent français à dire ce qui est contitutionel où que se soit dans le monde quand les électeurs sont 40% à s’abstenir: il n’est pas représentatif.
C’est bien là l’art de la démocratieique ditature de la bourgeoisie d’arriver à faire croire légitime ce qui ne l’est.