Au moment où se multiplient les manifestations africaines contre la présence occidentale, française en particulier sur le continent assorti de manifestations en faveur de la Russie, il nous a paru intéressant de ressortir l’histoire de cet ancêtre du principal poète russe, Pouchkine qui fut un grand général célèbre à la manière de notre Vauban (dont il parait avoir étudié en France les conceptions) dans l’histoire des fortifications militaires et là bien sur on pense à Kherson…Il y a bien d’autres enseignements à tirer de cette histoire sur le statut réel de la noblesse russe et sa dépendance à des fonctions administratives dans le sillage du tsar dans lequel le sang ne joue pas nécessairement le rôle premier et cela aiderait à voir ce qui dans le mode etatique dès la monarchie est comparable en Chine, en France, en Russie et qui permet des formes d’intégration multiples y compris ethniques en particulier dans des peuples d’asie centrale. (note de danielle Bleitrach dans histoireetsociete)
Vendu comme esclave turc, Abram Petrovich Hannibal a été amené comme serviteur noir au tsar Pierre Ier, connu sous le nom de Pierre le Grand. Il est devenu l’un des favoris royaux, un général en chef et l’un des hommes les mieux éduqués de Russie à son époque.
Son arrière-petit-fils était Alexandre Pouchkine, le célèbre écrivain russe qui glorifia plus tard les actes de son ancêtre noir dans son livre, Le Nègre de Pierre le Grand.
Hannibal est né à une date inconnue vers 1696 dans la principauté de Logon dans l’actuel Cameroun. Enlevé par une ethnie rivale, Hannibal fut vendu à des marchands d’esclaves turcs qui l’amenèrent à Constantinople en 1703. A l’âge de huit ans, il fut amené à la cour de Pierre le Grand qui l’adopta immédiatement. Étant le filleul du tsar, Hannibal a pris son nom, Petrovitch, et est devenu son valet lors des diverses campagnes et voyages militaires de Pierre.
Lors de la visite du tsar en France en 1716, Hannibal est resté à Paris pour étudier l’ingénierie et les mathématiques dans une école militaire. Deux ans plus tard, il s’engage dans l’armée française et participe à la guerre contre l’Espagne. En janvier 1723, Hannibal retourna finalement en Russie.
Quand son protecteur, Pierre le Grand, mourut en 1725, il laissa
le jeune lieutenant d’artillerie noir dépendant du conseiller royal, le prince Menchikov, qui, en raison de son aversion pour Hannibal, l’affecta d’abord en Sibérie et plus tard à la frontière chinoise où sa tâche était de mesurer la Grande Muraille.
La fortune d’Hannibal a changé en 1741 lorsque l’impératrice Elisabeth est monté sur le trône et Hannibal a été autorisé à revenir officiellement de son exil bien qu’en fait, il l’ait fait clandestinement en 1731.
Cinq ans après son retour illégal, il épousa sa seconde épouse Christina Regina von Schöberg, la fille d’un capitaine de l’armée suédoise, qui lui donna onze enfants. L’un de ses fils, Ossip, était le grand-père du poète Alexandre Pouchkine.
Bien qu’Hannibal ait souhaité prendre sa retraite, l’impératrice Elisabeth ne voulait pas l’abandonner ni lui,ni ses compétences en ingénierie. Il fut nommé commandant militaire de la ville de Reval, servant entre 1743 et 1751 et en 1760 il a été promu au grade de général à part entière.
Au cours de sa carrière militaire, il a supervisé divers projets, dont une partie de l’expansion du canal Ladoga de 73 milles près de Saint-Pétersbourg, qui reliait les rivières Neva et Svir et les forteresses russes dans tout l’empire.
Abram Petrovich Hannibal est décédé le 20 avril 1781, il est l’une des principales personnalités militaires connue de son pays la Russie et probablement le premier ingénieur exceptionnel de l’histoire russe.
Sources: Hugh Barnes, Gannibal : The Moor of Petersburg (Londres : Profile Books, 2005) ; Allison Blakely, Russia and the Negro: Blacks in Russian History and Thought (Washington, DC: Howard University Press, 1986); N.K. Teletova, “A.P. Gannibal : À l’occasion du trois centième anniversaire de la naissance de l’arrière-grand-père d’Alexandre Pouchkine », Sous le ciel de mon Afrique : Alexandre Pouchkine et la noirceur, éd. Catharine Theimer Nepomnyashchy, Nicole Svobodny et Ludmilla A. Trigos (Evanston, Northwestern University Press, 2006)
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