Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Jean-Claude Delaunay poursuit la discussion sur le socialisme, oui mais quid du passage au socialisme?

Jean Claude met l’accent à juste raison sur ce qui se cache derrière l’étrange querelle byzantine autour du socialisme et du “communisme maintenant”. La question de la rareté est effectivement centrale et comme disait Marx “on ne peut en faire abstraction qu’en imagination”. Quand aux sociétés primitives sans classe, j’y reviendrai certainement, mais il me semble qu’il y a une question qui pose problème et que personne n’ose poser et que le côté “vaporeux” du “communisme maintenant” masque autant qu’il le fait pour la rareté, c’est celle du passage au socialisme. Tant qu’il y a eu l’URSS, l’idée de la “”coexistence pacifique”, nous avons pu penser et développer en particulier avec l’eurocommunisme une articulation de votes et de mouvement sociaux. Il me semble et en tous les cas cela mérite débat que les évolutions actuelles nous posent doublement problème: premièrement le basculement vers un monde multipolaire avec l’agressivité y compris nucléaire accrue de l’impérialisme me font m’interroger sur cette coexistence pacifique, en quoi le passage au multipolaire est-il une opportunité et laquelle? Étant bien entendu que la violence vient du dit impérialisme, je trouve que nous ne tirons pas assez bilan de ce qui se passe devant nous, comme d’ailleurs d’une analyse de la restauration du capitalisme en URSS avec l’obligation de consacrer 40% du budget à la guerre imposé à l’URSS. Ensuite, le vote permettant le passage au socialisme est confronté à des systèmes “démocratiques” qui empêchent l’intervention populaire et celle de la classe ouvrière, l’apparition y compris de coups d’Etat “légaux” comme au Brésil, mais un blocage institutionnel partout. Nous sommes bien dans ce que Jean-Claude cite souvent comme texte de Marx, “quand les forces productives entrent en contradiction avec les rapports de production… s’en suit une période d’ébranlement des superstructures”.

Le recours dans un tel contexte “d’ébranlement” dirait Marx des “superstructures” à l’idée de “communisme déjà là” évite d’aborder la difficulté puisqu’elle est surmontée en imagination, nous n’avons pas à nous préoccuper de stratégie, de conditions concrètes d’un changement de société et de pouvoir. Le socialisme qui n’est rien d’autre que ‘la dictature du prolétariat’ se substituant à ‘la dictature de la bourgeoisie’ pour dans un état de développement nouveau des forces productives gérer la rareté est effectivement une question politique qui repose la question du parti, de la théorie, alors que cela fait pas mal de temps que nous sommes confrontés à d’autres échecs que le socialisme de l’URSS, mais depuis le Chili et encore aujourd’hui, du continent sud-américain aux “révolutions arabes”. Quel rôle jouent dans ce contexte, les guerres ? Le véritable problème n’est-il pas l’absence de stratégie et se donner comme but le socialisme nous oblige à nous confronter à des difficultés bien réelles pour aboutir. Le “communisme maintenant” prétend ravauder par un rassemblement la société telle qu’elle est et ce projet qui pouvait paraître pertinent aux temps de l’eurocommunisme, est de plus en plus remis en cause. Mais nous n’avons pas d’alternative claire et tant que nous n’osons pas le but socialisme, nous ne nous y attelons pas pourtant ça urge et opposer les mérites du socialisme soviétique à celui de la Chine ne résout pas le problème et le fait qu’il n’y a plus eu à ce jour de passage au socialisme depuis pas mal de temps. Donc je résume : il faut voir les questions concrètes et théoriques qui se masquent sous tout ça, y compris chez Boccara qui est en plein dans les illusions de cette période de l’eurocommunisme et de la coexistence pacifique : vouloir la démocratie, les élections et la coexistence pacifique est très bien pour les communistes, mais dans quelle période sommes-nous aujourd’hui et comment nous oblige-t-elle de partout à la fois à penser stratégie, le Que faire pour changer de pouvoir et de société ? Parce que le rôle d’un parti politique ce n’est pas de faire des “thèses” fussent-elles aussi utiles que celles d’avril, c’est la question du pouvoir et si le parti est révolutionnaire de le prendre pour l’abolir en transformant sa nature et sa perspective démocratique au sens plein du terme, par et pour le peuple.

(note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Quelques remarques de Jean-Claude: le débat se poursuit ici… au moins…

Salut mes camarades. Salut Sined pour tes bons voeux, que je te renvoie au centuple, surtout ceux de prospérité, j’adore, au cas où je rencontrerais une Ruth Chinoise, surtout une Ruth qui se demanderait quel moissonneur de l’éternel été, a, en s’en allant négligemment jeté cette faucille d’or, vous connaissez la suite, à moins que tu ne veuilles parler, mon camarade, de prospérité dans l’écriture, j’adore aussi, Salut Marianne, Salut Danièle, Salut Franck, Salut Michel, Salut Xuan, Salut Daniel, Salut Alain, Salut Bernard, Salut à toutes et à tous qui faites de ce site non seulement un instrument de pensée mais un instrument de combat, et d’un niveau si respectable. Je vais, sur trois points, dire quelques mots pour le débat, en espérant ne pas être trop bavard.
 
Le premier, c’est Boccara. Je veux parler de Paul bien sûr. Sined en dit quelques mots avec humour, et malheureusement, c’était comme il dit. Paul était un patriarche de pensée et de comportement. Si l’on était pas totalement derrière lui, on était contre lui. Cela étant dit, je vais éviter de dire tout ce que je pense ou tout ce que j’ai pensé de lui. Le passé est le passé. Ce qui serait bien, toutefois, c’est que le passé boccarien ne continue pas de nous envahir pour la raison que Boccara continuerait d’avoir des adorateurs.
 
Peut-être, pour sublimer ce qu’il y avait de puérilement malsain en lui, me suffira-t-il de dire qu’il se prenait pour l’héritier direct de Marx. Quand il avait fait le tour de son bureau, il devait certainement penser : «Tiens, aujourd’hui, j’ai encore fait une révolution».
 
Laissons au passé ce qu’il y avait d’enfantin dans ce personnage et, précisément, pour en faire la critique critique, retenons de lui ce qu’il voulait être, à savoir l’affirmation et le prolongement du marxisme. Voilà bien qui mériterait de figurer dans la base commune, le marxisme, la pensée d’Engels, de Lénine, et de tous les marxistes qui ont suivi. Ce serait rendre hommage à Boccara et à ce qu’il voulait être, et qu’il n’était pas, pas toujours, en particulier sa Sécurité d’Emploi et de Formation, qui, dans l’état actuel des choses est pure démagogie. Voilà sur le premier point de ce que je voulais dire : introduire le marxisme dans la base commune, le réintroduire dans la vie communistes de ce pays car il n’y aura pas de parti révolutionnaire, de PCF, sans théorie révolutionnaire. Et le marxisme est une théorie vivante.
 
Mon deuxième point, c’est la classe ouvrière. Michel Lemoine a tout de suite réagi. A juste titre. Quand j’ai écrit mon texte, je me suis dit : «Voilà un point sensible». D’une part, les forces productives modernes transforment la classe ouvrière classique. D’autre part, ces mêmes forces productives font venir sur le devant de la scène sociale tous les employés de l’ancien temps, aussi bien les employés de l’Etat, les fonctionnaires, que les employés des entreprises, et tous ces métiers, nouveaux, comme les gens de la santé, ou anciens, comme les chauffeurs de taxi, les enseignants, les policiers, etc., qui désormais accomplissent des fonctions de service de façon renouvelée grâce aux nouvelles technologies, mais qui aussi peuvent être exploités comme des ouvriers grâce aux nouvelles technologies et à un certain nombre d’aménagements institutionnels, comme par exemple «le fait d’être son propre patron». Une classe montante dit Michel. Pourquoi pas? Mon idée était la suivante : une base commune qui se respecterait développerait un discours spécifique envers ces deux grands blocs de la population, les ouvriers, ingénieurs, techniciens et les anciens et nouveaux métiers non-ouvriers mais néanmoins de plus en plus proches des producteurs, à savoir les employés, informaticiens, policiers, pompiers, médecins, infirmiers, enseignants, autres, pour indiquer aux uns et aux autres en quoi le socialisme est leur avenir commun, même s’ils ont un passé différent, des traditions de lutte différentes, une évolution récente différente.
 
Mon troisième point concerne la rareté. Derrière le débat relatif à la rareté se tiennent d’autres débats, et notamment ceux relatifs aux rapports respectifs de l’Economique et du Politique, ceux relatifs à l’existence de l’Etat, etc.
 
Xuan a très bien expliqué et clarifié, en donnant à son explication cette dimension théorique et livresque dont il a le secret, ce que j’ai cherché à dire. Puis, en le lisant, cela m’a rappelé des discussions anciennes relatives aux travaux de Pierre Clastres et Marshall Salhins. Clastres est mort plutôt jeune, sans doute dans un accident de voiture, fréquents à l’époque (années 1960). Il était évidemment la coqueluche du temps parcequ’il prenait à contrepied les idées de l’époque sur les sociétés primitives. Au fond, si j’ai bien compris ce qu’il déduisait de ses observations des «sociétés primitives» d’Amérique latine, la Politique et son Complémentaire opposé, l’Economique, étaient la conséquence de choix et non de nécessités. Il avait l’ambition de contredire le marxisme, ou plus exactement, selon moi, l’idée qu’il avait du marxisme. Ce faisant, il rejoignait les conclusions de Marshall Salhins et de son «Âge de Pierre, Âge d’abondance», paru en traduction française en 1972, selon lequel la rareté était en quelque sorte une invention du capitalisme industriel.
 
Je vais d’abord dire quelques mots là-dessus et ensuite j’essaierai d’expliquer quel peut être l’intérêt de l’injection de cette discussion dans un débat relatif à la base. Est-ce que je ne suis pas, est-ce que l’on n’est pas, tout en faisant «bzzzz…bzzzzz», en train de faire ce que les mouches sont censées se faire entre elles, en été, sur les tables où traînent encore des restes de repas et que le soleil est au plus haut?         
   
D’abord le commentaire. Je vais aller très vite en disant que les société sont nées dans La Politique, qu’elles se sont ensuite engagées dans l’Economique tout en se séparant progressivement du Politique. Notre Temps, aujourd’hui que l’Economique est complétement dominant, serait celui de la Ré-introduction du Politique dans le fonctionnement des sociétés et de la soumission complète de l’Economique au Politique.
 
Et c’est vrai que certaines sociétés semblent avoir refusé de sauter dans l’Economique. C’est la thèse de Clastres. La Politique (ou l’Economique) ont été «des choix». Les sociétés à «potlatch» par exemple, semblent être des sociétés dans lesquelles «la collectivité» fait le choix de consommer collectivement les surplus en sorte qu’elles demeurent des sociétés «égalitaires». Salhins, de son côté, décrit des sociétés selon lui parfaitement heureuses, en tout cas équilibrées, en réalisant les chasses dont elles besoin pour vivre. Elles disposent de peu de choses mais mentalement elles sont en situation d’abondance.
 
Oui, bien sûr, si c’est ce que l’on observe. Je ne vois pas que l’on puisse être marxiste en cherchant à tordre les faits de l’observation dans des idées marxistes préconçues. Cela étant dit, quelle est la généralité de la portée des exemples retenus par Clastres, ou Sahlins, ou d’autres? Ce que je crois est que si certaines sociétés ont pu refuser de sauter dans l’Economique, un Economique au demeurant encore fort encastré dans le Politique dans les débuts des processus, ce ne fut pas le cas général. En tout cas, ce ne fut pas le choix des sociétés de l’Hémisphère Nord et c’est ce dernier choix qui a finalement modelé le monde. Avec d’ailleurs de grosses différences entre les sociétés qui sont nées autour du bassin méditerranéen et celles par exemple, de l’Asie du Sud-Est.
 
Comment le saut dans l’Economique a-t-il pu être effectué? Il y a plusieurs explications possibles. Lénine, par exemple, dans le Développement du Capitalisme en Russie évoque le cas de familles plus fortes que d’autres en fils, en forces de travail. Les conditions naturelles ont pu jouer un rôle, la fertilité ou la non-fertilité des sols, l’abondance ou la non-abondance de la population. Je ne sais. Un jour que je visitais la vallée de Tulupan, dans le Xinqiang, j’ai écouté un guide expliquer que dans les temps très anciens, des groupes s’étaient formés pour construire des canalisations amenant l’eau des montages jusque dans la dite vallée. Cette eau était ensuite vendue par eux aux autres habitants. Voilà un processus de différenciation sociale, reposant sur des techniques de maçonnerie et de creusement, rendant possible une accumulation d’argent, et ainsi de suite.
 
La propriété d’un Capital, si l’on peut dire, a sans doute, dans ce cas, précédé la forme capitaliste de la production. Je n’ai pas fait de recherche là-dessus et j’ai mentionné ce point anecdotique (un voyage et le hasard d’une explication donnée par un guide touristique) uniquement pour indiquer la très grande richesse des situations, l’arbre vert de la vie, comme disait Goethe. 
 
Et aujourd’hui nous sommes en plein dedans. En 1970, les nouvelles forces productives n’étaient pas encore pleinement développées. Les impérialistes et, à cette époque, l’Impérialisme américain, ont fait le choix de la mondialisation en chaussant les bottes de ces nouvelles forces productives, qu’ils ont alors développées, par exemple, en créant un internet mondial. Et cette création a eu un effet en retour sur l’Impérialisme, qui est devenu Impérialisme de tous les capitaux impérialistes mais de plus en plus soumis à la grande bourgeoisie nord-américaine et à son Etat. L’Impérialisme est englué politiquement et économiquement dans les contradictions qu’il génère, la plus importante d’entre elles ayant été le socialisme, notamment chinois, et l’immense désir du développement chez les peuples.
 
Pour en terminer avec Clastres, je dirais oui pourquoi pas. Il y a quand même bien des questions à poser à son oeuvre. Mais au delà de ça, ce que je crois observer est que quand les sociétés ayant fait le choix de la Société contre l’Etat rencontrent nos sociétés à Etat, elles explosent, tout simplement. Elles sont pulvérisées.
 
Et maintenant un mot pour celles et ceux qui pensent que la rareté, cela n’existe pas, qu’il est contradictoire dans les termes de dire que les sociétés de rareté peuvent produire un surplus, etc. A mon avis, derrière cette conception, il y a l’idée selon laquelle «tout est lutte de classes, et n’est que lutte des classes». Inutile de faire état de l’Economique. Tout est rapport de pouvoir, Tout est Politique.
 
Celles et ceux qui pensent ainsi se croient sans doute en mesure de passer directement du Capitalisme au Communisme. C’est un défaut général, aujourd’hui, alimenté par différentes sources, que ce soit celles du réformisme le plus plat ou celle de l’ultra-révolution.
 
Le Socialisme, qui est si fortement absent de la base commune, c’est précisément la dialectique, dans la lutte sociale, du dépassement de l’Economique par le Politique et sous la conduite du Politique.
 
Il manque aux premiers, les réformistes, de vouloir s’engager dans cette voie. Ils ont la trouille. D’où le discours selon lequel nous sommes déjà dans le Communisme. Il manque aux seconds de percevoir que le Communisme n’est pas seulement une question de pouvoir et de volonté politique, que c’est aussi la prise en compte de cette dialectique nécessaire pour agir en conséquence, entre la lutte des classes et les forces productives. Bref, pour mener à fond la lutte des classes et engendrer réellement l’abondance.

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5 Commentaires

  • LEMOINE Michel

    Je vais relire car je n’ai pas tout compris ! Sur l’origine des sociétés et la raison de leur diversité je dirais seulement : lire Jared Diamond “de l’inégalité parmi les sociétés “.
    Sur le passage au socialisme : il s’accomplit quand le régime de propriété est modifié (puisque c’est lui qui est le nœud, le coeur, du rapport social de production). Il est donc bien engagé quand une institution comme la sécurité sociale est créée. Mais avoir mis le pied à l’étrier ce n’est pas encore avancer !

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    • admin5319
      admin5319

      jared diamond, en particulier effondrement est intéressant, en particulier il initie une autre réflexion écologique sur le fait que les forces productives produisent des catastrophes écologiques mais aussi les moyens d’y faire face. Mais sur les sociétés primitives il a parfois dit n’importe quoi. son analyse de l’île de Pacques s’avère erronée.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Les systèmes démocratiques bourgeois se sont également transformer pour rendre y compris l’action des élus du peuple la moins respectueuse des besoins populaire et des intérêts de la nation.

    La formation de l’opinion est toujours entre les mains des idéologues bourgeois et la quasi totalité des moyens de diffusion des opinions également. Il y a eut la parenthèse communiste qui a apporté de la pluralité dans le débat et même dans une certaine mesure la social démocratie d’avant la Révolution d’Octobre.

    Ces dernières années les productions intellectuelles des collectifs chargés de la défense des intérêts des travailleurs ont fusionné avec celles de la bourgeoisie et adoptant le même discours depuis le révisionnisme de Kroutchev accompagné des nouveaux philosophes avec comme point culminant la destruction de l’URSS et la victoire des liquidateurs dans les Partis communistes de l’ouest de l’Europe.

    L’attaque n’est pas seulement idéologique mais aussi formelle et juridique en modifiant en profondeur les institutions démocratiques pour produire une fascisation de fait.

    La Vè République vide le parlement de son rôle et éloigne le peuple encore plus des décideurs, le parlement n’a plus l’initiative des lois, les dernières révisions constitutionnelles limitant les mandats présidentiels à 2 donnent un second mandat sans risques politique pour le Président il a les mains libres face au peuple.

    Au niveau local la métropolisation des communes vide la base de la République Française de son lieu le plus démocratique et le plus proche, les conseils municipaux sont désormais noyé dans des communautés de communes où les élus ne le sont pas au suffrage direct. Au lieu de fusionner les communes la solution a été de retirer des compétences à celles-ci en les contraignant sur le plan budgétaire et encourageant les arrangement politiciens entre amis.

    Au niveau supranational les budgets de l’État et la régulation de la totalité des marché est sanctuarisée par l’UE après l’accord des gouvernements élus démocratiquement. S’en suit l’imbrication des chaînes de production rendant un retour à la souveraineté bien plus compliqué et avec des risques sociaux élevés.

    Les institutions étatiques ne suffisant pas il a fallut mettre sous tutelle la sécurité sociale qui d’une gestion démocratique par les directeurs élus par les travailleurs est passée à une gestion par l’État permettant non pas de contrôler les dépenses comme le fait croire le mythe mais d’assurer la casse des salaires réels ; sans possibilité d’intervention des travailleurs.

    Les bribes de démocratie restantes n’étant pas suffisantes et le spectre de l’action politique restant toujours vif il a fallut diviser les travailleurs par le recours au chômage alimenté par les progrès techniques, la libre circulation des capitaux et des travailleurs qui fuient la misère et la guerre. À cette division de tous les travailleurs c’est ajouté la division des organisations des travailleurs en multipliant l’offre politique par un clonage des sociaux libéraux, le recours à l’extrême droite populiste et la division syndicale, chaque division ayant comme point commun l’anti communisme. Il ne restait qu’à diviser les communistes eux même essentiellement par la propagande anti soviétique qui est en réalité une propagande anti communiste.

    Le communisme réduit au minimum, les années 2000 ont été des années de contestation du capitalisme par des organisations de petits bourgeois et d’intellectuels détachés du monde des ouvriers. Les crises fin 2000 ont vu une explosion des manifestations parfois violentes. Cette énergie a en partie été canalisée vers d’autres luttes ou peurs: le climat, le terrorisme, les luttes sociétale. A tel point que la cause en faveur des LGBT à été relevée dans les notes de sécurité des intérêts des USA.

    Les dernières manipulations n’ont pas empêché les manifestations populaires: Chili contre la constitution Picochet, Grèce contre les politiques de SYRIZA, Espagne contre les expulsions des logement et la destruction de l’industrie, France contre les réformes du code du travail et pour le pouvori d’achat avec les Gilets Jaunes.

    Sous prétexte de terrorisme, les même qui ont encouragé et financé celui-ci, ont développé une arsenal juridique de répression digne des fascistes avec une surveillance généralisée, un échange des données policières, des extraditions et des opération d’assassinat hors du pays.

    Lors des manifestation l’acceptation du passage à tabac et des mutilations de manifestant a été testé, ainsi qu’une tentative de récupération ou de pilotage des Gilets Jaunes par l’extrême droite. Et chez les bobos la tentative Européenne avorté d’Extinction Rébellion uine organisation soutenue par la NED.

    Au delà du socialisme c’est toutes les expressions démocratiques qui échappent au story telling bourgeois qui sont visées.

    En France les attaques Républicaines ne sont pas nouvelles mais celle que nous vivons est sournoise et efficace.

    Nous n’avons pas le Culte de notre République comme les Russes ont encore celui de l’URSS, ici pas de marche des immortels le 8 mai, pas de rassemblement sous les arbres de la République dans nos villes et villages.

    Il sera difficile de mobiliser sans un travail idéologique rassembleur sur des valeurs françaises et internationalistes.

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  • LEMOINE Michel

    Juste une précision : ce que j’appelle classe montante c’est l’ensemble des travailleurs qui mettent en œuvre, qui créent les nouveaux moyens de production. Donc actuellement la classe des ingénieurs techniciens informaticiens qui créent et déploient les inventions informatiques robotiques etc. Ces nouvelles forces productives qui révolutionnent les sociétés. Cette classe en gestation est à la fois internationale, minoritaire et sans “intellectuels organiques”. Il faut l’organiser, éveiller sa conscience et la diriger vers le socialisme. C’est un travail pour quelques décennies.

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  • Xuan

    Merci pour cette nouvelle contribution, toujours aussi différente de la langue de bois, et plus encore du jargon confusionniste de la liquidation.

    Ta réflexion sur le rapport entre Politique et Economique m’a rappelé ce slogan de la révolution culturelle « faire la révolution et promouvoir la production ».

    D’abord il ne fut probablement pas respecté par certains gardes rouges, peut-être rêvaient-il de sauter dans le communisme alors que la Chine était encore si pauvre. Les curieux trouveront des éclaircissements sur cette période troublée dans le « regard rétrospectif du PCC » en 1981, bilan de 28 ans de révolution puis des trente deux années qui ont suivi la fondation de la République populaire, et qui porte un regard autocritique sur les dix ans de révolution culturelle, et sur le rôle positif et négatif de Mao Zedong.

    Car chez les communistes, l’autocritique ne vise pas à détruire le parti mais à utiliser ses erreurs pour le renforcer, comme le montre le discours de Ziouganov.

    Il nous faut comme Ziouganov promouvoir la fierté communiste !

    Deuxièmement sur le slogan « faire la révolution et promouvoir la production » : le socialisme n’est pas la pauvreté. C’est la lutte contre la pauvreté relative qui persiste, parce qu’il faut « augmenter au plus vite la quantité des forces productives » comme le disait Marx, voire contre la pauvreté absolue (par rapport aux standards internationaux), jusque dans les villages enclavés et arriérés de Chine Populaire, où Xi Jinping a fait de nombreuses tournées d’inspection et de vérification des résultats de la lutte contre la pauvreté.

    Et cette lutte contre la pauvreté, relative ou pas, traduit en actes le caractère profondément démocratique de la dictature du prolétariat, parce que la première liberté c’est de pouvoir manger, se vêtir, avoir un toit, une éducation scolaire, une protection sanitaire et la sécurité. Ce sont les jours heureux.

    Et pour nous la lutte pour la paix et le socialisme, pour faire court aujourd’hui : c’est le prix de la baguette de pain …

    Parce qu’il faut rappeler la vantardise hallucinante de Bruno Lemaire prétendant « provoquer l’effondrement de l’économie russe » en fermant les robinets du gaz et du pétrole. Mais l’émission de Léa Salamé hier soir, et largement consacrée au prix de la baguette de pain, avait perdu la mémoire sur ce dernier point n’est-ce pas ?

    Troisièmement le prix de la baguette de pain, le communisme déjà là et la théorie matérialiste dialectique sont liés :

    comment un intellectuel communiste publié dans l’Humanité des débats ce week end, et précisément promoteur du communisme déjà là, peut-il raconter sur les réseaux sociaux que « le “marxisme-leninisme” est devenu un dogme, voire pire, un catéchisme, par exemple » ?

    Et dans le même temps préconiser la lecture de Badiou et mieux encore d’Heidegger !

    Le confusionnisme remonte loin, je signale que Dominique Pagani a consacré deux vidéos à la « Panzer philosophie » d’Heidegger l’an dernier, et derechef cette année.

    Or le matérialisme dialectique est précisément le contraire d’un dogme. Une philosophie qui s’appuie sur sa vérification par la pratique ne peut pas se transformer en dogme à moins de se nier elle-même.

    Quatrièmement sur la vérification par la pratique : je veux signaler l’article remarquable de ‘Grand Continent’ mis en ligne par Jean Paul Legrand hier sur fachobook : 

     « La pratique est le seul critère pour éprouver la vérité, par Hu Fuming ».

    Hu Fuming mit un point final aux dérives théoriques de la révolution culturelle en 1978 avec cet article, qui constitue un retour à la pensée maozedong. Cette page est une véritable pépite, brillante de plusieurs références aux textes théoriques communistes, que je vous invite vivement à lire : il n’y a pas de génie, toutes les théories doivent être continuellement testées par la pratique, l’unité de la théorie et de la pratique est l’un des principes fondamentaux du marxisme.

    Vous allez me dire “Arrête là avec ta révolution culturelle Xuan, tu nous gaves !”
    « Le myosotis, et puis la rose,
    Ce sont des fleurs qui disent quelque chose
    Mais pour aimer les coquelicots
    Et n’aimer que ça… il faut être idiot !

    Attend la fin ! tu comprendras ! » chantait Mouloudji.

    La vérification par la pratique est aussi un guide dans la préparation du prochain congrès du PCF. Je veux parler du bilan pratique de la stratégie d’Union de la gauche et de démocratie avancée, c’est-à-dire non pas de la participation aux élections, mais de l’électoralisme et du passage obligatoirement pacifique au socialisme, de la possibilité de « pousser la démocratie » au sein du capitalisme pour le dépasser.
    Justement Hu Fuming écrit ceci à propos de la vérification par la pratique :

    « En 1872, dans le dernier préambule, qu’ils cosignent, les deux mentors révolutionnaires [Marx et Engels] déclarent clairement qu’ « en raison du grand développement de la grande industrie au cours des 25 dernières années et du développement ultérieur de l’organisation en parti de la classe ouvrière, et en raison de l’expérience pratique d’abord de la Révolution de février et plus tard surtout de l’expérience pratique de la Commune de Paris, où le prolétariat a pris le pouvoir pour la première fois pendant deux mois, ce programme est devenu obsolète par endroits. En particulier, la Commune a prouvé que ‘la classe ouvrière ne peut pas simplement s’emparer de l’appareil d’État tout fait et l’utiliser à ses propres fins’. » Lénine attache une grande importance à cette déclaration de Marx et Engels, qu’il considère comme une « révision importante » du Manifeste communiste ». 

    Cinquièmement, la question que posent Jean Claude et Danielle « quid du passage au socialisme ? » veut dire aussi je crois : comment préparer le passage au socialisme ?
    Aujourd’hui nous n’en sommes pas au grand soir, s’il ne s’agissait que d’un grand soir.
    L’objectif des cellules d’entreprises est un excellent objectif.
    Promouvoir la fierté communiste aussi.
    Il faut y ajouter la formation théorique, idéologique dirait Daniel Arias, la formation théorique des militants de base dans les cellules d’entreprises elles-mêmes : étudier le matérialisme dialectique et le relier à notre situation. Parce que c’est notre outil, comme le darrack du chaudronnier ou le tournevis de l’électricien, mais pour transformer la société.
    Staline est facilement lisible dans Matérialisme dialectique et matérialisme historique.
    De même George Politzer dans son cours Principes élémentaires de philosophie
    Ou encore Mao Zedong dans de la pratique et de la contradiction

    Ce sont tous les quatre des outils de formation très clairs, écrits vers la fin des années trente, et destinés aux militants de base, aux prolétaires communistes, qu’il nous faut adapter à notre pays et à notre époque

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