Remarquable intervention qui aboutit à la conclusion évidente : “les États-Unis ne sont pas intéressés par une fin rapide du conflit en Ukraine. Ils ne veulent même pas d’une victoire ukrainienne, mais d’un conflit prolongé. Après tout, plus les combats se prolongent en Europe, plus les perspectives économiques de cette partie du monde s’assombrissent, et plus les capitaux et les spécialistes les plus précieux affluent d’ici vers les États-Unis. Plus les profits du complexe militaro-industriel américain sont importants. Plus les alliés européens sont dépendants de Washington. Les Ukrainiens sont de la chair à canon qui permet aux États-Unis de satisfaire leurs intérêts particuliers.” Leur sort est celui réservé à tous les peuples d’Europe, et comme il ne faut pas faire ce que veut l’adversaire voici ce que le KPRF nous propose pour reconquérir la paix. Quand est-ce qu’on lira dans l’Humanité une telle analyse? Quand est-ce que la direction du PCF et ses élus donneront même l’impression de savoir que le KPRF existe pour mieux soutenir le tortionnaire des communistes, et le petit tyran néonazi que les Etats-Unis et l’OTAN ont chargé de nous mener tous à la boucherie? (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/party-live/cknews/219881.html
Le premier vice-président du comité central du KPRF, Youri Afonine, a participé à l’émission “60 Minutes” sur la chaîne de télévision Russie-1.
Le thème principal de l’émission était l’évolution de l’opération militaire spéciale.
Youri Afonine a attiré l’attention sur le fait que de nombreuses publications dans les médias occidentaux expliquaient l’absence de succès de l’offensive ukrainienne par le fait que l’armée ukrainienne n’avait pas de supériorité aérienne. Je voudrais vous demander : avant l’offensive ukrainienne, n’étiez-vous pas au courant ? Pourquoi aviez-vous l’air si sérieux et prédisiez-vous le succès de cette offensive ?
Le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie a souligné que la doctrine militaire occidentale ne prévoit aucune offensive sans supériorité aérienne. Depuis plus de cent ans, les Américains et les Britanniques n’ont pas mené d’opérations offensives sans supériorité aérienne. Ce n’est qu’ainsi qu’ils ont mené des offensives lors de la Seconde Guerre mondiale, en Corée, au Viêt Nam, en Irak et en Afghanistan. Les Ukrainiens, quant à eux, ont été envoyés à l’assaut sans aucun soutien aérien. D’où la question suivante : pourquoi ?
La nomenclature et les volumes des livraisons d’armes à l’Ukraine sont déterminés, en fait, à un seul endroit : à Washington. Les F-16, même s’ils sont fournis par l’Europe, ne peuvent être envoyés à l’Ukraine qu’après avoir reçu l’autorisation des États-Unis, car il s’agit d’avions de fabrication américaine.
La réponse à cette question semble bien triste pour les Ukrainiens : les États-Unis ne sont pas intéressés par une fin rapide du conflit en Ukraine. Ils ne veulent même pas d’une victoire ukrainienne, mais d’un conflit prolongé. Après tout, plus les combats se prolongent en Europe, plus les perspectives économiques de cette partie du monde s’assombrissent, et plus les capitaux et les spécialistes les plus précieux affluent d’ici vers les États-Unis. Plus les profits du complexe militaro-industriel américain sont importants. Plus les alliés européens sont dépendants de Washington. Les Ukrainiens sont de la chair à canon qui permet aux États-Unis de satisfaire leurs intérêts particuliers.
Youri Afonine a déclaré que la prolongation du conflit est désavantageuse pour la Russie, mais qu’elle est un désastre pour l’Ukraine. Mais les maîtres américains ne se laissent pas déconcerter par cette catastrophe.
Bien entendu, la prolongation du conflit ukrainien est également très peu rentable pour l’Europe. À cet égard, Iouri Viatcheslavovitch a attiré l’attention sur les récentes déclarations du président français Macron. Il a proclamé que l’Europe devrait devenir la “quatrième superpuissance” du monde (avec les États-Unis, la Chine et la Russie). Mais je voudrais dire à ce Bonaparte au petit pied : comprenez-vous, monsieur, que la base du pouvoir, c’est d’abord l’économie ? Le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie a donné les chiffres éloquents suivants : en 2008, le PIB de l’Union européenne s’élevait à 16,3 billions de dollars. C’était plus que les États-Unis (14,8 billions). Qu’en est-il aujourd’hui ? Le PIB des États-Unis a dépassé les 25 000 milliards de dollars, alors que celui de l’Union européenne n’a pratiquement pas progressé depuis, s’établissant à 16 600 milliards de dollars. Comment cela a-t-il pu se produire ? Uniquement en raison de la politique à très courte vue et essentiellement antinationale des élites européennes et de la subordination de la politique européenne aux intérêts de Washington. Et aujourd’hui, les États-Unis cherchent à consolider cette tendance au sous-développement économique de l’Europe et au détournement de ses ressources à leur profit en faisant durer le conflit ukrainien.
Youri Afonine a noté que, bien sûr, cela provoque le mécontentement des Européens, mais ce mécontentement est habilement canalisé vers les forces d’extrême-droite. Par exemple, le parti “Alternative pour l’Allemagne” a récemment remporté un grand succès lors des élections locales en Thuringe. Les analystes s’attendent à ce que l’extrême droite remporte les prochaines élections en Saxe et dans le Brandebourg et, selon les sondages, AfD bénéficie d’un taux de soutien supérieur à celui du parti social-démocrate d’Allemagne, auquel appartient d’ailleurs l’actuel chef du gouvernement allemand, Olaf Scholz. Le parti pris d’extrême droite permet au mécontentement de l’opinion publique de s’exprimer, mais il n’offre certainement pas à l’Europe une issue à l’impasse de la stagnation économique et de la dépendance à l’égard des États-Unis. Et ce même Macron, s’il veut vraiment faire de l’Europe une “superpuissance”, devrait prôner une résolution rapide du conflit ukrainien, car tant que ce conflit perdurera, le développement économique européen sera inévitablement entravé.
Le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie a suggéré de réfléchir à la question suivante : comment briser le plan américain visant à prolonger le conflit ukrainien ?
Tout d’abord, nous avons besoin du succès des troupes russes. Il est nécessaire non seulement de repousser avec succès la contre-attaque ukrainienne, mais aussi, en écrasant les forces ennemies, de lancer nos propres opérations offensives. Pour ce faire, il faut maintenant préparer le personnel et l’équipement nécessaires. La nécessité urgente de passer à des opérations offensives a été déclarée l’autre jour à la tribune de la Douma d’État par Guennadi Andreevitch Ziouganov, le chef du KPRF. Sinon, dans quelques mois, nous pourrions être confrontés à une intervention directe des troupes de l’OTAN dans le conflit.
Deuxièmement, le monde doit être constamment informé que le scénario américain d’un conflit prolongé est un désastre pour tout le monde, sauf pour Washington. Ce message doit avant tout être transmis aux Ukrainiens et aux Européens.
Troisièmement, il est nécessaire d’utiliser autant que possible le potentiel de puissances non occidentales telles que la Chine et l’Inde pour régler le conflit.
Mais, bien sûr, a souligné Afonine, la valeur clé sera nos victoires sur le front.
Youri Afonine a également commenté les déclarations des politiciens et des médias occidentaux selon lesquelles le transfert des combattants de Wagner vers la Biélorussie menacerait l’Europe. Le premier vice-président du comité central du parti communiste a reconnu que l’Occident tente actuellement de présenter tout événement comme une menace pour sa sécurité et, sous ce prétexte, de renforcer sa présence militaire près des frontières de la Russie et de la Biélorussie. Mais il faut regarder les faits.
Le ministère russe de la défense indique que la SMP Wagner transfère ses équipements lourds à l’armée russe. Cela signifie que même si certains des Wagnériens sont transférés à la Biélorussie, ils s’y rendront sans équipement lourd, c’est-à-dire qu’ils deviendront de l’infanterie légère avec des capacités très limitées. Deuxièmement, le président russe a souligné que les membres de Wagner pouvaient continuer à servir la Russie en signant un contrat avec notre ministère de la défense. Il est évident qu’un grand nombre de Wagnériens profiteront de cette opportunité.
Ainsi, seule une partie des Wagner se rendra en Biélorussie sans équipement lourd. Quel rôle peuvent-ils jouer là-bas ? Le président Loukachenko a indiqué ce rôle : ils peuvent devenir instructeurs pour l’armée biélorusse. La Biélorussie dispose d’une bonne armée et les militaires biélorusses ont formé nos hommes mobilisés dans leurs champs de tir, ce dont nous leur sommes très reconnaissants. Mais l’expérience des opérations militaires modernes que possèdent les “Wagnériens” est d’une grande valeur, et ils peuvent donc être très utiles en tant qu’instructeurs.
Le premier vice-président a suggéré d’examiner ce qui se passe aux frontières de Biélorussie. L’année dernière, la Pologne a annoncé le doublement de ses forces armées, qui passeront de 150 000 à 300 000 hommes. Des contingents de l’OTAN sont en cours de constitution dans les États baltes. Mais l’Occident raconte maintenant qu’il serait menacé par les “wagnériens”, qui ne seront pas plus de quelques milliers en Biélorussie.
Youri Afonine a également exprimé sa confiance dans le fait que les “wagnériens” seront sous un contrôle fiable en Biélorussie et qu’il ne faut pas s’attendre à des actions illégales de leur part. “Connaissant Alexandre Loukachenko, on peut être sûr qu’il ne laissera personne faire n’importe quoi”, a conclu Youri Afonine.
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