Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Guerre en Ukraine : «Nous ne sommes pas le camp du bien», prévient Henri Guaino

Nous avons là ce qui devrait être le consensus républicain en matière de relations internationales. Il faudra bien un jour revenir sur ce que la Révolution française doit à Kant et sa réflexion sur la condition de la paix par le respect de la souveraineté des nations. Il s’agit de refuser l’esprit de croisade au profit de l’égalité des pays souverains, des “républiques” c’est-dire des pays qui ont une Constitution posant les bases de la citoyenneté, chacun construisant ses propres bases. On retrouve beaucoup de cela (à partir de Confucius) dans le point de vue chinois assorti de l’apport des Bolcheviques qui pour la première fois ne font plus de la guerre le but et le moyen des relations internationales mais inscrivent la paix et l’égalité réelle au cœur de leur pratique. Avant eux les relations internationales, la diplomatie étaient affaire de guerres entre princes et de mariages, en partant de l’exigence des prolétaires, les communistes avec les Etats socialistes donnent la paix pour but et moyen. Cela poursuit Kant et le concrétise, la charte des Nations Unies s’inspire de cette double influence. Guaino, comme souvent, pose le principe kantien républicain, c’est le fondement français et son respect qui crée les conditions du dialogue politique au niveau de la représentation nationale. La pétaudière partisane qui emprunte aux Etats-Unis l’esprit de croisade puritain qui se prend pour le “bien”, assorti de néo-colonialisme à la française, ce qui est un désastre. Les communistes en tant que représentants du peuple sont à la fois liés à leur parti mais aussi élus sur cette base nationale, et le parti communiste a une autre mission qui relève elle aussi de l’intérêt majoritaire, ses militants font avancer l’idée de l’intervention populaire en faveur de la paix. Toutes ces nuances ont été balayées par plus de vingt ans de soutien de fait aux expéditions otanesques (Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Henri Guaino était l'invité du Grand Rendez-vous.

EUROPE 1 10h33, le 26 février 2023, modifié à 11h49, le 26 février 2023 L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Henri Guaino était l’invité du Grand Rendez-vous Europe 1 /Cnews /”Les Echos”. Au micro de Dimitri Pavlenko, l’ancien député est revenu sur le conflit ukrainien, appelant à de la nuance et engager rapidement un cessez-le-feu pour mettre fin à la guerre.

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine lance une “opération spéciale” en Ukraine. Un an après, ce qui devait être un conflit rapide s’enlise face à la résistance ukrainienne. Des Ukrainiens bien aidés par les Occidentaux, qui se mobilisent pour fournir du matériel, des armes et multiplient les sanctions contre Moscou

“La responsabilité de déclencher le conflit revient à la Russie. Mais nous ne sommes pas arrivés là par hasard”, note sur le plateau d’Europe 1/ CNews/ Les Echos. “Il n’y a jamais qu’un seul responsable” dans un conflit, poursuit-il. “Prenez l’exemple de la guerre de 1914. On est arrivé à cette situation parce que tous les Européens ont mis en place une machine infernale qui a conduit à ce conflit. La guerre de 40, ce n’est pas qu’Hitler également. Il faut remonter beaucoup plus loin pour en voir les origines, aux traités après la Première Guerre mondiale, etc”, explique l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. 

“Vous imaginez où nous allons”

“C’est important de rappeler que tout le monde a sa part de responsabilité, c’est très important de s’en rappeler”, poursuit-il. Et d’ajouter : “Il faut s’en rappeler pour au moins se souvenir que nous ne sommes pas le camp du bien. Et ça, c’est très important parce que si on pense que nous sommes le camp du bien, nous pouvons tout nous permettre. Le bien peut tout se permettre et si l’autre en face fait la même chose, vous imaginez où nous allons.”

Face à l’enlisement du conflit ukrainien, Henri Guaino appelle de ses vœux à trouver un accord diplomatique, en se demandant que se passera-t-il “s’il on va trop loin, c’est-à-dire, si la guerre nous échappe ?” Et d’ajouter : “Car, au pied du mur de l’engrenage, de la guerre totale, qui vous dit que les Américains, qui vous dit que les Européens seront ce jour-là du côté des Ukrainiens ?”.

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4 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Que fais la gauche française et européenne ?

    Ici dans cette compilation faite par un “activiste” Russe qui couvre les manifestations anti OTAN dans divers pays en Europe et concernant la France qui est la vedette française pour cet observateur ?

    Filippot !

    Va-t-on à gauche encore longtemps laisser l’initiative à l’extrême droite sur des sujets qui inquiètent une part importante de la population ?

    Dans l’après Première Guerre Mondiale les mouvements socialistes et fascistes se livraient une concurrence féroce sur des sujets communs, la crise économique, la lutte réelle et de façade contre la bourgeoisie, etc,…

    Si la tromperie était compréhensible dans ces années il y a eut depuis l’expérience fasciste et son étude historique.

    Après la gestion parlementaire de la question des retraites qu’il faudra bien analyser, les prises de position ou l’abstention hypocrite sur l’engagement français en Ukraine, le risque est grand de laisser le discours souverainiste à cette droite prête à trahir, réactionnaire mais qui risque d’apparaître aux yeux de biens des électeurs privés de mémoire et d’alternative comme le seul choix salvateur face à la crise qui monte et les menaces pour la paix.

    Dans cette vidéo ce sont les drapeaux de la CGT, la Faucille et le Marteau, celui des anciens combattants et des mouvements pour la paix qui devraient flotter, malheureusement, visiblement un peu partout les drapeaux communistes témoignent de l’effacement du mouvement.
    Même si de timides manifestations des communistes avec le mouvement de la paix ont eut lieu, nous sommes loin de ce que devrait être capable de mobiliser le mouvement ouvrier CGT et PCF ensemble. Pour plus 40 000 cartes la mobilisation est maigre, il y a un problème si même les encartés ne bougent plus.

    En Espagne selon Euronews l’initiative a été prise par le Parti franquiste Vox.

    Toujours par Euronews voir lien ci dessous:

    En France dans le cortège pro Ukrainien les drapeaux nazis de Secteur Droit on flotté dans notre Place de la République, une Honte dans un pays où l’apologie du nazisme est interdite.

    Les députés de la NUPES vont il saisir la justice pour condamner ceux qui ont brandi ces drapeaux ?

    https://youtu.be/VhfvRTTR3Z8

    Ici les images de la France datent de 4 mois et non des derniers jours.

    Mouvement pour la Paix.
    Dans cet extrait l’exigence de sortie de l’OTAN n’est pas prononcée:

    https://youtu.be/WhefPtF0bbE

    À Marseille:

    https://youtu.be/-zE8X2mWO3M

    Euronews

    https://youtu.be/CkUrvumunVo

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  • Frederic Beaugeard
    • Alain Girard
      Alain Girard

      L’Otan est présente depuis 2014 en Ukraine donc oui les Usa et leur instrument l’Otan voulaient et veulent en découdre. Un animal blessé, affaibli est toujours des plus dangereux, c’est l’impérialisme, le capitalisme qui aujourd’hui ont atteint le seuil fatidique, celui où la crise, leur crise ne peut qu’engendrer le pire, l’anéantissement.

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      • Beuvain Jean Louis
        Beuvain Jean Louis

        l’Ukraine a signé en 1997 un ” accord de partenariat” avec l’OTAN présenté comme un partenariat pour la Paix. l’Ukraine a participé à des manœuvres militaires conjointes depuis lors avec l’OTAN. La référence dont je dispose est une étude sur la destruction de l’URSS datant de 2002 publiée par une revue intitulée ” Regroupement Communiste” Courage à tous

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