Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ces “hipsters de l’eugénisme” qui veulent changer l’avenir de l’humanité

Certes tous les américains ne sont pas la proie de tels délires fascistes parce qu’il s’agit bien de fascisme mais entre les tenants de l’armement individuel, les évangélistes anticipant l’apocalypse et le pays qui consomme 80% des drogues mondiale, cela fait pas mal de symptômes inquiétants qui trouvent leur traduction politique dans les blocus, les sanctions infligées à la planète, les guerres déclenchées dans une compétition entre un vieillard sénile Biden, affrontant dans une compétition électorale, qui ressemble aux tréteaux d’Elmer Gantry, Trump un malade dont la moitié du cerveau est un tiroir caisse et l’autre le Klux klux klan, tous deux porteurs des intérêts du complexe industrialo-militaire dont les intérêts leur tiennent lieu de programme politique. Que cette société malade entraîne la France dans son sillage sans qu’il se trouve une gauche, un parti communiste apte à résister… Une gauche, qui parfois s’avère pire que la droite dans son aveuglement, est assez terrible. Le peuple français contemple avec une certaine stupéfaction la mise sur orbite de ses élites et nous en faisons autant. Hier j’ai entendu à la télévision dans un “débat” sur l’Intelligence artificielle, un espèce de maniaque expliquer “que nous ne pouvions pas laisser la clé de l’avenir de nos enfants à la terrible dictature chinoise”, ce n’était plus de l’information mais un sermon d’évangéliste qui ignorait le fait que la Chine se montrait très soucieuse de contrôler l’évolution de l’IA et se donnait les moyens de le faire, tandis que les Etats-Unis dans lesquels il voyait comme chez nous, malgré les banlieues en flamme, le parangon de la démocratie, produit ce délire collectif, dans parler des propositions d’Elon Munk de nous implanter des puces électroniques dans le cerveau pour que nous restions compétitifs avec les robots. J’ai peut-être là la réponse à ma question : pourquoi ai-je survécu (enfin mon vote communiste) au port de la cocarde nazie ukrainienne par Fabien Roussel et au vote par les députés communistes de la résolution 390, sans parler de la propagande quotidienne de l’Humanité en faveur de l’OTAN, c’est simplement parce qu’à tort ou à raison il demeure dans ce parti un reste de bon sens populaire qui a déserté la totalité des force politiques en les conduisant à toutes les extrémités fascisantes. (note de Danielle Bleitrach)
 Simone et Malcolm Collins dans leur maison,
en Pennsylvanie. Ils ont pour l’heure trois enfants,
ils en veulent entre sept et treize au total.

Business InsiderRéservé aux abonnés Publié le 21 mai 2023 à 05h00 Lecture 14 min.

Simone et Malcolm Collins sont persuadés de la supériorité de leurs gènes. Ils veulent avoir un maximum d’enfants pour peser sur l’évolution humaine. Leurs idées aux relents dystopiques sont en vogue dans les milieux américains de la tech, et promues entre autres par Elon Musk, raconte le site new-yorkais “Business Insider”.

En cette après-midi de septembre, assis dans leur séjour encombré de jouets, Simone et Malcolm Collins doivent parler fort, par-dessus les pleurs de leurs tout-petits, pour nous faire entendre leur grand projet pour le genre humain. “L’humanité n’est pas en très bonne posture aujourd’hui, je trouve. Et je pense que, si personne ne résout le problème, nous pourrions bien disparaître”, hurle quasiment Malcolm, en promenant Torsten, 18 mois, la morve au nez, sur son camion-benne.

Avec Octavian, son frère de 3 ans, Torsten fait partie sans le savoir d’une expérience pour le moins audacieuse. Selon les calculs de ses parents, si chacun de leurs descendants s’engage à avoir au moins 8 enfants sur 11 générations, la lignée des Collins sera à terme plus nombreuse que la totalité de la population actuelle de la Terre.

Ce qui signifie qu’en cas de succès “nous changerons l’avenir de notre espèce”, résume Malcolm.

Malcom, 36 ans, et son épouse, Simone, 35 ans, sont des “pronatalistes”. Pour les tenants de ce mouvement discret mais en plein essor, et bien implanté dans les milieux aisés de la tech et de l’investissement, la baisse de la natalité dans certains pays développés, dont les États-Unis et l’essentiel des pays européens, menace d’éradiquer leur culture, de saborder leur économie et, à terme, d’entraîner l’effondrement de la civilisation. Une théorie reprise par Elon Musk sur son compte Twitter, défendue par [le chroniqueur conservateur] Ross Douthat dans les pages Opinions du New York Times et abordée par Joe Rogan [ancien champion de taekwondo et podcasteur star aux États-Unis] sur un ton badin dans son podcast.

Mais elle est aussi brandie, de façon inquiétante, pour justifier le suprémacisme blanc un peu partout dans le monde, des manifestants de Charlottesville (en Virginie) qui défilaient torche en main [en 2017] en scandant “Vous ne nous remplacerez pas”, à l’auteur des attentats, en 2019, contre des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui faisait commencer son manifeste par cette litanie “C’est la natalité. C’est la natalité. C’est la natalité.”

Des enfants, oui, mais des enfants parfaits

J’ai contacté les Collins après avoir découvert Genomic Prediction, une société qui a compté parmi ses tout premiers investisseurs Sam Altman, le cofondateur avec Elon Musk d’OpenAI [firme spécialisée dans l’intelligence artificielle]. Altman, qui est homosexuel, finance aussi Conception, une start-up qui planche sur la mise au point d’ovocytes humains à partir de cellules souches, ce qui pourrait permettre à des couples d’hommes d’avoir un enfant génétiquement lié à eux.

Genomic Prediction est l’une des premières sociétés à proposer le test génétique préimplantatoire PGT-P, un diagnostic très controversé qui vise à permettre aux parents engagés dans une fécondation in vitro (FIV) de sélectionner les “meilleurs” embryons disponibles en fonction de leurs risques de “maladies polygéniques” [le dernier P dans “PGT-P”].

Les Collins sont devenus des porte-drapeaux de cette technique depuis que leur histoire a été publiée en mai 2022 par [l’hebdomadaire américain] Bloomberg Businessweek sous le titre “The Pandora’s Box of Embryo Testing Is Officially Open” [“C’est officiel : la boîte de Pandore des tests sur les embryons est ouverte”].

Nous ne nous étions même pas encore parlé au téléphone que déjà les Collins m’invitaient à passer quelques jours chez eux à Valley Forge, en Pennsylvanie. Après notre premier appel, lors duquel j’ai dit être célibataire mais vouloir un jour des enfants, Simone m’a aussi proposé de rejoindre leur réseau de rencontres entre individus “ultraperformants”. Je n’ai pas rempli le formulaire pour les rencontres (à la question du nombre d’enfants que je souhaiterais avoir, il y avait parmi les réponses proposées “Quatre et plus” et “Autant que possible”, notamment), mais j’ai accepté l’invitation chez eux, dans leur ferme du XVIIIe siècle.

Rendre le pronatalisme branché

Au portail, je suis accueillie par leur corgi brun survolté et par un Malcolm enjoué, à l’allure soignée dans son polo noir. À l’intérieur m’attend Simone, sculpturale à huit mois de grossesse passés, vêtue de son uniforme de femme enceinte – chemise blanche impeccable, longue jupe noire et rouge à lèvres. Tous deux font “biologiquement jeunes”, comme ils disent.

Simone et Malcolm écrivent des livres ensemble et travaillent en duo dans le capital-risque et l’investissement. S’ils se disent proches de la mouvance anti-institutions du Parti républicain, ils refusent d’être identifiés à ceux qu’ils appellent les “conservateurs cinglés”. Leur priorité, c’est de montrer le pronatalisme comme une démarche branchée, socialement acceptable, et ouverte – ouverte à certains, en tout cas. Ils ont fondé l’année dernière l’association Pronatalist.org.

Des amis leur ont déconseillé de me parler, m’annoncent-ils en chœur. Il faut dire que, politiquement, le terrain est miné. La dernière figure médiatique en date à avoir été associée au pronatalisme n’est autre que Jeffrey Epstein [homme d’affaires américain inculpé pour trafic de mineures], qui entendait féconder 20 femmes en même temps dans son ranch au Nouveau-Mexique. La sélection par les gènes, qui repose sur la croyance que certains êtres humains naissent supérieurs aux autres, évoque des comparaisons avec la politique eugéniste du régime nazi. Sans compter que la référence culturelle qui nous vient le plus immédiatement aujourd’hui, quand on parle de société nataliste, c’est celle dépeinte dans le monde misogyne ultraviolent de La Servante écarlate [le roman de Margaret Atwood, décliné en série à succès sous son titre anglais, The Handmaid’s Tale].

Faire naître “les classes dominantes” de demain

Pour les Collins, des “pragmatiques indécrottables”, selon leurs termes, le jeu en vaut la chandelle. “Ce qui nous frustre dans ce milieu, c’est l’extrême discrétion des gens”, avance Simone. Elle et Malcolm espèrent au contraire, par leur grande transparence, encourager d’autres représentants des classes aisées à faire plus d’enfants, mais surtout ils entendent bâtir toute une culture et toute une économie autour du modèle familial ultranataliste.

Cela ne paiera pas immédiatement, reconnaît Simone, mais si ce cercle restreint met en place les bons processus, leurs rejetons formeront “les nouvelles classes dominantes dans le monde”, elle en est convaincue.

Les poids lourds de la tech sont obnubilés depuis des années par la postérité sous toutes ses formes. Dans les années 2010, une lubie de la longévité s’est ainsi emparée de la Silicon Valley, et des titans

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