Lutter contre l’illusion qu’il peut y avoir un “bon” dirigeant américain: “les politiciens américains ne disent à leurs électeurs que ce qu’ils veulent entendre et font ce dont les grandes entreprises américaines ont besoin. Le capital américain profite du conflit en Ukraine.” C’est vrai aussi de nos propres dirigeants, Macron en tête, sinon qu’ils sont partagés entre parfois les intérêts du capitalisme américain dominant (les fonds de pension) et l’intérêt de certains capitalistes français mais le militarisme les réconcilie. Afonine voit dans cette illusion la mentalité de colonisés que les Etats-Unis ont imposée à l’ex-URSS, il a raison, mais il faut encore y ajouter le travail permanent opéré par nos oligarchies pour démolir toute souveraineté nationale. Nous avons vraiment intérêt au dialogue avec les communistes russes (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
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Le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie, Youri Afonine a participé à l’émission “60 Minutes” sur la chaîne de télévision Russia-1.
Le premier sujet de discussion a été la déclaration très médiatisée sur les événements en Ukraine faite par un homme politique américain de premier plan, le gouverneur de Floride Ron Desantis. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des candidats les plus probables du parti républicain aux élections présidentielles américaines de l’année prochaine. M. Desantis a déclaré que “la défense de l’Ukraine n’est pas vitale pour les intérêts américains”.
Cette déclaration a suscité une vague d’optimisme dans les médias russes. Toutefois, le premier secrétaire adjoint du parti communiste a appelé à ne pas se faire d’illusions et à ne pas espérer que les Républicains cessent de soutenir le régime de Kiev. Ils ne le feront pas. Nous devrions nous souvenir d’une formule simple : les politiciens américains ne disent à leurs électeurs que ce qu’ils veulent entendre et font ce dont les grandes entreprises américaines ont besoin. Le capital américain profite du conflit en Ukraine. C’est ce qui déterminera ce que fera Desantis ou tout autre président américain qui sera en charge de la politique. Bien sûr, au cours de la campagne électorale, Desantis dira ce qui correspond aux attentes des électeurs républicains conservateurs, qui sont majoritairement isolationnistes, c’est-à-dire qu’ils veulent que l’Amérique se concentre sur ses propres problèmes plutôt que de s’impliquer dans des conflits à l’autre bout de la planète. Après l’élection, cependant, comme cela s’est produit tant de fois auparavant, ces promesses faites aux électeurs seront oubliées.
“Vous voulez comprendre s’il y a une grande différence entre les républicains et les démocrates ? Souvenez-vous de Mỹ Lai”, a-t-il suggéré. Il a rappelé que c’était récemment le 55e anniversaire du massacre commis par l’armée américaine dans le village vietnamien de Mỹ Lai. Dans ce seul village, les soldats américains ont tué 504 personnes, dont 210 enfants ! Le journaliste Seymour Hersh a d’ailleurs enquêté sur ce crime et l’a révélé au monde entier. C’est ce même journaliste qui enquête aujourd’hui sur les attaques terroristes contre le gazoduc Nord Stream, menées sur ordre du gouvernement américain. Depuis, Hersh est devenu une légende du journalisme et un homme dont l’intégrité ne fait aucun doute. Le monstrueux massacre du Mỹ Lai a été organisé sous le président démocrate Johnson. L’année suivante, un président républicain, Nixon, lui a succédé. L’agression américaine est-elle terminée ? Pas du tout. Seuls les succès décisifs remportés sur le front par les forces communistes vietnamiennes cinq ans plus tard y ont mis un terme.
Les invités ont également discuté des récentes statistiques économiques du Royaume-Uni. Youri Afonine a déclaré que le peuple britannique payait le prix de la politique de ses cercles dirigeants – pour les dépenses énormes en faveur du régime de Kiev et pour les sanctions anti-russes qui frappent l’économie de la Grande-Bretagne elle-même. Il a cité les faits suivants : la facture moyenne d’électricité d’une famille britannique s’élève aujourd’hui à environ l’équivalent de 19 000 roubles par mois. Uniquement pour l’électricité, sans compter les autres charges ! Certes, le PIB par habitant au Royaume-Uni, compte tenu de la parité de pouvoir d’achat, est 2,35 fois plus élevé qu’en Russie. Mais le prix moyen de l’électricité est vingt fois plus élevé ! Youri Viacheslavovitch a fait remarquer qu’il est extrêmement important d’empêcher une augmentation spectaculaire des tarifs de l’énergie dans notre pays. Des tarifs relativement bas par rapport aux normes mondiales sont importants à la fois en tant que mesure de protection sociale et en tant qu’avantage concurrentiel de l’économie russe.
Le premier vice-président du parti communiste a également déclaré que le projet de budget du Royaume-Uni, présenté par Jeremy Hunt, le nouveau ministre des finances, contient les prévisions économiques ddu pays pour 2023. Il prévoit une baisse de 0,2 % du PIB. En comparaison, l’économie de la Chine socialiste devrait croître de plus de 5 % cette année. A l’échelle historique, une telle différence dans le rythme de développement assurera la victoire économique de la Chine sur les principaux pays capitalistes.
Youri Afonine a également souligné que les députés travaillistes britanniques critiquent aujourd’hui sévèrement le gouvernement conservateur pour ses graves problèmes économiques, tout en proclamant leur fidélité à la politique de sanctions anti-russes et de soutien à Kiev. Mais c’est cette politique qui est la principale cause des problèmes économiques. Cela montre une fois de plus que, comme dans le cas des démocrates et des républicains américains, nous ne devons rien attendre de bon des principaux partis politiques des pays occidentaux. Chacun d’entre eux poursuivra des politiques antirusses parce que c’est la volonté du véritable maître de l’Occident – le grand capital monopolistique. S’il y a quelque chose à attendre, c’est des masses. L’augmentation des tensions sociales et des activités de protestation dans les pays occidentaux est la seule chose qui peut amener leurs élites dirigeantes à modérer leur ardeur à soutenir le régime nazi de Kiev.
Youri Afonine a conclu en rappelant les anniversaires les plus importants qui ont marqué la mi-mars : le 16 mars 2014, les habitants de Crimée et de Sébastopol ont décidé de faire partie de la Russie, et le 18 mars, la Fédération de Russie les a admis sur son territoire. Tout le monde ne réalise pas encore qu’il s’agit de l’un des tournants les plus importants de notre histoire. Il y a neuf ans, les habitants de la Crimée, mais aussi l’ensemble de notre vaste pays, ont fait un choix capital. Nous avons choisi de renouer avec notre souveraineté, qui avait été largement perdue après la destruction de l’Union soviétique et la restauration du capitalisme. Nous avons décidé de quitter le système néocolonial construit par l’Occident.
Youri Viacheslavovitch a déclaré qu’il était extrêmement important que ce choix fait il y a 9 ans ne soit pas piétiné. De la même manière que les ministres de Gorbatchev, les superviseurs de la Perestroïka et les réformateurs ont piétiné le choix fait par le peuple soviétique lors du référendum du 17 mars 1991 en faveur de la préservation de l’Union soviétique (78 % des votes étaient en faveur du maintien de l’unité du pays). Nous n’avons pas le droit de changer le choix qui a été fait en 2014, car c’est la seule voie vers une véritable indépendance, et donc le développement de notre pays au XXIe siècle. Nous devons enfin nous libérer du joug colonial que Gorbatchev, Eltsine, Gaidar, Tchoubais, Kozyrev et consorts nous ont imposé. Et la Chine socialiste nous aidera dans cette lutte contre l’hégémonie occidentale.
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Mario Beltramin
Je trouve dommage de nommer les États Unis, l’Amérique ou alors a considérer que le continant leur appartient.
Chabian
Les mots “étasunien” ou “étatsunien” sont français..
Jean-Luc
entièrement d’accord avec vous et Mario et je fais très attention à cela dans les articles que je traduits et que Danielle veut bien publier.
Dans la presse alternative anglo-saxonne le terme ‘american(s)’ est employé avec plus de parcimonie qu’en France, ce qui est un comble!
je souligne aussi qu’un processus identique d’usurpation s’est fortement fait accepter dans notre lexique avec le mot ‘antisémitisme’ qui est régulièrement attribué à des individus ou entités arabes, elles-mêmes sémites! Parlons de racisme anti-juif, comme on parle de racisme anti-arabe ou anti noir. Ou peut-être mieux, de racisme tout cours?