Pourquoi ce silence sur la délégation du PCF à la Havane ? Pourquoi ce silence sur l’intervention de la délégation ?

Tout en n’étant plus membre du PCF, j’ai toujours pensé et continue de penser que ce parti peut et doit jouer un rôle essentiel dans la période qui est celle que nous vivons, une période où monte un grand espoir et où s’accumulent les dangers. Je serais restée dans ce parti quels que soient les malentendus et les traitements indignes dont je suis comme d’autres la victime, c’est un temps qui produit ces attitudes déraisonnables et je conseille à chacun de garder ou de reprendre sa carte, mais je crois que je puis plus facilement dire ce que j’ai à dire et qu’il serait parfois plus prudent et plus efficace collectivement de retenir. C’est un rôle de franc tireur et de lanceur d’alerte mais sans jamais oublier ce qui fonde l’engagement communiste, la défense de la paix et des opprimés, des exploités et qui a besoin d’un parti.

Les Communistes français doivent s’interroger sur l’étrange censure que le secteur international du PCF et l’Humanité, toute la presse vaguement communiste, exerce sur la déclaration des partis communistes à la Havane. La délégation composée de Cécile Dumas, Taylan Coskun, Christophe Grassulo a pourtant signé le texte comme tous les autres partis. Ce qui est une bonne chose, mais les communistes ignorent également ce que la délégation a dit en leur nom. C’est une habitude déplorable de ne jamais rendre des comptes aux communistes et c’est une habitude qui doit changer pour que les militants retrouvent toute leur place.

Cette signature de la déclaration de 78 partis est une bonne chose, avec des engagements comme ceux pris en faveur de la lutte contre le blocus, mais cet engagement doit déboucher sur des actions qui n’existeront pas si ceux qui promettent monts et merveille gardent pour eux les dits engagements, ne les mettent pas en œuvre, ce qui est plus difficile que promettre. Surtout quand cela s’assortit de la promesse d’une visite proche de Fabien Roussel à Cuba. Que peut-on attendre d’une telle visite, si le secrétaire du parti arrive avec pour toute carte de visite, le silence et la censure sur la signature ? C’est disons-le un mauvais coup contre sa crédibilité.

Il y a aussi l’intervention de la délégation que nous publions ci-dessous. Celle-ci à la fois témoigne des avancées portées par le candidat communiste dans sa campagne et de l’adhésion des communistes à cette campagne, le retour vers le monde du travail, un bougé, pourtant à côté de ces aspects positifs limités mais réels, le texte de la section internationale témoigne du retard incroyable pris dans l’analyse du mouvement du monde.

On pourrait certes discuter toute la déclaration et ce serait un devoir démocratique que de le faire, mais voici le passage qui parait le plus problématique si le but est la paix : “L’inacceptable invasion de l’Ukraine par la Russie, aux conséquences humaines dramatiques pour les peuples ukrainiens et russes renforce d’une manière assez dramatique la vigueur de l’OTAN et des États-Unis pour attiser la guerre. L’escalade militaire, la course à l’armement de l’Europe, les menaces nucléaires de quelques-uns, la faiblesse des interventions des organisations internationales, l’alignement de l’Europe derrière les États-Unis, le refus de chercher une situation politique sont très inquiétants et menacent gravement la paix en Europe et ailleurs. Il y a urgence à chercher les moyens de désescalade et un cessez-le-feu. Sous l’égide de l’ONU et de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) doit s’ouvrir immédiatement une conférence internationale de paix afin de permettre à chaque peuple la garantie et la sécurité dans le respect de son intégrité territoriale et de sa souveraineté.

Outre le fait que ce salmigondis, ce mélange disparate n’est pas de ceux qui incitent à l’action, ni les masses, ni les communistes eux-mêmes, arrivé à ce degré cela contribue au négationnisme ambiant. Ne cherchons même pas querelle sur la dénonciation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, on peut encore être plus ou moins convaincu de l’opportunité de cette intervention, mais il est difficile pour quelqu’un qui prétend diriger un secteur international d’en attribuer les causes à la seule Russie. Cette déclaration, au style brouillon, ignore totalement ce qui a précédé, le coup d’Etat de 2014, ce qui se passe depuis cette date dans le Donbass et dans le sud, les 15.000 morts comme l’installation de l’OTAN de fait pour entrainer et armer des bandes néonazies, comme elle ignore les sanctions prises contre la Russie. En outre ignorer totalement les accords de Minsk, Zelensky élu pour faire la paix et retourné au point d’aggraver la guerre contre son propre peuple et l’installation à demeure de l’OTAN.

Parler du malheur du peuple russe et ukrainien en ignorant encore aujourd’hui l’interdiction de 11 partis et le sort réservé aux communistes ukrainiens c’est réellement se moquer du monde.

Sur ce point, il convient de saluer la découverte tardive de la répression des communistes ukrainiens par le secteur international et l’Humanité de ce jour. Les moins bêtes du lot on compris que pour conserver leurs positions dans les directions du parti, – voire les financements qui sont liés aux dites responsabilités y compris ceux des fondations européennes- en déduisent comme Vincent Boulet ou Francis Wurtz qu’il faut savoir lâcher du lest devant l’exigence grandissante de transparence et d’action dans le parti. Plus ils tardent à publier les textes fondamentaux et les termes du débat, plus ils s’excluront de ce débat nécessaire parce que plus la volonté d’union des communistes est forte plus la condamnation à ne rien faire autre que ce qui peut se pratiquer au sein de la NUPES, dans les compromis de sommet, est insatisfaisante pour un parti qui s’est mis en mouvement. Alors on dit une chose et après son contraire, ce qui nuit là encore à l’action:

C’est un pas en avant comme l’idée d’un conférence de la paix, mais là encore pourquoi confier à l’Europe le soin de gérer les négociations alors que les combattants du Donbass ont insisté sur le rôle joué par les missions de ces gens-là pour renseigner les forces ukrainiennes. Croire que l’Europe puisse être un facteur de paix est soit de la naïveté, soit de la complicité. Alors que d’autres pays hors Europe comme le Mexique ont des propositions infiniment plus crédibles, sans parler du rôle que peut jouer la Chine, non le secteur international ne voit de salut que dans l’UE. Là encore on hésite entre la désinformation, l’absence de travail et l’enfumage, seuls la publication et le débat sur les enjeux réels permettront d’avancer comme nous le faisons ici.

LA CENSURE, L’ANALYSE OPPORTUNISTE EST GRAVE, CELA OBÈRE L’AVENIR

L’affaire est grave pour plusieurs raisons : la première est que dans la préparation de leur congrès les communistes subissent une censure qui fait que dans leur dos une faction du parti mène une politique dont ils n’ont aucune connaissance. La seconde est que les gens qui agissent ainsi sont prêts à tous les opportunismes pour conserver leur position à l’intérieur de l’appareil, ils disent tout et son contraire et dans les faits conduisent à l’inertie les militants. Mais le plus grave est la responsabilité qui est la leur à l’égard du peuple français.

On peut considérer qu’il faut être compris et ne pas mener de combats qui seraient mal entendus, diriger c’est savoir attendre, et faire l’expérience avec les autres, on ne peut pas toujours tout dire, mais ce que l’on dit doit être vrai, on ne doit pas reprocher aux communistes d’avoir trompé le peuple qui en paye les conséquences. Se faire les défenseurs de Poutine qui est un conservateur et auquel s’opposent sur bien des points les communistes russes n’est pas le point sur lequel nous devons avancer en priorité.

C’est de la paix et des forces qui la défendent qu’il faut parler, il est urgent de parler du rassemblement en faveur de la paix de la Havane ne serait-ce parce que face au déferlement de propagande de guerre, l’individu se sent impuissant, il y a là une aide, un apport essentiel pour donner de la force à ceux qui ne savent que faire en France. Pourquoi se priver de cet appui ? Comment espérer mobiliser en l’ignorant ? Pour mener ce combat, Il faut d’abord défendre comme le fait la déclaration des partis communistes la paix, c’est là ce que veulent les communistes parce qu’ils défendent les intérêts du peuple, de la classe ouvrière, de la jeunesse, tous ceux qui meurent dans les guerres qui ne profitent qu’aux puissants et aux riches qui eux ne la font pas entre eux.

Oui mais défendre la paix c’est dire aussi qui porte la guerre réellement, c’est aussi reconnaitre l’expérience de tous ces peuples, tous ces partis frères qui partout font l’expérience de la manière dont les USA et nos propres gouvernements portent la guerre, oppriment, détruisent… parce que notre peuple pourra nous reprocher de ne pas l’avoir alerté sur la nature réelle du danger et celui-ci porte un nom, l’impérialisme, le même qui organise sanctions, blocus, conflits par procuration. Et c’est là que l’attitude du secteur international, sa censure est une forfaiture parce qu’elle entache la réputation du parti communiste gravement en brouillant les cartes pour préserver dieu sait quelles alliances… Au lieu de se donner la vocation dans ce domaine comme dans d’autres de faire face à la faillite de la gauche. Il ne s’agit pas de s’opposer pour s’opposer, de s’isoler mais bien d’affiner notre argumentation, de conquérir. Cette démarche qu’impulse au plan intérieur Fabien Roussel n’a aucune ouverture au plan international… Cela affaiblit les acquis de cette démarche d’autonomie du PCF pour mieux reconquérir le peuple français, le monde du travail, la jeunesse, et tous ceux qui n’en peuvent plus devant le désordre, l’autodestruction. Ne pas le faire c’est ici aussi laisser monter le fascisme, la guerre.

Car comme le dit dans un autre article Sacha Bergheim : Car plus l’écart entre le réel et l’idéologie s’accroît, plus grand est le recours à la violence. Plus la propagande est invraisemblable plus s’approche la répression qui est l’ultime conviction des mécontents sceptiques.

Il suffit de suivre les événements pour mesurer à quel point les faits accélèrent la prise de conscience et que loin de se renforcer partout y compris en Europe les dirigeants impérialistes ont du mal à tenir leur ligne et que plus les conséquences des sanctions, des armes déversées apparaitront plus notre peuple français sera moins enclin à le supporter, ce qui accroit le risque de répression. Apparemment l’OTAN s’est renforcé mais chaque jour apporte ses désaveux et plus les conséquences de l’aventurisme criminel des États-Unis deviennent évidents, plus l’alternative est de s’appuyer sur les forces fascistes pour imposer cette politique. On ne peut pas comme le fait le texte de la délégation dénoncer la collusion entre Macron et le rassemblement national au parlement sans voir l’origine réelle d’une telle entente et combien ce système hégémonique est contesté partout.

En revanche, parler des pancartes sur le communisme dans les manifs est un leurre qui évite le concret de ce qui bloque encore pour qu’un tel mot d’ordre ait un sens autre qu’une innocente lubie sans la moindre portée, et ceux qui l’avancent se font plaisir pour mieux ne respecter nulle part l’opinion majoritaire, celle d’un monde secouant les dominations néo-coloniales, les expéditions de pillage sous couvert de démocratie, la majorité mécontente de notre peuple, et la majorité à l’intérieur du parti qui voudrait avoir les moyens de son intervention dans le concret. C’est une forme de dictature des dirigeants qui va a contrario de ce qui était appelé la dictature du prolétariat, elle prive tout le monde de sa liberté d’agir. Ce n’est pas si loin de la caricature offerte par Zelensky, sans parler de ceux qui l’approuvent dans son bellicisme et dans ce qu’il inflige à son peuple et aux communistes ukrainiens. Autre chose est le fait que les conservatismes, leur répression, prennent la place qui devrait être celle des communistes. Ils ne le font en général que parce que l’impérialisme a tout fait pour empêcher les communistes, de l’Afghanistan à l’Iran, partout l’impérialisme a eu pour tâche principale d’organiser l’assassinat et la répression des communistes, de leur préférer des nationalismes corrompus et quitte après à organiser la confusion, ils le font en France et dans le monde…

Nous sommes effectivement dans une situation dangereuse et c’est bien de cela qu’il est question dans la déclaration de la Havane qui désigne un adversaire et donc crée les bases d’une véritable union dans laquelle les communistes construiraient les bases d’un monde de paix, de justice, de progrès, dans lequel l’émancipation des individus trouverait sa force réelle dans le combat de classe anti-impérialiste au lieu d’être entrainé dans la régression fasciste…

Une seule journée suffit à éclairer la donne..

L’affaire du missile tombant sur la Pologne a montré à quel point les problèmes les plus importants pour les milliards de la planète, la faim, les épidémies, le climat, étaient suspendus aux conséquences des caprices du G7 eux et les marionnettes qu’ils manipulent… Comment bloquer l’avenir réel de la planète avec un faux événement qui in fine démontre à quel point ces gens-là se prennent les pieds dans leur propre stratagème et combien ce cirque laisse de marbre la majorité de la planète.

Mieux ou pire, “Zelensky s’obstine en effet à dire que ce n’est pas son missile alors que l’OTAN, Les Etats-Unis et la Pologne tentent de lui sauver la mise en déclarant que de toute manière c’est la faute aux Russes qui n’avaient qu’à ne pas envahir… Pourquoi s’obstine-t-il à contredire ses maîtres et en deçà de toute vraisemblance en arrive à dénoncer les “pressions” occidentales qui veulent lui faire dire (pour lui sauver la mise) que c’est une erreur de tir…? Résultat, il est difficile d’imaginer une simple bavure de riposte, on ne peut s’empêcher de se demander s’il n’a pas envoyé un missile de son propre chef. Biden et les occidentaux, l’OTAN en tête s’obstinent eux à expliquer que même s’il s’agit d’un missile ukrainien, c’est la faute aux Russes qui n’avaient qu’à pas intervenir. Les Polonais ont rapidement compris le deal, mais Zelensky-s’entête…Cela risque de mal se terminer pour lui, un accident est vite arrivé et même si Biden est gâteux le système impérialiste a vite fait d’écarter ceux qui sont devenus un poids…

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov qui boit du petit lait devant une telle démonstration, a déclaré jeudi que l’invasion de l’Ukraine “n’aurait pas été nécessaire” si le gouvernement américain avait exercé son influence sur Kiev et “fait pression sur le pays à temps” : “Washington affirme que s’il n’y avait pas eu de bombardements russes, il n’y aurait pas eu la chute d’un S-300 des forces armées ukrainiennes en Pologne. Mais si l’on suit cette logique, il faut alors regarder la situation dans une autre direction et conclure que s’il n’y avait pas eu un manque total de volonté de la part des États-Unis et de l’OTAN de répondre aux préoccupations de la Russie, il n’y aurait pas eu d’opération militaire spéciale en Ukraine”, a-t-il déclaré. Si les États-Unis et l’OTAN avaient fait pression sur le régime de Kiev et donné des garanties qu’ils ne mèneraient pas une nouvelle guerre civile et une attaque contre leur propre population dans deux républiques déjà indépendantes, alors il n’y aurait pas d’opération spéciale”, a-t-il déclaré, en référence au nom donné à l’invasion par le gouvernement russe. À ce sujet, il a ajouté que l’invasion se poursuivra jusqu’à ce que Moscou “atteigne ses objectifs”, étant donné que “la partie ukrainienne ne souhaite pas mener de négociations”. “Il n’y a pas de négociations publiques pour le moment”, a-t-il souligné. Alors que Zelensky, au fait de ses incohérences prétend que Poutine le sollicite pour une discussion et qu’il la refuse…

Entre nous pour ceux qui comme nous ont suivi l’affaire depuis au moins 2014, on ne peut pas contredire le porte parole russe et seule la censure dont nous sommes victimes donne quelque crédibilité aux accusations de la petite troupe du G 7…

Oui Poutine n’est pas un communiste mais un conservateur qui s’appuie sur des forces rétrogrades et fait la part belle aux capitalistes, mais il a une forme de patriotisme et depuis Kadhafi il sait le sort que les occidentaux lui réservent, une sorte de De Gaulle russe. L’essentiel n’est même pas dans cette analogie et cette différence entre les nationalismes conservateurs et les communistes, mais dans ce qui monte en Russie et qui est interdit dans les pays démocratiques et dans leurs marionnettes dont l’Ukraine est la sinistre illustration. Un régime non seulement corrompu mais dont les communistes, le socialisme est l’ennemi unique… Alors que la voix des communistes, la mise en cause de l’entourage de Poutine s’exprime avec force et nourrit le débat en Russie, en Ukraine les communistes sont bâillonnés, interdits. Et ce n’est pas parce que Poutine est meilleur mais parce que le peuple russe pense ainsi et impose son “narratif” sur les errances négationnistes qui sont imposées en Ukraine. L’ignorer c’est se condamner à ne pas voir les perspectives de paix réelles.

LA POLITIQUE DE COM ET LES LIMITES DU FAIT DIVERS

Et l’assaut culturel contre la pensée

La désinformation dont nous sommes victimes qui censure l’origine des événements s’accompagne de la volonté de rendre sensationnel chaque “événement”… Comme d’ailleurs le jugement moral explique tout par la pure méchanceté du tyran, les intérêts de classe ne jouant bien sur aucun rôle y compris il faut bien l’avouer dans l’analyse brouillonne de la délégation française… Ce salmigondis qui aujourd’hui tente de tout concilier, quitte à sauter d’opportunisme en opportunisme contribue au désarroi politique de tous.

Il suffit de voir le fonctionnement actuel des médias ? Tout est mis sur le même plan, celui des émotions.. Toute information politique est bâtie sur le mode du fait divers et le scandale qui fait vendre est le nerf du journalisme.

Rien qu’aujourd’hui, jeudi 17 novembre, en dehors des missiles ukrainiens chutant sur la Pologne, j’ai relevé 3 scandales mis sur le même plan: 1) l’arrivée de l’équipe de France au Qatar, 2) l’amour est dans le pré et le silence que la production prétendait imposer au coup de foudre d’une certaine Nadège ayant trouvé l’amour avec un certain Pierre ami de Guillaume le Limousin 3) et pour faire bonne mesure, la manière dont Xi à mouché Trudeau le dirigeant du Canada. Voici la description de l’affaire :

“Ce n’est pas la brouille entre Xi Jinping et Justin Trudeau qui est inhabituelle, c’est le fait qu’elle soit publique. Le président chinois s’adresse au Premier ministre canadien sur un ton posé, il sourit un peu comme s’il donnait une leçon à un jeune écolier : « Aller raconter aux journaux ce qu’on a dit lors de notre conversation, cela ne se fait pas », dit en substance Xi Jinping. Avant d’ajouter: « Et en plus, ce n’est pas la façon dont la discussion s’est déroulée. » La scène filmée par le pool image du G20 dure une minute. Elle montre quelque chose qu’on ne voit quasi jamais dans ce pays, à savoir un dirigeant chinois s’exprimant hors du cadre formel des prises de paroles officielles. Lors des tournées d’inspection du secrétaire général du parti-État chinois, ce dernier est généralement muet à l’image et ses propos sont repris dans la voix des commentateurs de la télévision centrale de Chine.

Bref, on découvre que Xi est un homme comme les autres, qu’il en a probablement ras la tasse des mœurs occidentale et que comme bien de ses compatriotes, il méprise de plus en plus ces dirigeants irresponsables, ces donneurs de leçon, parce que lui a une toute autre conception de la manière dont il porte une parole collective et doit assumer des responsabilités. Il a peut-être d’autres perspectives pour la réussite de ce G20 que celles qui poussent les Trudeau et autres paltoquets à feindre avoir de l’importance pour leur assurer le buzz dans leurs propres médias… Un mode de fonctionnement comparable à celui de Macron, mais qui gouverne tous nos politiciens…

Il s’agirait que le PCF daigne enfin se rendre compte de la réalité du monde et qu’il arrête de se conduire comme les politiciens qui écœurent les peuples, les détournent de la politique. Nous ne devons pas chercher à dissimuler quoi que ce soit du mécontentement des peuples sur notre action et celle que nous menons en faveur de la paix est des moins satisfaisantes, nous avons besoin de comprendre pourquoi et nous bercer d’illusions opportunistes ne mène nulle part, pas plus de confondre l’opinion de notre peuple avec celle des pseudos experts qui hantent les plateaux de télévision.

Avoir signé la déclaration des partis communistes est un grand pas mais il faut aller plus loin et peut-être avoir des responsables qui connaissent mieux le marxisme, l’histoire de leur parti, qui travaillent plus et qui ne ressemblent pas aux sociaux démocrates mais se sentent réellement investis en communistes d’une responsabilité par rapport à tous les défis auxquels est confronté notre peuple qui s’est détourné de nous et commence à peine à nous redécouvrir.

L’enjeu va bien au-delà de l’événement mais parce que l’histoire s’accélère l’événement est porteur d’histoire, du temps long de l’histoire, celui d’un changement nécessaire de mode de production. C’est un enjeu de civilisation et il a besoin d’avant-garde culturelle autant que politique, des lanceurs d’alerte mais il a surtout besoin d’action de formation et d’organisations qui développe leur propre relation à l’histoire et aux défis planétaires à leur incidence nationales et locales :

J’en veux pour exemple ce dialogue entre l’écrivain cubain Abel Prieto directeur de l’institution cubaine Casa de las Américas avec le politologue argentin Atilio Borón, l’intellectuel cubain a dit cette chose très juste : La colonisation culturelle influence les émotions. Le monde d’aujourd’hui vit dans un assaut sur la capacité de penser: « La colonisation culturelle est un facteur qui influence les émotions des gens. “Nous vivons aujourd’hui un assaut sur la raison, vraiment monumental, impitoyable. (…) Ils vous démontent la capacité de discerner et de penser de manière critique aux problèmes et aux réalités”, a-t-il expliqué. Pour sa part, le politologue sud-américain a assuré que ces circonstances se démarquent dans un contexte marqué par l’avancée des nouvelles technologies de manipulation des consciences. Les deux intellectuels ont souligné que les États capitalistes ont pour objectif de désalphabétiser leur peuple pour obtenir la domination sur tous. Une autre ressource du pouvoir libéral est la déformation de l’histoire et les fausses histoires racontées par les technologies de l’information. Dans le cas cubain, l’ancien ministre de la Culture de la nation antillaise a mentionné le bombardement médiatique contre la Révolution et son socialisme. Prieto a donc commenté l’importance d’un plan d’action collective, capable d’affronter les récits hégémoniques. “La bataille est pour le présent et l’avenir, mais aussi pour la mémoire, pour le passé. Parce qu’ils veulent déformer la mémoire de nos peuples”, a-t-il déclaré. Le dialogue s’est déroulé au cours de la célébration des 20 ans du Centre Culturel de la Coopération Floreal Gorini, à Buenos Aires.

C’est de tout cela dont il a été question dans la rencontre des partis communistes de La Havane. Pensez-vous réellement que le peuple français n’est pas soumis à cette “colonisation culturelle” ? Est-ce qu’il n’est pas du devoir des communistes de le dénoncer, de chercher les moyens de lutter, qui le fera si le PCF ne le fait pas?

Nous avons publié ici la déclaration des partis communistes, voici celle de la délégation qui a signé la dite déclaration mais n’a pas été encore capable d’une déclaration à la hauteur de la situation, cela ne peut naitre que du travail collectif des communistes dans la préparation de leur congrès. Encore faudrait-il qu’ils aient tous les éléments de réflexion.

Déclaration du PCF à La Havane

Au nom du Parti communiste français et de son secrétaire national Fabien Roussel, je voudrais remercier très chaleureusement le Parti communiste cubain de l’organisation de cette 22e rencontre internationale des partis communistes et ouvriers.
Notre délégation souhaite, ici, à cette occasion à la Havane, apporter toute la solidarité au peuple cubain, au parti communiste cubain qui luttent et résistent au blocus des États-Unis depuis 60 ans.
Nous le redisons ici, ce blocus économique, financier, ces lois extraterritoriales sont scandaleuses, illégales.
Elles sont l’expression d’une ingérence intolérable des États-Unis, elles sont une violation totale de la souveraineté des peuples.
Il est urgent que les résolutions de l’ONU soient appliquées et pas seulement votées.
Le Parti communiste français continuera à ce sujet les efforts de discussions à l’Assemblée nationale, au Sénat, partout où cela est possible pour permettre un engagement plus fort de la France et de l’Europe pour la levée du blocus et des lois extraterritoriales. Ce sera d’ailleurs un sujet important que voudra porter notre secrétaire national qui souhaite faire un voyage officiel à Cuba courant décembre de cette année.
Nous souhaitons aussi prendre un moment pour vous parler de ce qui se passe en France et en Europe.
Après une longue séquence électorale durant le 1er semestre 2022, la France a vu une nouvelle fois l’extrême droite se qualifier au second tour des élections présidentielles où elle a recueilli plus de 13 millions de voix.
Le 2nd mandat du président Emmanuel Macron, que l’on appelle souvent « le président des riches » est fragilisé par le fait qu’il ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. Il a cherché à flatter l’extrême droite (qui dispose de 89 députés) en leur permettant d’accéder à des postes clefs comme le bureau de l’Assemblée qui intervient dans la définition de l’ordre du jour des débats. C’est un acte qui vise à donner une légitimité institutionnelle à ce parti d’extrême droite et à son idéologie dangereuse pour nos droits et nos libertés.
Nous le savons, l’extrême droite, la droite libérale sont aux ordres du capitalisme. Elles exploitent les humiliations et les ressentiments des peuples frappés par les injustices, les inégalités croissantes, les insécurités humaines qu’elles soient climatiques, alimentaires, sanitaires, éducatives ou énergétiques. Elles nourrissent les replis identitaires et la haine de l’étranger.
Le Parti communiste français se mobilise pour répondre à la recherche d’une alternative au capitalisme. Avec les forces syndicales, associatives et politique nous impulsons l’idée qu’une sortie du capitalisme n’est pas seulement souhaitable mais possible. C’était le sens de notre slogan et de notre programme porté par Fabien Roussel pendant l’élection présidentielle qui appelle à se mobiliser pour construire : les jours heureux.
Dans ce contexte, on voit murir en ce moment un mouvement social, dans un contexte de grande inflation et de coût de la vie mais aussi de recherche de meilleure répartition des richesses. Les grèves se généralisent pour les hausses de salaire, pour l’amélioration des conditions de travail. Évidemment, notre parti soutient pleinement ces mobilisations sociales qui cherchent à bousculer le rapport défavorable entre le capital et le travail.
Une prise de conscience sur les conséquences et le coût humain et écologique du capitalisme semble progresser dans les esprits.
Dans les différentes manifestations des semaines dernières, on a pu voir des panneaux où l’on pouvait lire « Urgence de communisme ».
La France, l’Europe sont au cœur de multiples turbulences. La crise sociale, la crise énergétique, les dérèglements climatiques, la crise démocratique, et la guerre mettent les droits humains en difficulté et nos sociétés face à des défis colossaux.
Dans le monde interdépendant dans lequel nous vivons, tous les peuples sont touchés par la hausse des prix de l’énergie, de l’alimentation, des ruptures de chaînes de production et d’approvisionnement.

L’inacceptable invasion de l’Ukraine par la Russie, aux conséquences humaines dramatiques pour les peuples ukrainiens et russes renforce d’une manière assez dramatique la vigueur de l’OTAN et des États-Unis pour attiser la guerre. L’escalade militaire, la course à l’armement de l’Europe, les menaces nucléaires de quelques-uns, la faiblesse des interventions des organisations internationales, l’alignement de l’Europe derrière les États-Unis, le refus de chercher une situation politique sont très inquiétants et menacent gravement la paix en Europe et ailleurs. Il y a urgence à chercher les moyens de désescalade et un cessez-le-feu. Sous l’égide de l’ONU et de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) doit s’ouvrir immédiatement une conférence internationale de paix afin de permettre à chaque peuple la garantie et la sécurité dans le respect de son intégrité territoriale et de sa souveraineté.
Nous ne pouvons plus attendre, il nous faut construire une paix durable. Et nous le savons, la bataille pour la justice, pour la liberté, les droits humains et la sauvegarde de la planète et la paix vont de pair et font partie d’un ensemble que l’on pourrait appeler la sécurité humaine.
Tous ces défis, en particulier les défis de paix, climatiques, énergétiques, cette sécurité humaine demande à toutes nos forces politiques un travail commun, des coopérations des solidarité internationales renforcées.
C’est bien pour cela que nous participons à cette 22e rencontre internationale des partis communistes et ouvriers, et nous souhaitons qu’elle débouche sur une déclaration finale qui montre l’importante nécessité de répondre aux défis mondiaux qui sont face à nous.
Dans des contextes souvent difficiles, les communistes travaillent à innover pour construire des alternatives transformatrices, crédibles et rassembleuses pour dépasser le capitalisme faisant du progrès social et environnemental, du désarmement, de l’action pour la paix une priorité.
La créativité communiste, adaptée aux conditions de notre temps, peut le permettre.
C’est à la fois un immense défi mais surtout notre responsabilité.
Solidarité à tous les peuples qui luttent pour leurs idéaux, pour la justice sociale, pour leur liberté, pour leur souveraineté, pour la paix.
Vive la solidarité internationaliste !
La délégation du PCF
Cécile Dumas, Taylan Coskun, Christophe Grassulo

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