Apparemment il s’agit d’une histoire grotesque, mais elle surgit dans un contexte que je décris par ailleurs et qui fait que l’Europe, après le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Asie centrale, l’Amérique latine est la proie de guerres civiles fomentées par ceux qui sont en train de perdre leur domination et trouvent partout des relais pour défendre leur suprématie les uns sur les autres. La Carinthie, s’agit-il seulement du passé? La continuité est manifeste, celle de l’Europe mythée, avec des territoire où des zombies rejouent sans cesse leurs peurs, celle des années quarante. l’Autriche joue l’autruche. L’ukrainisation d’un continent jusqu’à Paris où sont rentrés les loups. Entre 1938 et 1945, sous les nazis, la forte minorité Slovène a été persécutée par les SS. Ils sont devenus des partisans, se sont cachés en affrontant comme ils le pouvaient la police et l’armée nazies. La droite, l’extrême-droite qui dirigent la Carinthie continuent à les traiter en traîtres. Toute une histoire où il n’y a pas que les abeilles noires qui sont stigmatisées, alors même que leur disparition serait la fin de la floraison de l’espèce. Qu’est-ce qui a foiré dans notre refus du fascisme, qu’est-ce qui ne cesse de reproduire la haine ? Mon regard est celui d’Ulysse dans les Balkans, celui du cinéaste grec Théo Angelopoulos dirigeant Marcello Mastroianni dans le rôle énigmatique de Spiros l’apiculteur. Face à l’usure de la vieillesse, il abandonne tout y compris ses ruches pour que la vie continue à avoir un sens. Dans cette peste bubonique des divisions de la haine, Angelopoulos déjà nous entrainait dans des voyages initiatiques où face à la tyrannie de la dictature grecque, à la balkanisation d’un continent, il interrogeait son propre engagement communiste, son impuissance. L’apiculteur s’effaçait derrière une errance dans des paysages épurés, des héros encore et toujours à la recherche de la liberté. Trouver en soi-même, comme dans une ruche, les ressources pour encore et toujours rester vivant, en donnant… quand on n’a plus la force de combattre ou plutôt quand le combat devient plus solitaire. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Article de Slate.fr •
En Autriche, l’État de Carinthie, au Sud du pays, se soucie particulièrement de ses abeilles. Ce n’est pas tant leur santé qui préoccupe les habitants du coin, mais plutôt leur couleur. Ici, une véritable lutte pour conserver la pureté génétique des abeilles de couleur claire face aux des abeilles foncées déchaîne les passions, rapporte le New York Times.
L’affaire est très sérieuse. La loi de l’État autrichien de Carinthie fait tout pour que toutes les abeilles de la région soient uniquement des abeilles mellifères carnioliennes, avec leurs abdominaux gris clair, une espèce à la fois docile et adaptée pour le climat alpin. C’est même depuis 2007 la seule sous-espèce que la loi de l’État autorise dans la région. Les autres, plus foncées, risquent l’éradication pure et simple, ce qui n’empêcherait pas certains apiculteurs de l’État d’importer en cachette ces sous-espèces potentiellement plus productives. La chasse aux ruches impures est lancée.
Pureté génétique
Cette loi drastique divise les apiculteurs. D’un côté, les défenseurs de la pureté génétique des abeilles carnioliennes craignent le caractère agressif que pourraient avoir des espèces issues d’accouplements mixtes. De l’autre, ce sont les nouvelles caractéristiques bénéfiques que pourraient acquérir ces abeilles en se mélangeant, comme une meilleure santé et un rendement décuplé, qui sont mises en avant. Et ces derniers n’hésitent pas à voir en cette loi l’écho du passé nazi de la région.
Pureté génétique et passé nazi, comment la chasse aux abeilles foncées déchire l’Autriche©
« C’est une dictature raciste, tout comme sous les nazis », peste auprès du New York Times le responsable d’une association apicole dans la vallée de Lavanttal, où 10 poursuites judiciaires sont en cours contre des apiculteurs accusés d’héberger des ruches impures. L’apiculteur en chef du troisième Reich, Gottfried Götze, était notamment connu pour sa passion pour les abeilles mellifères carnioliennes, dont le miel seul était autorisé à être fourni à la Wehrmacht.
La chasse aux abeilles foncées entraîne dans son sillage des vagues de dénonciation avec, parfois, des photos prises en cachette chez les apiculteurs qui hébergent des ruches impures. Si les détenteurs d’abeilles mixtes risquent aujourd’hui jusqu’à 5.000 euros d’amende, ce sont surtout les abeilles qui pourraient bientôt perdre gros. En vertu d’une nouvelle loi soumise, il y a peu, à l’approbation du Parlement de l’État, les autorités pourraient éradiquer toute la ruche incriminée s’il existe un «danger imminent» d’accouplement mixte. L’actuelle loi prévoit seulement le remplacement des reines impures.
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Franck
Ils devraient aussi arrêter de boire du café, de boire et de manger du chocolat, la plus part des jus, arrêter d’utiliser la majorité des épices, abolir tous produits du coton…la majorité de tous les produits qu’ils ingèrent au quotidien sont pollinisés par des abeilles foncés dans les pays du sud. Ce sud dont-ils méprisent tant. Et puis avec le réchauffement planétaire…les espèces animales s’adaptent au nouvelles conditions climatiques. Il faut laisser faire ces nazillons…dans quelques années ils comprendront la bourde qu’ils ont commis, quand ils importeront la totalité de leur miel.