Au titre de ce pourquoi je combats et qui me fait me réjouir des résultats de la consultation des communistes sur le choix entre deux bases, celle de la direction nationale autour de Fabien Roussel et celle du rassemblement de tous les “opposants”, les revanchards de Pierre Laurent, les pseudos “communistes dès maintenant” tous poursuivant sous des masques divers une entreprise de liquidation. Les communistes ont voté, 29.898 un chiffre dérisoire par rapport à ce qu’ils étaient avant la “mutation” de Robert Hue et le laminage opéré par les deux autres directions nationales sous Marie-George Buffet et Pierre Laurent qui se sont employés à effacer le parti, à en chasser par censure et diffamation permanente les gens comme moi, mais un chiffre de votants qui demeure plus élevé que tout autre parti qu’il soit de gauche ou de droite.
C’étaient d’ailleurs ces anciennes directions qui dans l’incohérence s’étaient réunies dans un texte alternatif. Celui-ci, sous couvert d’urgence du “communisme” n’était qu’un pamphlet attaquant toutes les tentatives des communistes, n’y voyant qu’échec et absence de démocratie. Leur texte ne voyait rien à sauver dans le bilan des révolutions socialistes sous la direction des partis communistes mais pas plus dans la campagne présidentielle de Fabien Roussel et le choix de l’autonomie du parti, de sa visibilité qui était pourtant la stricte application du mandat du 38e Congrès auquel ils s’étaient officiellement ralliés en prenant des postes importants dans sa mise en œuvre. Non seulement ils niaient le fait que la visibilité, l’audience nouvelle, une certaine mise en mouvement du parti malgré eux en était résulté, mais le fait que l’autonomie des propositions était le chemin le plus sûr d’une véritable pratique unitaire de la gauche, que ce soit sur le plan électoral au sur le plan de la mobilisation dans les luttes comme on le voit pour les retraites.
La seule critique du “communisme” à laquelle il n’était pas procédé était l’autocritique indispensable concernant les trente ans durant lesquels ces gens-là ont eu tous les pouvoirs et ont détruit le parti. La manière dont ils ont vécu de son bradage en aboutissant non seulement à son effacement mais à la mise en minorité de la gauche par rapport à l’extrême-droite. Aucun vote utile ne peut suppléer à un tel processus de désaveu, fruit de la politique qu’avec d’autres et en soumission à d’autres ils ont menée.
De plus aveugles et obstinés qu’eux il n’y a guère que les groupuscules chez qui la haine du PCF tient lieu de ligne politique et qui ont salué ou prétendu saluer ce choix des communistes par un vomi haineux contre Roussel ne voyant même pas ce que la récente intervention de ce dernier révélait de potentialité en matière de lutte pour la paix. On retrouve toujours la même fausse radicalité chez les uns et les autres pour nous rabattre de fait sur Mélenchon et pour réserver tous leurs coups au parti communiste, pourtant là aussi la démonstration est claire, aucun groupuscule n’a été capable de remplacer le PCF et de produire en trente ans une ligne réellement autonome et conquérante.
Ce n’est pas le choix de ce blog et nous nous réjouissons de la manière dont tous ceux qui ne rêvent sur le fond qu’à en finir avec le PCF ont reçu une claque, nous y voyons un espoir qui n’attend rien pour soi-même, parce que depuis vingt ans et plus on découvre une situation qui nous mène à la catastrophe, à l’autodestruction et qu’il faut trouver une issue et tous agir en ce sens-là. Nous regrettons de ne pas pouvoir œuvrer tous ensemble à la reconstruction de ce parti, la rancune, les combats de “chefs” ne sont jamais une issue, il ne mènent nulle part.
La preuve est faite est que les dirigeants ayant produit ce texte alternatif, sans aucune alternative mais la poursuite de la liquidation, sont incapables de diriger une ligne dont ils ne veulent pas. Ils n’ont aucune loyauté en la matière et au meilleur des cas se conduisent comme une force d’inertie. Ils ne peuvent pas diriger, il ne faut pas les maintenir à des postes dont ils sapent l’efficacité. Ils ont présenté une ligne alternative, agi de l’extérieur mais tout en sachant bien que le jour où ils quitteront le parti après quelques remous, ils n’existeront plus, donc soit ils ne restent là que pour détruire, soit il faut qu’ils acceptent de redevenir des militants au même titre que les autres en continuant à dire ce qu’ils ont à dire mais sans prétendre détruire ni le parti, ni le vote majoritaire.
Mais montrer l’escroquerie d’un texte alternatif, qui se présente sur le thème de “l’urgence du communisme” et ne cherche qu’à en finir avec celui-ci, ne signifie pas que l’on puisse se satisfaire de ce qui est dit dans ce domaine de l’urgence, du rôle du PCF et sur le socialisme dans le texte voté. Oui il reste à amender, à travailler et il y a du boulot tant pour définir le but qu’est le socialisme, et aussi la stratégie pour y parvenir. Une stratégie est le contraire d’une accumulation de tactiques y compris pour la défense des travailleurs, mais une stratégie pose la question du pouvoir au profit de qui et pour quoi faire? Comment ? Quel parti est nécessaire… La stratégie s’éclaire par la pratique et il faut déjà tirer parti de ces premières années d’expérience depuis le 38e congrès, les acquis, les manques.
Donc les communistes ont voté dans le calme et la sérénité et le résultat est sans appel, la base commune présentée par le Conseil National et par Fabien Roussel, la majorité issue de 38e congrès a été approuvée comme base de la discussion par 81,92% des militants. Toute tentative de régression a été battue et bien battue et on ne peut que s’en réjouir non seulement pour le PCF mais pour l’avenir du pays, des travailleurs, du monde de la création, de la souveraineté nationale et de la paix. La porte ne s’est pas refermée mais l’essentiel reste à faire. Une nouvelle étape va donc pouvoir débuter celle du travail collectif sur cette base. C’est une lourde responsabilité, je ne vois pas d’autre chemin mais je ne peux pas non plus ignorer tout ce qui reste à accomplir …
Ce travail est d’abord celui des communistes mais il y aura aussi le rôle de toute une réflexion sur tel ou tel aspect. Dans ce blog nous nous intéressons en particulier à la situation internationale, à la paix, et au socialisme tel que les communistes peuvent le mettre à l’ordre du jour. Il y a des militants encartés, d’autres comme moi ne le sont pas, mais nous œuvrons tous à cette reconstruction sans a priori et tentons des coexistences qui sont tout sauf étroites simplement notre combat n’est pas et ne doit pas être pour la liquidation de ce qui est notre outil, l’organisation, la formation des communistes.
Voici l’intervention de Fabien Roussel et notons que si elle consacrée sur les résultats mais aussi la bataille des retraites, elle se termine par l’exigence de la paix, ce qui j’espère comme les dernières interventions en particulier celle à LCI ou BMTV pose cette question d’une manière nouvelle. C’est la question avec celle du socialisme qui nous préoccupe le plus dans ce blog et que communistes encartés ou non nous ne cessons de poser avec force.
Ce que j’espère de ce Congrès et ici je parle à titre individuel
Hier il s’est avéré que j’ai participé à une célébration officielle, celle de la rafle qui à Marseille a précédé la destruction des quartiers du Port par les nazis. Cette rafle a concerné à la fois la population juive qui a été conduite à Auschwitz, mais aussi la population prolétarienne, souvent d’origine italienne qui s’est retrouvée sans logis, sans rien que quelques hardes rassemblées à la hâte et transportée au camp de Fréjus. Tous étaient venus témoigner et je me suis rendue compte à quel point j’étais désormais un dernier témoin de cette histoire-là. Et sans anticiper sur le fond de ce que j’espère et auquel à notre manière nous contribuons en étant un lieu d’information et de débat, je voudrais vous faire comprendre pourquoi et comment le PCF n’a jamais été pour des gens qui ont vécu une histoire en train de disparaitre, un parti comme les autres. Oui cette histoire est en train de disparaître pourtant elle créé les conditions de l’avenir.
La rafle de Marseille s’est déroulée dans le Vieux-Port les 22, 23 et 24 janvier 1943. Accompagnés de la police nationale, dirigée par René Bousquet, l’ami de Mitterrand jusqu’au bout, les Allemands organisent alors une rafle de près de 6 000 personnes. 1 642 personnes sont déportées, dont 782 Juifs (3 977 personnes sont relâchées)1. Le quartier est vidé de ses habitants avant destruction : environ 20 000 personnes sont évacuées de leur logement. Le général SS Carl Oberg, responsable de la police allemande en France, fait le voyage depuis Paris, et transmet à Bousquet les consignes venant de Heinrich Himmler. Dans tout Marseille ça a été la chasse au juif. Le jeune frère de 23 ans de mon père, Salomon dit Raymond Bleitrach, a été pris et mis dans un train qui a atterri en Lituanie et là un comité d’accueil local les a descendus à coup de mitraillette dès la descente du train. Nous nous étions planqués dans un appartement dans une cour intérieure devant lequel je passe fréquemment ce qui est devenu le Boulevard de la Libération et qui s’appelait la Madeleine. Une Corse, une résistante madame Quilliquini avait pris le risque de nous loger là et de nous donner les papiers d’un neveu… jusqu’à ce qu’un matin une affichette collée sous le porche d’entrée indique “des juifs sont cachés là”, nous désignant alors que la police de Vichy et Bousquet, l’ami jusqu’au bout de Mitterrand arpentait les rues de la ville… Nous nous sommes enfuis…
Avant-hier j’étais, cela m’arrive quelquefois, au bord de l’explosion… Dans ces cas-là, je me demande ce que je fiche dans cette histoire et je veux partir, tout laisser tomber, je suis gorgée de déception et de trop de coups et d’injustices reçues… Il suffit de rien, de quelqu’un qui maladroitement me fait sentir l’ostracisme que j’ai subi de ma propre famille comme de ceux que je croyais ma famille d’élection, le PCF et qui parfois alors que je voyais en eux les héros à qui je devais la vie, m’ont maltraitée, racontant n’importe quoi. Il arrive un rien, un effleurement et je n’ai plus le moindre allié… Avant-hier, Marianne à qui je faisais part de mon esprit chagrin m’a dit : “en fait tu es inquiète des résultats possibles du PCF et tu le manifestes comme ça.” Ce n’est pas faux, elle me connait bien. Oui j’étais inquiète parce que si faible, en nombre, en idéologie que soit le PCF, il reste le seul qui fait et qui est encore sur le terrain et dont j’espère qu’il sera un jour en état de combattre tout ça… J’ai peur des monstres qui ont ravagé mon enfance, le nazisme, la guerre… Hier dans cette rafle, remontait ces peurs, et le PCF était celui qui une fois de plus mêlait mes peurs enfantines à un combat de classe, celui de ces Italiens, de ces républicains espagnols qui avaient pris les armes, il n’y avait pas que les juifs heureusement. Comme l’URSS qui a libéré Auschwitz et les deux Bleitrach qui étaient là, enfin l’une dont la mère avait répondu à l’appel de la chambre à gaz pour sauver sa fille et l’autre, un romantique frère de mon grand père qui était mort de chagrin devant ce que l’on faisait d’eux… comme d’autres Bleitrach et cousins étaient morts ailleurs…
C’est pourquoi cette inquiétude sur les résultats d’un vote était multiple ; il ne s’agit pas seulement des scores du PCF. Si c’était par esprit sportif ce ne serait pas grand chose parce qu’il s’agit de l’emporter sur des “réformistes”, qu’est ce que cela veut dire? Non c’est la survie d’un parti communiste dont il est question, comme pour cette russophobie, cet encouragement de l’OTAN, et l’utilisation de Bandera. Il y a plein d’autres choses derrière cette préoccupation : la première ce qui domine tout c’est l’angoisse que me fait vivre la guerre, sans doute liée au traumatisme enfantin, celui des bombardements, des violences exercées contre des individus désarmés, le fait d’avoir été une enfant gibier, comme ça pour rien parce que j’étais née sans le savoir juive mais eux ils savaient et s’autorisaient tout.
Cela remonte et aussi le fait d’avoir été sauvée par l’armée rouge, la colère contre ceux qui plus jeunes que moi y compris et surtout chez les Juifs qui nient cette joie éprouvée dans les rues marseillaises parce que c’était fini, qu’au prix de 26 millions de morts, l’armée rouge offrait à l’enfant que j’étais cette explosion de joie, le monde allait être beau, je ne connaissais jusqu’ici rien d’autre que la peur de mes parents…
Comment vous expliquer un enfant qui est né au milieu de tout ça et qui a dans cette souffrance vécu aussi ses joies enfantines… mes propres peurs, à six ans je me cachais le visage sous une serviette de table et je criais ‘l’arlerte, l’arlerte, c’est l’arlerte! ” Ma famille riait mais moi j’avais dans les oreilles ce cri d’un oncle devenu fou hystérique pendant un bombardement qui illuminait Cannes-La-Bocca dans la nuit du 11 au 12 novembre 1943, 131 bombardiers de la RAF y bombardent les industries, détruisant 40 immeubles et en endommageant 288, entraînant 42 morts et 71 blessés. Cet oncle Arthur qui criait à la fenêtre : je suis juif venez me chercher… Nous avions fui la rafle marseillaise, la pancarte contre le mur et nous avions atterri à Cannes. Dans mes mémoires j’ai raconté cette nuit où nous avons été pris par la Gestapo et juchés sur une chaise toute la nuit comme appeaux pour nos parents dans cette rafle au palais Bellevue…
Dès qu’une bombe tombe quelque part, je deviens folle comme cette nuit-là où elles sont tombées sur Bagdad, à 7 heures j’étais devant le consulat des Etats-Unis à attendre dieu sait quoi…
En fait j’ai reconstitué notre périple, nos fuites … Ma tante Régine, la sœur de mon père, était tombée malade à Cannes où elle était réfugiée avec mon oncle Isi et son frère Arthur… Imaginez de quoi et comment ces pauvres gens vivaient, ils étaient interdits de tout et il fallait nourrir la famille, la petite fille que j’étais qui n’a jamais manqué de rien… Mon père alternait, il lui est arrivé avec une terrible crise de sinusite dont il était coutumier de se faire embaucher sur les quais comme docker mais d’autre fois il vendait et achetait tout ce qu’il trouvait… Mon père et ma mère avaient un vingtaine d’années, ils ont fait face à leur manière mais parfois les nerfs prenaient le dessus, ça gueulait on ne savait pas pourquoi… et moi je vivais entre ces hurlements d’un couple d’adolescents qui tentait de faire face et qui ne savait pas, rien si ce n’est la haine de l’occupant… Mon père était très courageux à sa manière parfois cocasse et perdu, mentant par plaisir, par habitude, jurant sur les yeux de sa fille n’importe quoi et quand je protestais, il me lançait “et alors tu es aveugle? ” Il a rejoint sa sœur et a été à la kommandatur demander de la pénicilline, il l’a obtenue mais l’officier lui a dit “ne parlez plus allemand vous avez l’accent yiddish” c’était la deuxième fois.
Il y a eu cette peur, ces souffrance au milieu desquelles je grandissais et il y a eu cette nouvelle fuite dans le maquis de la Voulte et de là le retour en mai 1944 dans un nouvel appartement de la rue Abbé Faria, il y a eu ce bombardement américain de Marseille, ce fut un largage stratégique menées par sept vagues de bombardiers de l’US Air force le 27 mai 1944 sur le centre-ville de Marseille, faisant dans la population civiles 4 512 tués ou blessés, et 20000 sinistrés… l’un des bombardements les plus meurtriers que la France ait connu alors que toutes les installations portuaires et militaires sont laissées intactes en prévision du débarquement de Provence. Là c’était presque drôle : nous avions trouvé dieu sait où des œufs et des tomates et ma mère avait fait une platée, il y avait plus de convives que d’œufs mais cela ne faisait rien nous étions tous là en train de saliver avec une cuillère et du pain qui avait le goût du son et de la sciure, un festin… Il y a eu les sirènes, mon père appartenait à la défense passive et avec tous les habitants de l’immeuble nous nous sommes réfugiés dans les caves et nous nous sommes régalés alors que tout vibrait autour de nous. Le lendemain, mon père est allé déblayer les cadavres et les gens encore vivants sous les monceaux de ruines… Moi je jouais avec la fille de la concierge de l’immense scierie en face dans la rue… l’odeur du bois était enivrante et nous cachions. Mon père est revenu le soir épuisé mais il m’apportait trois trésors : une poupée presqu’aussi grande que moi, deux tasses et soucoupes en porcelaine avec de grosses raies rouges et blanches et l’inconnu, l’invraisemblable, une banane… c’était la première fois que je goûtais ce fruit…
Donc j’ignorais tout de comment c’était avant la guerre quand tous mes jeux, mes plaisirs d’enfance n’étaient pas mêlés à la peur à la souffrance… Et il y a eu la libération, en aout 1944, Marseille, avec le parti communiste, Marseille s’était libérée elle-même sans attendre les régiments américains, comment vous dire cette foule dans les rues de Marseille et moi qui ressemblait à Shirley Temple habillée dans une robe de fête en organdi, en train de danser, tout le monde pleurait, s’embrassait, mes parents adhéraient au PCF après avoir été dans la résistance Moï…
La guerre continue mais sur des rives lointaines… 6 août et 9 août 1945 c’est Hiroshima et Nagasaki et dans les bals populaires on danse la bombe atomique, les cavaliers jettent en l’air leur cavalière… Commence une longue attente, tous les jours mon père va à l’accueil des déportés pour voir s’il y a des nouvelles et il ramène fréquemment des squelettes vivants qui racontent… et moi je hais Hitler, sur le balcon il y a un endroit où on met le charbon, je rêve d’y enfermer Hitler pour lui faire comprendre… Dans le même temps une tante morte en déportation a laissé dans le grenier de ma grand mère une malle pleine de livres, je m’en empare et je découvre un univers qui demeure le mien… des livres mais aussi des revues de cinéma…
Le premier 14 juillet 1947 j’ai alors 9 ans, je l’ai vécu dans les locaux de la Marseillaise, avec tous les artistes peintres communistes qui étaient clients en face du peano et j’étais dans les bras d’un grand africain communiste, un très grand cinéaste et un grand écrivain sénégalais qui s’appelait Ousmane Sembène et qui de docker Cgétiste, communiste était devenu journaliste… il me portait à la fenêtre pour que je contemple le feu d’artifice… C’était un géant bienveillant… En fait, il avait un caractère de cochon et quand je l’ai retrouvé au Sénégal, j’étais membre du Comité central et il m’a engueulé parce que selon lui il fallait faire plus pour aider les artistes africains… Je vois les gens mourir autour de moi et avec tant d’entre eux j’ai des souvenirs de combat, comme ce faussaire génial Adolphe Kaminsky, qui quand je l’ai rencontré faisait cette fois des papiers pour les combattants portugais ou angolais passant à Paris, cela se passait lors du meurtre de Dulcie September et chez lui j’ai croisé Jorge Ivens et Loridan … Ils passent devant mes yeux toujours drôles, humains, grandioses et plein de manies invraisemblables… Les communistes et la masse d’intellectuels qui s’y reconnaissaient alors souvent juifs mais proches du tiers monde, pas de l’empire US… Toujours ce mélange de souffrances et de rires comme mon enfance mais une époque dont j’ai du mal à protester quand on la caricature pour y introduire un socialiste qui n’y était pas plus que Mitterrand ou d’autres mais qui déjà s’inventaient des résistances apocryphes… pendant longtemps j’ai protesté mais je commence à hausser les épaules à force de voir des abrutis qui m’inventent aussi… je suis en perpétuel décalage, même les trotskistes, en France nous avons une brochette pas piqué des hannetons, plus anticommunistes difficiles, tous au PS, mais comme j’en ai rencontré d’autres en Amérique latine, à Cuba, au Venezuela qui étaient de vrais anti-impérialistes (le Venezuelien avait même le prénom de Staline, quand on a pareils parents … ) et je n’arrive pas à croire qu’il faille agiter le piolet dès qu’on en voit un… En revanche il faut leur dire de la boucler dès qu’ils commencent à vider des querelles d’un autre âge… En plus j’aimais bien Ben Saïd, le seul de la liguepour lequel le bureau politique ne parlait pas yiddish vu qu’il était sépharade… Mais je n’avais confiance que dans les communistes qui me disaient :”arrêtes de ramer tu attaques la falaise” et qui avaient les pieds sur la terre… un monde de prolos épris de culture… qui répondent sur le fond et ne se perdent pas en détails oiseux…
Le reste, je l’ai plus ou moins raconté j’ai tenté de traduire comment se mêlent les choses de la vie et les luttes et comment cela a créé un pacte avec les communistes, fous et raisonnables, avec l’URSS et s’il y a des moments où les communistes me déçoivent trop toutes tendances convaincues cela me bouleverse et me donne envie de fuir mais ce que j’attends est beaucoup plus profond que tout ce dont des imbéciles croient me priver, quelques hochets sans importance, notoriété, vanitésdiverses,un rire partagé avec un camarade en qui on a confiance… Comme hier quand Bruno Payen lemaire de Marseille faisait un discours surMarseillle,il en faisait l’exception miraculeuse,le copain à côté à maugréé “et vive l’OM” trop c’était tropsurtout pour nous fourguer Damalin en prime… On a ri et ce que j’ai reçu des temps jadis revient alors à la surface me faisant alterner les humeurs…
Alors espérons que cette mince ouverture qui a eu lieu et qui se confirme par ce vote va déboucher enfin sur l’essentiel.
Danielle Bleitrach
Grand débat en visio “Oser la Paix”
Rendez-vous le 2 février 2023 à 18h30
https://framaforms.org/visio-oser-la-paix-1673199821
Messages
- 1. Grand débat en visio “Oser la Paix”, 19 janvier, 14:05, par Jamp
- Le préambule au débat commence par cette phrase : « Depuis le 24 février, nous vivons au rythme de la guerre en Ukraine »..
C’est une vision fausse qui ne fait que se calquer sur le choix de nos médias de ne pas rendre compte de la guerre civile qui fait rage dans le Donbass depuis 2014 du fait du régime de Kiev issu d’un coup d’Etat..
Cette vision permet de présenter la Russie comme un agresseur alors qu’elle ne vient qu’au secours des populations russophones du Donbass injustement agressées depuis 8 années au prix de milliers de morts.
Il faut en finir avec cette déformation des faits qui alimente des prises de position indéfendables au plus haut du PCF. - 2. Grand débat en visio “Oser la Paix”, 28 janvier, 18:20, par admin ben si, les habitants du Donbass vivent au rythme de la guerre depuis 2014, mais en France, justement parce que cette guerre était tue, on vit au rythme de la guerre depuis février 2022… sauf très peu de militants, dont certains qui ont lancé cet appel et qui avaient justement accueilli en France les “mères d’Odessa” en 2015…
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Franck Marsal
Ce vote prouve que le parti communiste, même affaibli a encore des voiles qui se gonflent au vent de la lutte de classe. On ne peut le déconnecter de ce qui se passe dans le pays, d’un refus qui mone massivement, de nouvelles couches sociales qui sortent de la passivité et de la soumission et qui entrent dans la mobilisation. Après le congrès de 2019 et la campagne présidentielle, c’est un pas de plus qui n’est encore qu’au premiers lacets du chemin mais nous montre que la période ouverte depuis 40 ans est en train de se refermer.
Tu as raison de le souligner, nous sommes le premier parti de la NUPES à bien des égards, par le nombre de votants, mais aussi par le sérieux et la profondeur de notre travail. J’ai vu hier qu’un sondage donne Fabien Roussel comme le dirigeant futur naturel de la gauche pour une majorité de Français.
Il va s’en dire que cela ne sera pas accepté sans résistance par nos petits amis sociaux-démocrates de diverses obédiences, eux ne conçoivent la gauche que comme quelque chose qui leur appartient. Ce sont encore et à nouveau les classes populaires qui pourront montrer la voie d’une véritable majorité de changement, osant véritablement affronter le parti du capital et de la guerre.
Michel BEYER
Fabien Roussel met en avant la riche histoire du Parti communiste Français. La motion 390 ne doit pas occulter toute l’histoire du PCF. Le PCF doit se réconcilier avec le peuple français. Faut-il rappeler l'”Honneur” de ses multiples actions depuis sa création. Le mot “Trahison” est réservé à d’autres. Le passé glorieux du PCF, c’est les Brigades internationales, c’est malheureusement l’emprisonnement des députés de “l”honneur” en 1939. Les nombreux fusillés de 1940 à 1945, la liste infâme rédigée par certains pour fusiller les communistes. La résistance avec les FTP, les grandes réalisations de l’après Libération, la Sécu d’Ambroise Croizat, les nationalisations d’EDF/GDF avec Marcel Paul, le statut de la Fonction publique avec Maurice Thorez etc…La France a pu se relever grâce à toutes ses réalisations. De Gaulle lui-même reconnaissait l’ancrage des communistes dans le Peuple. Alors que d’autres prétendaient que nous étions inféodés à Moscou.
Quel parti s’est battu plus que le PCF contre le colonialisme ? Quel parti s’est battu le plus contre les guerres coloniales, Indochine, Algérie? Cherchez, vous n’en trouverez pas. Vous trouverez par contre des trahisons. Bien sur, le PCF n’était pas seul dans ces luttes.
La Lutte de classe doit être le fil conducteur de ce parti ancré au coeur de la CO. C’est peut⁻être là qu’il y a eu fléchissement notamment sur l’Europe. L’Union, cheval de bataille pendant de longues années, a surtout rendu service à d’autres qui n’avaient qu’à récolter les fruits de nos actions.
Danielle, nous a beaucoup ému aujourd’hui. Son récit, sur son enfance, nous donne une idée sur ce qu’on pu vivre les familles juives, les enfants juifs pendant la guerre. Je le dis souvent aux amis, nous sommes des enfants d’avant-guerre. Pour Danielle, c’est pire, elle est un enfant de la guerre. A nos âges sommes-nous plus sensibles à la Paix? Je ne tiendrais pas débat sur ce thème. La seule chose que l’on peut dire, c’est que nous avons un vécu.
Girard
La bataille vient de connaître une étape qui pourrait être décisive …
Si, enfin, dans un parti qui n’est plus coupé grosso modo en deux mais quasiment unifié sur une ligne de rupture avec la mutation avec des faiblesses lourdes cependant donc si désormais l’écrasante majorité cesse de plaider une unité qui n’alimente que les liquidateurs.
Nous l’avons vu avec le vote à l’Assemblée en faveur de l’Otan, de la guerre, oui les militants ont pesé ensuite mais fallait-il en arriver à devoir peser dans son chez soi…
Il y a urgence à se doter de dirigeants respectant la base, 42% de membres du CN présents ont voté contre la base commune, ils sont totalement désavoués, discrédités, me plus des mannequins, des guignols mais des guignols qui tenteront encore, u sommet du ridicule, de peser sur le choix majoritaire. Rendons-leur désormais la place qui leur revient ou mieux, qu’ils joignent le geste à la parole et aillent où l’herbe serait plus verte
J’ai vu, entendu des partisans du texte des des Hueistes, ils en sont tous les rejetons, ne pas vouloir s’afficher par un votre contre le secrétaire national, le même coup que pour les présidentielles, sur l’estrade pour mieux en raboter les pieds.
Cependant une leçon me semble majeure, les communistes sont, d’ores et déjà, sur le prolongement du précédent congrès, ce n’est plus un score c’est un raz de marée pour les votants.
Certes le réflexe de ne pas toucher au secrétaire national a joué, mais pas celui de la forteresse assiégée qui, si souvent, a servi à la nécessité, obligation de soutenir le premier dirigeant. Songeons en cela, à la MGB qui nous fit le coup en meeting parisien précédant la fessée des présidentielles où elle fut candidate de tout le monde et de personne.
Il y a eu dans ce vote une chose très profonde, génétique, l’attachement au parti communiste, la fierté retrouvée, la dignité qui consiste à pouvoir regarder droit dans les yeux les travailleurs, l’utilité d’un parti du travail, qui tente le retour aux sources saines, une source en place du marigot de la mutation, l’irrigation de l’analyse de classe pour donner des débouchés aux luttes.
Un autre élément ressenti, qui tient lieu à l’utilité de ce parti, le ras le bol des fractions, des textes d’opposition, les opposants du congrès précédents ont continué à s’opposer, à miner le chemin, c’était et cela demeure la cinquième colonne de la social-démocratie.
Quand nous affrontons une telle politique de la classe dominante avec la guerre mondiale en toile de fond, il n’a plus de place pour se placer au sommet de la barricade dans un grand écart…
Le raz de marée c’est l’expression de ce choix de continuer, de persévérer, au delà d’élections, sur le chemin de reconstruction d’organisations communistes, quartiers populaires, entreprises, là où s’affrontent capital et travail.
L’abstention de communistes relève également, je l’ai vécu, du traumatisme récent de ce vote des députés, contactant un camarade jeune, militant depuis plus de 10 ans, pressenti comme futur cadre, j’apprends que ce vote a été la goutte d’eau, il est parti. D’autres camarades ont dédaigné le vote au même motif genre “tous pareils”.
La direction est plébiscitée, attention, ce n’est pas un vote de totale adhésion, ce n’est en aucun cas un blanc-seing, la tâche est immense, des territoires entiers n’ont plus d’organisations de communistes entrés en survie, nombre de combats portés lors de la campagne des Jours heureux doivent devenir de totales priorités, la bataille industrielle, de l’énergie, de la santé, des services public , batailles perdues d’avance si demain le feu nucléaire devait mettre un terme à toute humanité tant le capitalisme est la négation même de la vie et d’un avenir possible.
Le socialisme n’est pas droit devant, il n’est en aucun cas certain, sans parti du socialisme c’est pédaler dans le vide ou croire, c’est plus rassurant et tout aussi mensonger que cette société nouvelle naîtra de l’ancienne sans turpitude, sans obligations et nécessité de rompre avec un capitalisme parvenu à sa fin et qui n’en finit pas.
En terminer avec cela, un passage est obligé, celui de la révolution, celle-ci devrait être l’ultime, celle de la classe ouvrière qui ne sera plus main d’oeuvre d’une classe mais maîtresse d’oeuvre de son destin à condition qu’elle soit maîtresse de propre parti communiste.
Il y a urgence à se réapproprier le parti, à tous ses niveaux, urgence d’en finir avec les fractions et les fractures par une démocratie interne reviviviée, des formations marxistes, léninistes, un parti où la discipline permet le débat, la confrontation mais où la cohésion, un ‘tous ensemble” doit être présent, travaillé pour répondre à l’appel de l’Histoire. Oui à un centralisme, démocratique bien sûr, le débat aide à rassembler, les fractions divisent, bien sûr et si les mutants étaient majoritaires va t’on me rétorquer, alors il faudrait se plier?!
J’ai l’intime conviction que la mutation ne peut être gagnante que dès lors que le militant est privé de tout outil d’analyse, de réflexion, de pensée , qu’il ne peut confronter la ligne, la stratégie, le programme à sa vie, la vie réelle. Les Jours heureux cela a été de la vie vraie, authentique c’est une des raisons de ce vote, on se sentait bien, comme de retour à la maison commune, le parti.
Avec 18% des exprimés tant de coups bas sont encore à attendre, ils ont la rage, ils ont l’Huma et une bonne partie de l’appareil, nos outils , eux qui les ont jetés depuis si longtemps.
Les 18% tenteront de nous couper les vivres, c’est plus qu’une fraction au coeur de cela, c’est un travail de scission, que l’on en accepte l’augure ou pas, c’est leur dernier moyen d’exister en s’accouplant avec les Autain et autres, ça tombe bien la succession du leader Maximaux est engagée… Quand on songe que le député de Dieppe, depuis la première candidature de JLM était vu comme ministre du travail par celui-ci et lui voulait la santé. Pas seulement vendre la peau de l’ours, genre il suffit de se baisser pour ramasser le pouvoir mais également un profond mépris pour les communistes qui auraient étés mis devant le fait accompli.
DEs camarades dans ces 18%? Oui car nous nous retrouvons dans les manifs pour beaucoup et cependant il y a un choix essentiel à porter en direction des salariés, ou le programme de la Nupes avec une politique moins à gauche que le Programme commun, c’est tout dire ou les Jours heureux.
Croire que nous pourrions dans l’instant emporter le morceau au sein de ce conglomérat est illusoire, dans la durée, pas plus, quand Faure se targue de faire bouger les lignes sur la retraite à 60 ans en son sein, c’est bien la social-démocratie qui mène son Congrès de Tours à l’envers. Les composantes de la Nupes sont telles, ses choix de société coulés dans le moule des diktats de l’Union européenne du capital, de “on sort” , puis “on reste mais” à ces déclarations contre ces malvenus qui mettent à mal nos système de représentation, valant pour acceptation, avec la tsipatrisation à la clé, Manon Aubry LFI est claire sur le sujet “ Il faut changer ces institutions avec également une autorité éthique indépendante au niveau européen ».
Bouge l’Europe en quelque sorte…
Alors…
Avec 82% des exprimés, oui tant de choses, d’espoir sont au présent.
Que le congrès soit l’émergence des 82%, à tous les niveaux, délégations et directions élues. 82% c’est 82% du CN et c’est au prorata dans les fédérations…
Non, plus d’unité de façade, d’union à la noix, dehors et dedans, de compromis devenant compromissions, dehors et dedans et freins à notre renaissance.
Soyons au service du peuple, de la Paix, du travail, en s’appuyant également sur la solidarité internationale utile de chaque côté quand on prétend à une société nouvelle, il faut aussi un monde nouveau.
Osons !