Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’histoire sert à se repérer dans le présent, réflexions sur l’opportunisme des milieux dirigeants de la classe ouvrière, par Danielle Bleitrach

En survolant la base commune qui vient de sortir du conclave du conseil national du PCF du weekend, je dirais qu’elle marque un statu quo donc nécessairement un immobilisme. Pas la moindre avancée depuis le 38e congrès mais la droitisation est freinée. Il faut replacer ce statu quo dans ce moment où la politique française elle-même parait suspendue dans l’attente de ce à quoi elle refuse de faire face. On ne sait combien de temps cela va durer. Cela peut s’accélérer, alors le congrès en avril nécessitera d’autres thèses (d’avril comme il se doit, enfin pas jusque-là, soyons réalistes). Donc cette base commune reflète la médiocrité politique du moment, parce que le Parti communiste Français limite lui-même les enjeux réels de la période historique et retrouve la sécurité des ornières dans lesquelles tout le monde piétine. Et pourtant si j’étais une militante communiste, je m’intégrerais pleinement à ce congrès pour faire avancer les consciences quoi que je pense de cette base commune qui n’interdit rien, ne propose pas grand chose mais laisse toute latitude aux militants pour s’impliquer individuellement et en groupe… parce qu’on a rarement raison tout seul. Alors l’essentiel est dans ce travail d’amendement de ne pas perdre la vision du but : former une force qui soit en situation d’affronter le capital, son militarisme, sa répression et de passer outre les blocages opportunistes en proposant le changement de société, peut-être en parlant du grand absent de cette base commune, le socialisme avec son parti révolutionnaire… ça peut toujours servir…

illustration : Frossard et Marcel Cachin… nous avons le choix… encore faudrait-il savoir de qui il s’agit.

1-La base commune ou le statu quo

Pourtant, il y a déjà une contradiction entre cette peur de changer et l’impossibilité de continuer comme avant qui sourd dans la population française. De celle-ci, on préfère entendre la peur du changement plutôt que l’aspiration à changer. Cela se traduit chez les éléments les plus avancés, si je fais référence à mes informations sur l’état du parti, à un divorce croissant entre la prise de conscience de la base et le ronron des sommets, en tous les cas un besoin de réflexion et d’action avec les moyens de mettre en œuvre, ce qui n’existe pas dans cette base commune.

Ce qui caractérise d’ailleurs toute la vie politique de notre pays dans laquelle un personnel politique qui est littéralement intoxiqué par l’usage excessif des plateaux de télévision et leur ambiance hors sol, et qui finit par croire que c’est là réellement la préoccupation des Français. Leur horizon, celui de cette base commune et de la forfaiture du vote ce texte qui range la France derrière l’OTAN, c’est celui des élections législatives anticipées auxquelles songe Macron et qui les obsède. C’est l’horizon temporel de cette base commune.

Les dirigeants communistes qui ont rédigé ce texte ne sont pas pire que les autres partis, ils sont comme eux incapables de voir le basculement historique dans lequel nous sommes, incapables de concevoir un parti qui ne soit pas autre chose que des groupes de distributeurs de tracts pour élections. Leur horizon c’est une union de la gauche qui leur permettra la conquête des postes et une participation gouvernementale où ils auront un ministère qui leur permettra d’appliquer les thèses du secteur économique sur l’emploi : la formation etc… La base commune telle qu’elle est est un anesthésiant à toute ambition d’avoir un parti qui se batte pour un changement de societe. Bizarrement on retrouve la sortie de l’OTAN dans le texte, comme une sorte de concession à la sensibilité majoritaire du parti mais on sent que cette question n’a pas entrainé la moindre discussion sur le vote des députés. Pourquoi cette affirmation de principe sans remise au moins en discussion du vote des députés? Sans doute parce que le secrétaire national a la double casquette. Et malheureusement un manque de travail sur les questions internationales qui lui fait croire que le peuple français est complètement rangé derrière l’Ukraine, ce qui est pour le moins partiel. En fait le fond reste l’union de la gauche à l’assemblée et dans les médias, c’est cela qui est le vecteur principal de tous les opportunismes, mais le parti restant opposé à cette dérive, on joue les funambules et on évite ce qui fâcherait.

Tout le monde se moque du débat idéologique, la seule chose qui compte c’est outre les futures élections, les rapports de force en interne, à savoir à la fin du jeu qui occupera quoi à la fin du Congrès, conserver ses baronnies, faire élire un maximum des siens au futur conseil national, voilà pour le Parti. Nous en sommes exactement à ce qui caractérise les motions au PS, dont tout le monde se désintéresse du contenu mais se demande combien des siens on réussira à faire rentrer dans les instances nationales, avec partage des moyens matériels. La tournée en France du secrétaire national se préoccupe de moins en moins d’ailleurs du parti et ressemble de plus en plus à celle de Macron dans “les territoires”, c’est le choix électoral qui détermine le but que l’on donne à l’activité. Bref les absents de cette base commune sont le socialisme et le parti en revanche tout pour les futures législatives et même la présidentielle sur les plateaux de télévision.

Face à ces ornières qui sont celles dans lesquelles le parti communiste s’embourbe depuis plus de vingt ans et qui en font un parti comme les autres, il n’en reste pas moins qu’il n’est toujours pas un parti comme les autres. L’enjeu est de savoir ce que fera un parti qui a recommencé à espérer ? Se contentera-t-il de cette lutte des places avec le soin palliatif d’une distinction identitaire reposant sur l’exaspération de l’antagonisme avec Mélenchon et les siens pour éviter le piège de la Nupes où la FI serait aussi hégémonique que les USA dans l’OTAN ? Parce que cette base commune permet à peu près n’importe quoi et en particulier le partage de ce qu’il reste des dépouilles du PCF et des conquêtes espérées en matière de postes ministériels.

C’est exactement ça l’opportunisme… que l’on veut confondre avec le réalisme en se moulant dans les institutions existantes…

Pourquoi parler d’histoire, d’abord parce que ce qui est frappant c’est qu’un parti qui s’est voulu marxiste a rarement manifesté aussi peu d’intérêt pour la période historique dans lequel il est sensé s’inscrire : en matière idéologique nous sommes en état de coma dépassé, et il s’agit surtout de ne mécontenter personne, l’opportunisme à la doxa médiatique se substituant à l’écoute des masses tel que pourrait le faire un parti qui aurait ses racines dans notre peuple, dans l’entreprise, on lui substitue l’équivalent des préaux radicaux.

Parce que l’histoire nous aide à voir une issue en comprenant que nous n’en sommes pas du tout là où l’opportunisme s’obstine à croire que l’on est :

Il est clair que ce texte ne convient pas du tout à la situation dans laquelle se trouve le monde et notre pays mais il permet une intervention des militants qui auraient une telle préoccupation. Encore faudrait-il qu’ils se regroupent et fasse le travail qui manque ici. Le travail n’est pas seulement de réécrire un texte dont visiblement tout le monde se moque, le partage à tous les niveaux des postes étant le vrai enjeu. Il s’agit de recréer un parti qui soit combatif et conscient de la situation qui nous attend, au sein même de cette absence d’ambition et de cette courte vue au-delà de l’ego de ses inspirateurs. Cela peut toujours servir et pas seulement dans la préparation d’un congrès, avoir un tel parti peut s’avérer utile pour un avenir dont on peut craindre qu’il ne se borne pas à satisfaire le narcissisme des politiciens et de nos éditoriaux des médias. C’est là que les leçons de l’histoire peuvent servir. Non pas parce que l’histoire se répète à l’identique mais parce que les analogies nous aident à saisir quelques lignes forces enfouies sous l’incapacité à penser le présent et l’avenir, ce qui est le propre des sociétés en déclin enfermées dans des querelles byzantines.

Le propre des décadences, ce qui caractérise le capitalisme et l’épuisement de son modèle démocratique. Cela paradoxalement me conforte dans l’idée que s’il y a encore quelque chose à faire c’est bien au sein de ce qui est notre identité, l’histoire de la France, celle du mouvement communiste et donc à l’intérieur de ce malheureux PCF qu’il faut construire. Parce que c’est dans ce gisement-là qu’il y a encore à puiser, ce parti porte comme notre pays inscrit en lui des strates d’expériences, une archéologie mémorielle qui le font avoir des choix fondamentaux, comme le nucléaire mais aussi la bataille pour l’éducation, des emplois avec de bons salaires, la lutte contre la vie chère, un refus de l’impérialisme et ses guerres, donc de l’OTAN qui de temps en temps sont des rochers sur lesquelles viennent s’arcbouter les refus militants comme ceux du peuple français, le refus de changer de nom en témoigne… Donc il faut partir de là et recréer un collectif.

2- IL Y A CENT ANS, COMMENT LE PCF TENTAIT DE SORTIR DE L’OPPORTUNISME

Les mémoires de Jacques Duclos sont une mine historique et j’en relis souvent des chapitres. Celui consacré au combat contre l’occupation de la Rhur qui se passe en 1922-23 par bien des points nous fait songer à la situation présente et le jeune Jacques Duclos, qui sort de l’horreur des tranchées comme bien de ses camarades, est dans un état de colère compréhensible. Le nouveau parti qui nait à Tours est dans une situation confuse, il combine chez ses militants cette colère, une passion internationaliste qui combine adhésion à l’URSS et espérance de paix, colère contre ceux qui ont accepté l’union sacrée et la boucherie, volonté de classe. Il faut rompre avec la social démocratie, le parti socialiste qui a accepté cette guerre, qui a trahi la classe ouvrière, ce qui a fait naitre le parti à Tours avec à la tête de ce parti des planches pourries comme Frossard. Personne n’a la moindre idée de ce que serait un parti révolutionnaire, et suivant les sections on est pour l’internationalisme ou pour les postes d’élus et les petits arrangements, l’art de ne mécontenter personne. Sur la question de la paix, on assiste à l’intérieur de ce parti à une division cohabitation de fait.

En 1920, il y avait eu de grandes grèves en particulier celle des cheminots. Le gouvernement avait frappé durement les grévistes, mais comme le dit Duclos “les grandes grèves de 1920 eurent pourtant une influence positive. Elles éclairèrent des dizaines de milliers de travailleurs nouveaux sur la nécessité d’en finir avec le réformisme. Elles contribuèrent à de nouveaux progrès du courant favorable à la Troisième internationale” (p.181 volume 1) Et le jeune Duclos salue avec espoir le voyage à Moscou de Marcel Cachin et L.O Frossard. C’est sous ce voyage que nous plaçons notre article d’aujourd’hui, pour comprendre ce qu’est un parti qui a à sa tête Frossard et Cachin, ce dernier manque un peu à notre actualité.

Nous sommes loin aussi de l’idée d’un tel voyage à Moscou, ce n’est vraiment pas à l’ordre du jour… C’est vrai et pourtant toute proportion gardée les ambiguïtés de la délégation du PCF à la Havane, la signature du texte et son désaveu par censure seront probablement l’objet d’analyse des historiens du futur. Parce qu’il y a ce monde multipolaire en train de naitre, et la manière dont il est travaillé politiquement par les non alignés et l’existence de grand partis communistes comme le chinois et le cubain, le pays où est né le bolchevisme a connu une contrerévolution, mais n’a pas plus oublié sa révolution que nous n’avons oublié la révolution française. Il faut repenser tout cela sans reproduire à l’identique…

Le IIe Congrès de l’internationale auquel se rendent les Français du parti communiste naissant à Tours est marqué par un discours de Lénine contre l’opportunisme: “l’opportunisme est notre ennemi principal. L’opportunisme dans les milieux dirigeants de la classe ouvrière, c’est la social démocratie non prolétarienne, le socialisme bourgeois, il est pratiquement démontré que les militants ouvriers appartenant aux tendances opportunistes défendent mieux la bourgeoisie que les bourgeois eux-mêmes” (p.180)

Il est clair que Marcel Cachin et L.O Frossard sortirent de ce Congrès avec une vision tout à fait différente des orientations du jeune parti communiste qui nait à Tours même si les deux choisissent la rupture avec le parti socialiste et sa trahison.

Quel parti pour quel but ? Les belles âmes et les petits arrangements

L’état réel du PCF reflète d’ailleurs la confusion générale. Duclos décrit un parti où il y a beaucoup de beaux parleurs qui embobinent les autres et qui n’ont visiblement rien à y faire. Beaucoup d’éléments dit-il, s’ingéniaient à perpétuer dans le parti les habitudes et le type de travail de l’ancien parti socialiste, dans le même temps la CGT réformiste excluait à tours de bras les sections qui n’étaient pas d’accord avec son réformisme et se tournaient vers l’Internationale. “A la vérité, le nouveau parti conservait beaucoup de traits et de vieilles habitudes de l’ancien. Les réunions de section avec 200 ou 300 participants donnaient l’impression d’une sorte de parlement où l’on discutait beaucoup, après quoi il n’y avait plus personne pour appliquer les décisions prises” (p.197) On s’y croirait à la seule différence près que les sections actuelles du PCF d’aujourd’hui n”ont même plus la taille des cellules de jadis, et que si les discussions débouchent également sur l’absence de mise en œuvre, on chercherait en vain la passion et l’effervescence. Cette base commune en est la vivante preuve, le terme vivant n’est pas d’ailleurs réellement approprié…

Mais accélérons, en fait déjà à cette époque il y a des différences entre sections. Si les réformistes se soucient comme d’une guigne des travaux de l’Internationale et du IIIe Congrès (juin 1921) qui, entre autres, lutte contre l’opportunisme et l’inefficacité par la modification des structures du parti avec le souci prioritaire de la cellule d’entreprise, il y a un certain nombre de jeunes gens en colère et militants aguerris qui se réorganisent. Notons qu’à cette époque-là déjà, les pires réformistes du PCF invitent à la fois à un retour à la IIe internationale socialiste et à une refonte avec le parti socialiste et dans le même temps dénoncent la NEP comme ayant abandonné l’idéal communiste. On s’y croirait.

En avril 1922, l’URSS fait un retour fracassant sur la scène diplomatique internationale avec la conférence de Gènes. La délégation soviétique conduite par Tchitchérine avait reçu mandat de défendre la coexistence pacifique et de chercher des accords séparés avec les capitalistes occidentaux. Elle commence par signer à Rapallo un traité de renoncement aux dommages de guerre avec l’Allemagne. Ce qui va être utilisé pour dénoncer la collusion anti-patriotique supposée entre les communistes et l’ennemi “boche”. Les éléments droitiers à la Frossard et les gauchistes à la Souvarine s’allient pour une surenchère de chauvinisme et de communisme intégral.

Il faut voir que le gouvernement de Poincaré devenu président du Conseil s’avère au plan international le défenseur d’une politique qui vise “à faire payer le boche” alors que d’autres comme l’Angleterre veulent lâcher du lest. Cette dispute au sein de l’entente pas très cordiale européenne donnait lieu en France à une propagande anti-boche aux accents mâles auxquels il était difficile d’échapper comme il est difficile d’échapper au soutien inconditionnel à Zelensky notre héros otanesque. Et le gouvernement français décida d’occuper la Ruhr le 11 janvier 1923, comme il pourrait décider de faire entrer nos troupes stationnées en Roumanie actuellement dans la joyeuse mêlée ukrainienne derrière ou devant les troupes de l’OTAN, c’est là le sens de ce que les députés ont voté au parlement y compris les députés communistes en décembre 2022. Relisez cette déclaration et voyez ce qu’elle autorise.

Si l’on regarde la situation du parti en janvier 1922, la confusion y était assez comparable à celle qui règne aujourd’hui enfin au sommet. Frossard aurait voté sans état d’âme cette résolution. Pendant ce temps-là Marcel Cachin s’était rendu en Allemagne pour y rencontrer Clara Zetkine qui dirigeait la délégation des communistes allemands et un manifeste rédigé ensemble par eux appela les travailleurs français et allemands à s’opposer au traité de Versailles, à l’idée même que l’Allemagne pourrait payer, à l’entrée dans la Rhur. Ils dénoncent ce que cela peut provoquer d’esprit de revanche, c’est en effet la dépréciation du Mark, qui en une journée passe de l’achat d’un appartement à celui d’une miche de pain. Après que les socialistes se soient de fait associés à la répression des spartakistes, à l’assassinat de Rosa Luxembourg par les corps francs, c’est la porte ouverte aux séditions et voyous de l’extrême-droite.

De l’opportunité ou de l’opportunisme des ruptures

Les réactions des uns et des autres étaient si prévisibles que Poincaré avait fait arrêter Monmousseau qui se battait contre la direction liquidatrice de la CGT et que dans la foulée il avait fait lever l’immunité parlementaire de Marcel Cachin qui fut arrêté peu après, on note aussi l’arrestation de Gabriel Péri pour la jeunesse communiste et du gérant de l’humanité Vandeputte. Ils ne furent pas les seuls, et tous furent enfermés à la prison de la santé et cette incarcération donna lieu à une campagne pour leur libération chez un grand nombre de militants. Duclos note que “l’arrestation de ces camarades m’amenait à considérer comme d’autant plus méprisable l’attitude de L.O Frossard et de ceux qui avaient donné leur démission du parti juste avant le déclenchement des mesures de répression. “(p.211)

Méprisable certes mais aussi “ailleurs”. En fait ce qui préoccupe ces gens-là ce sont les élections qui vont avoir lieu en 1924. Entre temps les capitalistes à l’échelle européenne s’étaient entendus, les capitalistes français avaient rencontré les barons de la Rhur et Poincaré fit une mâle déclaration sur l’unité des alliés : “Je ne veux pas après une victoire de la solidarité incarner une guerre de la solitude”. On croirait du Macron après sa rencontre avec Biden. Et il dut prendre des mesures d’amnistie en faveur des communistes et syndicalistes incarcérés.

Toutes ces grandes manœuvres et ces appels au chauvinisme français, à la solidarité des alliés permettent de trouver le moment opportun pour choisir des carrières, la démission de Frossard en pleine incarcération des camarades internationalistes est préparée depuis pas mal de temps. Les manœuvres tactiques se déroulent sur fond de choix à la fois à courte vue, c’est ce qui caractérise l’opportunisme, avec au centre la défense d’intérêts personnels et l’incapacité à voir ce qui est en train de naitre puisque c’est aussi à ce moment-là qu’Hitler tente se premiers coups de main.

Mais il faudra encore du temps pour que le parti communiste rentre dans sa propre histoire avec Maurice Thorez… il oscillera entre gauchisme groupusculaire et opportunisme, les deux faces d’une même réalité jusqu’à ce que la France dans sa masse exprime la nécessité d’une autre politique… Ce que l’histoire nous permet de voir c’est qu’il y a une dialectique entre le niveau des masses qui font l’histoire et leurs dirigeants et nous sommes entrés dans un processus.

L’histoire nous apprend beaucoup de choses, elle ne se reproduit jamais de la même manière, elle est à la fois dans son mouvement le produit de la lutte des classes mais aussi la synthèse de déterminations complexes que l’on ne saurait réduire à la psychologie des dirigeants, qu’il s’agisse de ceux de notre pays ou celui du mouvement ouvrier. Dans un tel contexte aucun combat n’est inutile, tous ont des conséquences et les acteurs réels de la transformation sociale ne sont pas ceux que l’on imagine dans une vision politique qui perd la profondeur historique de ses propres choix. L’opportunisme n’est pas seulement la mauvaise volonté ou la trahison de ceux qui le pratiquent, bien que cela s’en rapproche dans la mesure où cet opportunisme défend parfois mieux le capital que les partis dits conservateurs ne le font eux-mêmes, mais également le produit d’une situation où l’on s’acharne à ne pas voir ce qui est en train de changer à une rapidité qui fait que nous sommes déjà ailleurs sans l’avoir perçu…

Bref, moi si j’étais un militant communiste, je m’intégrerais pleinement à ce congrès pour faire avancer les consciences quoi que je pense de cette base commune qui n’interdit rien, ne propose pas grand chose mais laisse toute latitude aux militants pour s’impliquer individuellement et en groupe…

Danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • trannoy Bernard
    trannoy Bernard

    Un communiste en colère
    PCF : Le Monde bascule la parenthèse de colonisation du monde par l’occident ouverte par Christophe Colomb en 1492 entre dans un processus de fermeture.
    Refusant cette bascule, des “dirigeants” ne pensent que pantouflage, prébendes et cuisine électorale, mais là que des veaux

    C’est le moment que choisissent les députés “communiste” pour se placer au côté de celui qui ne veut pas de la fermeture. donc CONTRE ceux qui agissent POUR le fermeture

    On peut crier hypocritement à “Sortie de l’OTAN”, “Sortie de l’OTAN” et par ses actes y adhérer. Un communiste est d’abord un homme, une femme debout. Et là, c’est position coucher vêtu de la chasuble des bourgeois de Calais.

    Il y a là, l’illustration qu’il y a aussi des anti communistes de l’intérieur.

    Ceux qui pérorent au “communisme déjà là” pour masquer le refus d’affronter le Kapital pour finalement se mettre à son service

    Trahis aussi, Jean Jaurès, les 27 du chemin d’honneur, et alignés sur Guy Mollet

    Bernard Trannoy PCF Bassin d’Arcachon

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