A l’appel de Robert Menard de Reporter sans frontières dont un des poulains “dissident” était alors parrainé dans l’Humanité, à l’appel de Laurent Fabius, alors que tout Paris était couvert d’affiches sous verre payées par Publicis, voici ceux qui n’ont jamais demandé pardon et qui ont continué à prétendre représenter la gauche et ses droits de l’homme. Ceux qui ont soutenu l’expédition en Libye, celle en Syrie. Ces gens ont sans doute le droit à la parole mais ceux qu’ils ont traités de “staliniens”, interdits dans tous les journaux y compris l’Humanité, parce qu’ils défendaient l’île héroïque auront-ils droit à une réhabilitation ou subiront-ils toujours censure et diffamation? Faudra-t-il toujours subir l’ignorance et la lâcheté de ceux qui prétendent parler en notre nom ? (note de Danielle Bleitrach)
Mercredi, 1 Octobre, 2003
CUBA SOIRÉE ANTI-CASTRO À PARIS
Des artistes et des intellectuels dénoncent le régime castriste.
Reporters sans frontières (RSF), à la fibre sélective, et sensible s’agissant de Cuba, a fait son plein d’énergie anti-Castro (et anticastriste) lundi au Théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées en organisant une soirée à thème imposé : ” Cuba si, Castro, no. ” Difficile pour ” Fidel ” tour à tour ” dictateur “, ” caudillo “, ” gangster ” (pour Zoé Valdès), ” dinosaure sénile ” (Antonio Tabbuchi) de s’en sortir face à un parterre d’artistes et d’intellectuels venus détruire un ” mythe ” vivant et manifester leur ” solidarité avec le peuple cubain contre la répression et pour la liberté ” ainsi que le proclamait l’invitation. Parmi eux, Catherine Deneuve, Sophie Marceau, Pedro Almodovar, Pierre Arditi, Ariane Ascaride, Jean-Michel Ribes, Christine Ockrent, Zoé Valdès, Eduardo Manet ou encore l’historien Benjamin Stora, le journaliste Edwy Plenel, le mathématicien Michel Broué et bien d’autres venus remplir la salle. Dehors des manifestants, tenus à l’écart par un imposant dispositif policier, tentaient de se faire entendre en criant à l’inverse leur soutien à ” Fidel “. Catherine Deneuve a donné le ” la ” en lisant l’un des premiers discours de Fidel Castro en 1959 dans lequel celui-ci affirmait ne pas être un révolutionnaire professionnel, sa conviction que ” tromper le peuple ” aurait les pires conséquences et sa promesse qu’il ferait tout pour ” résoudre les problèmes sans verser une goutte de sang “. Animant les interventions, l’écrivain et ancien ministre espagnol de la Culture, Jorge Semprun a fait sienne cette profession de foi d’alors du ” barbudo ” -” l’heure est venue où les fusils doivent se mettre à genoux devant le peuple “- ajoutant que cette heure avait ” tardé à sonner trop longtemps à Cuba “.
Témoignages, lecture de textes ou de poèmes, clips… les participants à la soirée ont dénoncé les procès ” expéditifs “, ” staliniens “, de mars dernier à Cuba au cours desquels 75 dissidents ont été condamnés à de lourdes peines (de 14 à 28 ans). Parmi eux le poète et journaliste Raul Rivero a reçu un hommage appuyé. Sa fille Cristina venue spécialement de Miami a rappelé qu'” en à peine dix jours ” il avait été arrêté, jugé et condamné à 20 ans pour atteinte à la sûreté et à la souveraineté de l’État.
Message transmis par Bertrand Delanoë formant le voeu d’une ” liberté reconquise ” à Cuba, aveu de Pierre Arditi qui après avoir lu à haute voix l’acte d’accusation prononcé contre Rivero s’est dit hanté par le ” mythe ” Castro. L’acteur a reconnu tout ” le travail considérable, fondamental ” réalisé pour l’éducation, la santé, l’indépendance, et exhorté Fidel Castro de ” rendre au peuple sa dignité et son identité “. Maniant la dérision Almodovar a préféré prendre à parti Fidel Castro : ” Redeviens révolutionnaire pour renverser ta propre dictature. ” Edgar Morin, Benjamin Stora et Edwy Plenel ont tenté d’expliquer les ressorts de cette ” île immergée après l’effondrement d’un énorme continent dans la mer “, selon la formule du sociologue, en appelant les gauches latino-américaines et européennes encore accrocs à ” rompre ” et à prendre en main ” leur combat pour la démocratie “.
Bernard Duraud
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Claude Bagarry
Nous n’avons a demander ou à attendre aucune “réhabilitation”.
De qui pourrions nous la recevoir et l’accepter ? De quelle autorité morale ? De quelle hauteur ? Nous avons à (re)prendre le pouvoir. C’est bien ce que nous contribuons, chacun selon ses possibilité, à faire ici .