l‘intervention de PAM : il est toujours dangereux de tout ramener à des individualités. Sur le vote scandaleux du congrès sur les ouighours, Boulet a appelé à refuser cet amendement et c’est le ventre mou du congrès qui l’a voté, malgré les efforts de plusieurs militants. Cela révèle la faiblesse majoritaire de communistes qui veulent faire vivre un parti communiste, mais qui restent très fortement soumis aux idées dominantes et n’ont plus de pratique internationaliste, sauf exception. Comme pour le 38ème, ce congrès reste entre deux eaux, et d’abord parceque les principaux dirigeants restent sous pression des médias et des réseaux sociaux. On le voit bien avec Roussel qui se voit presque contraint de s’excuser d’avoir dit que la Nupes était un carcan… Evidemment, si Roussel au congrès s’était engagé courageusement pour dénoncer l’impérialisme et ses campagnes contre la Chine, le vote aurait été très différent. Si quelqu’un doit évoluer sur les questions internationales, ce n’est pas Boulet, mais Roussel et les députés, et ca suppose que le PCF assume le choix de la guerre médiatique contre lui. Il ferait mieux de le faire vite, car plus il tente de rester consensuel par crainte, plus il se fera attaquer !
Réponse de Danielle Bleitrach
Quand il ne s’agit plus d’individualités mais de responsables élus par le nouveau conseil national et dont la trajectoire dit qui ils sont et vers quoi tend le parti issu du 39 e congrès, cela constitue bel et bien une régression et pas seulement sur les questions internationales mais sur l’organisation du PCF, sur le socialisme, sur la presse, la formation, le débat intellectuel, la culture et tout cela peu en capacité de faire évoluer le groupe communiste avec comme tu le notes l’attitude clé de Roussel. Bref tout le combat pour l’autonomie du PCF se trouve désormais ramené à un crépage de chignon entre Roussel et les petits chefs de la NUPES, entre lui et Melenchon, ce qui est la pire figure du débat. Le jeu des idividualités est là portée au pinacle parce que tout y compris la question de l’Europe se joue dans ce genre de petit bout de la lorgnette , il suffit de voir ce qui se passe dans les réseaux sociaux et la nature des débats. On se croirait devant des empoignades de colleurs d’affiche dans lesquels les insultes personnelles prennent le pas sur le fond. Cette situation est largement exploitée par les médias, et le PCF n’y gagne rien.
dans le cadre du débat que nous avons dans ce blog, qui se situe à un autre niveau, je propose de partir des remarques de Franck Marsal ci-dessous concernant l’originalité d’une situation qui s’est pourtant produite et qui paraissait même faire partie du fonctionnement habituel des Etats-Unis par rapport au reste du monde à savoir le plafond de la dette US et les menaces de défaut du dollar. Il a raison de souligner à la fois que cela a été jusqu’ici depuis les années 70 et depuis la crise de 2008, un mode de fonctionnement du dollar mais que cela change avec la Chine (1).Pourtant ‘actuellement l’essentiel de la politique des Etats-Unis est centrée sur la perpétuation de l’hégémonie nord américaine avec ses trois piliers 1) le monopole du dollar 2) L’armée la plus puissante du monde 3) le monopole de l’information et chacun de ces piliers est ébranlé mais demeure en leur activation une capacité de nuisance phénoménale et autodestructrice pour ceux qui la sousestiment, alors même que le basculement historique est en train de s’opérer et devient irréversible, le pivot est la Chine mais il n’y a rien qui échappe à ce qui est un “champ magnétique”. En partant de cette situation, on peut et on doit en tirer un certain nombre de conclusions sur la seule politique que dans un tel contexte un parti communiste peut et doit mener. Parce que nous ne sommes pas ni en 1936, ni en 1945, ni en 1981 mais bien dans un basculement du monde qu’aucune solution “interne” ne peut ignorer. C’est là ce qui parait le plus inquiétant dans le 39 e Congrès du PCF et surtout dans l’équipe de direction qui s’est constituée à partir de là.
intervention de Franck Marsal sur le plafond de la dette US et le rôle de la Chine
Ce n’est pas la première fois que ce plafond est en voie d’être atteint, cela a déjà été le cas en 2011 et en 2013. Déjà, 2011 avait eu la conséquence (nouvelle) de voir baisser la “note” donnée à la dette des USA par l’agence Standard&Poors.
Mais comme le montre les graphiques ci-dessous, cette crise a déjà des répercussions inédites sur un certain nombre d’échanges financiers. On peut voir sur chacun de ces graphiques les deux périodes (bandes grisées) lors des quelles le plafond a été approché, puis relevé suite à de difficiles négociations. On constate qu’à ces époques, cela n’avait pas eu d’impact sur des paramètres majeurs de la dette américaine comme les taux des emprunts émis (ici indiqués à 6 mois et à un an ou sur les coûts d’assurance (en cas de “défaut”, c’est à dire d’incapacité même temporaire de l’état US à rembourser ses échéances), assurances appelées dans le jargon financier les CDS. Les CDS indiqués ici sont à 1 an et 5 ans (c’est à dire concernant les emprunts à échéance sur 1 an et sur 5 ans.
En 2011 et 2013, le CDS sur les emprunts à 1 an était monté (on le voit nettement sur le graphique) à environ 80 points. Cette année, à l’occasion de cette même crise, il est monté à plus de 150 points. C’est tout à fait significatif.
u
Cela confirme l’analyse chinoise : cette situation dépasse le simple affrontement politicien (qui par ailleurs lui-même, prend depuis quelques années des proportions tout à fait nouvelles) entre démocrates et républicain. Comme le souligne l’article, l’augmentation de la dette en dilue la valeur, car la croissance de l’économie américaine ne permet plus de produire une richesse équivalente en contrepartie de cette dette.
En ce qui concerne le dollar comme le note trés justement Franck Marsal ce n’est pas la première fois que ce plafond est en voie d’être atteint, cela a déjà été le cas en 2011 et en 2013. Déjà, 2011 avait eu la conséquence (nouvelle) de voir baisser la “note” donnée à la dette des USA par l’agence Standard&Poors. Mais la situation est nouvelle au moins sur deux points que note l’analyse chinoise : cette situation dépasse le simple affrontement politicien (qui par ailleurs lui-même, prend depuis quelques années des proportions tout à fait nouvelles) entre démocrates et républicain. L’augmentation de la dette en dilue la valeur, car la croissance de l’économie américaine ne permet plus de produire une richesse équivalente en contrepartie de cette dette.
Le fait que les indices financiers répercutent nettement cette situation signifie deux choses dit justement Franck Marsal dont je reprends ici le résumé qui a le mérite de présenter une synthèse claire de ce qui aujourd’hui crée ce que j’ai proposé de définir comme “le champ magnétique” géopolitique sur lequel tous les efforts, toutes les luttes se déploient.
1. Le risque d’un non-accord est pris au sérieux : C’est le principe d’une assurance: la probabilité d’avoir un incendie dans sa maison est infime, mais on le prend au sérieux et on prend une assurance contre celui-ci.
2. Les conditions selon lesquelles les USA peuvent transférer leurs crises et leurs récessions au reste du monde sont en train d’être effacées.
Jusqu’à présent, lorsque survenaient les crises régulières auxquelles le capitalisme fait inévitablement face (elles se produisent environ tous les 7 à 10 ans), les USA augmentaient leurs taux d’intérêts, L’ensemble des autres pays, et particulièrement les pays en voie de développement voyaient alors fuir leurs capitaux, qui préféraient s’investir dans la dette américaine devenue plus rentable. Les USA parvenaient ainsi à éviter le pire de la crise et à le reporter sur d’autres pays.
Le développement de l’économie chinoise a, de ce point de vue, changé les règles du jeu. Le pays qui continue à croître, quelles que soient les crises, ce n’est plus les USA, c’est la Chine. Et cela change tout.
D’une part, parce que, autant il était aisé d’admettre une récession, lorsque vous étiez le pays qui en était préservé alors que les autres étaient frappés de plein fouet, autant il est désormais problématique pour les USA de voir l’économie chinoise monter d’une marche alors que celle des USA stagnent ou descend d’un cran.
Mais surtout, la puissance économique et financière de la Chine lui permet aujourd’hui de proposer des financements aux pays tiers qui voient leurs capitaux s’enfuir aux USA lorsque les taux remontent. Les USA doivent faire monter leurs taux plus haut pour obtenir le même résultat. C’est pour cela que la banque centrale US pratique une montée si rapide, et dont on ne voit pas le bout, au détriment de l’économie américaine elle-même, qui s’approche d’une récession sévère.
C’est pour cela aussi que les USA cherchent au travers de la guerre, par des formes finalement de piraterie et de pillage, à assoir davantage une domination qui s’effiloche sérieusement.
Le socialisme comme seule issue et les tâches politiques immédiates
Ce que Franck Marsal a résumé ici correspond donc à ce que j’ai proposé de définir comme le champ magnétique de l’affrontement impérialiste.ne se limite pas à l’économie et au rôle du dollar, il faut comprendre la relation du dollar avec le petrodollar, la nécessité jusqu’ici d’avoir à acheter son énergie en dollar et le rôle joué depuis longtemps au sein de l’OPEP par le Venezuela et la Russie (cela a probablement cuté la vie de Chavez) mais il faut aussi analyser le rôle des deux autres piliers de son hégémonie que sont le monopole de l’information (qui est redevenu de fait tel en France avec interdiction de tout autre source) et celui de l’armée, avec le rôle nouveau de l’OTAN. C’est sur toute ces questions essentielles que le PCF a accepté de se taire et la nomination de Vincent Boulet au secteur international comme celle de Fabien Gay à l’humanité c’est pas on le mesure un problème d’individualité. C’est votre péché mignon à vous cher camarades de Venissieux de vous draper dans votre refus des individualités sans voir ce qui est en cause quand cela vous arrange.
Prétendre ignorer ce contexte fondamental en créant une sorte de bulle interne dans laquelle des “coalitions de gouvernement pourraient se nouer avec des forces politiques qui collaborent avec la politique impérialiste des USA et de ceux qui acceptent la vassalisation parce qu’il faut prendre conscience de l’ampleur du bouleversement, celui qui va voir naitre un monde multipolaire mais dans lequel les luttes des classes vont jouer un rôle fondamental en faveur de coopérations pour répondre aux défis multiples et de défense de la paix.
La contradiction principale, celle qui est à la base de cette mise en mouvement est celle qui oppose les forces productives aux rapports de production capitaliste. On la retrouve dans tous les défis environnementaux, climatiques, du développement, ou l’humanité choisit la concurrence, la guerre, ou la coopération en tenant compte des opportunités offertes par les sciences et les techniques, le respect de la nature. Cette contradiction oppose déjà les peuples du sud, les victimes de l’exploitation, à une poignée de puissances monopolistes financiarisées, mais ces victimes y compris dans nos propres pays n’ont pas nécessairement le niveau de conscience et d’organisation qui leur permet une lutte victorieuse. D’où les dangers de fascisation et le repliement.
Nous ne pouvons pas penser la situation politique en dehors de ce qui est effectivement une sorte de champ magnétique dans lequel tous nos efforts, nos combats se déploient.
Il y a deux principes que doivent mettre en oeuvre les partis communistes et les forces anti-impérialistes :
le premier c’est de ne se lier dans aucune coalition permanente, y compris de gouvernement avec des partis qui sont des soutiens de l’impérialisme, baptiser cela Front populaire ne change rien à la nature du carcan. L’expérience du Front de gauche ou de la NUPES qui est tout au plus un accord électoral ne se limite pas à la plus ou moins grande entente avec Melenchon. Ce n’est pas en pratiquant la politique de gribouille qui consiste à nouer des alliances avec des socialistes à la Glucksman que l’on résoudra le problème d’une orientation qui ne peut avoir de fait que le socialisme, la coopération et pas la concurrence, la paix et pas la guerre pour but et moyen. Encore faut-il pour cela avoir conscience de la nature de la situation à laquelle le monde entier est confronté et auquel notre pays, l’Europe ne peuvent échapper.
la seconde est qu’il est au contraire possible et même nécessaire de nouer des majorités allant y compris au delà de la gauche face à des questions ponctuelles et qui relèvent à la fois de la défense de l’emploi, du niveau de vie et il est juste par exemple de proposer un rassemblement ouvert à l’Assemblée Nationale à ceux qui s’opposent à la réforme des retraites, comme il est juste de le faire pour d’autres points à l’ordre du jour comme le nucléaire, la ré-indusrialisation.
la tâche la plus urgente serait d’aider au niveau national comme international à la constitution d’uns force politique à la hauteur des enjeux réels de la periode à laquelle nous sommes confrontés et pas seulement nous préoccuper de coalitions électorales, celles-ci doivent au contraire intervenir dans une stratégie à plus long terme. La question de l’Europe nécessiterait un état du parti à un autre niveau que celui dont il sort du 39 e congrès, et pas seulement parce qu’il y a les élections européennes. En l’état mais il s’agit d’une position individuelle je m’abstiens parce que j’aurais l’impression de voter de fait pour Zelensky et ceux qui cautionnent non seulement les massacres d’Odessa mais le positionnement des USA face à ce monde multipolaire. Ce vote individuel de quelqu’un qui n’est plus au parti communiste non par choix mais parce que j’y ai été contrainte non seulement par ceux qui sont toujours et plus que jamais à la tête de ce parti avec leurs moeurs de censure et de diffamation mais ceux qui ont toujours hier comme aujourd’hui fait la preuve de fait de leur complicité, ne représente pas que moi même mais bien le résultat d’un manque de courage qui vous rend de plus en plus impossible toute rectification. C’est à ce titre si faire ce peut que vous devriez réfléchir s’il est encore temps. Je crois que c’est notre point d’accord. ca suppose que le PCF assume le choix de la guerre médiatique contre lui. Il ferait mieux de le faire vite, car plus il tente de rester consensuel par crainte, plus il se fera attaquer !
La différence etre un PCF opportuniste et le KKE qui tout en se montrant parfois très sévère sur Poutine et même sur la Chine ne s’aligne jamais sur l’OTAN, ni sur le reniement de notre passé de communiste est flagrante. Le KKE n’a certes pas assez conscience du “champ magnétique” mais la dignité de son positionnemet anti-impérialiste lui permet de conserver une influence qui va au-delà de son score électoral actuel et de prendre acte sur l’avenir. parce que son refus de la guerre, de l’OTAN, de la livraison d’armes et de l’UE est en parfait accord avec ses combats intérieurs contre les fausses solutions qui acceptent la dictature des marchés financiers et des marchands d’armes. Le PCF est en train de perdre sur tous les tableaux à la fois. Vous les gens de Venissieux représentiez y compris avec vos journées internationales quelque chose de cet ordre-là, la manière dont vous menez aujourd’hui les conséquences d’un choix de sommet ne laisse que peu d’espoir. il est tout simplement honteux de faire retomber sur le “ventre mou” du Congrès l’abominable vote sur les Oïghours alors que vous avez choisi une entente au sommet de la préparation de ce congrès sans qu’il y ait la moindre aide, intervention du réseau dans sa préparation. L’entente avec Boulet, et les autres fractions du PCF ne remplace pas le débat sur le fond si nous sommes un vrai parti communiste et pas déjà un parti social démocrate avec partage des postes entre tendances.
Danielle Bleitrach
(1) je signale que grace à la lecture d’un rapport de 1983 de Fidel Castro au non aligné, cette situation je l’ai décrite dans un livre paru en 2004. J’avais proposé pour le Manifeste du 38 e congrès une analyse qui allait dans ce sens et qui a été partiellement remise en cause par la section économique du PCF et achevé d’être effacée par Vincent Boulet lors du congrès fédéral de Paris. Ce dernier comme par hasard malgré sa trajectoire ou à cause d’elle se retrouve non seulement en situation de diriger le secteur international mais le fait en impulsant au congrès même une ligne qui est celle anti-chine, et très peu claire sur le plan de l’Europe, ce que l’on retrouve y compris au congrès de la CGT où le seul responsable de l’ancienne équipe qui soit resté en place dans leur congrès infiniment plus avancé que celui du PCF est celui qui maintient cette ligne internationale. Ce congrès du parti a été concocté d’avance au sommet, il ‘y a pas eu travail à la base mais bien partage des postes entre “individus” dans les couloirs de Fabien et le résultat n’en est pas un etre deux mais une régression. Vous n’avez aucune mémoire et c’est bien dommage autrement vous vous souviendriez que la dernière version du manifeste adoptée au 38 e congrès a donc été une simple redite des obsessions majeures habituelles avec l’impossibilité de comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Le 39 eme congrès lui a débouché sur une situation dans laquelle on remet à plus tard non seulement la question du socialisme, mais on prétend ignorer la transformation geopolitique, y compris la question de la guerre ou de la paix. Vous avez fait votre choix non pas du débat de fond mais de l’entente et du compromis au sommet et vous avez un PCF désorinté sur le fondamental.
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Francis de Toulouse
La violence verbale est à proscrire ici entre membre du pcf et les autres ,n’est ce pas?..La guerre est là et pourtant mis à part quelques dizaines de militants du prcf,quelques centaines de militants du mouvement de la paix et quelques dizaines milliers de militants du pcf,personne d’autres à ‘gauche’ ne demandent le retrait de l’OTAN.Au contraire nous vivons en plein délire stupide Otanophile à la Nupes..Voici rapidement,l’essentiel à partager ici:
Suite à la mutation Huesque , les responsables du pcf,députés,sénateurs,maires,notables et délégués au congrès n’ont aucune obligation de cohérence vis à vis des textes du congrès.La mutation leur a reconnu la liberté d’action et de vote même si c’est en contradiction du congrès.Tout le monde trouve ça très bien au pcf,pas moi.Etant membre du pcf,je souhaiterai ne pas être insulté par aucun membre du blog histoire et société..
Martine Garcin
Organisations pour le “Retrait de l’OTAN” : il faudrait ajouter l’ARAC : “L’ARAC exige… Le retrait de la France de l’OTAN et qu’elle agisse pour sa dissolution (OTAN structure illégale au regard du droit international)“, 3 février 2023
marsal
Ta remarque, Danielle, est la clé : “ ça suppose que le PCF assume le choix de la guerre médiatique contre lui. Il ferait mieux de le faire vite, car plus il tente de rester consensuel par crainte, plus il se fera attaquer !”
J’ajouterai que c’est ce que les classes populaires, et en particulier la classe ouvrière attendent de nous, au fond. Les travailleurs subissent des attaques tous les jours. Ils se sentiront solidaires d’un parti communiste qui montre qu’il ne craint pas les attaques des médias. Le problème, c’est que plus on attends, plus on diffère, plus le saut est difficile …
Daniel Arias
Si seulement ils étaient sociaux démocrates.
Nous pouvons nous interroger sur les conditions de prise de pouvoir par les communistes tout comme en 1920 mais au moins les sociaux démocrates de cette époque invoquaient le socialisme comme finalité et la différence majeure résidait dans la méthode.
Le PCF n’est même plus social démocrate au mieux social libéral avec une coloration sociale contradictoire sur de nombreux points.
Les idéalistes du secteur économique souhaitent imposer des règles sociales aux patrons quand l’UE impose la libre circulation des capitaux à l’échelle internationale, imposer des Comités d’Entreprise avec des droits étendus sans prendre en compte le rapport de force dans les luttes sociales actuelles.
Qui pense sérieusement que la tactique actuelle des syndicats pour lutter contre la réforme des retraites peut donner des résultats positifs ?
Si la mobilisation a le mérite de rassembler les travailleurs en colère son échec prévisible sera un coup de bâton violent dans le nez de tous ceux qui se sont mobilisés et nous n’obtiendront que la résignation des travailleurs privés de tout espoir de victoire même partiel contre le Capital et son État.
Cette même désillusion est celle qui a fait fondre les effectifs du PCF de plus de 100 000 cartes quand je l’ai quitté en 2012 à un peu plus de 43 000 aujourd’hui.
Où est donc partie cette masse d’adhérents et pourquoi ?
À ma grande surprise j’ai retrouvé d’anciens camarades qui ont quitté le Part plus tard que moi.
Je ne sais pas ce qu’il en est dans les autres fédérations mais en tant que membre du CD dans les réunions de la fédé comme celle de la section la part des élections était largement disproportionnée par rapport aux effets sur la transformation de la conscience de classe des travailleurs.
L’ordre du jour était mené par une poignée d’individus, toujours les même en connexion avec le CN. Nous servant sans cesse les même conneries comme la SEF et la nécessité d’unir la gauche.
Je n’ai jamais eut de débat ou de formation sérieux consacrés au socialisme, aux expériences socialistes actuelles et passées ni même à la Révolution Française pas plus que le CNR.
Nous n’avons que très rarement mené des actions ciblées sur les quartiers populaires et encore uniquement en période électorale, ils ne votent pas rétorquait un des liquidateurs à la direction. Limite mépris et racisme latent, je n’exagère en rien.
Quand j’ai évoqué la volonté d’étudier les possibilités offertes par les coopératives et d’envisager l’action du Parti en leur faveur c’était pisser dans un violon, le secrétaire fédéral n’ayant jamais travaillé dans une entreprise de sa vie aujourd’hui il est adjoint au Maire de la municipalité socialiste.
Même s’il y défend des projets progressistes il ne défend en rien le socialisme réel et contribue au renforcement du PS tout en soutenant trombine sur l’affiche la candidate inconnue LFI aux législatives.
Bref de la salade de caciques qui égare de plus en plus les camarades.
La responsabilité est double mais en premier lieu aux liquidateurs actifs qui volontairement ont détruit l’organisation du PCF et son idéologie, sa formation théorique et ont fait la promotion du social libéralisme dans le parti et l’égare parfois dans les luttes à la mode sur le modèle formé aux USA.
Le corps mou dont j’ai fait partie y compris comme membre du CD et en tant que tel j’ai ma part de responsabilité dans ce désastre n’a pas su ouvrir la bouche quand il le fallait et ne manifestait jamais aucune volonté de changement des dérives.
Nous étions bien quelques camarades à exprimer au minimum des doutes sur les théories foireuses du secteur économique et la fausse union de la gôche qui consiste en un syndicat d’élus opportunistes défendant leurs intérêts personnels. Certains étaient plus durs mais ces bouches qui s’ouvraient étaient peu nombreuses et la majorité des camarades en réunion subissaient l’agenda des directions locales viellant non à favoriser le débat mais à le canaliser dans leur intérêt.
Nous n’avons pas su ou voulu organiser la résistance interne.
C’est mon ressenti mais aussi ce qui en ressort de l’analyse objective du déroulement de ces réunions et des décisions et actions qui en étaient issues.
En ces quelques années aucun plan de formation sérieux, aucun plan d’action populaire et surtout aucune volonté de faire la promotion du socialisme mais au contraire humaniser le capitalisme. Stupide et contre productif.
Le ventre mou a sa part de responsabilité mais l’impulsion, elle, provient bien d’individus et les agents étrangers eux le savent bien, les fondations impériales chargées de manipuler les masses savent le poids des individus et leur influence ce fait est vérifiable dans la moindre association ou même dans les familles ou groupes d’amis il y a toujours celui que l’on écoute celui qui a le talent qui séduit qui convainc.
Comment les communistes peuvent passer sous silence le rôle des personnalités quand nous savons tous les incroyables capacités de conviction et d’organisation qu’avaient des camarades comme Fidel Castro, Josef Staline, Dolores Ibarruri, Maurice Torez, Henri Krasucki et Vladimir Lenin.
Lenin lui même avait dénoncé la manipulation dans le Parti des forces qui luttaient contre les Bolchéviks et s’il reconnaissait que le ventre mou avait la puissance de peser d’un côté ou d’un autre il reconnaissait que la force déterminante qui allait actionner cette puissance était entre les mains de quelques personnalités dont Lenin faisait partie et ils leurs incombait de peser dans cette réalité sociale en combattant avec détermination les opposants.
Mais Voilà comme nous l’avons déjà dit ici nous n’avons plus de Thorez ni de Krasucki.
La différence entre les époques: les premiers ont été forgés dans les usines et sur le champ de bataille nourris par des intellectuels véritablement communistes, Staliniens dit ont aujourd’hui; aujourd’hui nos dirigeants ont été formés sur les bancs des universités et dans les milieux protégés de la fonction publique et des entreprises d’État ou nationalisées, dans le meilleur des cas ce sont certains délégués CGT qui ont fait leurs preuves sur le terrain.
Combien de responsables communistes aujourd’hui ont vécu ce que subissent une grande majorité du prolétariat précarisé et méprisé dans les secteurs échappant à toute protection: l’intérim, l’exploitation dans les PME,… Je n’en connais aucun.
Pourquoi alors s’étonner que les coopératives ou les quartiers populaires ne bénéficient pas de la même attention que les élections municipales et toutes les autres ?
Aujourd’hui et ces dernières décennies la préoccupation des responsables du PCF restent les élections sans tirer de conséquences du résultat minable de celles ci, sans ce soucier de comment gagner le cœur des travailleurs en leur parlant d’eux en osant se mettre à leur côté en portant et organisant leur colère en proposant un vrai projet de société, construire un vrai front populaire partant de la base. Aucun travail d’éducation populaire n’est sérieusement mené.
Si certains camarades se préoccupent de violence verbale la vraie violence du capitalisme elle se vit au quotidien des millions de familles, mais aussi dans la misère des pays sous notre domination et sous nos bombes dont l’approvisionnement a été approuvé par la totalité des 12 députés communistes bien au chaud leur cul dans les fauteuils capitonnés de l’assemblée nationale et dont le premier représentant arbore la cocarde des criminels de guerre. Celle là est la vraie violence qui sera suivie par l’émigration forcée et le déchirement des familles victimes de la guerre, blessures qui perdurent et se transmettent aux générations suivantes.
À Marioupol le printemps dernier ce n’est pas une blessure par un mot qui avait touché cette pauvre gamine de 13 ans mais une balle de sniper fasciste qui lui avait traversé le mollet; elle avait de la chance elle n’était que légèrement blessée et sauvée par les forces “Ahmat”, sortie de longs mois passés dans les caves, d’autres se sont fait exploser le crâne par un tir de sniper an allant chercher de l’eau ou de la nourriture. Par les snipers dont notre presse fait des héros dans le silence y compris des députés du PCF et de chaque responsable de fédération. Combien de ces soldats russes qui combattent pour la liberté sur le front ukrainien sont morts, amputés blessés y compris psychologiquement ?
Parfois l’absence de violence verbale conduit à la guerre et chez nous les nazis ont manifesté déjà par deux fois à Paris Secteur Droit et notre version locale qui n’hésite pas a terroriser les maires de petites communes qui organisent l’accueil des miséreux qui fuient la guerre et les conditions de vie insupportables.
Les nazis eux ne viendront pas seulement vous parler avec des mots violents, ils ont des armes et l’appui de la bourgeoisie comme dans les années 30.
Mais encore et toujours, pas un mot sur le socialisme:
https://www.pcf.fr/programme