Attaque contre l’approvisionnement en électricité en Ukraine ou un rappel utile sur les déclarations du porte parole de l’OTAN le 25 mai 1999. Suggéré par Catherine Winch : vaut mieux qu’un long discours (1) (note de Danielle Bleitrach et traduction de Catherine Winch pour histoireetsociete)
Extrait d’un exposé du porte-parole de l’OTAN, M. Jamie Shea. Bruxelles, le 25 mai 1999 :
Question : Si vous dites que l’armée [yougoslave] a beaucoup de générateurs, pourquoi privez-vous le pays de 70% non seulement de l’électricité mais aussi de l’approvisionnement en eau, parce que, selon vous, [l’OTAN] ne frappe que les installations militaires.
Réponse : Malheureusement, les systèmes de commandement et de contrôle dépendent aussi de l’électricité. Si Milosevic veut vraiment que ses citoyens aient de l’eau et de l’électricité, il n’a qu’à accepter les conditions de l’OTAN, et nous arrêterons cette campagne. Tant qu’il ne l’aura pas fait, nous continuerons à attaquer les cibles qui alimentent son armée en électricité. S’il y a des conséquences pour la population, c’est son problème [celui de Milosevic]. L’eau et l’électricité sont utilisées contre la population serbe, nous les avons “coupées” définitivement ou pour une longue période au nom de la vie des 1,6 million de Kosovars qui ont été chassés de chez eux et dont la vie a été gravement perturbée. Cette différence ne plaira pas à tout le monde, mais pour moi, elle est fondamentale.
C’est une excellente réplique à toute la fausse indignation occidentale qui circule actuellement à cause de la campagne actuelle de la Russie. Et, à la différence de ce que l’OTAN faisait à la Serbie en 1999 (qui impliquait la destruction de 70 % de l’approvisionnement en eau et en électricité), les Russes en 2022 n’ont visé que les stations de distribution d’électricité plus facilement réparables et non les centrales électriques.
Le point de presse de l’OTAN dont est tirée cette citation se trouve sur le lien ci-dessous. La question a été posée par un représentant de l’agence de presse norvégienne. On peut la voir vers la fin du rapport du briefing au lien ci-dessous.
https://www.nato.int/kosovo/press/p990525b.htm
(1) Je signale que ma rupture avec le secteur international du PCF a débuté avec la “guerre de Yougoslavie”, face à ce viol manifeste de toute légalité internationale et des bombardements menés par l’OTAN, la liste présentée aux Européennes par le PCF (“bouge l’Europe) comprenait un maximum de socialistes, des gens qui avaient commencé leur dérive et quelques communistes qui protestaient contre l’intervention. J’avais alors écrit cet article publié dans la Pensée et dont je ne renie pas le moindre mot qui expliquait que la “troisième guerre mondiale avait commencé à Sarajevo” Ce fut le signal de ma censure dans la presse communiste qui demeure encore à ce jour un principe intangible …
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