Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ziouganov : Nous nous battrons pour la victoire !

Une situation très bien résumée et un diagnostic qui va au-delà de la seule Russie : “Nous devrions tirer les leçons les plus utiles de l’expérience de l’année écoulée. Oui, nous avons surmonté de grandes difficultés. Mais cette année sera beaucoup plus difficile. Parce que l’ancien a été détruit, le nouveau n’a pas été créé, et le parti au pouvoir n’a pas défini la voie à suivre pour que le pays aille de l’avant. Il n’a pas non plus déterminé l’image de l’avenir.” (Note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/215997.html

La session de printemps de la Douma d’État a débuté le 17 janvier. Le président du Comité central du KPRF, le chef de la faction du KPRF à la Douma d’État, Guennadi Ziouganov, a pris la parole lors de la première session de la Douma après la pause. Nous portons à votre attention le texte de son discours.

– Bonne année, Joyeux Noël, bonne chance à vous tous ! Mais surtout, de nouvelles victoires !

Cette année a commencé par les vœux présidentiels du front, d’où le commandant en chef et ses soldats se sont adressés au pays et ont demandé une mobilisation et une unité maximales. Car le sort du pays et de chacun d’entre nous sera déterminé par le succès victorieux de l’opération militaire et politique que nous menons en Ukraine. Il faut bien comprendre que là, sur les lignes de front, nous affrontons les Banderistes, l’OTAN et les nazis. Et ici, sur le front intérieur, nous sommes confrontés à des traîtres des années 90, les soutiens de Vlasov. Et il existe toujours une “cinquième colonne” qui nous empêche d’enseigner correctement à nos enfants, d’éduquer la nouvelle génération ou de travailler efficacement.

Nous devrions tirer les leçons les plus utiles de l’expérience de l’année écoulée. Oui, nous avons surmonté de grandes difficultés. Mais cette année sera beaucoup plus difficile. Parce que l’ancien a été détruit, le nouveau n’a pas été créé, et le parti au pouvoir n’a pas défini la voie à suivre pour que le pays aille de l’avant. Il n’a pas non plus déterminé l’image de l’avenir.

Il me semblait qu’après que le Président, s’adressant aux journalistes à Valdai il y a quinze mois, ait déclaré que nous étions dans une impasse et que le capitalisme ne fonctionnait pas, des mesures seraient prises, qui se refléteraient avant tout dans le budget. Malheureusement, cela ne s’est pas produit.

Le président a changé de stratégie quatre fois en vingt ans. Au début, il reconstruisait le pays, combattait le crime et les terroristes. Nous l’avons soutenu activement à l’époque et avons été solidaires de cette politique. Ensuite, nous avons tout fait pour stabiliser la situation, y compris sur le plan politique. Notre parti et l’Union patriotique populaire ont fait preuve de responsabilité et d’unité comme jamais auparavant.

Ensuite, nous nous sommes attaqués au problème du sauvetage du peuple, mais nous ne l’avons jamais résolu. En cinq ans, le pays a perdu trois millions de personnes, et l’année dernière, le nombre de citoyens russes a encore diminué de 600 000. Le taux de natalité a diminué de 11 % l’année dernière. Et nous devons prendre les mesures les plus vigoureuses pour surmonter la catastrophe démographique.

Aujourd’hui, le président a placé deux tâches au premier plan : protéger la souveraineté du pays et préserver les valeurs traditionnelles. Nous sommes tout à fait d’accord avec cela ! Mais seule la victoire et un changement de cap socio-économique peuvent garantir la réalisation de ces objectifs. Malheureusement, l’année dernière, Russie unie n’était pas prête pour cela.

Nous proposons de réexaminer notre programme de relance socio-économique de la Russie et notre projet de budget de développement de 45 000 milliards de roubles. Il est également nécessaire d’examiner notre programme pour réaliser des progrès scientifiques et technologiques, notamment la loi sur l’éducation pour tous. Nous avons également fait des propositions pour assurer la sécurité alimentaire. Il s’agit des programmes “Nouvelles terres vierges” et “Développement rural durable”. En outre, il est nécessaire de renouveler le personnel afin de garantir un dialogue politique complet pendant la prochaine campagne électorale. Si la future campagne ressemble à la précédente, elle constituera une menace directe pour la paix civile et la stabilité politique !

Hier, lors d’une réunion entre le président de la Douma d’État et les dirigeants des factions, le leader de Russie Juste, Mironov, a déclaré qu’une lettre spéciale avait été envoyée au président à cet égard. Une question se pose : quel genre de système politique est-ce là, où un seul parti gagne les élections locales ? Et à Tver, par exemple, même le conseil municipal n’est représenté que par Russie Unie ! C’est une voie directe vers une criminalisation accrue de l’ensemble du système politique. Et nous sommes catégoriquement en désaccord avec cela !

Le gouvernement de Mishustin est en place depuis exactement trois ans. Oui, il a fallu prendre de nombreuses mesures énergiques. Il s’agissait en particulier de la lutte contre le covid et les sanctions. Mais, je le répète, nous n’avons toujours pas atteint la trajectoire du développement ! Si l’on additionne les chiffres des trente dernières années, l’économie russe a connu un taux de croissance annuel moyen de 1 %. Pendant ce temps, le monde extérieur s’est développé à un rythme très différent et le PIB mondial moyen a été multiplié par deux et demi sur la même période. Et le PIB de la Chine a été multiplié par quatorze et demi sous la direction du parti communiste ! La Chine est devenue une puissance de premier plan, alors que nous, si vous regardez l’année en cours, nous n’avons pas du tout de croissance économique.

Nous devons prendre des mesures énergiques. C’est pourquoi notre Parti et les forces patriotiques de gauche insistent : après avoir dressé le bilan de l’année en février, nous devons de toute urgence entendre le rapport du gouvernement et définir les objectifs stratégiques. Ce sont ces tâches qui nous permettront de constituer un budget de développement et de ne pas stagner autour d’un pour cent, comme cela a été le cas ces derniers temps. Nous pensons avoir tout ce dont nous avons besoin pour cela. Je vous ai présenté le programme “Christal de la croissance”, et aujourd’hui je voudrais vous présenter le matériel final consacré au 100e anniversaire de la formation de l’URSS. Nous l’avons envoyé au chef de l’État et à tous les gouverneurs. J’ai parlé au président au cours de la nouvelle année et il rencontrera bientôt les chefs de faction. J’ai également discuté de questions urgentes avec le Premier ministre Mishustin, avec les chefs des principaux collectifs et entreprises populaires. Je dois vous dire que malgré les tentatives d’attaques de pillards, les entreprises populaires ont été les meilleures du pays l’année dernière et ont montré de brillants résultats.

L’entreprise de Kazankov à Mari El a produit pour vingt-cinq milliards de roubles de produits, a payé un milliard trois cents millions de taxes. Le salaire moyen y est de plus de cinquante mille roubles et les employés bénéficient d’un paquet social complet. L’entreprise dessert huit provinces de la région de la Volga. Et les prix de ses produits n’ont augmenté que de cinq pour cent, et non de quinze ou vingt comme cela s’est produit ailleurs.

La question principale aujourd’hui est la protection de la souveraineté du pays. Notre souveraineté extérieure est protégée par les armes nucléaires. Je remercie Channel One et Rossiya d’avoir célébré le 120e anniversaire de Kourtchatov et les anniversaires de Koroliov et Keldysh à une échelle plus grande que jamais. Les réalisations de ces trois génies sauvent encore aujourd’hui le pays.

Mais il est temps d’arrêter les discussions frivoles sur l’utilisation des armes nucléaires. Ceux qui jacassent sur ce sujet ne comprennent rien aux armes nucléaires. Nous devons mettre fin à ce genre de propos ! Même lorsque les Américains ont perdu la guerre en Corée, où seuls des volontaires chinois s’étaient battus par millions, ils n’ont pas utilisé de telles armes. Ils ne l’ont pas fait non plus pendant la crise des Caraïbes. Et nous sommes parfaitement capables d’atteindre nos objectifs stratégiques militaires sans utiliser d’armes nucléaires. Mais jusqu’à présent, aucune des questions relatives à la coupure des voies d’approvisionnement de l’Ukraine en équipements lourds occidentaux n’a été résolue. Bien qu’il n’existe que quatorze ponts, quatre passages ferroviaires et deux tunnels reliant l’Ukraine à l’Europe. Et les canaux d’approvisionnement en armes et en munitions auraient pu être fermés depuis longtemps. Il est nécessaire de résoudre ce problème avec confiance et persévérance. Nous avons suffisamment de pouvoir et de ressources pour cela.

Quant à la souveraineté interne, elle est essentiellement constituée de composantes économiques. Mais à l’heure actuelle, 65% de notre grande propriété appartient à des étrangers. Nous n’avons que 5% de machines de notre propre fabrication. L’Amérique possède [en propre, NdT] 80 % des machines à commande numérique, le Japon 90 %, et nous n’avons au mieux qu’une machine CNC [Machine-outil à commande numérique, NdT] sur quatre ou cinq [à nous].

Ce n’est que l’année dernière que nous avons pu atteindre les résultats des années 90 dans le secteur de l’énergie. Et si nos installations industrielles fonctionnaient à pleine charge, nous aurions eu une pénurie d’électricité depuis longtemps.

Quant aux réserves financières, la moitié d’entre elles – 320 milliards de dollars – étaient concentrées dans les banques occidentales, en dépit de nos avertissements. En conséquence, nos comptes y ont été gelés. Et, en fait, ils ont volé cet argent à la Russie. Et maintenant ils sont en guerre contre nous. Cependant, les autorités russes tentent à nouveau de cacher l’argent dans un bas de laine au lieu de l’investir dans le développement du pays. Quel type de souveraineté financière avons-nous donc lorsque le dollar, et non le rouble, dicte notre volonté ?

Pendant des années consécutives, nous avons vendu pour plus de 20 000 milliards de roubles de nos ressources, mais le budget n’a jamais reçu plus de 8 000 milliards. Est-il difficile pour nous de résoudre ce problème ? Pendant ce temps, même l’oligarchie en Russie ne paie pas d’impôts normaux !

Une autre question concerne la technologie. L’année prochaine marquera le trois centième anniversaire de l’Académie des sciences créée par Pierre le Grand. Rendons-lui donc son statut d’antan ! Nos députés Alferov, Melnikov, Kashin, toute notre équipe, vous proposent depuis de nombreuses années un programme de développement de la science. Il est prêt, testé et tout à fait réalisable.

La député de notre faction, Ostanina, a soumis à la Douma d’État cinq lois sur la protection des enfants. Mais le parti au pouvoir continue d’ignorer notre demande d’une loi sur les repas chauds pour les lycéens et la mise en œuvre d’un certain nombre d’autres initiatives sociales !

L’une des plus importantes est également le développement de notre culture. Au cours des trois dernières décennies, il y a eu 80 millions de locuteurs de russe en moins dans le monde. Une telle catastrophe se produit pour la première fois dans l’histoire de l’humanité ! Je soutiens pleinement la loi sur la langue russe. Mais regardez l’hôtel Moskva, qui est en face de la Douma d’État ! Est-il vraiment impossible de faire en sorte que le panneau soit en russe ? Changez au moins ce panneau au centre de la capitale !

A propos de la politique d’information. Allumez la chaîne Kultura et voyez ce qu’elle montre. Je n’y ai pas vu un seul reportage sur l’opération militaire spéciale ! Bien que les gens se battent, défendent leur patrie, donnent leur vie pour elle. Et tout cela, d’une manière ou d’une autre, a déjà touché 20 millions de personnes.

Quant à la cohésion sociale, le KPRF a un véritable programme. Soutenez-nous et de nombreux problèmes seront résolus.

Le mois de février marque le 80e anniversaire de la défaite des forces nazies dans la bataille de Stalingrad. Et de nombreux citoyens, y compris nos combattants de première ligne, demandent que le nom fier et honorable de Stalingrad soit rendu à cette ville. Dans toute l’Europe, de nombreux noms de rues et de places sont dédiés à Stalingrad. Et même à Paris, malgré la situation politique actuelle, ils n’ont pas changé les plaques contenant ce nom.

L’année dernière, la Russie a récolté 160 millions de tonnes de céréales. Dans le même temps, le prix du pain n’a pas baissé d’un centime. Adoptez donc la loi que nous avons introduite pour réguler les prix des produits de première nécessité ! Et augmentez le minimum officiel du coût de la vie à au moins 16 000 roubles. Cela permettra au moins de donner quelque chose aux pauvres. Bien que, aux prix actuels, le coût de la vie devrait être de 25-30 mille roubles. Et c’est aussi une tâche tout à fait soluble.

Fournir des repas chauds aux lycéens, instaurer un impôt progressif sur les riches – telles sont les mesures à prendre d’urgence.

Quant au Mausolée, nous ne permettrons pas qu’il soit à nouveau couvert de contreplaqué pour les fêtes. Et l’ignoble “Centre Eltsine” aurait dû être fermé depuis longtemps et un centre d’éducation patriotique aurait dû être créé à sa place.

Je tiens à souligner une fois de plus l’essentiel : les élections doivent être équitables et dignes. Ce devrait être une rivalité entre les équipes. Notre équipe est forte, compétente et fait autorité. Et nous nous battrons pour la victoire !

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