La maskirovka (en russe : маскировка, littéralement : camouflage) est un terme russe qui désigne l’art de la désinformation militaire et ce terme a fini par caractériser les comportements ruses en matière militaire (1) et quand cela se combine avec un autre type russe, Ivan l’idiot cela passe de la stratégie à la “civilisation”. C’est le fond de cette vidéo et de sa chanson (2) Cette vidéo et la chanson traduite par Marianne est une manière de faire comprendre à l’OTAN qu’il vaut mieux foutre la paix aux Russes parce que personne ne peut exactement savoir de quoi ils sont capables … Être Ivan l’idiot est matière de ruse … Aucune force, aucune armée ne peut soumettre la nature…
Le monde est prêt à ouvrir le feu,
Toutes les fondations se sont effondrées.
Le tabou a été effacé par le temps
“Ne faites pas la guerre aux Russes”
Une fois de plus, les fous se précipitent dans la bataille
Avec leurs compagnies de jeunes hommes
Pour connaître la douleur de l’épiphanie
Ne faites pas la guerre aux Russes
De nouveau les méchants ici et là
Ils font jouer leurs muscles.
Il y aura de nouveaux chaudrons, alors,
Ne combattez pas les Russes
Qu'est-ce qui vous arrive ?
Avec vos fronts hollywoodiens !
Le cours de la bataille est connu d'avance
Ne faites pas la guerre aux Russes
L'aube écarlate sommeille
Sur les champs tristes.
Ne faites pas d'histoires pour rien
Ne faites pas la guerre avec les Russes
Vous ne voulez pas faire la guerre
Derrière vos chopes de bière
Répétez-le comme une leçon
Ne partez pas en guerre contre les Russes
Mettez-vous bien ça dans la tête
Vous ne pouvez pas le faire
Écrivez-le en grosses lettres
Croyez-moi sur parole, mes amis
Ne faites pas la guerre aux Russes
La flamme éternelle ne s'éteint pas
Sous les vents infâmes
Même les morts craignez-les
Ne combattez pas les Russes
Nos soldats de bronze
Peu importe combien vous en détruisez,
Nous vous payerons de retour
Ne faites pas la guerre aux Russes.
L'aube écarlate sommeille
Sur les champs tristes
Ne faites pas d'histoires
Ne faites pas la guerre aux Russes
Le monde est prêt à ouvrir le feu
Toutes les fondations se sont effondrées
Le tabou a été effacé par le temps
"Ne faites pas la guerre aux Russes"
Vos épaules sont fragiles
Elles craquent sous l'effort.
Seuls les Russes eux-mêmes
Peuvent combattre les Russes.
L'aube écarlate sommeille
Sur les champs tristes.
Ne réveillez pas le mal en vain
Ne combattez pas les Russes
Auteur de la chanson : Andreï Kouriaev 2021
(1) Dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, on a coutume de parler de maskirovka à propos d’un certain nombre de batailles, les plus connues étant celles de Rjev-Vyazma, Stalingrad, Koursk et l'opération Bagration. Ce qui rend la Maskirovka encore plus compliquée c'est que sont totalement imbriquées des réponses relevant de l'armée, de la diplomatie, du pouvoir politique. En gros, les Russes disent devant la propagande occidentale et ses errances: "si vous voulez croire cela, ne vous gênez pas! Cela en particulier rend difficile (mais c'est l'effet recherché) de lire les organigrammes du pouvoir et de la prise de décision sur le terrain. On a du mal à voir ce qui relève du bordel russe et ce qui au contraire en fait une force redoutable.
(3) Ivan l'idiot fait la synthèse comme beaucoup de contes populaires de bien des mythes y compris chamaniques ou religieux. L’aspect social de l’idiot n’est pas moins important. Après tout, il est le plus jeune fils d’une famille patriarcale. Il n’a fondamentalement aucun droit, aucune propriété, rien de propre. Il est au bas de l’échelle de la société. Par conséquent, les paysans qui se rassemblaient pour écouter les bouffons-conteurs aimaient entendre comment le héros opprimé, un homme sans argent, « avait de la chance », pour ainsi dire. Il parvient non seulement à déjouer ses frères aînés, mais finit par vaincre d’importants fonctionnaires, des princes et même le tsar lui-même! Si les frères sont guidés par leur raison, Ivan est une créature d’impulsion, de cœur. Il va « partout où ses yeux regardent, partout où ses pieds l’emmènent ». Le pratique s’oppose ici à l’intuitif. Et ce dernier gagne. En effet, Ivan ne fait pas confiance à son propre esprit inutile, mais seulement à la volonté de Dieu. Le lien d’Ivan l’Idiot avec l’autre monde est clair. Il est couché sur le rebord du poêle, qui est le lieu de repos préféré de Baba Yaga. Et Baba Yaga est la gardienne des portes du pays des morts. Il n’est pas étonnant que les animaux magiques aident Ivan, car beaucoup d’entre eux étaient des bêtes totémiques dans le passé païen de Rus. Et ce n’est pas une surprise qu’il soit le seul personnage parlant qui ait finalement un sens, malgré son idiotie apparente. Donc, si dans un passé plus récent, le lien d’Ivan avec le fol en Christ est clair, dans le passé païen, il ressemble le plus au chaman. C'est de lui dont il est question dans le film de Kontchalovsky Les nuits blanches du facteur. Il est un intermédiaire entre le monde divin et le monde réel. Le seul qui peut parler les deux langues. Ironiquement, il est le seul à connaître la vérité réelle. Les contes populaires russes ont été bien accueillis par les autorités soviétiques. Et là aussi on retrouve Kontchalovsky, tout le petit monde qui vibre avec la révolution bolchevique, ce rêve interrompu par Khrouchtchev... Comme le définissait Vladimir Lénine, un conte populaire, un conte de fées magique, exprime principalement « les aspirations et les attentes du peuple ». Les personnages injustement opprimés issus des couches les plus basses de la société sont devenus les nouveaux héros en conservant leur sève truculente. Un paysan naïf qui atteint son but alors qu'un homme riche et éduqué est laissé pour compte – était la représentation de ce qui avait surpris les Russes eux-mêmes. De nombreux films tirés de Gorki et dessins animés ont été produits à l'époque soviétique mettant en scène Ivan l’Imbécile : Comment Ivanouchka-Douratchok cherchait le miracle, Le Petit Cheval bossu, etc. Le petit film proposé ici remet en scène un saltimbanque, un clown qui désoriente par ses pitreries et son dénuement une troupe d'Allemands. Ceux-ci sont d'abominables brutes qui s’apprêtent à pendre deux enfants. Pour faire face à l'armée allemande, armée bien équipée, les Russes sont deux et ils n'ont presque pas d'armes. Il y a Ivan le Russe blond et grand mais aussi celui d'origine mongole qui est un excellent tireur. A eux deux ils vont pratiquer la maskirovka, camouflant leur action d'extermination sous différents leurres, celui du sniper dissimulé et dont chaque balle doit être mortelle et Ivan l'idiot, le clown le pitre qui fait de son art du cirque le moyen de la victoire.
https://youtu.be/wQWyPSTxyA8
le film de Kontchalovsky qui dit tout cela pour qui sait le voir...
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