Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Peut-être que c’est comme ça qu’ils méritent qu’on leur parle ! Vidéo d’un Russe en colère… par Danielle Bleitrach

Je ne suis pas sûre,- entre nous je suis même sûre du contraire- d’avoir la moindre affinité politique avec cet homme et la manière dont il jette à la fin que nous restons, nous occidentaux, dans les frontières de Lénine et Staline, sous entendu que lui descendant de l’aristocrate TolstoÏ aurait une autre vision de la terre russe, me confirme dans cette distance. Et j’opposerai volontiers aux tirades de ce vice-président de la Douma, député du parti de Poutine, ce que disent aujourd’hui de la guerre pas mal de Russes qui sont aussi patriotes que lui, à savoir cette remarque sur l’état du Front : “L’offensive modérée de nos troupes le long de toute la ligne de contact en RPD ne peut que nous réjouir. Toutefois, la Russie devra accomplir un travail gigantesque tant sur le front que sur le front intérieur si elle veut remporter une victoire sérieuse. Il y a des progrès et même considérables, mais l’armée aura également besoin de plus d’armes, de personnes, d’un soutien logistique supplémentaire, y compris des équipements de communication modernes, des drones, des équipements pour établir une vie normale, tout simplement. La bureaucratie gouvernementale, après près d’un an de lutte, semble encore paresseuse face à ses responsabilités. Et c’est là que l’ennemi peut nous aider. L’initiative de la CE de créer un tribunal pour la Russie à propos des événements ukrainiens va bon gré mal gré stimuler les responsables, qui ne pourront plus rester les bras croisés. Ils devront gagner.

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Il semble que ce vice-président l’ait compris comme d’ailleurs Medvedev, le leader des “libéraux” qui fait désormais entendre sa voix sur le même mode. Ce sont des gens dans lesquels je n’ai pas plus confiance que Macron quand il revendique face aux Etats-Unis. Je cherche toujours le lien de leurs intérêts réels. Et je sais que le peuple russe comme le peuple français n’a a priori aucune raison d’avoir confiance.Nos députés ont envoyé à Biden une immonde flatterie en votant la résolution 390 à l’unanimité, en montrant à Biden et à l’OTAN que les modestes revendications françaises face aux Etats-unis n’avaient pas d’importance et qu’il était en situation de toujours plus armer l’Europe et de détruire son économie, de nous couper de la Russie et de la Chine, il pouvait compter sur la lâcheté de notre parlement.

Le pire est alors le vote du PCF de cette résolution, le parti de Thorez trahira-t-il jusqu’à Jaurès en votant les crédits de guerre? En tous les cas le chemin est pris celui de trahir les engagements en faveur de la paix et de jouer l’union sacrée. Alors qu’ils savent parfaitement où tout cela mène. Le député communiste à qui incombait la lourde tâche d’intervenir face à cette assemblée en plein délire guerrier derrière le fasciste de Kiev, marionnette des USA et après que son propre parti ait démissionné devant l’OTAN de si honteuse manière a eu donc au moins la force de murmurer : “Après 9 mois de guerre, cette résolution n’aurait-elle pas dû prendre en compte l’avenir du conflit et faire scintiller les lumières de la Paix? La seule mention sur l’avenir du pays porte sur sa reconstruction, attendue avec intérêt par les majors du BTP français et européen…” – André Chassaigne. Pauvre PCF, pauvre Chassaigne qui vaut mieux que ça et qui fait entendre ce mince filet d’un groupe communiste qui est ce qu’il est, peut-on encore espérer qu’un jour les accents d’un Duclos se feront à nouveau entendre, nous en sommes loin, mais c’est la seule porte entrouverte aujourd’hui, la seule force qui ne s’est pas encore jointe, à l’inverse de la CGT, derrière les suppôts de l’OTAN pour dévoyer l’appel à la paix, en soutenant la guerre, espérons qu’au Congrès du PCF elle ne sera pas refermée.

On aura compris qu’en Russie aux mâles accents de Russie unie, je préfère le patriotisme de mes camarades du KPRF qui depuis des années envoient des convois humanitaires pour soutenir la population du Donbass et qui alertent sur ce qui se passe dans l’est et dans le sud de l’Ukraine, les compromis que sont capables de passer la “cinquième colonne” des oligarques russes avec les Occidentaux, de feindre de croire aux accords de Minsk et en la parole de l’OTAN et des USA sans préparer la Russie à l’inévitable affrontement et qui aujourd’hui en sont à équiper les soldats par collecte.

Donc j’appartiens à un temps où les communistes écoutaient les paroles mais tenaient compte du FAIRE et des conséquences d’abord pour les petites gens. Ce temps semble révolu mais nous ne sommes pas non plus dans celui qui a débouché sur la boucherie de 14-18 où tandis que le peuple manifestait pour l’internationalisme l’assemblée votait pour les crédits de guerre. Il y a beaucoup de comédie dans tout cela et l’Occident roule d’autant plus les mécaniques qu’il n’a déjà plus les moyens de ses fracassantes déclarations.

Le principe de réalité doit pondérer les références historiques et il faut raison garder, se souvenir que si l’histoire est une première fois une tragédie, elle peut relever de la comédie en se reproduisant, il y a notre héros, le pitre Zelensky, les unanimités de façade et les tractations en coulisse, les moyens de la vantardise qui font défaut et le maître du monde qui souffle comme une baudruche qui se vide. D’ailleurs comme le note très justement Marianne, il suffit de voir la presse américaine, pour mesurer à quel point tout le monde à Washington se fout parfaitement des états d’âme de la servile UE et des vagues récriminations de Macron qui se prend pour son porte-parole pour mieux faire allégeance. C’est grotesque et triste à pleurer pour qui aime la France.

C’est pourquoi je suis reconnaissante à ce Russe-là d’avoir dit leur fait aux amuseurs de plateaux, journalistes, pseudo experts, et de les avoir mis à nu. Ces charlatans, un ressenti fort, me paraissent jour après jour, en boucle, préparer leurs émissions à la manière des lettres anonymes paraphées d’un suave “un ami qui vous veut du bien”. Ce bien qui ne serait que tolérance de tous les vices de ceux qui peuvent payer comme dans les maisons du même nom. Une propagande digne de Goebbels qui mérite le tribunal et qui dit bien que l’Occident a tout dans le museau et pas grand chose dans le pantalon.

L’assaut de ce cosaque parlant un français impeccable laissait ses interlocuteurs médusés. Il vengeait du mépris dans lequel ils nous tiennent et la manière dont ils prétendent nous berner avec leur cœur en écharpe, leurs pratiques inquisitoires. L’assaut, l’attaque, encore l’attaque contre ces faquins, qui faisait songer à ces cosaques d’opérette qui dans les restaurants des Russes blancs du côté de Montmartre débouchaient le champagne avec le sabre… comme la référence aux deux fois où ils nous ont raccompagnés en 1812 jusqu’à Paris et en 1945 jusqu’à Berlin, ça pétillait. Mais que voulez-vous le noble russe comme le noble polonais et leur folle bravoure c’est pas mon truc… pas plus que les proclamations des Verts en faveur de la faune, trop coupés du vain peuple qui paye la note. Outre la propension aux pogromes antisémites des uns et des autres…

Ce vice-président de la Douma, le parlement russe, ce député du parti présidentiel Russie unie, sanctionné par les États-Unis, l’UE et la Grande-Bretagne, a averti que les alliés de l’Ukraine “en paieraient le prix” et que l’Occident devait “se préparer à une guerre qui durera des années”.

Ses fières et pertinentes tirades ne s’encombraient guère d’une cohérence quelconque avec les déclarations officielles. Son propos démentait d’ailleurs que l’on risquât quoique ce soit en tant que Russe si l’on employait le mot guerre à la place d’opération spéciale, comme cela a été parfois dit. Foutaise, le descendant du grand Tolstoï a même sa propre conception du Front et de son élargissement. Au titre du positif qui à mes yeux l’emporte largement du personnage peut-être faut-il retenir que ce descendant du noble Tolstoï est néanmoins né soviétique et non dans un quelconque exil et peut-être est-il comme tant d’autres qui ont rallié la patrie soviétique sincère. En tous les cas il a des réponses qui n’éludent rien et qui font tomber le masque d’hypocrisie de celui qui ose les poser. Étrange cette manière de remettre à sa place celui qui place avec des trémolos sa question (qui est simplement destiné à disqualifier celui que l’on feint d’interroger). La réponse fuse et l’autre parait un mauvais acteur de tournée de province, il part littéralement la queue entre les jambes, à la niche !

Bref, cet interview nous a fait rêver d’une télévision libre et je vous défie quelle que soit votre opinion, votre colère peut-être même, de ne pas ressentir cet espace ouvert… Faut-il que ce soit un Russe conservateur comme Poutine, peut-être pire, pour nous faire entrevoir cet horizon d’un dialogue réellement contradictoire argumenté, sans fleuret moucheté ? oserais-je dire que c’est peut-être ça le seul mérite de cet abominable guerre en Ukraine de faire tomber les masques : nous faire comprendre que l’on ne pourra pas retourner en arrière, le choix a été fait. Il y aura si nous nous obstinons la Beresina et Stalingrad une fois de plus puisque nous l’avons voulu. En l’écoutant il m’est revenu cet homme que Marianne et moi avions interviewé dans notre voyage en Ukraine, l’homo sovieticus, il nous avait dit: “nous les Russes, nous avons beaucoup de patience, chacun fait ce qu’il veut, mais nous sommes comme les ours, si à un moment ça suffit il est difficile de nous arrêter quand nous sommes réellement en colère”. Il ne parlait pas de l’aristocrate prêt à brûler Moscou s’il le fallait mais de la force véritable de la Russie, le peuple capable comme celui de France de faire la révolution et dont nous espérons toujours le réveil pour en finir avec ceux qui créent les guerres.

Mais écoutez-le plutôt nous dire la morale sélective de nos dirigeants… Je pense qu’il faudrait en faire un chroniqueur régulier, cela changerait de l’ordinaire : les retraités du commandement de l’OTAN, les Ukrainiennes envoyées par l’ambassade quand elles ne sont pas les épouses de quelques nazis du régiment Azov, ou encore mon préféré (on ne le voit plus) le mythomane espion du KGB qui nous a détaillé jour après jour toutes les maladies et tares de Poutine.

Et il est terrible de se dire que la paix a plus de chance d’être obtenue si l’OTAN, les USA et mes vassales élites sont battues comme l’ont été à la Berezina et à Stalingrad les aventuriers européens que d’attendre de mon peuple français et de ses représentants la fin de l’horreur.

mais voyez plutôt la vidéo.

danielle Bleitrach)

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4 Commentaires

  • Xuan

    Quand on veut faire scintiller les lumières de la paix on ne vote pas les éclairs de la guerre.

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  • Gérard Barembaum
    Gérard Barembaum

    Je viens de prendre connaissance de cette abominable “résolution” de l’AN qui exprime un soutien multiforme et incontionnel à la junte fasciste de Kiev et à l’Otan! Les députés “communiste” ont donc voté ce torchon néo-nazi! Cette fois c’en est trop. Il faut jeter la chemise sale et le bébé avec l’eau du bain!
    Fraternellement.

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    • Xuan

      Le pompon est que cette résolution crapuleuse est votée au beau milieu de la visite de Macron à Biden.
      C’est-à-dire que la clé n’en serait pas le sort du peuple ukrainien, mais d’afficher avec obséquiosité l’adhésion totale aux visées hégémoniques des USA, pour quémander quelques aménagements aux tarifs exorbitants du gaz et au protectionnisme des USA.

      Je suis convaincu que de très nombreux communistes n’adhèrent pas à cela, et dans un sens c’est une excellente chose que la ligne opportuniste s’étale ouvertement avant le congrès, que ses défenseurs montrent leurs cartes, qu’on sache jusqu’où ils peuvent aller, lesquels seront capables d’admettre des erreurs, et lesquels s’enferreront jusqu’à un conflit ouvert.

      En quelque sorte le débat de ce congrès a déjà commencé et le plus tôt est le mieux, parce que la ligne social-démocrate domine depuis longtemps et qu’elle se défendra par tous les moyens.

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  • Bosteph
    Bosteph

    Un topic et une interview à diffuser sans modération ! Ce que j’ ai commencé à faire.

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