Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

A Dakar, refus de l’intervention au Niger

Si lors de la réunion à Abuja, le président sénégalais Macky Sall a fait partie des chefs d’État de la Cédéao qui ont décidé d’activer et de déployer la force en attente de la communauté ouest-africaine pour la restauration de l’ordre constitutionnel au Niger, à Dakar, comme au Nigeria, au Bénin et pratiquement dans toute l’Afrique le recours à la force divise au point qu’au Nigeria le sénat refuse de déclarer la guerre. Sans oublier le fait que sur 15 membres de la Cédéao, il n’y en avait que huit présents, le Cap-Vert, membre de la Cédéao a déclaré s’opposer à une intervention militaire de l’organisation. Trois sont suspendus : le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, ils ont déclaré non seulement leur hostilité mais leur volonté de se tenir aux côtés du Niger, et l’Algérie avec des frontières communes avec le Niger a dit également sa détermination. Donc on peut considérer qu’il ne reste guère que la Côte d’Ivoire et le Sénégal prêts à envoyer des armées, ce qui marque bien que sans mandat de l’ONU c’est une simple couverture pour l’intervention française. D’ailleurs Aissata Tall Sall, la ministre des Affaires étrangères du Sénégal a, de son côté, expliqué que c’était le « coup d’État de trop » en reprenant les mots de Madame Colonna. Mais cela ne passe pas à Dakar. Le Sénégal se débat déjà dans des difficultés économiques, mais le Pastef, le parti d’Ousmane Sonko, a été dissout par décret, moins de deux heures après l’inculpation de son leader et son placement en détention pour « appels à l’insurrection et complot » contre l’État. Et la classe politique est déjà en ébullition, l’arrestation se doublant de la remise en question de la majorité de la puissante mairie de Dakar. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

des milliers de manifestants devant la base militaire française au Niger

de la notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier

Selon le président ivoirien Alassane Ouattara, la menace d’intervention est même plus que sérieuse et l’opération peut « démarrer dans les plus brefs délais ». Si le bruit des armes devait se faire entendre, la Cedeao sait qu’elle aura l’assentiment de Paris. La France a en effet exprimé jeudi soir un soutien total à la Communauté. À Dakar, une potentielle intervention militaire de la Cédéao au Niger ne fait pas l’unanimité. Plusieurs tribunes ont été publiées pour s’y opposer. Au total, ils sont plus de 170 personnalités du monde politique et de la société civile à avoir signé celle publiée par Seneplus. « Une telle intervention serait une régression dans le cours de l’histoire » et « l’avenir immédiat du Niger doit être déterminé par les Nigériens eux-mêmes », indique la tribune notamment signée par les écrivains Felwin Sarr et Boubacar Boris Diop mais aussi par Birahim Seck, coordinateur de Transparency international à Dakar.

« Toute intervention mènerait à une catastrophe dans la sous-région »

Des politiques ont aussi signé le document comme le député Mamadou Lamine Diallo ou l’ancienne Première ministre Aminata Touré. « Toute intervention mènerait à une catastrophe dans la sous-région », commente l’ex-chef de gouvernement. « Le Sénégal n’a pas les moyens d’intervenir militairement alors que le pays a d’autres urgences à régler comme la cherté de la vie », explique la femme politique qui espère toujours qu’une solution soit trouvée par le dialogue.

Le député non-aligné, Thierno Alassane Sall, qui s’était déjà opposé à une intervention militaire à l’Assemblée nationale le 5 août dernier a de nouveau fait une déclaration : « La Cédéao n’a aucune base juridique pour déclarer la guerre au Niger qui n’a agressé personne et ne s’est immiscé dans aucune affaire d’État membre », estime l’ancien ministre de Macky Sall, qui appelle les citoyens sénégalais à une marche pacifique.

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