je viens d’écouter la conférence de presse, cette information tranquille, respectueuse de ceux à qui elle s’adresse, une île si pauvre et si merveilleusement solidaire. Cuba aura été l’honneur de l’humanité dans un siècle sans honneur. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)
20 Mars 2020
Par Mario Muñoz Lozano
La Havane, 19 mars (Prensa Latina) Daniela parcourt Santiago de Cuba et Marcela se remet d’une récente intervention chirurgicale alors que les autorités cubaines ont annoncé aujourd’hui de nouvelles mesures de contrôle sanitaire aux frontières face au Covid-19.
Leurs parents, bien que préoccupés comme tout le monde à Cuba par la menace réelle que représente la maladie, font appel à un septième sens -développé par les habitants de la plus grande des Antilles- qui leur permet de faire confiance au plan d’affrontement conçu par leurs autorités.
Ils ne font pas confiance aveuglément et par négligence, mais sont conscients de la vaste expérience du système de santé cubain dans la maîtrise et l’atténuation d´épidémies antérieures telles que l’Ebola et le choléra dans d’autres pays au cours des années précédentes.
Ils sont également conscients du strict suivi et de l’application dans le pays des protocoles établis par l’Organisation Mondiale de la Santé et le Ministère de la Santé Publique de l’île, qui sont indispensables pour éliminer la contagion et éliminer le mal.
Jusqu’à ce jeudi, Cuba a signalé 11 malades, dont cinq étrangers, alors que 356 personnes éventuellement malades sont hospitalisées, dont 151 touristes d’autres pays, tous stables et aucun ne se trouvant en situation grave ou en danger de mort.
Pour la prise en charge des patients du Covid-19, le pays a préparé 2 472 lits dans 11 hôpitaux sur l’ensemble du territoire national et 18 centres d’isolement.
Et bien qu’il n’existe pas actuellement de vaccin préventif ou de traitement spécifique, le protocole de médicaments prévu par le pays comprend 22 produits médicaux cubains, dont des doses pour le traitement de milliers de personnes, a déclaré Eduardo Martínez, président du groupe BioCubaFarma.
Il a assuré que l’industrie pharmaceutique nationale garantissait la production de médicaments reconnus et qui ont notamment été très efficaces en Chine, comme l’Interferon Alpha 2B humain recombinant ainsi qu’un autre groupe de médicaments pour soigner les patients atteints de cette maladie.
Il n’est donc pas surprenant qu´alors que de nombreux pays se ferment et s’enferment chez eux et que les gouvernements imposent des couvre-feux, à Cuba, la vie ne s’écoule pas au rythme habituel mais avec la dynamique d’un pays calme et éloigné de l’hystérie mondiale.
L’île ferme ses rangs face au nouveau coronavirus SARS-CoV-2 et, comme ailleurs, des spectacles, des activités culturelles, de grandes manifestations sportives, des festivals et des réunions ont été suspendus. Dans le même temps, les autorités sanitaires demandent chaque jour d’éviter les agglomérations de personnes.
Les appels à prendre des précautions répétés dans les centres de travail, à la télévision, à la radio et dans les médias papier ne manquent pas. On sait que cela n’est pas suffisant et que des réunions quotidiennes et des auditions publiques sont organisées dans les quartiers et les centres de travail au sujet du nouveau coronavirus et les dangers de la maladie.
Toutefois, et au moins pour le moment, les épidémiologistes, les spécialistes sur les réponses en cas de catastrophe et d’autres experts estiment qu’il n’est pas nécessaire d’interdire l’entrée et la sortie des vols à destination et en provenance de l’île et de suspendre les cours dans les écoles.
Le chef du département des maladies transmissibles du Ministère de la Santé Publique, José Raúl de Armas, a souligné ce jeudi lors d’une conférence de presse que, tant qu’il n’y aura pas de transmission autochtone et que son ampleur soit évaluée, l’entrée ne sera pas interdite dans les aéroports, ports et marinas.
Cuba craint la maladie du Covid-19 et y fait face comme une question de sécurité nationale, avec le sérieux et le professionnalisme qu’exige le moment, comme elle a fait face pendant 60 ans aux difficultés et aux pénuries provoquées par le blocus imposé par les États-Unis à l’île.
Malgré cette guerre économique, financière, commerciale et y compris biologique –il faut se souvenir du Roya de la canne, de la fièvre porcine africaine, de la moisissure bleue du tabac, de la dengue et de la conjonctivite hémorragique, entre autres fléaux affrontés dans le passé- la plus grande des Antilles travaille pour aller de l´avant face à cette nouvelle maladie.
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